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Akaki Tchenkéli

Akaki TchenkĂ©li[Note 1] (en gĂ©orgien : აკაკი áƒ©áƒźáƒ”áƒœáƒ™áƒ”áƒšáƒ˜), nĂ© le Ă  Khoni[1] en GĂ©orgie, Ă  l'Ă©poque dans l'Empire russe, Ă©tait un homme politique russe, transcaucasien, et gĂ©orgien, membre du Parti ouvrier social-dĂ©mocrate de tendance menchĂ©vique, exilĂ© en France Ă  la suite de l'invasion de son pays par l'ArmĂ©e rouge, et mort le Ă  Paris [2].

Akaki Tchenkéli
აკაკი áƒ©áƒźáƒ”áƒœáƒ™áƒ”áƒšáƒ˜
Illustration.
Akaki Tchenkéli en 1912.
Fonctions
Président du Comité exécutif de la République démocratique fédérative de Transcaucasie (Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie)
–
(2 mois)
Prédécesseur Evguéni Guéguétchkori
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Khoni (GĂ©orgie)
Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Date de décÚs
Lieu de décÚs Paris
Drapeau de la France France
Sépulture Carré géorgien du cimetiÚre de Leuville-sur-Orge
Nationalité russe, puis géorgienne, puis apatride
Parti politique Parti ouvrier social-démocrate, menchévik
Profession avocat international, diplomate

Akaki Tchenkéli

Il fut tour à tour ministre et président du comité exécutif de la République démocratique fédérative de Transcaucasie (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie) et ministre de la République démocratique de Géorgie.

Biographie

La jeunesse

Il étudie tour à tour la littérature et le droit à Kiev, Berlin et Londres. Il sympathise avec le mouvement social-démocrate et en 1903 se range dans la tendance menchévique du Parti ouvrier social-démocrate de Russie.

Député à la Douma russe

En , il est Ă©lu reprĂ©sentant d'une circonscription du territoire gĂ©orgien Ă  la IVe Douma accordĂ©e par le tsar Nicolas II. Il lui est attribuĂ© une appartenance maçonnique au Grand Orient de l’Empire russe[3], par un historien polonais[Note 2].

Ministre et chef de l'exécutif de la République démocratique fédérative de Transcaucasie

En , il est membre du soviet de Tiflis et en novembre devient ministre des Affaires Ă©trangĂšres du Haut Commissariat Ă  la Transcaucasie (ArmĂ©nie, AzerbaĂŻdjan et GĂ©orgie), ne reconnaissant plus l'autoritĂ© de Petrograd aprĂšs le coup d’État bolchĂ©vique.

Le le Haut commissariat à la Transcaucasie disparaßt au profit de la République démocratique fédérative de Transcaucasie, d'une Assemblée parlementaire (le Sejm) et d'un Exécutif, dans lequel Akaki Tchenkéli est reconduit aux Affaires étrangÚres.

Le , LĂ©nine fait envoyer aux autoritĂ©s transcaucasiennes une dĂ©pĂȘche informant que -dans le cadre des nĂ©gociations de paix sĂ©parĂ©e entre la Russie soviĂ©tique et l'Empire allemand- les districts gĂ©orgiens d'Ardahan, d'Artvin, de Batoumi et le district armĂ©nien de Kars seront cĂ©dĂ©s Ă  l'Empire ottoman .

Le , il conduit à Trébizonde la délégation transcaucasienne auprÚs des représentants ottomans. Le , un ultimatum militaire est lancé contre la République démocratique fédérative de Transcaucasie qu'il est contraint d'accepter, convaincu que l'Empire allemand -allié des Ottomans- sera la seule puissance qui pourra les contenir. Le , le Sejm le désavoue. Le 1er avril, l'armée ottomane envahit Batoumi. Le , le Sejm se range à son avis et le nomme chef de l'Exécutif transcaucasien. Le , il reprend les négociations avec l'Empire ottoman et doit se résoudre à faire évacuer les derniÚres troupes russes et arméniennes du district de Kars au profit des troupes ottomanes. La Grande-Bretagne et la France expriment leur mécontentement.

En mai, l'Empire ottoman revendique de nouveaux territoires, AkhaltsikhĂ©, Akhalkalaki, Alexandropol et le chemin de fer d'Alexandropol Ă  Djoulfa. Akaki TchenkĂ©li ne peut concilier au sein de la dĂ©lĂ©gation transcaucasienne les intĂ©rĂȘts divergents des reprĂ©sentants armĂ©niens, azĂ©ris (sensibles aux positions ottomanes) et gĂ©orgiens et les portent devant le Sejm. Devant l'impossibilitĂ© de parvenir Ă  un accord, les trois nationalitĂ©s dissolvent la RĂ©publique dĂ©mocratique fĂ©dĂ©rative de Transcaucasie et proclament leurs indĂ©pendances respectives.

