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Afrocentrisme

L'afrocentrisme est une forme d'ethnocentrisme qui consiste à attribuer une place centrale aux cultures et valeurs subsahariennes aux dépens des autres cultures. L'afrocentrisme considère comme supérieures les cultures originaires d'Afrique subsaharienne, parfois au sens étroit, se limitant au continent, parfois au sens large, englobant les diverses branches des cultures africaines. Issu des études décoloniales, l'afrocentrisme tend parfois au suprématisme racial ou à la théorie du complot[1] quand ses partisans soutiennent que la communauté scientifique occidentale négligerait volontairement l'ampleur des civilisations africaines, voire serait partie prenante, consciemment ou non, d'une conspiration visant à masquer les apports africains à l'histoire[2] - [3]. Parmi les scientifiques, les travaux et écrits des auteurs se réclamant de l'afrocentrisme sont généralement considérés comme relevant d'un discours militant et d'une « réécriture engagée de l'histoire[4] », proche du protochronisme.

Histoire de l'afrocentrisme

On estime généralement que l'afrocentrisme universitaire contemporain commença avec les travaux d'intellectuels d'origine afro-américaine ou antillaise au début du XXe siècle. Cependant, déjà dès 1879 Martin Delany (1812-1885)[5], un Afro-Américain, proposait une méthode de traduction des hiéroglyphes égyptiens, inaugurant ainsi une tradition historiographique « négro-africaine » intégrant l'Égypte au sein de ses préoccupations épistémologiques[6].

Des publications comme The Crisis ou le Journal of Negro History entendaient lutter contre l'idée — dominante à l'époque en Occident — selon laquelle l'Afrique n'aurait rien apporté dans l'histoire de l'humanité qui ne soit la conséquence d'incursions européennes ou arabes. Ces revues affirmèrent le caractère fondamentalement noir de l'Égypte antique et étudièrent l'histoire de l'Afrique noire précoloniale. Un des rédacteurs de The Crisis, W. E. B. Du Bois, s'intéressa aux cultures d'Afrique de l'Ouest et tenta de mettre en place un système de valeurs panafricaines fondé sur les traditions présentes dans ces cultures. Du Bois reçut par la suite des financements de la part du président ghanéen, Kwame Nkrumah, pour diriger la rédaction d'une Encyclopedia Africana qui traiterait de l'histoire et des cultures de l'Afrique noire, mais il mourut avant que l'ouvrage soit terminé.

Icône de l’afrocentrisme, George G. M. James (en), un disciple de Marcus Garvey, insistait sur l'importance de l'Éthiopie en tant que grande civilisation noire, et affirmait que les « Noirs » devaient apprendre à être fiers de leur histoire. Son ouvrage majeur, Stolen Legacy (L'héritage volé), est fréquemment cité comme l'un des textes fondateurs de l'afrocentrisme contemporain. Selon cet auteur, la philosophie grecque aurait été « volée » à l'Égypte ancienne, dont les traditions se seraient développées sur des bases culturelles africaines. James ne voit dans les ouvrages d'Aristote et des autres philosophes grecs que des résumés très limités de la sagesse égyptienne. Ces conclusions ont pu se fonder sur le fait que l'apogée de la civilisation égyptienne (XIVe siècle avant notre ère) coïncide avec le début des « âges obscurs » en Grèce. En outre, les réalisations artistiques de la Grèce préclassique partagent, selon lui, certains traits avec le style dominant en Égypte à la même époque. Le titre de son ouvrage offre un condensé de sa théorie : Stolen Legacy : The Greeks were not the Authors of Greek Philosophy, but the Peoples of North Africa commonly called the Egyptians (« Héritage volé : Les Grecs ne sont pas les auteurs de la philosophie grecque, mais ce sont les peuples d’Afrique du Nord, communément appelés les Égyptiens »)[7].

Stolen Legacy a été publié aux États-Unis en 1954, l'année où Cheikh Anta Diop publiait en France Nations nègres et culture, l'autre ouvrage majeur parmi les précurseurs de l'afrocentricité selon Molefi Kete Asante[8]. Diop parvenait à des conclusions similaires à celles de James Georges, notamment sur la négritude des anciens Égyptiens, en mobilisant des moyens épistémologiques différents : des comparaisons linguistiques et socio-culturelles entre l'Égypte et les civilisations « négro-africaines », des tests de mélanine et des analyses de l'iconographie égyptienne.

