Accueil🇫🇷Chercher

11e division d'infanterie (Empire allemand)

La 11e division d'infanterie est une unité de l'armée allemande qui participe à la guerre austro-prussienne et à la guerre franco-allemande de 1870. Elle prend part également à la Première Guerre mondiale. Rattachée au début du conflit à la 5e armée, la division participe à la bataille de Rossignol, puis à la poursuite des armées françaises le long de la Meuse puis à travers l'Argonne. Elle combat lors de la bataille de la Marne (bataille de Revigny). Au cours de l'année 1915, la division est séparée en deux brigades combattant pour l'une en Champagne et pour l'autre sur le front de l'Argonne ; au cours de printemps la division est reformée et participe aux combats en Artois au mois de juin et de septembre. En 1916, la division est engagée face aux troupes françaises dans la bataille de la Somme. En 1917, elle est en première ligne au cours de l'offensive britannique sur Arras, elle combat ensuite lors des batailles de Messines et de Passchendaele. La 11e division est reconstituée, puis est engagée au cours du printemps 1918 dans la tentative allemande de prise de Compiègne. À compter de cette attaque, la 11e division est contrainte de défendre les lignes allemandes devant les poussées successives alliées. Après l'armistice, la division est rapatriée en Allemagne et dissoute au cours de l'année 1919.

Guerre austro-prussienne de 1866 et Guerre franco-allemande de 1870

Composition en 1866

  • 21e brigade d'infanterie : Generalmajor Louis von Hanenfeldt (de)
10e régiment de grenadiers, Oberst baron Louis von Falkenstein (de)
50e régiment d'infanterie, Oberst Ferdinand von Natzmer (de)
51e régiment d'infanterie, Oberst Friedrich August Paris (de)
38e régiment de fusiliers, Oberst Max von Witzleben (de)
8e régiment de dragons, Oberstleutnant Hermann von Wichmann
6e régiment d'artillerie à pied, Major Brocker
Bataillon des pionniers silésien, Oberstleutnant Dieterich

Composition en 1870

  • 21e brigade d'infanterie
10e régiment de grenadiers
18e régiment d'infanterie
  • 22e brigade d'infanterie
38e régiment de fusiliers
51e régiment de fusiliers
  • 9e bataillon de chasseurs Ă  pied (de)
  • 8e rĂ©giment de dragons

Historique

La 11e division d'infanterie participe à la guerre franco-allemande de 1870, au cours du conflit elle est engagée dans les sièges de Toul puis de Paris.

Première Guerre mondiale

Composition

Le recrutement de la 11e division d'infanterie s'effectue dans les régions de Breslau, de Glatz et de Schweidnitz parmi la population allemande, les hommes d'origines polonaises représentent une minorité des soldats dans cette division[2].

Temps de paix, début 1914

10e régiment de grenadiers (Schweidnitz)
38e régiment de fusiliers (Glatz)
  • 22e brigade d'infanterie (Posen)
11e régiment de grenadiers (Breslau)
51e régiment d'infanterie (Breslau)
  • 11e brigade de cavalerie (Posen)
1er régiment de cuirassiers du Corps (Breslau)
8e régiment de dragons (Kluczbork), (Bernstadt an der Weide), (Namslau)
  • 11e brigade d'artillerie de campagne (Posen)
6e régiment d'artillerie de campagne (Breslau)
42e régiment d'artillerie de campagne (Schweidnitz)

Composition Ă  la mobilisation

  • 21e brigade d'infanterie
10e régiment de grenadiers
38e régiment de fusiliers
  • 22e brigade d'infanterie
11e régiment de grenadiers
51e régiment d'infanterie
  • 11e brigade d'artillerie de campagne
6e régiment d'artillerie « von Peucker » (1er régiment d'artillerie de campagne de Silésie)
42e régiment d'artillerie (2e régiment d'artillerie de campagne de Silésie)
  • 6e bataillon de chasseurs Ă  pied (de)
  • 11e rĂ©giment de chasseurs Ă  cheval (de)
  • 1re compagnie du 6e bataillon de pionniers (bataillon de pionniers de SilĂ©sie)

1917

  • 21e brigade d'infanterie
10e régiment de grenadiers
38e régiment de fusiliers
51e régiment d'infanterie
  • 11e commandement d'artillerie divisionnaire
42e régiment d'artillerie (2e régiment d'artillerie de campagne de Silésie)
  • 2 escadrons du 2e rĂ©giment d'uhlans
  • 1re et 5e compagnies du 122e bataillon de pionniers

1918

  • 21e brigade d'infanterie
10e régiment de grenadiers
38e régiment de fusiliers
51e régiment d'infanterie
  • 11e commandement d'artillerie divisionnaire
42e régiment d'artillerie (2e régiment d'artillerie de campagne de Silésie)
131e bataillon d'artillerie Ă  pied (Ă©tat-major, 1re, 2e et 3e batteries)
  • 2 escadrons du 2e rĂ©giment d'uhlans
  • 1re et 5e compagnies du 122e bataillon de pionniers

Historique

La 11e division d'infanterie forme avec la 12e division d'infanterie le 6e corps d'armée intégré au début de la guerre à la Ve armée allemande.

