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Abbaye de Saint-Jacut

L'abbaye de Saint-Jacut se situe sur l'emplacement d'un ancien monastère catholique situé à l'est du département des Côtes-d'Armor, au bout de la presqu'île de Saint-Jacut-de-la-Mer. Elle tire son nom de Jacut de Landoac, saint breton ayant fondé le monastère au Ve siècle[1]. L'abbaye est aujourd'hui une maison d'accueil tenue par une communauté des sœurs de l'Immaculée Conception de Saint-Méen et par des laîcs.

Abbaye de Saint-Jacut
Abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer
Abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer
Présentation
Culte Catholique romain
Site web www.abbaye-st-jacut.com
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Bretagne
DĂ©partement CĂ´tes-d'Armor
Ville Saint-Jacut-de-la-Mer
CoordonnĂ©es 48° 36′ 10″ nord, 2° 11′ 26″ ouest
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Abbaye de Saint-Jacut
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Abbaye de Saint-Jacut
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Abbaye de Saint-Jacut

Histoire

L'ancienne abbaye bénédictine n'est plus active, elle n'est même plus en ruines. La tourmente révolutionnaire a imposé silence à ces lieux et, de l'imposant édifice, il n'est resté pierre sur pierre.

Comme beaucoup d'autres monuments à cette époque, l'abbaye est devenue carrière et son noble matériau a été dispersé. Les archives aussi ont disparu. Les documents concernant le passé de l'abbaye sont dus à des écrivains assez tardifs qui ont tenté de reconstituer l'histoire.

Du Ve au IXe siècle

C'est dans la presqu'île appelée Landoac qu'arrivent du pays de Galles, vers la fin du Ve siècle, deux frères, Jacut et Guethenoc. Disciples de Budoc, ils se mettent en recherche d'un lieu propice à la fondation d'un ermitage qui deviendra bientôt un monastère. Ils gardent la règle du moine saint Colomban et l'enseignent à leurs compagnons, vie de prière, de travail et d'une sévère austérité, telle qu'on la pratiquait dans les monastères celtes.

Le décret de 818 qui impose la règle bénédictine rencontre des lenteurs et même des oppositions dans le monastère de Saint-Jacut. Ce n'est peut-être qu'au retour de l'exode qu'elle a été adoptée.

Du IXe au XVIIIe siècle

Après l'arrivée des Normands, vers 878, le sac et l'incendie de l'abbaye, les moines de Saint-Jacut, comme tous leurs frères de Bretagne, se sont exilés, emportant leurs richesses : les reliques de leurs fondateurs, les vases sacrés, les manuscrits et archives.

Il faut attendre jusqu'en 1008 la restauration de l'abbaye par l'abbé Hinguethen. Ce dernier est d'ailleurs mandaté par Alain III pour restaurer l'abbaye de Saint-Méen.

La vie renaît. On peut situer l'apogée de l'abbaye aux XIVe et XVe siècles. À cette époque, on construit et on aménage : l'église abbatiale est achevée. La cloche est fondue, le logis de l'abbé est réalisé. Les possessions de l'abbaye s'étendaient des deux côtés de la Manche : diocèse de Dol, diocèse de Saint-Malo, diocèse de Tréguier, diocèse de Quimper, et en Angleterre, deux prieurés dans le comté de Cambridge. Partout où ils étaient présents, les moines ont contribué au développement : défrichage et amendement des terres. Malades, lépreux, personnes âgées trouvaient soin et protection auprès des moines. Les pauvres et les voyageurs y étaient accueillis.

En 1274, Simon, abbé du lieu, est associé dans une société de prières à Pierre Mahé, abbé de l'abbaye Notre-Dame du Tronchet, dont l'engagement stipulait : « L'abbé étranger sera reçu dans le monastère associé avec les mêmes honneurs que dans son propre couvent ; les religieux jouiraient d'un privilège semblable ; si un moine venait à être en désaccord avec son abbé, il serait reçu dans le couvent étranger et entretenu jusqu'à ce que la paix fût réglée entre lui et son supérieur ; cette association ne serait pas rompue par la mort, et les prières se feraient dans chaque monastère pour les confrères étrangers défunts comme pour les moines du lieu[2]. »

Fin XVe siècle : dès cette époque où élus et abbés commendataires se succèdent, commence une décadence qui ira en s'accentuant.