Principales thèses afrocentristes

Théorie afrocentriste d'une « Égypte noire »

Dans son dernier ouvrage, Civilisation ou Barbarie (1987), Cheikh Anta Diop reprend et développe sa théorie « d'une Égypte nègre »[9] inaugurée dès son premier livre Nations nègres et culture (1954) ; apparaissant ainsi comme l'auteur ayant rassemblé les indices épars d'une telle théorie, en vue de leur conférer une plus grande assise épistémologique. Selon Cheikh Anta Diop, l'origine négro-africaine de la première civilisation connue aurait été cachée, pour préserver la légitimité coloniale[10]. Cette théorie est adoptée par Aimé Césaire et Ernest Pépin[10].

Toutefois, en 2008, Jean Yoyotte, l'un des plus grands égyptologues français, traite Cheikh Anta Diop d'« imposteur » et déclare que « son œuvre est nulle, c’est une série d'erreurs »[10].

Si la XXVe dynastie égyptienne a bien connu pendant un peu moins d'un siècle des « pharaons noirs » d'origine nubienne, les Égyptiens antiques de manière plus générale n’étaient pas de type « africain »[11]. Les Égyptiens étaient mats aux cheveux bruns, comme leurs descendants méditerranéens[12]. En 2017, l’examen de l’ADN de plusieurs dizaines de momies établit des liens étroits avec les habitants du Proche-Orient de l’époque, plus qu’avec ceux de l’Afrique subsaharienne[10].

Selon l'égyptologue Bénédicte Lhoyer, les afrocentristes affirment que le royaume d'Égypte était noir et assurent que les égyptologues blancs auraient brisé les nez des statues et des momies pour dissimuler le caractère épaté de ces derniers, preuve de l'origine africaine des Égyptiens. Ce serait notamment, affirment-ils, pour cette raison que le Sphinx fut abîmé à cet endroit stratégique[1]. Toujours selon Bénédicte Lhover, d'autres « théories délirantes » de la mouvance africaniste soutiennent une Égypte noire, notamment que les Égyptiens appellent leur pays « Kemet » (« la noire »), ce qui serait la preuve ultime de l'africanité de l'Égypte. Mais « la noire », désignerait la terre fertile, la couleur du limon du Nil, et le désert se dit « la rouge », la terre stérile, sur laquelle rien ne peut pousser[1].

L’Égypte noire comme berceau de la Grèce antique

À la fin des années 1980, l'historien américain Martin Bernal reprend la thèse d'une Égypte noire en l'amplifiant, déclarant que la Grèce antique aurait tout simplement été colonisée par les Égyptiens. Tout l’apport scientifique et philosophique des Grecs, sur lesquels la civilisation occidentale repose, n’aurait été qu’un ersatz de la culture égyptienne noire[11].

Les Japonais seraient des noirs

Les partisans de l'afrocentrisme soutiennent que la communauté scientifique occidentale complote pour masquer les apports africains à l'histoire. En juillet 2019, l'acteur Chadwick Boseman déclare que « la légende de Yasuke est l’un des secrets les mieux gardés de l’histoire, l'unique personne d’origine non asiatique à devenir samouraï ». Toutefois, on peut souligner qu'au Japon au cours du XXe siècle, des livres, des jidai-geki et des mangas ont été produits sur Yasuke.

Les afrocentristes reprennent une citation de Georges Maget, un médecin français auteur du livre Observations sur une note du docteur Maget relatives aux races japonaises. Ce dernier cite un proverbe japonais qui dit « pour faire un bon soldat, il faut avoir une moitié de sang noir dans les veines ». Alors que Georges Maget faisait allusion dans son œuvre au sang noir des Malais, les afrocentristes revendiquent eux plutôt des origines africaines. À partir de la légende de Yasuke, un chercheur afrocentriste affirme que les samouraïs seraient d'origine africaine. Les afrocentristes affirment même que Yasuke n'est pas le premier samouraï étranger puisque pour eux, Sakanoue no Tamuramaro était un Noir.

Les afrocentristes reprennent la citation de l'anthropologue canadien Alexander Francis Chamberlain (1865-1914) qui affirmait que le fameux général Sakanoue Tamuramaro est un nègre[13]. L'activiste pro-noir W. E. B. Du Bois cite dans son livre, The Negro (1915), Tamuramaro comme l'un des plus grands dirigeants noirs de l'Antiquité[14].

