Piânkhy
Piânkhy, ou Piye, selon les lectures de son nom, est roi de Napata et pharaon (de la XXVe dynastie -Troisième Période intermédiaire-, dite koushite), de -752 à -721, ou -747 à -716, selon Peter Clayton[1]. Il est le fils de Kachta.
Piânkhy | |
Statuette de la déesse Bastet, inscrite, au dos, du nom du roi nubien Piânkhy. | |
Décès | v. 716 avant notre ère |
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Période | Basse époque |
Dynastie | XXVe dynastie |
Fonction | Pharaon d'Égypte et roi de Napata |
Prédécesseur | Kachta |
Dates de fonction | v. -747 à -716 / v. -752 à -721 |
Successeur | Chabaka |
Famille | |
Père | Kachta |
Mère | Pabatjma |
Conjoint | Tabira |
Enfant(s) | ♂ Chabataka |
Deuxième conjoint | Abar |
Enfants avec le 2e conjoint | ♂ Taharqa |
Troisième conjoint | Peksater |
Enfants avec le 3e conjoint | ♀ Chepenoupet II |
Quatrième conjoint | Kensa |
Fratrie | Amenardis Ire Abar Peksater Chabaka |
Sépulture | |
Type | Pyramide nubienne |
Emplacement | KU 17, nécropole d' El-Kourrou |
Il meurt en -716, après avoir pratiquement terminé la réunification de l'Égypte. Il est inhumé dans la nécropole d'El-Kourrou, dans une sépulture construite selon le modèle égyptien, sur laquelle se trouve une pyramide (référencée KU 17).
Il est l'ordonnateur de la stèle des victoires de Piânkhy conservé au musée du Caire.
Règne
Vers -740, il part, avec son armée, de sa capitale, Napata, et place rapidement sous son contrôle la région de Thèbes. Il nomme sa sœur Amenardis Ire comme divine adoratrice d'Amon, afin de mieux contrôler le clergé. Il est couronné à Thèbes et devient « l'Horus qui a unifié les Deux-Terres ». Le culte d'Amon se propage dans des villes jusqu'alors militaires, telles que Kawa (actuel Soudan aussi) et Napata. En l'an XX de son règne, il refoule dans le delta du Nil la coalition menée par Tefnakht, roi de Saïs (XXIVe dynastie), qui tentait de réunifier le pays à son profit, et qui comprenait Ioupout II de Léontopolis (XXIIIe dynastie), Osorkon IV de Tanis (XXIIe dynastie) et Nimlot III d'Hermopolis. Piânkhy va tenir le siège, puis conquérir le grand centre religieux de Memphis, ce qui fera passer les « roitelets » du delta sous son obéissance / sa suzeraineté.
Le règne de Piânkhy se caractérise par une politique pragmatique, laissant les princes du delta diriger leurs villes plus ou moins librement. Son programme religieux sera très important. Une fois le nord complètement sous son contrôle (d'après la Bible hébraïque, dans son Deuxième livre des rois, le dernier roi d'Israël Osée aurait d'ailleurs envoyé des messagers à So -Saïs-, à Piânkhy lui-même ou à un seul roi(telet) de Saïs supra[2], le pharaon de la XXIIè dynastie concomitante Osorkon, parfois considéré comme un pharaon de la XXIIIe dynastie, voire celui de la XXIVe dynastie tout aussi contemporaine, le roi de Saïs Tefnakht, au mécontentement du roi d'Assyrie Salmanazar V), il rentre définitivement à Napata, pour y vivre ses dix dernières années de règne. Cette absence va favoriser de nouvelles agitations dans le delta. Piânkhy développe sa capitale, et agrandit le temple de la « Montagne Pure », consacré jadis à Amon, qui devient une réplique de celui de Karnak.
Généalogie
Il épouse sa cousine Tabira, la fille d’Alara, puis sa sœur Abar, sa demi-sœur Peksater, Kensa (ou Khewa), Néferoukakaschta, Aqaluqa, et a plusieurs enfants, dont au moins :
- Chabataka et
- Taharqa qui lui succèdent ;
- Chepenoupet II, divine adoratrice
d'Amon ;
- Qalhata, qui épouse son oncle, le roi Chabaka[3]
- Tabekenamon, qui épouse son oncle, le roi Chabaka ; elle est la mère du roi Tanoutamon[3] ;
- Naparayé, qui épouse son frère Taharqa[3] ;
- Takahatenamon, qui épouse son frère Taharqa[3] ;
- Arty, qui épouse le roi Chabataka[3] ;
- Har, connu à partir d'une table d'offrande de sa fille Ouadjrenès, épouse du maire de Thèbes Montouemhat, trouvée dans la tombe TT34[3] ;
- Khaliout, gouverneur de Kanad, selon une stèle trouvée au Gebel Barkal[3] ;
- la princesse Moutirdis (?), prophétesse en chef des déesses Hathor et Mout à Thèbes, et fille de Piânkhy, selon Robert George Morkot[4], mais peut-être plutôt la fille d'un chef local nommé Menkheperrê Khmouny, d'Hermopolis, selon Kenneth Kitchen[5].
Sépulture
Sa pyramide de trouve dans la nécropole d'El-Kourrou (référencée KU 17).
Titulature
Notes et références
- Peter A. Clayton, Chronicle of the Pharaohs : the Reign-by-Reign Record of the Rulers and Dynasties of Ancient Egypt, Thames & Hudson, p. 190, 2006, (ISBN 0-500-28628-0)
- 2R 17,4
- Aidan Dodson et Dyan Hilton, The Complete Royal Families of Ancient Egypt [détail des éditions]
- Robert G. Morkot, The Black Pharaohs : Egypt's Nubian Rulers, The Rubicon Press, 2000, (ISBN 0-948695-24-2)
- Kenneth A. Kitchen, The Third Intermediate Period in Egypt, 1100-650 B.C. (Book & Supplement), Aris & Phillips, 1986, (ISBN 978-0856682988)
Bibliographie
- Christian Jacq, Le pharaon noir, éditions PocketRoman sur l'histoire de Piânkhy
- Rudolf Fischer : Die schwarzen Pharaonen, Bergisch Gladbach, Lübbe, 1980.
- Hans Goedicke : Pi(ankh)y in Egypt : a study of the Pi(ankh)y Stela, Md.: Halgo, Baltimore, 1998.
- Robert George Morkot : The black Pharaohs, Egypt's Nubian rulers, Rubicon Press, Londres, 1999 et 2000.
- Anthony John Spalinger : The military background of the campaign of Piye (Piankhy), Studien zur Altägyptischen Kultur 7, Hamburg, 1979