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167 av. J.-C.

Cette page concerne l'année 167 av. J.-C. du calendrier julien proleptique.

Chronologies
Description de cette image, également commentée ci-après
Le triomphe de Paul Émile, vu par Carle Vernet, 1789.
-170 -169 -168 -167 -166 -165 -164
DĂ©cennies :
-190 -180 -170 -160 -150 -140 -130
Siècles :
-IVe -IIIe -IIe -Ier Ier
Millénaires :
-IIIe -IIe -Ier Ier IIe

Événements

    • La dĂ©lĂ©gation rhodienne conduite par Philophron et Astymedes se voit refuser le statut d'alliĂ©s et amis du peuple romain en raison de la neutralitĂ© Ă©quivoque de l'Ă®le pendant la guerre. Le prĂ©teur Marcus Juventius Thalna propose en vain que la guerre soit dĂ©clarĂ©e aux Rhodiens[2]. La ConfĂ©dĂ©ration lycienne et la Carie deviennent indĂ©pendantes vis-Ă -vis de Rhodes[3].
  • Hiver : le SĂ©nat envoie des commissions chargĂ©es de rĂ©gler avec Paul Émile et Anicius le sort de la MacĂ©doine et de l'Illyrie[1].
Monnaie de Macédoine pendant la période républicaine -167-149 av. J.-C.)
  • Printemps : Paul Émile et Cnaeus Octavius rĂ©unissent la confĂ©rence d’Amphipolis entre les dĂ©lĂ©guĂ©s macĂ©doniens et les envoyĂ©s de Rome[4]. La commission du SĂ©nat morcelle chaque pays en districts indĂ©pendants placĂ©s sous la protection de Rome, qui reçoit la moitiĂ© des taxes perçues par les rois dĂ©posĂ©s. Le royaume de MacĂ©doine est divisĂ© en quatre rĂ©publiques indĂ©pendantes, l'Illyrie en trois rĂ©publiques[2]. Le Koinon des MacĂ©doniens est supprimĂ©. La MacĂ©doine doit verser un tribut Ă  Rome, ses mines d'or et d'argent sont affermĂ©es et les propriĂ©tĂ©s du roi confisquĂ©es au profit du peuple romain. Les Romains ramènent l'ordre en Grèce par tous les moyens : exil, rĂ©sidence forcĂ©e en Italie, exĂ©cutions sommaires. Cinq-cents Étoliens sont condamnĂ©s Ă  mort. Mille membres de la Ligue achĂ©enne sont dĂ©portĂ©s Ă  Rome. Seule Athènes est Ă©pargnĂ©e. Paul Émile dĂ©truit soixante-dix citĂ©s Ă©pirotes et vend 150 000 habitants comme esclaves[5]. Le pays, ruinĂ©, sera incorporĂ© Ă  la province de MacĂ©doine en 148 av. J.-C.
    • La taxation directe des citoyens romains (tributum) au titre des dĂ©penses militaires est abolie, compensĂ©e par le tribut de 100 talents imposĂ© Ă  la MacĂ©doine[6].
    • Les chevaliers romains demandent au SĂ©nat romain le fermage des mines de MacĂ©doine, qui constitue un revenu très important. Celui-ci refuse, prĂ©textant que cette rĂ©gie ne pouvait s’exercer sans le ministère des publicains, et que d’avoir recours Ă  eux Ă©tait compromettre les droits de l’État ou sacrifier la libertĂ© des alliĂ©s.
  • Avril (date probable) : Antiochos IV envoie le mysarque Apollonius avec 22 000 hommes pour achever la rĂ©pression en JudĂ©e ; il semble qu’il arrive Ă  JĂ©rusalem au dĂ©but de l’étĂ©[7]. Celui-ci profite d’une prise d’armes le jour du Sabbat pour massacrer les spectateurs. JĂ©rusalem est pillĂ©e. Ceux qui ne rĂ©ussissent pas Ă  fuir sont faits prisonniers. L’enceinte de la ville est dĂ©mantelĂ©e, tandis qu’on bâtit une citadelle, l'Acra, pour la garnison sĂ©leucide[8]. L’AthĂ©nien GĂ©ronte, dĂ©lĂ©guĂ© royal, impose l’hellĂ©nisation du culte et des mĹ“urs Ă  JĂ©rusalem comme en Samarie. Le temple de JĂ©rusalem est dĂ©diĂ© Ă  Zeus Olympien et celui du mont Garizim Ă  Zeus hospitalier[9].
Macchabées, toile de Wojciech Stattler, 1844. Le roi séleucide, Antiochos IV de Syrie interdit la religion juive et remplace dans le Temple sacré, l’autel de YHWH par un autel consacré à Zeus. Le soulèvement juif s'organise sous la direction du prêtre Mattathias et de ses fils qui fondent la dynastie des Hasmonéens.
  • 18 dĂ©cembre (15 kislev du calendrier hĂ©braĂŻque ): inauguration d’un autel paĂŻen dans le Temple de JĂ©rusalem (« l’abomination de la dĂ©solation ») en cĂ©lĂ©brant des sacrifices paĂŻens (porcs), et les fĂŞtes dionysiaques[10].
    • La mort est dĂ©crĂ©tĂ©e contre quiconque observerait les coutumes israĂ©lites (sabbat, circoncision, tabous alimentaires). Les livres de la Loi sont dĂ©chirĂ©s et brĂ»lĂ©s. Cette hellĂ©nisation systĂ©matique est en partie acceptĂ©e par les Samaritains, en GalilĂ©e et en Galaad. En JudĂ©e, certains notables et dignitaires, Ă©levĂ©s Ă  la grecque, se soumettent. D’autres prĂ©fèrent l’exil (le prĂŞtre Onias IV en Égypte). Le peuple accepte par force, pour survivre. D’autres se retirent Ă  la campagne ou se cachent dans des grottes pour observer la Loi. Certains Juifs sont arrĂŞtĂ©s et exĂ©cutĂ©s. D’autres enfin se rĂ©voltent et prennent le maquis.
  • Hiver 167-166 av. J.-C. : dĂ©but de la rĂ©volte des MaccabĂ©es contre la domination politique des SĂ©leucides et le modèle culturel hellĂ©nistique (167/142 av. J.-C.). Avec ses cinq fils, Mattathias l’HasmonĂ©en, prĂŞtre de la descendance de Yehoyariv, refuse de sacrifier devant les envoyĂ©s du roi Ă  ModĂ®n. Il Ă©gorge un Juif qui allait cĂ©lĂ©brer un sacrifice paĂŻen et tue l’envoyĂ© du roi, donne le signal de la rĂ©volte et prend le maquis[11]. Il rassemble autour de lui 6 000 hommes fidèles Ă  la Loi. Ses partisans renversent les autels paĂŻens, circoncisent de force les enfants et brĂ»lent les villages passĂ©s Ă  l’hellĂ©nisme.
  • L’historien grec Polybe arrive Ă  Rome comme prisonnier après Pydna. Il revient dans sa patrie en 153 av. J.-C.[12].

