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Nil Blanc

Le Nil Blanc ou Bahr el-Abiad[1] (en arabe : al-Baងr al-Abyaឍ[1] « la mer blanche » ou an-Nīl al-Abyaឍ « le Nil blanc ») est un embranchement du Nil.

Nil Blanc
Illustration
Le Nil Blanc en Ouganda.
Carte.
Le Nil blanc et une partie de son réseau d'affluents.
Caractéristiques
Longueur 970 km ou 2 084 km ou 3 700 km
Bassin 1 849 988 km2
Bassin collecteur Nil
DĂ©bit moyen 878 m3/s (Mogren, Khartoum)
Cours
Source Ruvyironza
· Localisation Burundi
· CoordonnĂ©es 3° 55â€Č 00″ S, 29° 50â€Č 00″ E
Confluence Nil Bleu
· Localisation Khartoum, Soudan
· CoordonnĂ©es 15° 35â€Č 00″ N, 32° 30â€Č 00″ E
GĂ©ographie
Pays traversés Burundi, Ouganda, Rwanda, Tanzanie, Soudan du Sud, Soudan
Principales localités Jinja, Djouba, Khartoum

DĂ©signation

Le nom de « Nil Blanc » peut ĂȘtre appliquĂ© Ă  tout ou partie du systĂšme hydrologique en amont de la confluence avec le Nil Bleu[2]. Dans le sens le plus strict, le Nil Blanc n'est que le cours d'eau formĂ© Ă  Malakal Ă  la confluence entre le Bahr el-Jabal et le Sobat[3], ou alors lĂ©gĂšrement en amont au lac No Ă  la confluence entre le Bahr el-Jabal et le Bahr el-Ghazal[1] - [2]. Dans un sens plus large, il peut faire rĂ©fĂ©rence aux nombreuses riviĂšres s'Ă©coulant depuis le lac Victoria jusqu'au Nil Blanc strict[4]. Il est Ă©galement possible de dĂ©signer ainsi le cours d'eau qui s'Ă©coule depuis la source la plus lointaine (Luvironza) jusqu'au lac Victoria[2].

Entre le lac Victoria et le lac Albert, le cours d'eau est Ă©galement dĂ©signĂ© sous le nom de Nil Victoria. À la sortie du lac Albert, il est Ă©galement nommĂ© Nil Albert.

En arabe, le nom du fleuve est Ű§Ù„Ù†ÙŠÙ„ Ű§Ù„ŰŁŰšÙŠŰ¶ (an-NÄ«l al-Abyaឍ, littĂ©ralement « Nil Blanc »).

Une hypothÚse sur l'origine du nom du fleuve voudrait qu'elle provienne de sa couleur claire, due à sa faible teneur en limon, par contraste avec celle du Nil Bleu, plus foncée. Une autre hypothÚse est que son nom provient de la désignation universelle du point cardinal ouest depuis la plus haute Antiquité selon le code géo-chromatique (le bleu désignant l'est, comme pour le Nil Bleu)[5].

Selim Bimbachi va effectuer trois expéditions entre 1839 et 1842 pour en découvrir les sources[6].

Parcours

Source

La source la plus distante des eaux du lac Victoria est celle du Ruvyironza au Burundi. Cette source peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme Ă©tant celle du Nil, dans la mesure oĂč il s'agit de la source du bassin du Nil la plus distante de l'embouchure.

Le Ruvyironza se jette dans le Ruvubu prÚs de la ville burundaise de Kayanza. Le Ruvubu se jette à son tour dans le Kagera. Chacun de ces trois cours d'eau est parfois considéré comme l'une des sources du Nil Blanc.

AprĂšs leur confluence, le Kagera se jette dans le lac Victoria.

Cependant, la source la plus Ă©loignĂ©e en suivant le cours du Nil Blanc (et donc de tout le Nil) est situĂ©e dans la forĂȘt de Nyungwe au Rwanda[7].

Ouganda

Le Nil Blanc prĂšs de Pakwach (Ouganda).

L'Ă©missaire du lac Victoria est Ă©galement nommĂ© Nil Victoria. Il est situĂ© prĂšs de Jinja, en Ouganda. 15 km en aval, il traverse les chutes Bujagali, puis se dirige vers le nord et l'ouest, alimentant le lac Kyoga dans le centre du pays.

Juste avant d'entrer dans le lac Albert, la riviĂšre traverse une gorge de moins de 10 m de large aux chutes Murchison, marquant son entrĂ©e dans la branche occidentale de la vallĂ©e du Grand Rift. Elle entre dans le lac Albert sur le versant oriental des monts Bleus.

