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NRT V

NRT V est le cinquième tombeau que les fouilles de la mission Montet ont mis au jour dans la nécropole royale de Tanis. Il s'agit du tombeau du pharaon Sheshonq III et date du début du VIIIe siècle avant notre ère.

NRT V
Tombeau de Sheshonq III
Tombeaux de l'Égypte antique
Image illustrative de l’article NRT V
Emplacement Nécropole royale de Tanis
Coordonnées 30° 58′ 00″ nord, 31° 52′ 00″ est
Situation sur carte Égypte
NRT V
Découverte
Découvreur Pierre Montet
Fouillé par Pierre Montet en
Objets retrouvés Sarcophage externe de Sheshonq III
Sarcophage externe de Sheshonq IV
Classement
Nécropole royale de Tanis - NRT5 +

Cette tombe est la sépulture la plus occidentale de la nécropole découverte à ce jour. Elle jouxte sur son côté sud-est la tombe originale d'Amenemopet, et comme elle, adopte une orientation est-ouest[1].

Bâtie en calcaire, elle était ceinte d'un mur de brique délimitant le périmètre dans lequel se trouve le caveau et son puits d'accès.

Découverte

Découvert à la fin de la campagne de fouille, qui avait déjà livré les viatiques funéraires intacts d'autres pharaons, le tombeau est rapidement identifié comme étant celui de Sheshonq III, le constructeur de la grande porte de granit qui perce l'enceinte du grand temple d'Amon de Tanis. Le tombeau avait été pillé sans doute dès l'Antiquité et ne livra que deux sarcophages externes au nom de deux Sheshonq.

L'un est attribué sur la foi des inscriptions qu'il porte au propriétaire original de la tombe. Il contenait encore les ossements d'une momie désagrégée et outragée par l'histoire et le temps[2].

L'autre sarcophage portait le protocole d'un autre pharaon portant également le nom de Sheshonq. Deux vases canopes en albâtre découverts à proximité des sarcophages étaient inscrits au nom du roi[3]. La lecture des noms royaux qu'ils portaient permit aux découvreurs d'attribuer les deux vases au fondateur de la dynastie Sheshonq Ier, qui aurait donc été ré-enseveli dans le caveau de Sheshonq III[4].

On peut en effet y lire les cartouches suivants :

M23
X1
L2
X1
<
N5S1L1N5U21
N35
>
Le roi de Haute et Basse-Égypte, Hedj-kheper-Rê setep-en-Rê
G39N5
Z1
<
M17Y5
N35
N36
H8
Z1
W2M8
M8
N35
N29
R8S38O28
>
Le fils de Rê, Sheshonq sa-Bastet meri-Amon - Netjer heka Iounou

Cependant, un coffre à canopes au nom de Sheshonq Ier, aujourd'hui conservé au Musée égyptien de Berlin, n'est pas compatible avec la taille des vases découverts dans la NRT V[5]. De plus les monuments au nom du fondateur de la XXIIe dynastie sont nombreux, et sur aucun des reliefs donnant son protocole royal, Sheshonq Ier ne porte l'épithète de Sa-Bastet, c'est-à-dire, fils de Bastet.

Il convenait donc d'attribuer ce protocole royal à un nouveau pharaon, inconnu des listes royales et se nommant également Sheshonq, devenant le cinquième pharaon connu à porter ce nom[6]. Il aurait alors régné entre Pimay et Osorkon IV.

Ce nouveau souverain de la XXIIe dynastie, se serait ré-approprié la tombe de son prédécesseur, le déménageant dans la tombeau d'Osorkon II, ou bien y aurait été déplacé une première fois pour être à son tour déplacé dans l'antichambre de la NRT I. Un troisième sarcophage, contenant une momie également désagrégée, a été retrouvé dans l'antichambre du tombeau d'Osorkon II[7].

Comme dans le cas présent, cette découverte donna lieu à diverses interprétations. Le pauvre roi, ainsi baptisé par ses inventeurs, sera alors successivement identifié à Sheshonq Ier, puis Sheshonq III qui aurait alors rejoint son père, Osorkon II, dans sa tombe à une époque imprécise. Enfin, parce que le sarcophage original de Sheshonq III, a été découvert dans sa tombe contenant encore des ossements[8], il est tout aussi possible que la momie désagrégée découverte dans l'antichambre d'Osorkon soit celle de Sheshonq V[9].

Quoi qu'il en soit, cette dernière découverte ne livra aucun indice supplémentaire permettant de mieux comprendre les événements qui aboutirent à cette usurpation, la tombe ayant été ravagée par les pilleurs, et jette un peu plus le trouble dans la compréhension de cette période qui marque la transition entre les XXIIe et XXIIIe dynasties.

La sépulture

La tombe avec ses deux pièces adopte un plan très proche de la tombe NRT II, même si elle en diffère par l'orientation[10]. Les pièces sont numérotées un et deux :

  • NRT V,1 : Le puits d'accès, découvert comblé de déblais et débris divers, ouvrant à l'est sur la chambre aux sarcophages.
  • NRT V,2 : La chambre funéraire royale, comprenant les deux sarcophages royaux. Pour leur étude, le second a été déplacé dans le puits d'accès où il se trouve encore actuellement. Les murs de la chambre sont entièrement décorés de reliefs représentant les chapitres principaux du séjour dans l'au-delà de Sheshonq III, dont les cartouches se répètent dans toute la tombe. Ces reliefs sont d'une haute qualité artistique et illustrent dans la pierre certains chapitres du livre des morts.

Photos

Notes et références

  1. Voir NRT IV
  2. Le sarcophage est resté sur place
  3. L'un des deux vases canopes est resté à Tanis tandis que le deuxième est exposé au musée de Zagazig
  4. D'autres exemples d'inhumations secondaires dans les tombes de la nécropole royale de Tanis sont connus ; voir par exemple la NRT I la NRT III
  5. En effet, les vases de Tanis sont trop grands pour avoir été contenus dans le coffre en question
  6. C'est-à-dire Sheshonq IV ou V, selon les lectures et la numérotation de succession qui peut dans certains ouvrages suivre l'ordre de la découverte des pharaons portant le nom de Sheshonq ou bien l'ordre de succession réel des souverains comme pour d'autres dynasties. Au moment de la découverte, Pierre Montet lui attribue le chiffre IV.
  7. Les vases canopes ainsi que des ouchebtis découverts à proximité parmi les déblais de la NRT I, identifient cette sépulture comme étant celle d'un Sheshonq
  8. Voir plus haut
  9. Sans plus d'assurance, l'histoire des déménagements et ré-ensevelissement de la nécropole royale de Tanis reste obscure et émaillée de questions qu'il convient de prendre comme autant d'hypothèses
  10. Outre les deux pièces communes à ces deux tombes elles sont également ceintes d'un mur-caisson en briques crues

Bibliographie

  • Pierre Montet, La nécropole royale de Tanis, vol. 3 : Les constructions et le tombeau de Sheshonq III à Tanis, Paris, .

Articles connexes

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