Alexine Tinne
Alexandrine Pieternella Françoise Tinne (appellée Alexine) ( à La Haye – dans le Fezzan) est une photographe et une exploratrice néerlandaise en Afrique et la première femme européenne à tenter de traverser le Sahara.
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Alexandrine Pieternella Françoise Tinne |
Surnom |
Alexine |
Nationalité | |
Activités |
Exploratrice, collectionneur scientifique, aventurière, photographe, collectionneuse de plantes |
Père |
Philippe Frédéric Tinne (d) |
Archives conservées par |
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Biographie
Enfance et Ă©ducation
Alexine est la fille de Philippe Fréderic Tinne, un marchand hollandais qui s'était installé en Angleterre durant les guerres napoléoniennes avant de retourner dans son pays natal, et de sa seconde épouse, la baronne Henriette van Capellen, fille du célèbre vice-amiral Theodorus Frederik van Capellen, une famille d'aristocrate proche de la famille royale[2].
La jeune Alexine est éduquée à la maison et montre un certain talent pour le piano. Son père meurt alors qu'elle n'a que neuf ans[3]. À la suite de ce décès, la jeune Alexine âgée de 10 ans devient l'une des plus riches héritières des Pays-Bas[4].
Voyages au Nord et au Centre de l'Afrique
Sa mère et elle commencent alors à voyager, en Norvège, en Italie, puis au Moyen-Orient et, en 1856, en Égypte, vers les sites antiques. Elle décide ensuite de se lancer, toujours avec sa mère, dans l'un des grands défis géographiques de l'époque, l'exploration des sources du Nil, et ce à partir de Gondokoro[2].
Elle commence également à faire preuve d'un talent pour la photographie, et réalise par exemple, en 1860, une vingtaine de photos de La Haye, selon le procédé du collodion humide[5].
Elle entreprend une seconde expédition en Égypte à partir du avec sa mère et sa tante. Après un court séjour à Khartoum, le groupe remonte le Nil Blanc jusqu'à Gondokoro, et explore une partie du Sobat, avant de retourner à Khartoum en novembre. Elle cartographie ces portions du Nil[6], et se livre aussi à de la botanique et de l'ethnographie[5]. Les caravanes mises en place pour ces voyages sont imposantes, comportant un grand nombre de porteurs, avec des bêtes de somme. En février 1863, Theodor von Heuglin et le Dr Hermann Steudner se joignent au groupe pour une nouvelle campagne vers le fleuve des Gazelles Bahr el-Ghazal. Cette expédition a un destin tragique car Mme Tinne mère et le Dr Steudner meurent en avril de la fièvre, et la tante d'Alexine en juillet, sur le retour vers Khartoum[2] - [5]. Alexine Tinne, affectée par ces morts, revient au Caire en passant par Suakin, emportant avec elle, les corps de ses parents[2].
Les résultats scientifiques et géographiques de l'expédition sont toutefois très importants. Les quatre années suivantes, Alexine Tinne reste en Orient, visitant l'Algérie, la Tunisie et d'autres parties de la mer Méditerranée.
L'expédition du Sahara
En , elle débute une nouvelle expédition partant de Tripoli avec là encore une caravane imposante[2] - [5], afin d'atteindre le lac Tchad, en passant par le Ouaddaï, le Darfour et le Kordofan. À Mourzouq, elle croise l'explorateur allemand Gustav Nachtigal, avec lequel elle envisage de traverser le désert. Mais ce dernier souhaitant d'abord aller vers les montagnes du Tibesti, elle fait route seule vers le Sud et trouve la mort en août, probablement assassinée par des Touaregs[2] - [5] laissant une collection ethnographique importante malheureusement détruite lors de la Seconde Guerre mondiale. Ses photographies sont toujours exposées à La Haye.
Galerie
Références
- « https://www.photofacts.nl/fotografie/rubriek/expositie/fotocollectie-alexandrine-tinne-in-nationaal-archief.asp » (consulté le )
- Christel Mouchard, « Tinne, Alexine [La Haye 1835 - Fezzan, Lybie 1869] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 4340-4341
- Anne Hugon, « Une diva au Sahara », L'Histoire,‎ (lire en ligne)
- (en) Harry Johnston, The Nile Quest: A Record of the Exploration of the Nile and Its Basin, Cambridge University Press, , 192–194 p. (ISBN 978-1-108-03300-8, lire en ligne)
- Mattie Boom, « Alexandrine Tinne », dans Luce Lebart et Marie Robert (dir.), Une histoire mondiale des femmes photographes, Éditions Textuel, , p. 48
- (en) « Alexandrine-Pieternella-Françoise Tinné », sur Encyclopedia Britannica
Lectures complémentaires
- (en) Geographical Notes of an Expedition in Central Africa by three Dutch Ladies, John A. Tinne (Liverpool, 1864)
- (en) Travels of Alexine, Penelope Gladstone (London, 1970)
- (de) Tochter des Sultans, Die Reisen der Alexandrine Tinne (en allemand exclusivement), Wilfried Westphal (Stuttgart, 2002)
- (fr) The Nile Quest, ch. xvi. Henry Hamilton Johnston, (London, 1903).
- (de) Die Tuareg. Herren der Sahara. Ausstellung der Heinrich-Barth-Gesellschaft (en allemand exclusivement), Cornelius Trebbin & Peter Kremer (DĂĽsseldorf 1986)
- (de) Alexandrine Tinne (1835-1869) - Afrikareisende des 19. Jahrhunderts. Zur Geschichte des Reisens, Antje Köhlerschmidt (Magdeburg 1994; Ph. D. thesis.)
- (fr) Alexandra Lapierre et Christel Mouchard, « Alexine Tinne. Tragédie aux sources du Nil », in Elles ont conquis le monde : les grandes aventurières (1850-1950), Arthaud, Paris, 2007, p. 37-43 (ISBN 978-2700396713)
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Musée d'Orsay
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Grove Art Online
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :