Abomination de la désolation
L'abomination de la désolation (en hébreu : שִׁקּוּץ מְשֹׁמֵם, shiqquts meshomem, en grec : βδέλυγμα τῆς ἐρημώσεως, bdelugma tēs erēmōseōs, en latin: abominatio desolationis) est une expression biblique qui se trouve dans le Livre de Daniel. Elle désigne les sacrifices païens qui remplacent les offrandes dans le Temple de Jérusalem, sur l'ordre du roi grec Antiochos IV, au deuxième siècle avant notre ère, ou encore l’autel sur lequel ont lieu ces sacrifices qui souillent la sainteté du lieu.
À la fin du Ier siècle, l'expression est reprise dans les trois Évangiles synoptiques pour évoquer la destruction de Jérusalem et du Temple en l’an 70. L'Évangile selon Marc (ch. 13) rapporte un discours de Jésus sur la parousie, Matthieu (24:15-16) se réfère à Daniel et Luc (21:20-21) décrit les armées romaines. Ces trois textes sous-entendent un événement d'ordre eschatologique à venir, c’est-à-dire la fin des temps.
Judaïsme
C'est à partir de l'année 167 BC que le roi Antiochos IV institue des sacrifices païens dans le Saint des saints du Temple de Jérusalem[1].
Notes et références
- Raphaëlle Ziadé, Les Martyrs Maccabées : de l'histoire juive au culte chrétien : les homélies de Grégoire de Nazianze et de Jean Chrysostome, BRILL, , 392 p. (ISBN 978-90-04-15384-4, présentation en ligne).
Annexes
Bibliographie
- Marie-Françoise Baslez, Bible et Histoire : Judaïsme, hellénisme, christianisme, Folio/Histoire, 1998 (ISBN 2-07-042418-9), ch. 2 : « L'abomination de la désolation. Entre le Temple et l'État grec », p. 43-78.
- Maurice Sartre, D'Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique, IVe siècle av. J.-C.-IIIe siècle, Paris, Fayard, , 1200 p. (ISBN 978-2-213-60921-8)
- Édouard Will, Histoire politique du monde hellénistique 323-, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (ISBN 2-02-060387-X)