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XXVe dynastie égyptienne

La XXVe dynastie pharaonique, de 744 à 656 av. J.-C., a la particularité d'être uniquement nubienne, originaire du royaume de Napata. Ces rois sont de grands adorateurs du dieu Amon, de Napata. Leur origine les fera surnommer pharaons noirs, pharaons éthiopiens ou encore pharaons koushites, à telle enseigne que cette dynastie est parfois qualifiée aussi de « XXVe dynastie éthiopienne », et l'un de ses représentants infra, Taharqa, « d'Éthiopien »[1].

XXVe dynastie égyptienne
Égypte

744 av. J.-C. – 656 av. J.-C.

Description de cette image, également commentée ci-après
Empire koushite en -700
Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Napata
Langue(s) égyptien, méroïtique
Religion Religion de l'Égypte antique
Histoire et événements
744 av. J.-C. Création
656 av. J.-C. Dissolution
Pharaon
744/714 av. J.-C. Piye (Piânkhy) - premier
664/656 av. J.-C. Tantamani (Tanoutamon) - dernier

Entités suivantes :

Histoire

Le temple d'Amon du Gebel Barkal devient un foyer religieux intense, autour duquel se constitue une lignée locale, dont les chefs se font enterrer dans la nécropole voisine d'El-Kourrou. Ils finissent par se constituer en dynastie, et son premier souverain dont on connaisse le nom est Alara, mais il semble qu’il serait en fait le septième, de la dynastie.

Celle-ci est contemporaine, en tout ou partie, des XXIIe, XXIIIe et XXIVe dynasties égyptiennes pharaoniques, marquant la fin de la Troisième Période intermédiaire de l'Égypte antique (cf. infra, in fine), à partir de 747 av. J.-C. où les rois de cette dynastie vont contrôler la Haute-Égypte.

En 715 av. J.-C., ils réunifient entièrement le pays, et restent la seule dynastie de pharaons en place.

En 672 av. J.-C., le royaume de Saïs va renaître, mais il restera vassal de ces Kouchites, du moins dans un premier temps.

Elle est évoquée dans la Bible (Ancien Testament chrétien, Deuxième Livre des Rois judéo-chrétien), donc du point de vue des Hébreux (et annotée comme telle, XXVe dynastie (éthiopienne), en commentaire de bas de page), à travers la personne du pharaon Taharqa, nom aussi y transcrit sous les formes Tirhaka, ou Tirhaqa[2].

Et peut-être même, dès le début du Premier Livre, tout aussi biblique, dit, quant à lui, des Chroniques, de manière plus légendaire voire généalogique, à travers le personnage de Koush (Cusch), fils de Cham, et donc petit-fils de Noé et neveu de Sem (donc cousin des "Sémites"), tous descendants d'Adam ; Koush père de Saba, vraisemblablement à l'origine du royaume de Koush dont sera issue cette dynastie[3].

En revanche, ce serait à Tefnakht (voire Bakenranef ?), les rois successifs de Saïs, et pharaons de la courte XXIVe dynastie concomitante, voire à Osorkon IV de Tanis, dernier pharaon de la XXIIe dynastie elle-même finissante, parfois considéré comme un pharaon de la XXIIIe dynastie, plutôt qu'à Piânkhy à priori, l'initiateur de la XXVe dynastie en tant que pharaon, et à ce titre le successeur d'au moins ledit Osorkon, que, selon le second Livre des rois de la Bible hébraïque, c'est-à-dire de l'ancien testament chrétien pour l'essentiel, leur contemporain le roi d'Israël Osée aurait envoyé des messagers, à So (Saïs), vers 725 ou 724 av. J.-C., pour tenter d'affranchir son propre pays du tribut payé à l'Assyrie, au mécontentement du nouveau roi assyrien Salmanazar V[4]. À moins que Piânkhy ait été lui-même considéré par la Bible comme roi de Saïs, en tant que suzerain, sinon souverain direct (?), voire donc par l'intermédiaire de l'un de ses anciens rivaux précités pour le titre de pharaon, mais finalement vassalisés.

Les Nubiens (un de leurs noms romains) adoptent pleinement et revendiquent la culture égyptienne et la tradition pharaonique, en Égypte comme en Nubie. Des artisans égyptiens participent à la construction de temples nubiens, notamment à Napata et à Kawa.

