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Abbaye Notre-Dame de Sept-Fontaines

L'abbaye Notre-Dame de Sept-Fontaines est une ancienne abbaye de l'ordre de Prémontré, à Fagnon, dans la Thiérache ardennaise, dans le diocèse de Reims. Elle fut fondée en 1129 par Hélie, seigneur de Mézières et reconstruite au XVIIe siècle. Vendue comme bien national, elle passa entre les mains de différents propriétaires avant d'être acquise par un industriel et transmise par héritage aux Vendroux, belle-famille de Charles de Gaulle. Celui-ci, jeune marié et jeune officier, y séjourna à plusieurs reprises. C'est aujourd'hui un hôtel-restaurant.

Abbaye Notre-Dame de Sept-Fontaines
Image illustrative de l’article Abbaye Notre-Dame de Sept-Fontaines
Présentation
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Début de la construction XIIe siècle
Autres campagnes de travaux 1698
Style dominant Louis XIII
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1980)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Grand Est
DĂ©partement Ardennes
Ville Fagnon
CoordonnĂ©es 49° 44′ 45″ nord, 4° 38′ 11″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Ardennes
(Voir situation sur carte : Ardennes)
Abbaye Notre-Dame de Sept-Fontaines
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye Notre-Dame de Sept-Fontaines

Histoire

L'abbaye a été fondée en 1129 et prise en charge par des moines de Floreffe. Dévastée au cours des guerres de Religion et des conflits frontaliers, elle fut reconstruite par les prémontrés en 1698. À la suite de la Révolution de 1789 et de la vente des biens du clergé, la vente comme bien national de cette propriété commença le par le mobilier et le contenu de la maison. Cette vente dura quatre jours. Puis, le 1er juin, furent vendus les objets de l'église[1]. On peut retrouver certains d'entre eux dans les églises environnantes : Gespunsart, Saint-Marcel, Fagnon, etc. C'est en 1794 que Septfontaines connut son premier propriétaire privé, monsieur Presolles. Ce dernier fit démolir immédiatement l'église abbatiale[2].

Le château devint ensuite la propriété du vicomte de Rémont et, plus tard, de ses descendants. Cette famille procéda à de nombreuses modifications : disparition du cloître, notamment, et disparition des deux ailes. Deux tours de trois étages furent construites de chaque côté du bâtiment.

Le domaine fut vendu au début du XXe siècle à Alfred Corneau, un industriel, qui le transforma en une propriété de plaisance. À la mort d'Alfred Corneau, le château resté en indivision fut acheté par l'époux d'une de ses filles, Monsieur Forest puis transmis à la fille de ce couple, Marguerite Forest, épouse de Jacques Vendroux, armateur à Calais. La famille venait passer les vacances, en août, avec leurs quatre enfants : Jacques, Yvonne, Jean, et Suzanne[3]. Un incendie détruisit partiellement le château en 1907[4], et la tourelle nord dut être reconstruite en 1908. Ce n'est qu'après la guerre 1914-1918, que Jacques Vendroux s'y installa puis légua le château à Jean Vendroux, frère de Jacques Vendroux et d'Yvonne de Gaulle[4].

Au début de la Première Guerre mondiale, le général Joffre installa son quartier général à Septfontaines mais il ne peut y rester que quelques jours, étant dans l'obligation de se replier. En , l'empereur Guillaume II s'installa à Charleville. C'est ainsi que le château de Septfontaines fut transformé en casino par Guillaume II durant la Grande Guerre. Le souverain allemand y venait tous les jours prendre le thé accompagné par les officiers supérieurs de sa suite (le Kronprinz, l'amiral von Tirpitz, le feld-maréchal Graf von Moltke …)[2].