1914

  • 10 - : concentration de la 11e division dans la rĂ©gion de Merzig.
  • 12 - : Ă  partir du , la division est au Luxembourg puis en Belgique le . EngagĂ©e le dans la bataille de Rossignol.
  • 24 - : engagĂ©e dans la bataille de la Meuse. Du 24 au combat pour le franchissement de la Chiers. La Meuse est franchie le vers Stenay.
  • - : poursuite des troupes françaises le long de la Meuse puis Ă  travers le massif de l'Argonne en passant par Varennes-en-Argonne et par Sainte-Menehould.
  • 6 - : engagĂ©e dans la bataille de la Marne (bataille de Revigny). Ă€ partir du , repli de la division vers le nord en passant par Sainte-Menehould et Binarville, la division est localisĂ©e Ă  l'ouest du massif de l'Argonne.
  • - : occupation d'un secteur du front sur la partie ouest du massif de l'Argonne, vers Binarville.
: attaque sur Binarville.
À partir du , la division a ses brigades séparées. La 22e brigade est transférée dans la région de Reims vers Beine, la 21e brigade est maintenue dans le secteur de l'Argonne[3].

1915

  • - mi fĂ©vrier : les deux brigades sont rĂ©unies dans la rĂ©gion de Reims. Au cours du mois de fĂ©vrier, la 22e brigade est engagĂ©e dans le secteur de Perthes-les-Hurlus et la Main de Massiges puis est rattachĂ©e temporairement au VIIIe corps de rĂ©serve. La 21e brigade est transfĂ©rĂ©e en Argonne.
  • mi-fĂ©vrier - : la 22e brigade est engagĂ©e dans la bataille de Champagne, la 21e brigade participe aux combats dans la rĂ©gion de Vauquois.
  • 18 - : les deux brigades sont rĂ©unies, la division est transfĂ©rĂ©e en Artois en renfort de la VIe armĂ©e allemande au cours de l'offensive française en Artois[3].
  • - : engagĂ©e dans la Bataille de l'Artois dans les secteurs de Souchez et de Neuville-Saint-Vaast, de nombreuses attaques allemandes sont effectuĂ©es sur Souchez et le Château de Carleul sans succès et avec de fortes pertes au cours du mois de juillet.
25 - : engagée dans la Bataille de l'Artois, pertes importantes dans le bois de la Folie[n 1].
  • - : retrait du front ; repos dans la rĂ©gion de Cambrai.
  • - : mouvement vers PĂ©ronne, occupation d'un secteur au nord de PĂ©ronne, le long de la Somme.
: engagée dans la bataille de Frise, prise du village mais la division dénombre de fortes pertes.

1916

  • - : mouvement de rocade, après quelques jours de repos, la division occupe un secteur au sud de la route reliant Saint-Quentin Ă  Amiens, Ă  l'ouest de PĂ©ronne.
  • - : engagĂ©e dans la bataille de la Somme face aux troupes françaises Ă  partir du 1er juillet. La division perd de nombreux hommes faits prisonniers.
  • - : retrait du front ; rĂ©organisation vers Saint-Quentin, mise en rĂ©serve de la IIe armĂ©e allemande.
  • - 1er septembre : la division occupe un secteur du front dans la rĂ©gion d'Andechy et de Beuvraignes.
  • 1er septembre - : engagĂ©e Ă  nouveau dans la bataille de la Somme, combats particulièrement violents Ă  partir du dans le secteur de DeniĂ©court et de Vermandovillers, plus de 83 % de pertes Ă  la 11e division.
  • - : relevĂ© du front ; Ă  partir du , elle occupe un secteur dans la rĂ©gion de Prunay en Champagne. Au cours du mois d'octobre, le 11e rĂ©giment de grenadiers est transfĂ©rĂ© Ă  la 101e division d'infanterie[2].
  • - : retrait du front, repos dans la rĂ©gion de Saint-Quentin.