La riviĂšre sortant du lac Albert, au nord, est Ă©galement connue sous le nom de Nil Albert.

Plusieurs centrales hydroélectriques sont en opération ou en projet sur le fleuve :

Soudan du Sud et Soudan

Vue aérienne de la zone de confluence des Nil Bleu et Blanc. Khartoum est située au centre et en bas, Omdurman à gauche et Bahri à droite, chacune sur une rive. L'ßle de Tuti est visible au centre du confluent, entre les trois villes.

Au nord de Nimule, le cours d'eau rentre au Soudan du Sud et prend le nom de Bahr el-Gebel. Il traverse des rapides avant d'entrer dans la plaine soudanaise et les vastes marais du Sudd. Il traverse Djouba, la capitale du pays et le point navigable le plus au sud du bassin du Nil. Il aboutit au lac No oĂč il conflue avec le Bahr el-Ghazal et forme le Nil Blanc. Une anabranche, le Bahr el-Zeraf, se sĂ©pare du Barh el-Gebel, traverse le Sudd et rejoint finalement le Nil Blanc.

Le Nil Blanc traverse Kodok et pĂ©nĂštre au Soudan. Il conflue avec le Nil Bleu Ă  Khartoum oĂč il forme le Nil[3] - [4].

Caractéristiques

DĂ©bit

Lors de la saison des pluies de juin à septembre, le débit du Nil Blanc est nettement plus faible que celui du Nil Bleu, et il représente alors moins de 30 % du débit total du Nil[3]. En période sÚche en revanche (avril et mai), la proportion s'inverse, et le Nil Blanc peut contribuer à plus de 80 % du débit total[3].

Longueur

Dans sa dĂ©finition restrictive, le Nil Blanc mesure 970 km depuis le lac No (ou 810 km depuis Malakal) jusqu'Ă  Khartoum[2]. En incluant son affluent principal, le Nil Blanc est long de 2 084 km[3]. Depuis sa source la plus Ă©loignĂ©e (Luvironza), le Nil Blanc mesure 3 700 km[2].

Bibliographie

Voir aussi : Nil (bibliographie)