Pour leurs tombes, les rois koushites adoptent la pyramide (nécropoles de Kourrou et Nouri). En Égypte, ils respectent scrupuleusement les coutumes et les institutions, s’affirmant pleinement égyptiens. On remarque ainsi des scènes traditionnelles de triomphe royal, où le roi koushite maîtrise des Nubiens.

Ils savent cependant assurer leur contrôle sur les clergés locaux en y associant des Nubiens. À Thèbes, la « divine adoratrice » en place doit adopter, pour lui succéder, une fille de Kachta, Aménardis, et des princes koushites sont intégrés au clergé d’Amon à côté des grandes familles thébaines.

Dès cette période se manifeste une intense activité intellectuelle et artistique, cherchant ses références dans les formes anciennes du passé, notamment dans l’Ancien Empire. Le pouvoir koushite, désireux de s’intégrer au moule institutionnel pharaonique, de composer avec les élites égyptiennes, reprend une politique active en faveur des temples.

Pharaons de la XXVe dynastie

 Pharaon Règne[6]  Capitale  Tombe Momie
Rois de Napata et pharaons
Alara 775 à 760 av. J.-C. Napata El-Kourrou ? ?
Kachta 760 à 747 av. J.-C. Napata El-Kourrou ? ?
Piânkhy 747 à 716 av. J.-C. Napata El-Kourrou, partiellement pillée ?
Chabaka 716 à 702 av. J.-C. Napata El-Kourrou, partiellement pillée ?
Chabataka 702 à 690 av. J.-C. Napata El-Kourrou, partiellement pillée Réduite à l'état d'ossements
Taharqa 690 à 664 av. J.-C. Napata Nouri ?, partiellement pillée Réduite à l'état d'ossements
Tanoutamon 664 à 656 av. J.-C. Napata El-Kourrou, partiellement pillée ?
Rois de Tanis
Gemenefkhonsoubak 700 à 680 av. J.-C. Tanis ? ?
Pétoubastis II ou Padibastet 680 à 665 av. J.-C. Tanis ? ?
Néferkarê 665 à 657 av. J.-C. Tanis ? ?
Penamon ou Penamoun 657 à ? av. J.-C. Tanis ? ?

Notes et références

  1. Cf. les temples d'Opet et de Khonsou de l'enceinte d'Amon-Rê, et les allusions bibliques infra.
  2. Dans la Bible de Jérusalem parue aux éditions Desclée de Brouwer avant 1985, sinon dans Bible, 2R 19, 9 (2e Livre des rois, chapitre 19, verset 9).
  3. Bible, 1Ch 1, 8-10 (1er Livre des chroniques, chapitre 1, versets 8 à 10).
  4. Bible, 2R 17, 4 (2è Livre des rois, chapitre 17, verset 4).
  5. Statue de la princesse - prêtresse Takushit ; trouvée sur Kom Tourougka, près du lac Maréotis, au sud d'Alexandrie, en 1880. Alliage de cuivre avec incrustation de métaux précieux. Le nom de la femme signifie «l'Éthiopienne» et peut faire référence à sa relation ou à son mariage avec un Éthiopien. Son père était Akanosh II, grand chef de la tribu Mâ de Libye. Le vêtement caractéristique de la figure est exécuté avec une décoration incrustée, une technique dans laquelle le dessin gravé est incrusté de fil de métal précieux. Les motifs sont des hiéroglyphes et des divinités de la région nord-est du delta du Nil, la patrie de Takushit. La statue avait un usage rituel votif, et funéraire.
  6. Plusieurs dates peuvent exister ; voir le détail à la page de chaque pharaon.

Bibliographie

  • Damien Agut et Juan Carlos Morena-Garcia, L'Égypte des pharaons : de Narmer à Dioclétien : 3150 av. J.-C. - 284 apr. J.-C., Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », , 847 p., 24 cm (ISBN 978-2-7011-6491-5 et 2-7011-6491-5, SUDOC 196173981).
  • Mme Dominique Valbelle, Charles Bonnet, Séverine Marchi, Claude Rilly (collaborateur) et Louis Chaix (collaborateur), Le jujubier : Ville sacrée des pharaons noirs, Khéops, , 312 p., 30 cm (ISBN 978-2-916142-22-7 et 2-916142-22-3, SUDOC 256057427, lire en ligne).
  • Charles Bonnet et Dominique Valbelle (préf. Jean Leclant), Des pharaons venus d'Afrique : la cachette de Kerma, Citadelles & Mazenod, , 215 p., 34 cm (ISBN 2-85088-216-X, SUDOC 09240815X).

Documentaire

Article connexe

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