Kachta
De nom de Sa-Rê Kachta (kȝš-tȝ) et de nom de Nesout-bity Maâtrê (M3ˁ-Rˁ « Rê est juste »), Manéthon l’appelle Kachta ; il est roi de Napata de -760 à -747. Frère d’Alara, il se fait reconnaître comme pharaon à Éléphantine. Les prêtres revendiquant l’autorité suprême le poussent à s’emparer de la Thébaïde.
Kachta | ||||||||||
Situle portant les cartouches de Kachta et de sa fille Amenardis Ire (Walters Art Museum). | ||||||||||
Nom en hiéroglyphe | ||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Transcription | kȝš-tȝ | |||||||||
Période | Troisième Période intermédiaire | |||||||||
Dynastie | XXVe dynastie | |||||||||
Fonction | roi de Napata | |||||||||
Prédécesseur | Son frère Alara | |||||||||
Dates de fonction | -760 à -747 | |||||||||
Successeur | Piânkhy | |||||||||
Famille | ||||||||||
Conjoint | Pabatjma | |||||||||
Enfant(s) | Piânkhy Chabaka Amenardis Ire |
|||||||||
Fratrie | Alara Pabatjma |
|||||||||
Sépulture | ||||||||||
Nom | Pyramide de Kachta | |||||||||
Type | Pyramide nubienne | |||||||||
Emplacement | KU 8 à El-Kourrou (Napata) | |||||||||
Biographie
Il a deux épouses dont sa sœur Pabatjma et plusieurs enfants dont Piânkhy et Chabaka qui lui succèdent et Amenardis Ire, future divine adoratrice d'Amon. On pense que ses enfants sont :
- le roi Piânkhy - On pense qu'il s'agit d'un fils de Kachta. Peut-être un fils de Pabatjma.
- le roi Chabaka - Mentionné comme un frère d'Amenardis Ire, et donc un fils de Kachta et Pabatjma[1] - [2].
- la reine Khensa - Épouse de Piânkhy, considérée comme une fille de Kachta[2] et peut-être de Pabatjma[1].
- la reine Peksater - Elle était mariée à Piânkhy et a été enterrée à Abydos. Elle est peut-être morte alors qu'elle accompagnait Piânkhy dans une campagne en Égypte[2]. Laming et Macadam suggèrent qu'elle était une fille adoptive de Pabatjma[3].
- la divine adoratrice d'Amon Amenardis Ire. Une statue d'Amenardis Ire mentionne qu'elle est la fille de Kachta et de Pabatjma.
- Néferoukakachta - On pense qu'elle est une fille de Kachta[2] et peut-être de Pabatjma[1].
Règne koushite de la Haute-Égypte sous Kachta
Alors que Kachta dirige la Nubie depuis Napata, qui se trouve à quatre-cents kilomètres au nord de Khartoum, la capitale moderne du Soudan, il exerce également un fort degré de contrôle sur la Haute-Égypte en réussissant à installer sa fille, Amenardis Ire, comme épouse divine présumée d'Amon à Thèbes pour succéder à la Divine adoratrice d'Amon en exercice, Chepenoupet Ire, la fille d'Osorkon III. Ce développement a été « le moment clé dans le processus d'extension du pouvoir kouchite sur les territoires égyptiens » sous le règne de Kachta puisqu'il a officiellement légitimé la prise de contrôle kouchite de la région de la Thébaïde[4]. L'érudit kouchite hongrois, László Török, note qu'il y avait probablement déjà des garnisons kouchites stationnées à Thèbes même pendant le règne de Kachta, à la fois pour protéger l'autorité de ce roi sur la Haute-Égypte et pour contrecarrer une éventuelle invasion future de cette région à partir de la Basse-Égypte[5].
Török observe que l'apparition de Kachta comme roi de Haute et Basse-Égypte et la prise de contrôle pacifique de la Haute-Égypte sont suggérées à la fois « par le fait que les descendants d'Osorkon III, Takélot III et Roudamon continuent à jouir d'un statut social élevé à Thèbes dans la seconde moitié du VIIIe siècle et dans la première moitié du VIIe siècle » comme le montrent leurs sépultures dans cette ville ainsi que l'activité conjointe entre la divine adoratrice Chepenoupet Ire et l'épouse du dieu Amon élit Amenardis Ire, la fille de Kachta[6]. Une stèle du règne de Kachta a été retrouvée à Éléphantine (aujourd'hui Assouan) au temple local dédié au dieu Khnoum qui atteste son contrôle sur cette région[7]. Elle porte son nom royal Nimaâtrê. Les égyptologues pensent aujourd'hui que lui ou plus probablement Piânkhy était le roi nubien de l'an 12 mentionné dans une inscription bien connue à Ouadi Gasus qui associe l'adoratice du dieu adoptif d'Amon, Amenardis Ire, la fille de Kachta ainsi que l'an 19 de l'épouse du dieu d'Amon, Chepenoupet Ire[8]. La durée du règne de Kachta est inconnue. Certaines sources créditent Kachta comme le fondateur de la XXVe dynastie car il est le premier roi kouchite connu pour avoir étendu l'influence de son royaume en Haute-Égypte[9]. Sous le règne de Kachta, la population kouchite native de son royaume, situé entre la troisième et la quatrième cataracte du Nil, s'est rapidement « égyptianisée » et a adopté les traditions, la religion et la culture égyptiennes[9].
Sépulture
Kachta est enterré à Napata sous une pyramide qui fut édifiée pour lui et qui est référencée KU 8 dans la nécropole royale d'El-Kourrou.
Titulature
- Statue assise de la Divine adoratrice d'Amon, Amenardis Ire, fille du pharaon Kachta et de la reine Pabatjma. Musée égyptien du Caire (CG 42198)
- Situle portant les noms de Kachta et Amenardis Ire
Notes et références
- Dodson et Hilton 2004, p. 234-240.
- Morkot 2000.
- Dunham et Macadam 1949, p. 139-149.
- Török 1997, p. 148-149.
- Török 1997, p. 150.
- Török 1997, p. 149.
- Grimal 1992, p. 335.
- Boardman 1982, p. 570.
- Collectif 2003, p. 817.
Bibliographie
- Aidan Mark Dodson et Dyan Hilton, The Complete Royal Families of Ancient Egypt, Thames & Hudson, [détail des éditions] (ISBN 0-500-05128-3)
- Robert G. Morkot, The Black Pharaohs: Egypt's Nubian Rulers, The Rubicon Press, (ISBN 0-948695-24-2)
- Dows Dunham et M. F. Laming Macadam, Names and Relationships of the Royal Family of Napata, vol. 35, The Journal of Egyptian Archaeology, (lire en ligne)
- László Török, « The Kingdom of Kush : Handbook of the Napatan-Meroitic Civilization », Handbuch der Orientalistik, Brill, no 31,
- Nicolas Grimal, A History of Ancient Egypt, Oxford, Blackwell Books,
- John Boardman, The Cambridge Ancient History : The Prehistory of the Balkans, the Middle East and the Aegean World, Tenth to Eighth Centuries BC, vol. 3, Cambridge University Press, 2nd edition, (ISBN 978-0-521-22496-3, lire en ligne)
- Collectif, La Nouvelle Encyclopædia Britannica, vol. 8, 15e édition, Micropædia, .