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Albert BĂ©guin

Albert Béguin, né le à La Chaux-de-Fonds, en Suisse est mort le à Rome, est un écrivain de la littérature française, critique et éditeur à Paris.

Albert BĂ©guin
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  55 ans)
Rome
Nationalité
Formation
Activités
Professeur de littérature française, éditeur, critique littéraire, libraire
Conjoint
Raymonde Vincent (Ă  partir de )
Autres informations
A travaillé pour
Mouvement
Distinction
Archives conservées par
Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds, Département des manuscrits et fonds spéciaux (d)[1]
Ĺ’uvres principales

Biographie

Albert Béguin est né le 17 juillet 1901 à La Chaux-de-Fonds, dans le canton de Neuchâtel, en Suisse[2]. Il est le fils d'un pharmacien, Charles-Émile Béguin, et de Marthe Wille, et le frère du journaliste Pierre Béguin[2].

En 1919, il obtient son baccalauréat au gymnasium de La Chaux-de-Fonds. De 1919 à 1924, Albert Béguin étudie à l'Université de Genève et obtient une licence ès lettres[2]. Il part ensuite pour Paris, où il est libraire et traducteur d'auteurs romantiques allemands comme Jean Paul et E. T. A. Hoffmann[2]. Albert Béguin passe ensuite cinq ans, de 1929 à 1934, en tant que lecteur de langue et de littérature françaises à l'Université de Halle[2]. Parallèlement, il prépare son ouvrage sur le romantisme allemand L'Âme romantique et le Rêve qui connaît un grand succès. Il s'intéresse également à la montée du nazisme et dénonce le rôle des universitaires, les camps de travail et la persécution des Juifs.

En 1934, Albert Béguin obtient un poste d'enseignant au collège Jean-Calvin. En 1937, il soutient sa thèse de doctorat à l'Université de Genève : Le rêve chez les romantiques allemands et dans la poésie française moderne[2]. De 1937 à 1946, il occupe la chaire de littérature française à l'Université de Bâle[2]. Il traite dans ses cours de thèmes qui lui tiennent à cœur tels que les aspects spirituels de la création poétique (chez Paul Claudel ou Gérard de Nerval), le paradis perdu (chez Alain-Fournier) ou l'inquiétude existentielle (chez Léon Bloy ou Georges Bernanos)[2].

Dès 1940 il va en France, à Chateauroux en zone libre pour y prêcher la résistance face aux illusions pétainistes, il loge notamment chez Roger Cazala[3]. En 1942 Albert Béguin crée et dirige les Cahiers du Rhône (la Baconnière)[2]. Il collabore à d'autres publications suisses résistantes, comme la collection Le Cri de la France (Librairie de l'Université de Fribourg) où il publie sa célèbre traduction de la Quête du Graal.

En 1946, il retourne à Paris. À la mort d'Emmanuel Mounier en 1950, il occupe jusqu'à sa mort la direction de la revue Esprit, dans laquelle il plaide pour la liberté créatrice des écrivains[2]. La même année, il obtient le Prix Rambert pour Patience de Ramuz[4]. On lui doit des études sur l'Inde, l'Allemagne, et des ouvrages de critique littéraire consacrés à Blaise Pascal, Honoré de Balzac, Gérard de Nerval, Charles Péguy, Léon Bloy ou encore Charles-Ferdinand Ramuz.

En 1929, il se marie avec la romancière Raymonde Vincent, prix Femina en 1937.

Le conseiller d'État fribourgeois, Denis Clerc lui a consacré sa thèse de doctorat.

Le site de la revue Esprit caractérise ainsi son œuvre :

« Successeur de Marcel Raymond à l'Université de Bâle après 1937, fondateur en 1941 des Cahiers du Rhône édités à La Baconnière, le deuxième directeur de la revue Esprit est une figure mal connue. Alors qu'il prend la relève délicate du fondateur et dirige la revue durant une période difficile, celle pendant laquelle le «philocommunisme» et l'esprit des compagnons de route pèsent fortement, on considère souvent que ce grand universitaire, spécialiste de Balzac, de Nerval et du romantisme allemand, ce précurseur de l'école littéraire de Genève dont Jean Starobinski est l'un des continuateurs aujourd'hui, s'est trouvé projeté un peu par hasard à la tête de la revue. C'est oublier qu'il a permis à la revue de passer le cap difficile du début des années 1950 (la guerre froide est à son comble), qu'il a valorisé la dimension littéraire de cette publication d'une manière exemplaire (voir ses contributions au dossier sur la psychiatrie de 1952 et sur les prisons en 1955) et qu'il a été un voyageur lucide, capable par exemple de proposer un bilan de la situation en Inde. Comme peu de plumes dans l'histoire d'Esprit, il a réfléchi en termes géopolitiques, et ses chroniques sur le rôle respectif de l'Europe, de l'Allemagne, de l'Amérique, de l'Inde et de l'Asie, témoignent d'une singulière force d'analyse politique et spirituelle. »

