XXIIIe dynastie égyptienne
La XXIIIe dynastie égyptienne antique, de la Troisième Période intermédiaire, règne en parallèle avec les XXIIe, XXIVe et XXVe dynasties. Elle s'étend de 818 à 715 avant notre ère.
Elle est marquée par l'arrivée au pouvoir de rois berbères Mâchaouach.
Histoire
En 818 av. J.-C., de Léontopolis, dans le delta du Nil, ou « Taremou » (« la terre des poissons »), est issue une nouvelle lignée de rois, qui formeront un royaume indépendant, « de Tanis », mais l’hypothèse que toute la dynastie ait été léon(to)polite est toujours discutée.
Le fait que certains de ces souverains sont inhumés dans la nécropole royale de Tanis semble en effet démontrer qu'ils conservent comme capitale cette cité consacrée à Amon, et les fouilles de l'antique Léontopolis n'ont pas permis de déterminer si le palais royal et la cour y ont résidé.
Quoi qu'il en soit, le peu de monuments attestés aux noms de ces souverains démontre incontestablement un affaiblissement du pouvoir, bien qu'il soit exercé par eux, encore pour un temps, un semblant de contrôle de la Basse-Égypte.
Pendant cette période, de grands chefs libous prennent de plus en plus d'ascendant dans le contrôle de l'armée et, à l'instar des fondateurs de la dynastie précédente, affermissent leur pouvoir sur le pays, créant en même temps toutes les conditions d'une nouvelle "anarchie".
Peu de temps après la mort de Roudamon, dernier pharaon « officiel » de la dynastie, son royaume se fragmente rapidement en plusieurs petites villes, sous le contrôle de divers rois locaux qui ne sont ni descendants ni membres des XXIIe, ni XXIIIe dynasties[1].
En 747, trois nouveaux royaumes se forment en Moyenne-Égypte : Hérakléopolis, Hermopolis et Lycopolis, près d'Assiout. Ces royaumes indépendants et concurrents contrôlent alors la région, et entament la puissance de la monarchie tanite. Les règnes se succèdent, au gré des conflits qui éclatent entre ces monarchies, qui perdent de fait définitivement le contrôle de la Haute-Égypte, sur laquelle les grands prêtres d'Amon conservent la mainmise, en se proclamant également pharaons.
La situation est très complexe, et on trouve simultanément plusieurs souverains, qui réclament chacun la légitimité du pouvoir, au risque d'affaiblir considérablement les positions du pays, l'exposant de plus en plus aux menaces d'invasion. En Nubie, et au Soudan actuel, une puissante monarchie s'est en effet organisée, autour des rois de Napata qui, s'étant eux aussi placés sous la protection du dieu Amon, conquièrent peu à peu toute la Basse-Nubie, et exercent une influence nette dans la gestion des affaires de leurs voisins du nord incapables de se stabiliser, au point de créer à leur tour une XXVe dynastie « égyptienne », celle des pharaons « noirs ».
Ce serait dès lors à Tefnakht, pharaon de la XXIVe dynastie (ou même à son successeur Bakenranef), voire à Osorkon IV de Tanis, dernier pharaon de la XXIIe dynastie elle-même finissante, parfois considéré déjà comme un pharaon de la présente XXIIIe, plutôt a priori qu'à Ioupout II ou l'un de ses successeurs ou contemporains ci-après de ladite XXIIIe proprio sensu, ou qu'à Piânkhy, l'initiateur de la XXVe dynastie en tant que pharaon, et à ce titre « le successeur » dudit Osorkon (au moins), que, selon le second « Livre des rois » de la Bible hébraïque, c'est-à-dire de l'Ancien Testament chrétien pour l'essentiel, leur contemporain le roi d'Israël Osée aurait envoyé des messagers, à So (Saïs), vers 725 ou 724 av. J.-C., pour tenter d'affranchir son propre pays du tribut payé à l'Assyrie, au mécontentement du nouveau roi assyrien Salmanazar V[2]. À moins que Piânkhy ait été lui-même considéré par la Bible comme « roi de Saïs », en tant que suzerain, sinon souverain direct (?), voire donc par l'intermédiaire de l'un de ses rivaux pour le titre de pharaon, dont Ioupout II ou autre(s) ci-dessous (vassalisé(s) ?).
Pharaons de la XXIIIe dynastie
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Pharaon | Règne[3] | Capitale | Tombe | Momie | |||||||||||||||
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Djedptahefânkh | 845 à ? | Héracléopolis | ? | ? | |||||||||||||||
Pétoubastis Ier | 818 à 793 | Léontopolis | ? | ? | |||||||||||||||
Ioupout Ier | 804 à 803 | Léontopolis | ? | ? | |||||||||||||||
Sheshonq IV | 793 à 787 | Léontopolis | Nécropole royale de Tanis ? NRT V ? | ? | |||||||||||||||
Osorkon III | 787 à 759 | Léontopolis | ? | ? | |||||||||||||||
Takélot III | 764 à 757 | Léontopolis | ? | ? | |||||||||||||||
Roudamon | 757 à 754 | Léontopolis | ? | ? | |||||||||||||||
Ioupout II | 754 à 715 | Léontopolis | ? | ? | |||||||||||||||
Hemptah Ier | ? | Héracléopolis | ? | ? | |||||||||||||||
Padimenti | 747 à 715 | Lycopolis (Assiout) | ? | ? | |||||||||||||||
Nimlot III | 747 à 725 | Hermopolis | ? | ? | |||||||||||||||
Peftjaouaouibastet ou Payeftjaouembastet | 747 à 720 | Héracléopolis | ? | ? | |||||||||||||||
Djéhoutyemhat ou Thotemhat | 725 à 715 | Hermopolis | ? | ? | |||||||||||||||
Sheshonq VI | 715 | Léontopolis | ? | ? |
Notes et références
- (de) « Studies in the culture of ancient Egypt, no 33 (2005) », 930, History of ancient world, (DOI 10.11588/heidok.00005741, lire en ligne, consulté le ).
- Bible, 2R 17, 4 (2è Livre des rois, chapitre 17, verset 4).
- Plusieurs dates peuvent exister ; voir le détail à la page de chaque pharaon.