Charles de Gaulle et son épouse Yvonne y séjournèrent plusieurs fois, dans l'entre-deux-guerres. Le futur général s'y prêta à l'équitation, au croquet, au badminton, mais aussi, en automne, à la chasse. La propriété n'était pas uniquement un lieu d'agrément, c'était aussi une exploitation agricole, tenue par des fermiers, avec ses champs, et ses vergers[4]. La famille Vendroux quitta les lieux en , le château étant très proche de la percée allemande sur la Meuse. En 1945, Jean Vendroux, récupéra l'édifice, en un piteux état[2]. C'est ici que le beau-frère du général de Gaulle décéda, en 1956.

En , avant d'entrer dans la maison de retraite des sœurs de l'Immaculée Conception à Paris, Yvonne de Gaulle, veuve depuis quelques années, fit un ultime pèlerinage en ce lieu, où vivait toujours sa belle-sœur Madeleine, veuve de Jean Vendroux[3]. La propriété fut achetée vers 1985 par le prince de Mérode qui effectua la rénovation entière du château[5]. Ainsi furent réalisés un hôtel-restaurant de prestige, le club house actuel, ainsi qu'un premier parcours de golf.

Vendus au Crédit Agricole le château et ses 35 hectares furent rachetés ensuite, en 1997, par Michel Nicolle qui transforma le site en un établissement d'hôtellerie et de restauration gastronomique de luxe[6].

Le château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [7].

FermĂ© depuis fin 2014, le domaine des Sept Fontaines, avec son abbaye classĂ©e et son parcours de 18 trous, pourrait renaĂ®tre sous une forme inĂ©dite. C’est le souhait de FrĂ©dĂ©ric François, son nouveau gĂ©rant, qui a rĂ©uni ces derniers mois, et dans la plus grande discrĂ©tion, une petite Ă©quipe autour de lui. Celle-ci est chargĂ©e d’élaborer un projet mĂ©dico-social, destinĂ© aux autistes, diffĂ©rent de tout ce qu’on a connu jusqu’ici Ă  Fagnon[8].

Description

Tour hexagonale.

Le corps principal est une bâtisse de plus de 60 m de long, de style Louis XIII, en briques et en pierre. Il est constituĂ© de deux Ă©tages complĂ©tĂ©s d'un toit en ardoise abritant des combles, avec une rangĂ©e de fenĂŞtres en chien-assis. La travĂ©e centrale de ce bâtiment est soulignĂ© par un fronton. Les pierres dessinent le contour des fenĂŞtres, et, sous la corniche, court une succession de losanges, Ă©galement en pierre. Ce corps de l'Ă©difice est flanquĂ© de deux tours, l'une circulaire et l'autre hexagonale, le tout au sommet d'un parc vallonnĂ© d'une soixantaine d'hectares[6], agrĂ©mentĂ© d'arbres et de petits Ă©tangs.

Le parc abrite à présent un parcours de golf de neuf trous initialement, et aujourd'hui de dix-huit trous.

Les abbés

Notes et références

Bibliographie

  • Jean SĂ©ry, Histoire de l'abbaye royale de Notre-Dame de Septfontaines en ThiĂ©rache, , 202 p..
  • Bernard Ardura, Abbayes, prieurĂ©s et monastères de l'ordre de PrĂ©montrĂ© en France des origines Ă  nos jours : dictionnaire historique et bibliographique, Presses universitaires de Nancy, , 734 p., p. 513.
  • Philippe Seydoux, Gentilhommières et maisons fortes en Champagne : Marne et Ardennes, t. 1, Ă©ditions de la morande, , 320 p. (ISBN 2-902091-30-3), p. 174.
  • Florence d'Harcourt, Tante Yvonne : une femme d'officier, Editeur independant.com, , 333 p. (ISBN 2-35335-073-9, lire en ligne), « En route pour Septfontaines », p. 33-39.
  • FrĂ©dĂ©rique Neau-Dufour, Yvonne de Gaulle, Fayard (maison d'Ă©dition), , 585 p..

Articles de journaux

  • Christian Chardon, « Fagnon (ardennes) / Abbaye des Sept Fontaines Les birdies de Michel Nicolle », le journal L'Union,‎ (lire en ligne).
  • RĂ©daction en ligne, « Ardennes : un centre pour autistes aux Sept Fontaines », L'Union,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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