  • Antoine d’Abbadie, « Note sur le haut fleuve Blanc », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie, Paris, vol. 12,‎ , p. 144-161 (lire en ligne).
  • AcadĂ©mie des sciences, « Voyage Ă  la recherche des sources du Nil Blanc sous le commandement de M. d’Escayrac de Lauture : questions et instructions de l’AcadĂ©mie des sciences », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie, Paris, vol. 12,‎ , p. 267-293 (lire en ligne).
  • Jean de Beaucorps, « Sur le Nil Blanc : de Khartoum Ă  Gondokoro », Le Tour du monde, Paris,‎ , p. 589-624, ill. (lire en ligne).
  • Angelo Bolognesi, « Voyage au fleuve des Gazelles (Nil Blanc) », Le Tour du monde, Paris, vol. 5,‎ , p. 385-397, ill. (lire en ligne).
  • Christian de Bonchamps, « Une mission vers le Nil Blanc », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie, Paris, vol. 19,‎ , p. 404-431 (lire en ligne).
  • Antoine Brun-Rollet, Le Nil Blanc et le Soudan : Ă©tudes sur l’Afrique centrale, mƓurs et coutumes des sauvages, Paris, L. Maison, , 355 p. (lire en ligne).
  • FrĂ©dĂ©ric Cailliaud et Edme François Jomard, Voyage Ă  MĂ©roĂ©, au fleuve Blanc, au-delĂ  de FĂązoq, dans le midi du royaume du Sennar
, fait dans les annĂ©es 1819, 1820, 1821 et 1822, Paris, Imprimerie royale, : tome 1 ‒ tome 2 ‒ tome 3 ‒ tome 4.
  • Andrea Debono, « Voyage au fleuve Blanc, en 1861 : nouveaux documents pour servir Ă  l’histoire de la recherche des sources du Nil », Nouvelles annales des voyages, Paris, vol. 3,‎ , p. 5-38 (lire en ligne).
  • Fulgence Fresnel, « Essai de discussion des documents relatifs au cours supĂ©rieur du Nil Blanc », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie, Paris, vol. 14,‎ , p. 361-380 (lire en ligne).
  • Philippe Gilbert, « Le Nil Blanc et les explorations rĂ©centes », Revue belge et Ă©trangĂšre, Bruxelles, vol. 13,‎ , p. 1-23, article no 1 (lire en ligne). — Voir la notice suivante.
  • Philippe Gilbert, « Le Nil Blanc et les explorations rĂ©centes », Revue belge et Ă©trangĂšre, Bruxelles, vol. 13,‎ , p. 167-191, article no 2 (lire en ligne).
  • Edme François Jomard, « GĂ©ographie du Darfour ; bassin du Nil Blanc », dans TĆ«nisÄ«, Muáž„ammad ibn ÊżUmar ibn Sulaymān al, Voyage au Darfour, Paris, Benjamin Duprat, (lire en ligne), p. XXII-L.
  • Guillaume Lejean, « Gondokoro : esquisse d’un voyage au Nil Blanc », Le Tour du monde, Paris, vol. 5,‎ , p. 397-400, article no 1 (lire en ligne). — Texte complĂ©tĂ© par l’article suivant :
  • Guillaume Lejean, « Excursion aux environs de Gondokoro », Le Tour du monde, Paris, vol. 8,‎ , p. 199-200, article no 2 (lire en ligne).
  • Ferdinand de Lesseps, « MĂ©moire Ă  l’AcadĂ©mie des sciences de l’Institut impĂ©rial de France sur le Nil Blanc et le Soudan », Nouvelles annales des voyages, Paris, vol. 3,‎ , p. 350-368 (lire en ligne).
  • Victor Adolphe Malte-Brun, « Les Explorations de M. Brun-Rollet au Nil Blanc », Nouvelles annales des voyages, Paris, vol. 3,‎ , p. 159-164 (lire en ligne).
  • Alan Moorehead (trad. Micheline et Serge Witta), Le Nil Blanc [« The white Nile »], Chiroulet (40250), GaĂŻa, , 2 vol., 247 et 205 — Contient une bibliogr. La premiĂšre Ă©dition (trad. par Jean R. Weiland) est parue en 1 vol. (Paris, Presses de la CitĂ©, 1961).
  • « Le Nil Blanc », Revue Ă©trangĂšre de la littĂ©rature, des sciences et des arts, Saint-PĂ©tersbourg, vol. 71,‎ , p. 369-379, article no 1 (lire en ligne). — Voir la notice suivante.
  • « Le Nil Blanc », Revue Ă©trangĂšre de la littĂ©rature, des sciences et des arts, Saint-PĂ©tersbourg, vol. 71,‎ , p. 441-452, article no 2 (lire en ligne). — Concerne l’ouvrage suivant : Ferdinand Werne (prĂ©f. Carl Ritter), Expedition zur Entdeckung der Quellen des Weissen Nil..., Berlin, Reiner, (lire en ligne).
  • Alfred Peney (publ. par Victor Adolphe Malte-Brun), « Le Dr Alfred Peney et ses derniĂšres explorations dans la rĂ©gion du haut fleuve Blanc, 1860-1861 : extraits de ses notes et de son journal de voyage », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie, Paris, vol. 6,‎ , p. 5-71 (lire en ligne).
  • Alfred Peney (publ. par Claude Perroud), « Lettres du Nil Blanc : correspondance inĂ©dite du Dr Alfred Peney », Annales de la SociĂ©tĂ© d'Ă©mulation, agriculture, lettres et arts de l'Ain, Bourg-en-Bresse, vol. 4,‎ , p. 97-176 (lire en ligne). — Titre abrĂ©gĂ© : Alfred Peney ; le titre complet figure dans la table des matiĂšres des Annales... de l'Ain, volume 4, sous la rubrique C. Perroud.
