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Aconitum

Aconitum, les Aconits en français, du grec ancien ἀκόνιτον, est un genre de plantes herbacées de la famille des Ranunculaceae. Ce sont, pour un certain nombre, des espèces montagnardes[1]. Leurs fleurs semblent coiffées d'un casque. Elles contiennent des alcaloïdes toxiques, dont l'aconitine, poison mortel pour les humains et pour de nombreux animaux.

Nom

L'aconit est parfois surnommé Casque-de-Minerve, de par la forme de ses fleurs, ou Tue-loup, en raison de sa toxicité[2].

Histoire

Théophraste dit au livre IX de son Histoire des plantes que l’aconit croît de la région des environs de Héraclée du Pont, et plus précisément d'une bourgade du nom d’Acones, d'où une étymologie populaire qui donne pour origine de la plante cette bourgade[3].

En réalité, Aconit est une francisation du latin aconitum issu du grec akòniton qui désigne dans l'Antiquité une plante vénéneuse[4].

Caractéristiques du genre

Diagramme floral d'Aconitum napellus.

Les aconits sont des espèces de plantes vivaces herbacées à souche tubéreuse qui mesurent 60 à 120 centimètres, et dont les feuilles d'un vert sombre sont palmées avec des divisions lobées[5]. Les fleurs forment des grappes érigées. Le périanthe est composé d'un calice et d'une corolle fortement modifiée. Le calice est formé de 5 pièces pétaloïdes, le sépale postérieur, plus développé et en forme de casque, recouvre les 2 sépales latéraux qui, eux-mêmes recouvrent les sépales antérieurs. La corolle est représentée par 8 pétales : 6 d'entre eux sont petits ou en voie de disparition, 2 en arrière de la fleur ont la forme de 2 cornets nectarifères (destinés à attirer les insectes pollinisateurs abeilles, bourdons) longuement pédicellés, inclus dans le casque[5]. Nombreuses étamines. Le fruit est formé de 5 follicules. Il existe une centaine d'espèces réparties dans les régions tempérées de l'hémisphère nord, pratiquement toutes toxiques, plusieurs mortelles. La racine est faite d'un vieux tubercule charnu, qui disparaîtra à la fin de la végétation, mais qui sera remplacé par deux ou trois tubercules plus jeunes, assurant la floraison de l'année suivante. Cette racine tubérisée, renflée en forme de navet (napus en latin, d'où l'épithète « napel » qui en est un diminutif) est à l'origine du nom d'Aconitum napellus[1].

Aconitum napellus est l'espèce de plante la plus toxique d'Europe : selon les spécialistes, il suffirait d'ingérer entre 1 et 3 grammes de sa racine pour provoquer une réaction mortelle dans l'heure qui suit. Cette plante est appelée la « reine des poisons ».

Espèces inféodées

Bourdon des aconits butinant une fleur d'Aconit napel.

Le Bourdon des aconits (Bombus gerstaeckeri) et le Bourdon cousin (Bombus consobrinus) sont deux espèces européennes de Bourdons au régime alimentaire quasi exclusif au genre Aconitum. Plus précisément, la première est inféodée à l'Aconit tue-loup alors que le butinage de la deuxième est nettement porté sur l'Aconit septentrional. Grâce à leur très longue langue et à leur faculté de résistance aux alcaloïdes, ces espèces sont particulièrement adaptées aux fleurs d'Aconits, même si d'autres bourdons butinent et pollinisent également ces plantes[6].