Ĺ’uvres

  • L'Ă‚me romantique et le rĂŞve, essai sur le romantisme allemand et la poĂ©sie française, Cahiers du Sud, 1937 ; nouv. Ă©d. (revue) JosĂ© Corti, 1939, 1946 ; rĂ©Ă©d. Livre de poche, coll. Biblio essais.
  • GĂ©rard de Nerval, Stock, 1937 ; Ă©dition augmentĂ©e, JosĂ© Corti, 1945.
  • Nos Cahiers, Premier Cahier du RhĂ´ne, 1942.
  • La Prière de PĂ©guy, ibid., 3e cahier, 1942.
  • LĂ©on Bloy l'Impatient, L.U.F., 1944.
  • Le Livre Noir du Vercors. EnquĂŞte, en collaboration, Neuchâtel, 1944.
  • Faiblesse de l'Allemagne, JosĂ© Corti, 1946.
  • Balzac visionnaire. Skira, Genève, 1946-1947.
  • Patience de Ramuz, La Baconnière, 1950, Prix Rambert 1950.
  • Pascal, Collections Microcosme "Écrivains de toujours", Seuil, 1952.
  • CrĂ©ation et DestinĂ©e
    • tome I, Essais de critique littĂ©raire - L'âme romantique allemande, L'expĂ©rience poĂ©tique, Critique de la critique, choix de textes et notes par Pierre Grotzer, Éditions du Seuil, 1973.
    • tome II, La rĂ©alitĂ© du rĂŞve, choix de textes et notes par Pierre Grotzer, PrĂ©face de Marcel Raymond, Éditions du Seuil, 1974.
  • Bloy mystique de la douleur. Librairie Éditions Labergerie, 1948

Éditions et anthologies

  • Nerval, Textes choisis, GLM, 1939.
  • Nerval, PoĂ©sies, Édition critique, Mermod, 1944.
  • Nerval, AurĂ©lia et Les Filles de Feu, Skira, 1944.
  • Nerval, Ĺ’uvres (2 tomes), texte Ă©tabli, prĂ©sentĂ© et annotĂ© par Albert BĂ©guin et Jean Richer, Bibliothèque de la PlĂ©iade, Gallimard (1952).
  • Balzac : Petite collection Balzac, 12 volumes, Albert Skira, Genèves, 1946.
  • Balzac, L'Ĺ’uvre de Balzac publiĂ©e dans un ordre nouveau sous la direction d'Albert BĂ©guin et Jean Ducourneau, prĂ©sentĂ©e par des Ă©crivains d'aujourd'hui (Gracq, Bachelard, etc.), Ă©ditions Le Club français du Livre, de 1954 Ă  1955 en16 volumes
  • Saint Bernard de Clairvaux, Textes, en collaboration avec Paul Zumthor, LUF, 1944.
  • La QuĂŞte du Graal, LUF, 1945 ; Ă©dition Ă©tablie et prĂ©sentĂ©e par Albert BĂ©guin et Yves Bonnefoy ; rĂ©Ă©d. Ă©ditions du Seuil, coll. Points Sagesse.
  • E.T.A. Hoffmann, Ĺ’uvres complètes, Ă©ditions PhĂ©bus. Édition dirigĂ©e par Albert BĂ©guin et Madeleine Laval. Reprise, sous une forme augmentĂ©e, de l'Ă©dition en 5 volumes au Club des libraires de France (1956-1958). En cours de rĂ©Ă©dition dans la collection Libretto ; dĂ©jĂ  parus : Contes nocturnes, Le Chat Murr, Fantaisies dans la manière de Callot, Princesse Brambilla, Le Petit ZachĂ©e.

Traductions

  • E. T. A. Hoffmann, Salvator Rosa - Kreisleriana - Le Chat Murr, Schiffrin, Fourcade, Gallimard, 1926, 1932, 1943. La traduction des Kreisleriana a Ă©tĂ© reprise pour le tome 1 des Romantiques allemands en PlĂ©iade (Gallimard, 1963).
  • E. T. A. Hoffmann, Le Chat Murr, Gallimard, 1943. Traduction reprise pour la collection L'Imaginaire (Gallimard).
  • Moerike, Le Voyage de Mozart, Fourcade, 1929.
  • Jean Paul, Choix de RĂŞves - HespĂ©rus - Le JubilĂ©, Stock, 1930-1931.
  • Goethe, Entretien avec MĂĽller - Confession d'une belle âme, Stock, 1930-1931.
  • L. Tieck, La Coupe d'Or, DenoĂ«l, 1933. La traduction des contes de Tieck a Ă©tĂ© reprise pour le tome 1 des Romantiques allemands en PlĂ©iade (Gallimard, 1963).
  • Arnim, L'Invalide fou, Fontaine, 1945.

Notes et références

  1. « http://www.archivesne.ch/Pages/default.aspx »
  2. Claire Jaquier, « BĂ©guin, Albert » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  3. Pierre de Boisdeffre, « Un berrichon, un grand Français au secours des Juifs : Roger Cazala », L'Écho du Berry,‎ (lire en ligne)
  4. « Liste des lauréats | Le Prix Rambert », sur www.prix-rambert.ch (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • De l'amitiĂ©. Hommage Ă  Albert BĂ©guin. Textes rĂ©unis par Martine Noirjean de Ceuninck, sous la direction de Jean Borie, Neuchâtel, UniversitĂ© de Neuchâtel, Genève, Librairie Droz, 2001.
  • Pierre Grotzer: Les Ă©crits d'Albert BĂ©guin - Essai de bibliographie, Éditions A la Baconnière, Neuchatel, 1967.
  • Pierre Grotzer, Existence et destinĂ©e d'Albert BĂ©guin, La Baconnière, 1977.

Liens externes

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