En 1789, il n'y reste que quatre religieux. Les biens sont dispersés ou détruits. Le monastère, déclaré bien national et mis en vente, est en si mauvais état qu'aucun acquéreur ne se présente.

1875 : une ère nouvelle

Les religieuses de l'Immaculée de Saint-Méen-le-Grand, à la recherche d'un lieu pour ouvrir une école gratuite en faveur des enfants de la paroisse de Saint-Jacut, font l'acquisition de l'abbaye. Pour soutenir l'école gratuite et réaliser le but principal de leur vocation, l'éducation des enfants, les sœurs acceptent de recevoir des estivants venant aux bains de mer sur ordonnance médicale. Ils affluent dès 1876, c'est l'origine de la « pension de famille ».

Dans les années 1950, la communauté développe la mission d’animation spirituelle et culturelle et commence à élaborer un programme de retraites spirituelles et de sessions à destination des religieuses mais aussi des laïcs. Le site devient alors un centre de formation.

Elle poursuit cette œuvre d'accueil en recevant des groupes et des séminaires professionnels et entreprend des travaux pour répondre à cette vocation d'hier et d'aujourd'hui.

En 1964, le Père Louis-Joseph Lebret y rédigera le texte fondateur de ce qui deviendra l'encyclique de Paul VI : "Populorum progressio" [3]. En 2007, un colloque international[4] organisé conjointement par trois structures à vocation internationale (le Comité catholique contre la faim et pour le développement, le Centre international Développement et civilisations - Lebret-Irfed, et le Secours catholique) et trois structures bretonnes (l’Abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer, le Diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier, et l'Association Bretagne Espérance et Solidarité), en étudie sur place les fondamentaux, et les transpose dans le contexte mondial, postérieur de près d'un demi-siècle [5].

Liste des abbés

Notes et références

  1. « Abbaye ou Monastère de Saint-Jacut-de-la-Mer (Côtes-d'Armor) », sur www.infobretagne.com (consulté le )
  2. Anciens évêchés de Bretagne, IV, 287, 288
  3. François GRÉGOIRE., « « Populorum progressio » est née à Saint-Jacut », sur maville par Ouest-France, (consulté le ).
  4. « Populorum Progressio, un message pour le XXIe siècle », sur Développement et Civilisations - Lebret-irfed, (consulté le )
  5. « Revue de presse », sur Le journal de l'Abbaye de Saint-Jacut, (consulté le )
  6. voir:Abbaye Notre-Dame du Tronchet

Voir aussi

Bibliographie

  • Jules-Henri Geslin de Bourgogne, Anatole de BarthĂ©lemy, Anciens Ă©vĂŞchĂ©s de Bretagne. Histoire et documents, Saint-Brieuc, Librairie Guyon Frères imprimeurs, 1864, tome 4, chapitre IV, « Abbaye de Saint-Jacut », p. 251-296. Lire en ligne.
  • AbbĂ© Th. Juhel, Notice sur Saint-Jacut-de-la-Mer et l'abbaye royale du mĂŞme lieu. Ordre de Saint-Benoist. Enclave de l'Ă©vĂŞchĂ© de Dol-de-Bretagne, Rennes, Imprimerie de l’Ouest-Éclair, 1933, 96 p. Lire en ligne. N.B. Le manuscrit de l'abbĂ© Juhel terminĂ© fin 1889, peu avant son dĂ©cès, n'est Ă©ditĂ© qu'en 1933 Ă  la demande de sa sĹ“ur, Mme veuve Guillard.
  • HervĂ© Le Goff « Saint-Jacut de la Mer », Biennale des Abbayes Bretonnes, Les Abbayes Bretonnes, Le Sarment, Fayard, Rennes, 1983, p. 107-114. (ISBN 2213013136)
  • AbbĂ© A. Le Masson, « Histoire du royal monastère de Saint-Jacut-de-l'Isle-de-la-Mer depuis sa fondation Ă  l'annĂ©e 1649. MĂ©moires tirĂ©s de l'histoire du Royal Monastère de Saint-Jacut-de-l'Isle-de-la-Mer composĂ©s par Fr. NoĂ«l Mars, religieux bĂ©nĂ©dictin de la congrĂ©gation de Saint-Maur », SociĂ©tĂ© d'Émulation des CĂ´tes-du-Nord, Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'Émulation des CĂ´tes-du-Nord, SupplĂ©ment au Bulletin n°1, Tome L, 1912, p 9-89. Lire en ligne sur Gallica.

Articles connexes

Liens externes

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