Ahmet Necdet Sezer
Ahmet Necdet Sezer, né le à Afyonkarahisar, est un magistrat et homme d'État turc.
Ahmet Necdet Sezer | ||
Ahmet Necdet Sezer en 2004. | ||
Fonctions | ||
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Président de la république de Turquie | ||
– (7 ans, 3 mois et 12 jours) |
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Élection | ||
Premier ministre | Bülent Ecevit Abdullah Gül Recep Tayyip Erdoğan |
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Prédécesseur | Süleyman Demirel | |
Successeur | Abdullah Gül | |
Président de la Cour constitutionnelle | ||
– (2 ans, 3 mois et 29 jours) |
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Prédécesseur | Yekta Güngör Özden | |
Successeur | Mustafa Bumin | |
Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Afyonkarahisar (Turquie) | |
Nationalité | turque | |
Parti politique | Indépendant | |
Diplômé de | Université d'Ankara | |
Profession | Magistrat | |
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Présidents de la république de Turquie | ||
Il est président de la Cour constitutionnelle entre et , puis président de la République jusqu'en .
Biographie
Études et carrière
Il naît en 1941 à Afyonkarahisar, dans le centre ouest de l'Anatolie. Seul garçon d'une fratrie de quatre enfants, il est le fils d'Ahmet Hamdi Sezer, professeur, et Hatice Sezer, femme au foyer.
Il accomplit ses études primaires et secondaires dans sa ville natale. Il les achève en 1958 et s'inscrit alors à l'université d'Ankara où il étudie le droit pendant quatre ans. En 1962, il postule à un poste de juge dans la capitale turque, puis il réalise son service militaire, qu'il termine avec le grade de sous-lieutenant rattaché à l'Académie militaire turque (KHO).
Le , il est élu juge à la Cour de cassation.
Juge constitutionnel
Sur proposition de la juridiction judiciaire suprême, le président de la République Kenan Evren le désigne pour siéger à la Cour constitutionnelle. Il entre en fonction le , à l'âge de 47 ans.
Il en est désigné président le . À peine dix jours plus tard, la cour décide de la dissolution du Parti du bien-être (Refah), formation islamiste de Necmettin Erbakan, qui avait été contraint à la démission par un mémorandum de l'armée en .
Élection présidentielle
En 2000 doit se tenir l'élection présidentielle pour remplacer Süleyman Demirel, élu en . Les trois partis de la coalition au pouvoir depuis 1999, le Parti démocratique de la gauche (DSP), le Parti d'action nationaliste (MHP) et le Parti de la mère patrie (ANAP), ne trouvent pas d'accord sur un candidat commun et finissent par proposer, le , le nom de Sezer.
Même si ces trois formations ne disposent pas de la majorité des deux tiers à la Grande Assemblée nationale de Turquie, ils comptent en principe 351 parlementaires. Au premier tour de scrutin le , il ne recueille que 281 suffrages. Il atteint 314 voix le , puis 330 voix lors du troisième tour (où 276 voix suffisaient) le .
Le , Ahmet Necdet Sezer est assermenté à 58 ans président de la république de Turquie. Il est alors le premier chef de l'État turc élu à ne pas appartenir à un parti politique depuis Fahri Korutürk, en 1973.
Ferme sur les principes de la République
Au début de son mandat, il critique le gouvernement que mène Bülent Ecevit, empêtré dans des accusations de corruption, puis mis en grande difficulté en 2001 par la grave crise économique qui frappe le pays.
La Grande Assemblée nationale vote sa dissolution le et convoque des élections législatives anticipées le . Ce scrutin voit le Parti de la justice et du développement (AKP) remporter une majorité absolue des sièges. Le président général de l'AKP Recep Tayyip Erdoğan étant inéligible, il ne peut prendre la direction de l'exécutif. En conséquence le Sezer appelle Abdullah Gül à former le gouvernement. Celui-ci présente son équipe deux jours plus tard.
L'AKP adopte alors un amendement constitutionnel le afin de redonner ses droits politiques à son chef, mais le président de la République y oppose son véto cinq jours plus tard. Les parlementaires outrepassent cette opposition présidentielle et le chef de l'État promulgue le texte sans recourir au référendum. Ainsi, Gül démissionne le et Sezer appelle Erdoğan, élu parlementaire deux jours plus tôt au cours d'un scrutin partiel, à diriger le pays. Il lui présente son premier cabinet le , dans lequel Gül est chef de la diplomatie.
Il s'opposera ensuite à de nombreuses lois qui selon lui menaceraient la laïcité de l'État, en faisant régulièrement usage de son droit de veto. À chaque fois que l'Assemblée passe outre son veto par un second vote en termes identiques, il défère le projet de loi contesté à la Cour constitutionnelle, qui lui donne chaque fois raison et annule le processus législatif. Il est pour l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et a reçu tous les chefs d'État européens à sa résidence pour un dîner officiel.
Considérant que nulle femme ne doit porter le voile par contrainte, il a toujours interdit aux femmes de ministres portant le voile de se rendre à des cérémonies et dîners officiels.
Une succession complexe
Le terme de son mandat est prévu le et la Constitution limite à un seul le nombre de mandats présidentiels. Le premier tour de l'élection est donc convoqué le , mais la possibilité qu'un président issu d'un parti islamiste soit élu déclenche d'importantes manifestations. Le candidat de l'AKP, Abdullah Gül, reçoit 352 votes, mais le la Cour constitutionnelle affirme que ce vote doit être recommencé puisque le quorum est de 367 députés. Le second premier tour a lieu le et seuls 358 parlementaires sont effectivement présents.
La présidentielle est alors reportée et le , Recep Tayyip Erdoğan convoque des élections législatives anticipées le ainsi qu'un référendum constitutionnel. Le mandat du chef de l'État sortant est alors prorogé.
Bien que l'AKP ait remporté une majorité moindre à la Grande Assemblée nationale, le MHP, qui n'était pas présent dans le Parlement sortant, présente également un candidat à la présidence de la République, permettant d'atteindre le quorum des deux tiers des présents aux deux premiers votes. Finalement, Gül est élu le par 339 voix.
Références
- (tr) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en turc intitulé « Ahmet Necdet Sezer » (voir la liste des auteurs).