Liste d'espèces

Aconitum napellus
  • Aconitum ajanense Steinb.
  • Aconitum alboviolaceum Kom.
  • Aconitum altaicum Steinb.
  • Aconitum ambiguum Rchb.
  • Aconitum anthora L. - Aconit anthore
  • Aconitum anthoroideum DC.
  • Aconitum apetalum (Huth) B.Fedtsch.
  • Aconitum axilliflorum Vorosch.
  • Aconitum baburinii (Worosch.) S.D.ShlotgauĂ©r
  • Aconitum baicalense Turcz. ex Rapaics
  • Aconitum barbatum Pers.
  • Aconitum besserianum Andrz.
  • Aconitum biflorum Fisch. ex DC.
  • Aconitum bisma (Buch.-Ham.) Rapaics
  • Aconitum brachypodum Diels
  • Aconitum bucovinense Zapal.
  • Aconitum burnati Gáyer
  • Aconitum Ă—cammarum L.
  • Aconitum carmichaelii Debeaux
  • Aconitum charkeviczii Vorosch.
  • Aconitum chasmanthum Stapf
  • Aconitum cochleare Vorosch.
  • Aconitum columbianum Nutt.
  • Aconitum confertiflorum Gáyer
  • Aconitum consanguineum Vorosch.
  • Aconitum coreanum (H.LĂ©v.) Rapaics
  • Aconitum crassifolium Steinb.
  • Aconitum cymbulatum Lipsky
  • Aconitum decipiens Vorosch. & Anfalov
  • Aconitum degenii Gáyer
  • Aconitum delphiniifolium DC.
  • Aconitum desoulavyi Kom.
  • Aconitum falconeri Stapf
  • Aconitum ferox Wall. ex Ser. - Aconit fĂ©roce
  • Aconitum firmum Rchb.
  • Aconitum fischeri Rchb.
  • Aconitum flerovii Steinb.
  • Aconitum forrestii Stapf
  • Aconitum Ă—fusungense She Hua Li & Y.Huei Huang
  • Aconitum gigas Lev. & Van.
  • Aconitum gymnandrum Maxim.
  • Aconitum helenae Vorosch.
  • Aconitum hemsleyanum E.Pritz.
  • Aconitum henryi E.Pritz.
  • Aconitum heterophyllum Wall. ex Royle
  • Aconitum hosteanum Schur
  • Aconitum jacquinii Rchb.
  • Aconitum jaluense Kom.
  • Aconitum japonicum Thunb.
  • Aconitum jenisseense Polozh.
  • Aconitum jaluense Kom.
  • Aconitum karafutense Miyabe & Nakai
  • Aconitum kirinense Nakai
  • Aconitum krylovii Steinb.
  • Aconitum kunasilense Nakai
  • Aconitum kurilense Takeda
  • Aconitum kusnezoffii Rchb.
  • Aconitum kuzenevae Vorosch.
  • Aconitum lasiostomum Rchb.
  • Aconitum leucostomum Vorosch.
  • Aconitum longiracemosum Vorosch.
  • Aconitum lycoctonum L.
  • Aconitum macrorhynchum Turcz. ex Ledeb.
  • Aconitum maximum Pall. ex DC.
  • Aconitum miyabei Nakai
  • Aconitum moldavicum Hacq.
  • Aconitum montibaicalense Vorosch.
  • Aconitum nagarum Stapf
  • Aconitum nanum Simonkai
  • Aconitum napellus L.
  • Aconitum nasutum Fisch. ex Reichb.
  • Aconitum nemorum Popov
  • Aconitum neosachalinense H.LĂ©v.
  • Aconitum novoluridum Munz
  • Aconitum ochotense Rchb
  • Aconitum orientale Mill.
  • Aconitum paniculatum Lam.
  • Aconitum paniculigerum Nakai
  • Aconitum pascoi Vorosch.
  • Aconitum pavlovae Vorosch.
  • Aconitum pendulum N.Busch
  • Aconitum pilipes Gáyer
  • Aconitum plicatum Koehler ex Rchb.
  • Aconitum podolicum (ZapaĹ‚.) Vorosch.
  • Aconitum pseudokusnezowii Vorosch.
  • Aconitum puchonroenicum Uyeki & Sakata
  • Aconitum raddeanum Regel
  • Aconitum ranunculoides Turcz. ex Ledeb.
  • Aconitum reclinatum A.Gray
  • Aconitum rogoviczii Wissjul.
  • Aconitum romanicum Woloszcz.
  • Aconitum rotundifolium Kar. & Kir.
  • Aconitum rubicundum Fisch.
  • Aconitum sachalinense Fr.Schmidt
  • Aconitum sajanense Kumin.
  • Aconitum scaposum Franch.
  • Aconitum sczukinii Turcz.
  • Aconitum septentrionale Koelle
  • Aconitum seravschanicum Steinb.
  • Aconitum sichotense Kom.
  • Aconitum sinomontanum Nakai
  • Aconitum smirnovii Steinb.
  • Aconitum soongaricum Stapf
  • Aconitum spicatum (BrĂĽhl) Stapf
  • Aconitum stoloniferum Vorosch.
  • Aconitum stubendorffii Vorosch.
  • Aconitum subglandulosum Khokhr.
  • Aconitum subvillosum Vorosch.
  • Aconitum sukaczevii Steinb.
  • Aconitum sungpanense Hand.-Mazz.
  • Aconitum taigicola Vorosch.
  • Aconitum talassicum Popov
  • Aconitum tanguticum (Maxim.) Stapf
  • Aconitum tauricum Wulfen
  • Aconitum Ă—tokii Nakai
  • Aconitum turczaninowii Vorosch.
  • Aconitum umbrosum (Korsh.) Kom.
  • Aconitum uncinatum L.
  • Aconitum variegatum L. - Aconit panachĂ©
  • Aconitum vilmorinianum Kom.
  • Aconitum volubile Pall. ex Koelle
  • Aconitum woroschilovii Luferov