Selon le journaliste suisse Jean Martin, le , il croit encore au concept de fédération caucasienne : "Je crois à l'avenir d'une fédération caucasienne. Déjà, dans les montagnes, commencent les soulÚvements, facilités par les succÚs de Wrangel. La République géorgienne, la seule qui, jusqu'ici, ait réussi à mettre en pratique dans l'ordre et la sécurité, les principes de la Révolution russe, dont elle est issue, s'entendra avec l'Arménie, l'Azerbaïdjan libéré et le Caucase du Nord pour former une grande Confédération s'inspirant de l'idéal suisse"[4].

Ministre de la République démocratique de Géorgie

Le , la République démocratique de Géorgie est proclamée. L'Empire allemand la reconnait immédiatement et exerce une protection de facto de son territoire, en particulier vis-à-vis des troupes ottomanes. Akaki Tchenkéli est nommé ministre des Affaires étrangÚres du 1er gouvernement présidé par Noé Ramichvili et du 2e gouvernement présidé par Noé Jordania.

En , aprÚs l'élection de l'Assemblée constituante géorgienne, il est nommé ministre plénipotentiaire pour l'Europe et à ce titre supervise la Légation géorgienne à Paris, qui deviendra la derniÚre représentation diplomatique à l'étranger de la République démocratique de Géorgie.

Exilé politique en France

En mars 1921, l'invasion du territoire géorgien par les armées de la Russie soviétique le surprend en Europe.

En 1942, devenu président de l'Office des réfugiés géorgiens en France[5], Akaki Tchenkéli couvre l'opération illégale de sauvetage de 243 familles juives (dont une vingtaine de familles géorgiennes), menée par son directeur Sossipatré Assathiany[6], au péril de sa vie.

Il meurt en 1959 et est inhumé au carré géorgien du cimetiÚre de Leuville-sur-Orge[7].

Notes et références

Notes

  1. La transcription en langue française des patronymes gĂ©orgiens a Ă©tĂ© stable jusqu’à la fin du XXe siĂšcle : les rĂšgles constituĂ©es par l’intermĂ©diation de la langue russe, confirmĂ©es par la LĂ©gation de la RĂ©publique dĂ©mocratique de GĂ©orgie en France (1921-1933) et proches de la prononciation en langue gĂ©orgienne, Ă©taient utilisĂ©es sans exception ; elles le sont encore aujourd’hui par le ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres et par la plupart des universitaires français s’intĂ©ressant Ă  la GĂ©orgie. L’usage a progressivement changĂ© avec l’intermĂ©diation de la langue anglaise et la dĂ©finition d’une translittĂ©ration latine proche de la transcription anglaise (2002). Ainsi აკაკი áƒ©áƒźáƒ”áƒœáƒ™áƒ”áƒšáƒ˜ donne Akaki TchkhenkĂ©li en transcription française, simplifiĂ© en Akaki TchenkĂ©li, et Akaki Chkhenkeli en transcription anglaise (et en translittĂ©ration latine).
  2. Ludwik Hass (1918-2008), historien, spĂ©cialiste de la franc-maçonnerie, estime qu’en 1913, il existe environ 400 francs-maçons dans l’Empire russe, regroupĂ©s en 40 loges dont une Ă  Tiflis et une autre Ă  KoutaĂŻssi, dans lesquelles cohabitent certains K.D., certains sociaux-rĂ©volutionnaires et certains sociaux-dĂ©mocrates : Akaki TchenkĂ©li est l’un de ces derniers

Références

  1. La date et le lieu de naissance d'Akaki Tchenkéli varient en fonction des sources, 1874 et Khoni le plus souvent, 1877 et Okoumi pour l'Office des réfugiés géorgiens en France.
  2. « Géorgie et France : Akaki Tchenkéli (1874-1959), homme d'Etat transcaucasien », sur Colisée (consulté le ).
  3. (en) Ludwik Hass, « The Russian masonic movement in the years 1906-1918 », sur Acta Poloniae Historica, , p. 113.
  4. Journal de GenÚve : "Lettre de Géorgie", Jean Martin, Abbas-Toumane, 26 août 1920.
  5. « La Légation géorgienne en France, l'Office des réfugiés géorgiens, le Bureau des apatrides, le Conseil géorgien pour les réfugiés et l'OFPRA », sur Colisée (consulté le ).
  6. « Géorgie, Turkestan, Suisse, Ukraine, Roumanie et France : Sossipatré Assathiany (1876-1971), directeur de l'Office des réfugiés géorgiens », sur Colisée (consulté le ).
  7. Luc Méloua, « Les tombes géorgiennes du cimetiÚre de Leuville-sur-Orge" », sur Samchoblo (consulté le ).

Voir aussi

Liens externes

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