L'ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor va plus loin, en affirmant en 1987 que « les gens qui peuplent aujourd'hui l'île du Japon sont des descendants de Noirs… N'oublions pas que la première population du Japon était noire… et a donné au Japon leur première langue ». Et Louis Farrakhan déclare que les Aïnous sont des Noirs et que les arts martiaux viennent d'Afrique.

Supériorité de la race noire

La théorie de la mélanine est une théorie pseudo-scientifique, raciste, suprémaciste portée par les afrocentristes, selon laquelle le taux plus élevé de mélanine des individus à la peau foncée leur donne un avantage physique, spirituel et intellectuel[15] - [16] - [17] - [18] - [19].

Buts de l'afrocentrisme

Selon François-Xavier Fauvelle-Aymar, l'objectif de l'afrocentrisme est de remplacer une vision dite eurocentriste de l'histoire, qui serait le résultat d'un complot contre l'Afrique noire par une lecture proprement africaine de l'histoire[20].

Pour le politologue Rudy Reichstadt de Conspiracy Watch, l'afrocentisme ne consiste qu'à « remplace[r] un mythe raciste par un autre », mais ces théories conspirationnistes « remplissent une fonction consolatoire..., flatteuse..., face à la complexité du monde... [et] à une réalité difficile à assumer », avec le passé colonial et la « réalité déceptive » contemporaine du continent africain ou de la condition des afro-descendants aux États-Unis[21]. Pour lui, ces thèses et leur succès accélèrent « une montée de l'obscurantisme » sans aider en quoi que ce soit la cause des populations défavorisées.

Utilisation publicitaire

Les thèmes de l'afrocentrisme trouvent également une utilisation publicitaire. Ainsi, Budweiser Brewing Company (1975-2000) qui, sur le thème « The Great Kings and Queens of Africa » mène une campagne publicitaire couronnée de succès pour les Afro-Américains, en éditant une trentaine d’affiches de souverains africains qui régnèrent entre 1500 av. J.-C. et nos jours. « On y trouve d’improbables images de Néfertari et Cléopâtre noires. »[7]

