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Symbolique du sanglier

Cet article a trait à la symbolique véhiculée par le sanglier. Il est généralement symbole de fertilité et de force. On trouve donc souvent les sangliers dans des légendes ayant trait à la fertilité (dieux/déesses de fertilité, mariages, agriculture) et la force (armes, batailles, épreuves de force). Dans l'iconographie chrétienne, il devient symbole de la luxure. Les soies de sanglier servent à faire des brosses, ce qui pourrait expliquer les associations aux peignes.

Sanglier et chien de chasse, frise romaine

Sangliers mythiques ou emblématiques

Scandinaves

  • Gullinbursti (littĂ©ralement brosse dorĂ©e) est le sanglier du dieu nordique Freyr. Un autre de ses noms est SlĂ­Ă°rugtanni (dĂ©fenses dangereuses). CrĂ©ation des nains, il tire le char de Freyr Ă  travers le ciel[1].
  • HildisvĂ­ni (littĂ©ralement cochon de bataille) est le sanglier de Freya. Le nom de son animal symbolique, la truie (syr en vieux norrois), pourrait ĂȘtre Ă  l'origine du nom des suĂ©dois, Sviar (« adorateurs de la truie »)[2]. Freyja est la dĂ©esse de l'Amour, de la Guerre et de la Magie. Elle est aussi considĂ©rĂ©e comme la premiĂšre parmi les Valkyries. Il est donc normal qu'elle soit associĂ©e Ă  la guerre, la bataille et la mort.

Grecs

  • Le Sanglier de Calydon. Il est envoyĂ© par ArtĂ©mis pour punir ƒnĂ©e, roi de Calydon qui a oubliĂ© de rendre hommage Ă  la dĂ©esse[3].
  • Le sanglier d'Érymanthe ; c'est ce sanglier que Hercule a dĂ» attraper pour le quatriĂšme de ses douze travaux. Selon les versions il fut envoyĂ© par Apollon pour tuer Adonis le favori de Aphrodite en vengeance de la mort de son fils Erymanthus. Mais parfois on dit aussi que c'est Ares lui-mĂȘme sous forme d'un sanglier, qui a tuĂ© Adonis par jalousie. Adonis Ă©tait aimĂ© d'Aphrodite et de PersĂ©phone. Au cours d'une chasse, Adonis fut tuĂ© par ce sanglier. Des gouttes du sang d'Adonis jaillirent des anĂ©mones.
  • Les Gorgones Ă©taient reprĂ©sentĂ©es avec des ailes d'or, des serres de cuivre et des dĂ©fenses de sangliers. La reprĂ©sentation de la tĂȘte d'une Gorgone, souvent MĂ©duse, fut souvent placĂ©e sur les portes, les boucliers, les armures et les pierres tombales pour Ă©loigner la malchance et les mauvais esprits ou terrifier les ennemis.

Celtes

  • Le Twrch trwyth (gallois, prononciation [tuːɟχ tɟʊɚΞ]) est, dans les Mabinogion de Culhwch ac Olwen, un sanglier blanc fabuleux qui est l'objet d'une quĂȘte pour s'emparer du peigne et du ciseau logĂ©s entre ses deux oreilles[4]. La quĂȘte est lancĂ©e pour obtenir la main d'Olwen.
  • La dĂ©esse Arduinna est traditionnellement reprĂ©sentĂ©e chevauchant un sanglier.
  • Diarmuid Ua Duibhne est tuĂ© par un sanglier. Dans le cycle fenian, il est sĂ©duit par Grainne, la promise de Finn mac Cumaill lors du mariage de celle-ci. Il accepte de s'enfuir avec elle, mais ils sont bientĂŽt poursuivis par les fianna et pourchassĂ©s sans rĂ©pit. Au bout de seize ans, Finn mac Cumaill feint d'accepter ce mariage et "pardonne" Ă  Diarmuid. InvitĂ© par Finn Ă  une partie de chasse, Diarmuid est mortellement blessĂ© par un sanglier ensorcelĂ©. PossĂ©dant le pouvoir de guĂ©rir celui qui boit l'eau de ses mains, Finn prend de l'eau, mais la laisse dĂ©libĂ©rĂ©ment couler avant d'atteindre la bouche de son rival qui meurt.

Inde

  • VarĂąha (Sanskrit: à€”à€°à€Ÿà€č, pour sanglier) est le troisiĂšme Avatar (Descente, incarnation) du Dieu Vishnou, chargĂ© de sauver la DĂ©esse Terre (son Ă©pouse) d'un dĂ©mon des eaux d'un dĂ©luge.