  • Jules Poncet, « Excursions et chasses Ă  l’élĂ©phant au fleuve Blanc », Nouvelles annales des voyages, Paris, vol. 4,‎ , p. 146-199, article no 1 (lire en ligne). — Voir la notice suivante.
  • Jules Poncet, « Excursions et chasses Ă  l’élĂ©phant au fleuve Blanc », Nouvelles annales des voyages, Paris, vol. 1,‎ , p. 182-227, article no 2 (lire en ligne).
  • Jules Poncet, « Notice gĂ©ographique et ethnologique sur la rĂ©gion du fleuve Blanc et sur ses habitants », Nouvelles annales des voyages, Paris, vol. 4,‎ , p. 5-62 (lire en ligne).
  • Selim Bimbachi (publ. par Edme François Jomard), « Premier voyage Ă  la recherche des sources du Nil Blanc, ordonnĂ© par Mohammed-Aly, vice-roi d’Égypte... », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie, Paris, vol. 18,‎ , p. 5-30, article no 1 (lire en ligne). — Voir la notice suivante.
  • Selim Bimbachi (publ. par Edme François Jomard), « Premier voyage Ă  la recherche des sources du Nil Blanc, ordonnĂ© par Mohammed-Aly, vice-roi d’Égypte... », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie, Paris, vol. 18,‎ , p. 81-106, article no 2 (lire en ligne). — Voir la notice suivante.
  • Selim Bimbachi (publ. par Edme François Jomard), « Premier voyage Ă  la recherche des sources du Nil Blanc, ordonnĂ© par Mohammed-Aly, vice-roi d’Égypte... », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie, Paris, vol. 18,‎ , p. 161-185, article no 3 (lire en ligne). — Il existe un tirĂ© Ă  part intitulĂ© : Premier voyage Ă  la recherche du Bahr-el-Abiad ou Nil Blanc... Texte complĂ©tĂ© par les deux publications suivantes :
  • Edme François Jomard, « Second voyage Ă  la dĂ©couverte du Nil Blanc », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie, Paris, vol. 18,‎ , p. 367-384, article no 1 (lire en ligne). — Contient trois lettres de Joseph-Pons d'Arnaud, d’Édouard Gauttier d'Arc et de Nicolas Perron. — Voir la notice suivante.
  • Edme François Jomard, « Second voyage Ă  la recherche des sources du fleuve Blanc », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie, Paris, vol. 19,‎ , p. 89-97, article no 2 (lire en ligne). — Contient une lettre de Joseph-Pons d'Arnaud. Il existe un tirĂ© Ă  part intitulĂ© : Second voyage Ă  la recherche des sources du Bahr-el-Abiad ou Nil Blanc...
  • Georges Thibaut, « ExpĂ©ditions Ă©gyptiennes du Nil Blanc : extrait d’une lettre de M. Thibault [sic], voyageur français, Ă©crite d’El-Kharthoum (Sennar) le 28 avril 1841 », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie, Paris, vol. 16,‎ , p. 127-132 (lire en ligne).
  • Georges Thibaut (publ. par Stanislas d'Escayrac de Lauture), « Voyage de M. Thibaut au fleuve Blanc : journal inĂ©dit d’un voyage fait au fleuve Blanc du 16 novembre 1839 au 26 mars 1840 », Nouvelles annales des voyages, Paris, vol. 1,‎ , p. 5-53, article no 1 (lire en ligne). — Voir la notice suivante.
  • Georges Thibaut (publ. par Stanislas d'Escayrac de Lauture), « Voyage de M. Thibaut au fleuve Blanc : journal inĂ©dit d’un voyage fait au fleuve Blanc du 16 novembre 1839 au 26 mars 1840 », Nouvelles annales des voyages, Paris, vol. 1,‎ , p. 141-191, article no 2 (lire en ligne). — Il existe un tirĂ© Ă  part intitulĂ© : ExpĂ©dition Ă  la recherche des sources du Nil (1839-1840) : journal de M. Thibaut.
  • William Willcocks (trad. Gaston Legrand), Le Nil Blanc et la rĂ©colte du coton, t. 1, Le Caire, Imprimerie nationale, , 21 p. — ConfĂ©rence faite Ă  la SociĂ©tĂ© khĂ©diviale de gĂ©ographie le 21 dĂ©cembre 1907. — Voir la notice suivante.
  • William Willcocks (trad. Gaston Legrand), Le Nil Blanc et la rĂ©colte du coton, t. 2, Le Caire, Imprimerie nationale, , 20 p. — ConfĂ©rence faite Ă  la SociĂ©tĂ© khĂ©diviale de gĂ©ographie le 25 janvier 1908.

Notes et références

  1. « Bahr el-Abiad », encyclopédie Larousse (consulté le )
  2. Columbia Encyclopedia, « White Nile », sur thefreedictionnary.com, (consulté le )
  3. (en) Nil Blanc sur l’EncyclopĂŠdia Britannica (consultĂ© le 3 dĂ©cembre 2022)
  4. Nil Blanc sur le site de l'EncyclopÊdia Universalis (consulté le 3 décembre 2022)
  5. (en) Michael Henry Heim, Mediterranean : A Cultural Landscape, University of California Press, , p. 147
  6. Edme François Jomard, Premier voyage à la recherche des sources du Bahr-el-Abiad, Société de géographie, 1842, p. 6
  7. Futura, « Expédition : découverte de la plus lointaine source du Nil », sur Futura (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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