Notes et références

  1. Laureline Dupont, « Égypte : Toutânkhamon, nouvelle victime du complotisme », sur Le Point, (consulté le )
  2. Fauvelle-Aymar, François Xavier, La mémoire aux enchères, Paris, Verdier, 2009, p. 23.
  3. (en) Schmitz Thomas, « Ex Africana Lux ? Black Athena and the Debate about Afrocentrism in the US », Forum für Altertumwissenschaft, vol. 2,‎ , p. 17-76 (lire en ligne)
  4. Marie-Aude Fouéré, recension de Fauvelle-Aymar, François Xavier, La mémoire aux enchères (Paris, Verdier, 2009), Journal des africanistes, no. 80 1/2, 2010, p. 321-324. Dans History in Black: African-Americans in Search of an Ancient Past (Frank Cass Publishers, 2001), Yaacov Shavit parle d'un « projet de réécriture de l'histoire de l'humanité d'un point de vue afrocentrique ».
  5. Mario H. Beatty, « Martin Delany and Egyptologie », in ANKH no 14/15, éd. Khepera, Paris, 2006 : « Martin Robinson Delany (1812-1885) a été indiscutablement le premier Africain-Américain à présenter visuellement, transcrire et traduire les hiéroglyphes égyptiens dans un texte intitulé : ((Principia of Ethnology : the origins of races and color, with an archeological compendium of Ethiopian and Egyptian civilization from years of careful examination and enquiry (1879) ».
  6. Texte original ici
  7. Charles Vanthournout, Débat : L’Égypte noire est-elle une imposture ?, theconversation.com, 6 mars 2023.
  8. (en) Molefi Kete Asante, The Afrocentric Idea, Temple University Press, 1998.
  9. p. 9 :
    « C'est un matériau de plus du travail qui a permis d'élever l'idée d'une Égypte nègre au niveau d'un concept scientifique opératoire. Pour tous les auteurs antérieurs aux falsifications grotesques et hargneuses de la moderne égyptologie, et contemporains des anciens Égyptiens (Hérodote, Aristote, Diodore, Strabon...), l'identité nègre égyptienne était un fait d'évidence qui tombait sous le sens, c'est-à-dire sous le regard et donc qu'il eût été superflu de démontrer. »
  10. « Toutânkhamon et les anciens Égyptiens étaient-ils noirs ? », sur Outre-mer la 1ère (consulté le )
  11. « Non, les Égyptiens n’étaient pas noirs ! », sur L'Incorrect, (consulté le )
  12. Par Sophie Stadler Le 19 juillet 2019 à 12h17 et Modifié Le 19 Juillet 2019 À 12h26, « 8 idées fausses sur l’Égypte ancienne, ses pyramides et ses pharaons », sur leparisien.fr, (consulté le )
  13. (en) Rosemary Lévy Zumwalt et William Shedrick Willis, Franz Boas and W.E.B. Du Bois at Atlanta University, 1906, Université de Californie, , 83 p., p. 77
  14. (en) Zinbun Numéros 39-40, Université d'Indiana, Zinbun Kagaku Kenkyusyo, , p. 16.
  15. (en) Bernard R. Ortiz de Montellano, « Afrocentric Pseudoscience », Annals of the New York Academy of Sciences, vol. 775, no 1,‎ , p. 561–572 (ISSN 1749-6632, DOI 10.1111/j.1749-6632.1996.tb23174.x, lire en ligne, consulté le )
  16. (en-US) Leon Jaroff, « Teaching Reverse Racism », Time,‎ (ISSN 0040-781X, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) S. D. Tucker, Forgotten Science : Strange Ideas from the Scrapheap of History, Amberley Publishing Limited, , 320 p. (ISBN 978-1-4456-4838-5, lire en ligne)
  18. (en) Mehler Barry, « African American Racism in the Academic Community: Institute for the Study of Academic Racism - Ferris State University », sur ferris-pages.org (consulté le )
  19. (en) Stephen C. Ferguson II, Philosophy of African American Studies : Nothing Left of Blackness, Palgrave Macmillan, , 290 p. (ISBN 978-1-137-54997-6, lire en ligne)
  20. Olivier Pétré-Grenouilleau, « Fauvelle-Aymar (F.-X.), Chrétien (J.-P.), Perrot (CI.-H.), Afrocentrismes. L'histoire des Africains entre Égypte et Amérique », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 88, no 330,‎ , p. 332–333 (lire en ligne, consulté le )
  21. Alice Pairo-Vasseur, « Maître Gims remplace un mythe raciste par un autre », sur Le Point, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

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  • Alain Anselin, «La Cruche et le Tilapia, une lecture africaine de l’Égypte ancienne», Tyanaba, UNIRAG, 1995
  • Alain Anselin, Samba, Guadeloupe, UNIRAG, Guadeloupe, 1992
  • (en) Asante Molefi, The afrocentric idea, Philadelphia, Temple University Press, 1998
  • (en) Asante Molefi, Kemet, afrocenticity and knowledge, Trenton, New Jersey, Africa World Press, 1992
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  • Cheikh Anta Diop, Les fondements Ă©conomiques et culturels d'un État fĂ©dĂ©ral d'Afrique Noire, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1960.
  • François-Xavier Fauvelle, L'Afrique de Cheikh Anta Diop. Histoire et idĂ©ologie, Karthala, collection « Tropiques », 1996.
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  • François-Xavier Fauvelle-Aymar, La mĂ©moire aux enchères. L'idĂ©ologie afrocentriste Ă  l'assaut de l'histoire, Éditions Verdier, 2009
  • François-Xavier Fauvelle-Aymar, Jean-Pierre ChrĂ©tien et Claude-HĂ©lène Perrot (dir.), Afrocentrismes, l'histoire des Africains entre Égypte et AmĂ©rique, Paris, Karthala, 2000
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  • Pauline Guedj, « “Des Afro-asiatiques” et des “Africains”. Islam et afrocentrisme aux États-Unis », Cahiers d’études africaines, 172, 2003, p. 739-760.
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  • Amartya Sen, La dĂ©mocratie des autres, pourquoi la libertĂ© n'est pas une invention de l'occident, Paris, Payot, 2005
  • Clarence Earl Walker, Deromanticizing Black History : Critical Essays and Reappraisals, University of Tennessee Press, 1991
  • Clarence Earl Walker, L'impossible retour. Ă€ propos de l'afrocentrisme, Karthala, collection « Les Afriques », 2004
  • Antumi ToasijĂ©, Si me preguntáis por el Panafricanismo y la Afrocentricidad, WanafriKa, 2013

Articles connexes

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