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Aida de Acosta

Aida de Acosta, née le à Elberon (New Jersey) et morte à Bedford le , est une mondaine et aéronaute américaine, première femme à piloter un avion motorisé en solo[1].

Aida de Acosta
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Père
Ricardo de Acosta (en)
Fratrie
Conjoints
Enfant
Oren Root (d)

En 1903, alors qu'elle est à Paris avec sa mère, elle entrevoit pour la première fois des dirigeables. Elle prend ensuite seulement trois leçons de vol, avant de s'envoler toute seule. Ses parents l'empêchèrent de poursuivre sa carrière aéronautique.

Plus tard, après avoir perdu la vue d'un œil à cause du glaucome, elle devient une défenseure de l'amélioration des soins oculaires et est directrice exécutive de la première banque des yeux en Amérique[2].

Jeunesse

Aida de Acosta nait en 1884 de Ricardo de Acosta (1837-1907), un dirigeant de ligne de bateaux à vapeur d'origine cubaine, et d'une mère espagnole, Micaela Hernández de Alba y de Alba (1853-1921), réputée descendante de la famille Alba, célèbre dans l'histoire de l'Espagne sous le nom de ducs d'Albe[3].

Elle a sept frères et sœurs : Joaquín, Enrique, Ricardo, Maria et Ángela[4], et les écrivains et mondaines Mercedes de Acosta et Rita de Acosta Lydig.

Aviation

Vol de 1903

Vol d'Aida de Acosta vers le polo de Bagatelle en 1903.

Le 27 juin 1903, à Paris, alors qu'Aida a dix-neuf ans, le pionnier de l'aviation brésilien Alberto Santos-Dumont lui montre comment faire fonctionner son dirigeable personnel, le N° 9. Santos-Dumont est la « coqueluche » de Paris à l'époque, faisant voler son dirigeable vers son restaurant préféré et le garant dans la rue pendant qu'il dîne. Le , après trois leçons données par Santos-Dumont[5] - [1], Aida pilote le dirigeable N° 9 en solo de Paris au Château de Bagatelle, tandis que Santos-Dumont, sur son vélo, agite les bras et lui crie des conseils[6].

Acosta a raconté plus tard que lors de son premier atterrissage, Santos-Dumont lui avait demandé comment elle s'en était sortie : « C'est très gentil, monsieur Santos-Dumont », répondit-elle. « Mademoiselle, » s'écria-t-il, « vous êtes la première aéro-chauffeuse du monde ! ». Elle a en fait été la première femme à piloter un aéronef motorisé, près de six mois avant que Orville et Wilbur Wright ne volent pour la première fois dans leur avion à moteur plus lourd que l'air[7].

Le premier vol d'Aida de Acosta se termine sur le terrain de polo de Bagatelle à l'extrémité nord du bois de Boulogne, lors d'un match entre l'équipe américaine et l'équipe britannique. Après avoir regardé un peu de polo avec Santos-Dumont, Aida est remontée dans le panier et a ramené la machine à Neuilly Saint James ; le voyage entier a duré une heure et demie.

Conséquences

Ses parents, mortifiés par l'idée d'une publicité à la suite de cet exploit qu'ils jugent indigne d'une jeune fille de bonne famille, interdisent à Santos-Dumont de citer son nom : ils sont certains qu'aucun homme n'épouserait une femme qui a fait une telle chose. L'histoire ne réapparait que dans les années 1930, lorsqu'Aida de Acosta raconte l'histoire à son mari et à un jeune officier de marine, le lieutenant George Calnan, à un dîner.

Aida de Acosta est la seule personne que Santos-Dumont ait jamais autorisée à piloter l'un de ses nombreux aéronefs. Il faut noter que Santos-Dumont, célibataire de longue date, sans liens amoureux connus, a gardé une photographie d'Acosta sur son bureau, à côté d'un vase de fleurs fraîches, tout le reste de sa vie. Néanmoins, rien n'indique que Santos-Dumont et Acosta soient restés en contact après son vol. À la mort de Santos-Dumont, Acosta aurait déclaré qu'elle connaissait à peine l'homme.

Vie privée

Goodhue Livingston et Mrs. Oren Root en 1910.

Aida de Acosta se marie deux fois :

Divorcée deux fois, Aida de Acosta voyage en Europe après la Première guerre mondiale, où elle vit comme philanthrope et amatrice d'arts[16].

Plaidoyer pour les soins oculaires

En 1922, Aida est atteinte de glaucome. Son ophtalmologiste est le célèbre spécialiste des yeux William H. Wilmer, que le Time a qualifié de « plus grand chirurgien ophtalmologiste que les États-Unis aient jamais eu ». Elle perd finalement la vue d'un œil, mais les soins du Dr Wilmer sauvent son autre œil et la poussent à organiser une campagne de financement, qui permet d'obtenir 3 millions de dollars, pour financer la création en 1925 du Wilmer Eye Institute à l'Hôpital Johns-Hopkins, premier institut ophtalmologique aux États-Unis[2]. En 1945, elle est devient directrice exécutive de l'Eye-Bank for Sight Restoration à New York, la première banque des yeux aux États-Unis[17].

Elle décède à Bedford, New York, à l'âge de 77 ans.

Références

  1. Vicki Ruíz et Virginia Sánchez Korrol, Latinas in the United States: a historical encyclopedia, Indiana University Press, (ISBN 0-253-34681-9, lire en ligne), p. 189
  2. Stephen Hess, America's political dynasties, Transaction Publishers, (ISBN 1-56000-911-X, lire en ligne), p. 268
  3. Maxine Block, Anna Herthe Rothe et Marjorie Dent Candee, Current Biography Yearbook, H. W. Wilson Co., , p. 115
  4. « Mercedes de Acosta: One of the most rebellious & brazen of Lesbians. », sur web.archive.org, (consulté le )
  5. (en) « National Hispanic Heritage Month: Aida de Acosta », sur Transportation History, (consulté le )
  6. « Women in Transportation: Changing America's History, Reference Materials », U.S. Department of Transportation, , p. 10
  7. (en) « She Beat Wright Bros. – American Girl Flew First Powered Aircraft », Eugene Register-Guard, (lire en ligne)
  8. Alva Root married, in 1935, Charles Fiske Bound.
  9. « Miss Ada De Acosta Bride Of Oren Root; Bridegroom a Nephew of Secretary Root and Manager of the Metropolitan Railway. Elihu Root at Wedding », The New York Times, , p. 7 (lire en ligne)
  10. « Oren Root, 83, Banking Official And a Rockefeller Adviser, Dies », The New York Times, (lire en ligne)
  11. « Son Born to Mr. and Mrs. Oren Root », The New York Times, (lire en ligne)
  12. « Daughter Born to Mrs. Oren Root », The New York Times, (lire en ligne)
  13. « HOLIDAY PARTY HELD FOR ALVA DE A. ROOT; Mrs. Henry Breckinridge Entertains for Her Debutante Daughter at Colony Club », The New York Times, (lire en ligne)
  14. « Society's kiddies », New York Tribune, (lire en ligne)
  15. « Breckinridge, Henry Skillman », ourcampaigns.com (consulté le )
  16. (en) Vicki L. Ruiz et Virginia Sánchez Korrol, Latinas in the United States, set: A Historical Encyclopedia, Indiana University Press, (ISBN 978-0-253-11169-2, lire en ligne)
  17. « History » [archive du ], The Eye-Bank for Sight Restoration (consulté le )


Article connexe

Liens externes

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