Chrétiens

  • saint Cyr de Tarse est reprĂ©sentĂ© chevauchant un sanglier. Selon la lĂ©gende Charlemagne rĂȘva une nuit qu'il fut tuĂ© par un sanglier lors de la chasse. Lui apparut alors un petit enfant qui lui dit qu'il le sauverait s'il lui donnait de quoi se vĂȘtir. L'Ă©vĂȘque de Nevers interprĂ©ta le rĂȘve comme suit : s'il rĂ©parait le toit de la cathĂ©drale St Cyr il serait sauvĂ© de la mort.
  • saint Antoine est souvent reprĂ©sentĂ© avec un petit cochon. La lĂ©gende raconte comment Saint Antoine est descendu en enfer pour ramener le feu sur terre aux paysans, le diable ayant Ă©teint tous les feux. Alors saint Antoine est allĂ© le chercher au seul endroit oĂč il y en avait : il est entrĂ© en enfer sous prĂ©texte de parlementer avec le diable (aprĂšs avoir frappĂ© trois fois Ă  la porte). Ensuite il a fait s'Ă©chapper son cochon qui a commencĂ© Ă  courir partout. Les diables lui courent aprĂšs. Saint Antoine, laissĂ© sans surveillance, en profite pour capturer des braises dans son bĂąton de marche qui est creux. Il a Ă©tĂ© expulsĂ© de l'enfer aprĂšs une fouille, mais les dĂ©mons n'avaient trouvĂ© les braises cachĂ©es dans le bĂąton. C'est ainsi qu'il a ramenĂ© le feu sur terre.

Sanglier et armes

Le sanglier comme arme de guerre

Le philosophe latin LucrÚce raconte dans son ''De rerum natura'' que les 'anciens' ont pu utiliser des sangliers comme arme lancée contre leur ennemi. Le Pseudo-CallisthÚne mentionne dans son Roman d'Alexandre qu'Alexandre le Grand aurait utilisé ce stratagÚme contre les éléphants de Porus en Inde. Pline l'Ancien relate que les "éléphants sont effrayés par le moindre grognement d'un porc".

Le casque

Casque Ă  dents de sangliers, datant du XIVe – XIIIe siĂšcle av. J.-C., dĂ©couvert lors de fouilles Ă  SpĂĄta (Attique de l'Est).
  • Les rois suĂ©dois des Ynglingen portaient des casques avec sanglier. L'un des casques s'appelait Hidisvin (voir Freya).
  • Le casque au sanglier est aussi mentionnĂ© dans le poĂšme anglosaxon Beowulf
  • Un casque en dĂ©fenses de sanglier est un casque de combat composĂ© de dĂ©fenses de sanglier, lui donnant une grande duretĂ© grĂące Ă  l'ivoire. Issu de la civilisation minoenne, il est dĂ©crit par HomĂšre dans la guerre de Troie. Et le Laertiade mit sur sa tĂȘte un casque fait de peau, fortement liĂ©, en dedans, de courroies, que les dents blanches d’un sanglier hĂ©rissaient de toutes parts au dehors, et couvert de poils au milieu[5].

Le bouclier

  • Soit Tydeus de Calydon soit Polynices de Thebes, portait un bouclier avec l'image d'un sanglier. Car Adraste en voyant les deux hommes s'approchant de lui a su immĂ©diatement qu'il devait leur donner ses filles en mariage car on lui avait prĂ©dit qu'elles Ă©pouseraient un sanglier et un lion, les images reprĂ©sentĂ©es sur leur boucliers respectifs.
  • Les grecs et les romains avaient des boucliers Ă  effigie de Gorgones (voir plus haut).

Le Carnyx

Le carnyx est une trompe de guerre celtique utilisĂ© lors des guerres pour contribuer Ă  effrayer l’ennemi et pour mener les troupes (musique d'ordonnance). La trompe verticale pouvait mesurer jusqu'Ă  3 m, en tĂŽle de bronze ou laiton, et le pavillon perpendiculaire est principalement sous forme de hure de sanglier Ă  gueule ouverte. En France des carnyx ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s Ă  Tintignac.

L'Enseigne

Reproduction du Sanglier-enseigne découvert à Soulac-sur-mer. Exposition Les Gaulois, une expo renversante, Cité des Sciences et de l'Industrie (Paris)

On a trouvĂ© plusieurs enseignes gauloises Ă  l'effigie d'un sanglier Ă  Soulac-sur-Mer ou Neuvy-en-Sullias par exemple. On en trouve aussi sur les monnaies de Osismes. De nombreux indices montrent que les enseignes gauloises, Ă  l'instar de leurs homologues romaines, Ă©taient l'objet d'une vĂ©nĂ©ration dans le cadre d'un culte guerrier. Le premier indice de cette vĂ©nĂ©ration est donnĂ© par le fait qu'en temps de paix, les enseignes et les autres ornements guerriers, tels les carnyx, Ă©taient rangĂ©s dans les sanctuaires. Selon le tĂ©moignage de Jules CĂ©sar, les peuples gaulois avaient coutume de prĂȘter serment sur les enseignes militaires rĂ©unies en faisceau[6].

Bombe

Le Vickers Blue Boar (sanglier bleu de Vickers) étaient des missiles Air-sol britanniques téléguidés développés durant les années 1950. Le programme a été annulé pendant leur développement.

Notes et références

  1. SkĂĄldskaparmĂĄl, Edda en prose
  2. Régis Boyer (2003) Les Vikings, 800-1050 Hachette littératures.
  3. Apollodore (Bib., I, 8, 2), Hygin (Fab., CLXXIII), Ovide (MĂ©t., VIII, 267 sqq.)
  4. onomasticon, Historia Brittonum IXe S, le texte en prose Culhwch and Olwen en annexe du Mabinogion, probablement du XIIe s. Voir aussi Lai de Guingamor.
  5. Iliade, X, 260 ss.
  6. Jules CĂ©sar, Commentaires sur la guerre des Gaules, Livre VII, 2

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