Toxicité et symptômes

Les principes toxiques de cette plante (ainsi que de tous les autres Aconits, car il en existe au moins une trentaine d'espèces) sont des alcaloïdes, la napelonine, et l'aconitine. Pour un adulte, la dose létale d'aconitine purifiée est de 3 à 6 milligrammes[7]. L'effet de ce poison est une paralysie respiratoire. Tout commence par des coliques et des vomissements, puis des difficultés respiratoires, un affolement du rythme cardiaque, et parfois la mort.

Les feuilles d'Aconitum napellus contiennent de 0,2 Ă  1,2 % d'aconitine, les racines de 0,3 Ă  2 %[8].

L'aconit dans la culture

Langage des fleurs

Dans le langage des fleurs, l'aconit symbolise la fausse sécurité, comme un appel à se méfier de sa belle fleur[2].

Mythologie

Dans la mythologie grecque, Hécate, déesse de la magie, aurait inventé le poison aconit, poison qu'Athéna utilisa pour transformer Arachné, une mortelle, en araignée[9].

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Références

  1. CĂ©cile Lemoine, Les fleurs des montagnes, Editions Jean-Paul Gisserot, , p. 9.
  2. Anne Dumas, Les plantes et leurs symboles, Éditions du Chêne, coll. « Les carnets du jardin », , 128 p. (ISBN 2-84277-174-5, BNF 37189295).
  3. Amigues 2010, p. 372
  4. François Couplan, Les plantes et leurs noms : Histoires insolites, Editions Quae, (lire en ligne), p. 18
  5. Pierre Crété, Précis de botanique. Systématique des angiospermes, Masson, , p. 140.
  6. Pierre Rasmont, Michaël. Terzo et Dave Goulson, Bourdons d'Europe : et des contrées voisines, NAP éditions, , 628 p. (ISBN 978-2-913688-37-7)
  7. (en) Thomas Acamovic, Colin S. Stewart, T. W. Pennycott, Poisonous plants and related toxins, CABI, , p. 2004.
  8. (de) H. Bentz, Nutztiervergiftungen, Erkennung und Verhutungen, G. Fischer Verlag, , p. 361.
  9. A.S Kline, « Ovid—the Metamophoses » [archive du ], sur Tikaboo, A.S. kline (consulté le )
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