Décès

Notes et références

  1. François Clément et Viton de Saint-Allais, L'Art de vérifier les dates, Paris, Moreau, (présentation en ligne)
  2. (en) John Drinkwater et Timothy Venning, Chronology of the Roman Empire, London/New York, Continuum International Publishing Group, (ISBN 978-1-4411-5478-1, présentation en ligne)
  3. Monique Vial, Lexique de la Grèce ancienne, Armand Colin, , 240 p. (ISBN 978-2-200-25673-9, présentation en ligne)
  4. Pierre Charneux, Bulletin de correspondance hellénique : Rome et la confédération achéene (automne 170), vol. 981, (présentation en ligne)
  5. Jean-Pierre Martin, Alain Chauvot, Mireille Cébeillac-Gervasoni, Histoire romaine, Armand Colin, , 480 p. (ISBN 978-2-200-25838-2, présentation en ligne)
  6. Jean Rouvier, Du pouvoir dans la République romaine : réalité et légitimité, Nouvelles Éditions Latines, , 342 p. (ISBN 978-2-7233-1340-7, présentation en ligne)
  7. Dov Gera, Judaea and Mediterranean Politics : 219 to 161 B.C.E., BRILL, , 362 p. (ISBN 978-90-04-09441-3, présentation en ligne)
  8. Geoffrey W. Bromiley, International Standard Bible Encyclopedia (Set of 4 volumes), vol. 1, Wm. B. Eerdmans Publishing, , 4561 p. (ISBN 978-0-8028-3785-1, présentation en ligne)
  9. French Jerusalem Bible, Castrovilli Giuseppe (présentation en ligne)
  10. Raphaëlle Ziadé, Les martyrs Maccabées : de l'histoire juive au culte chrétien : les homélies de Grégoire de Nazianze et de Jean Chrysostome, BRILL, , 392 p. (ISBN 978-90-04-15384-4, présentation en ligne)
  11. (en) Michael Brenner (trad. de l'allemand), A Short History of the Jews, Princeton (N.J.), Princeton University Press, , 421 p. (ISBN 978-0-691-14351-4, présentation en ligne)
  12. Jean-Claude Polet, Patrimoine littéraire européen : Héritages grec et latin, vol. 2, De Boeck Supérieur, , 730 p. (ISBN 978-2-8041-1526-5, présentation en ligne)

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