1917

  • - : en ligne dans le secteur de Lassigny, puis Ă  partir du en ligne dans le secteur d'Ablaincourt.
  • - : impliquĂ©e dans le retrait stratĂ©gique des forces allemandes vers la ligne Hindenburg.
  • - : engagĂ©e Ă  partir du dans la bataille d'Arras et supporte le premier choc de l'attaque britannique, la division dĂ©plore plus de 2 200 prisonniers[n 2].
  • - 1er juin : retrait du front, la division est dĂ©placĂ©e dans la rĂ©gion de Bruges ; rĂ©organisation et instruction au camp de Neuhammer.
  • 1er - : dĂ©placĂ©e dans la rĂ©gion de Messines et de Wytschaete et placĂ©e en rĂ©serve. EngagĂ©e Ă  partir du dans la bataille de Messines et subit de lourdes pertes, occupe ensuite un secteur du front dans la rĂ©gion de Messines.
  • - : retrait du front, mouvement par V.F. dans la rĂ©gion de Metz ; repos.
  • - : occupation d'un secteur du front dans la rĂ©gion de Flirey.
  • - : retrait du front, mouvement vers la Champagne et occupation d'un secteur du front dans la rĂ©gion.
  • 1er - : retrait du front, mouvement vers les Flandres ; engagĂ©e dans la bataille de Passchendaele.
  • - : retrait du front, repos dans la rĂ©gion de Maubeuge, en rĂ©serve de l'OHL.
  • - 1er mars : mouvement vers Charleville puis Laon ; repos et instruction.

1918

  • 1er mars - : en ligne en Champagne, relève de la 51e division de rĂ©serve[4] dans le secteur de la Butte du Mesnil. Peu d'activitĂ©, quelques raids sont effectuĂ©s de part et d'autre. RelevĂ©e par la 88e division d'infanterie le .
  • - : la division relève d'Ă©lĂ©ments des 34e et 37e divisions d'infanterie au sud de Dives[4].
  • - : relevĂ©e par la 202e division d'infanterie ; repos dans la rĂ©gion de Guiscard[4].
  • 2 - : engagĂ©e Ă  partir du dans la bataille de Montdidier-Noyon, au sud de Thiescourt. L'attaque du a pour objectif Compiègne, mais la division ne peut atteindre que Machemont et dĂ©plore des pertes importantes.
  • - : retrait du front ; reconstitution et repos dans la rĂ©gion de Guiscard, elle reçoit plus de 1 300 hommes en renfort.
  • - : relève de la 222e division d'infanterie dans le secteur de Rubescourt au sud de Montdidier. Au cours des combats du mois d'aoĂ»t, la division subit de fortes pertes[4].
  • 12 - : retrait du front, la division est Ă  nouveau en ligne Ă  partir du dans le secteur de Varesnes.
  • - : retrait du front ; repos.
  • 8 - : occupation d'un secteur du front dans la rĂ©gion de Jussy, au sud-ouest de Saint-Quentin.
  • - : retrait du front et occupation d'un nouveau secteur vers Gricourt.
  • 2 - : retrait du front et repos.
  • - : en ligne dans la rĂ©gion de Barisis-aux-Bois, participe aux combats dĂ©fensifs et au repli progressif des troupes allemandes vers Remies, Mesbrecourt, La FertĂ©-Chevresis, Monceau-le-Neuf-et-Faucouzy, Le HĂ©rie-la-ViĂ©ville[4]. Après la signature de l'armistice, la division est de retour en Allemagne oĂą elle est dissoute au cours de l'annĂ©e 1919.

Chefs de corps

GradeNomDate
GeneralleutnantFriedrich Erhard von Röder -
Generalmajor/GeneralleutnantOldwig von Natzmer -
Generalmajor/GeneralleutnantAugust Hiller von Gaertringen -
Generalmajor/GeneralleutnantKarl Heinrich Stephan von Block (de) -
GeneralleutnantFrédéric Guillaume comte de Brandebourg -
Generalmajor/GeneralleutnantFerdinand von Rohr -
Generalmajor/GeneralleutnantKarl Friedrich David von Lindheim -
Generalmajor/GeneralleutnantWilhelm von ThĂĽmen -
Generalmajor/GeneralleutnantAugust von Koch (de) -
Generalmajor/GeneralleutnantEduard von Schlichting -
Generalmajor/GeneralleutnantEduard von Oriola -
GeneralleutnantLouis von Mutius -
GeneralleutnantAdolf von Zastrow -
GeneralleutnantHelmuth von Gordon -
Generalmajor/GeneralleutnantFrédéric de Brandebourg -
Generalmajor/GeneralleutnantRudolf von Wechmar (de) -
Generalmajor/GeneralleutnantErnst von der Burg -
Generalmajor/GeneralleutnantKarl von Schaumann (de) -
Generalmajor/GeneralleutnantViktor von Lignitz (de) -
GeneralleutnantEmil von Meerscheidt-HĂĽllessem (de) -
Generalmajor/GeneralleutnantLouis von Stephani -
GeneralleutnantReimer von Ende -
GeneralleutnantKonrad Ernst von GoĂźler -
GeneralleutnantEugen von Falkenhayn (de) -
GeneralleutnantGustav von Oertzen -
GeneralleutnantEberhard von Claer -
GeneralleutnantRichard von Webern -
GeneralleutnantArthur von Eisenhart-Rothe -
GeneralleutnantRoderich von Schoeler -
Generalmajor/GeneralleutnantGĂĽnther von Etzel -
GeneralleutnantWalter Schmidt von Schmidtseck -

Notes et références

Notes

  1. Au cours des combats du mois de septembre, le 10e rĂ©giment de grenadiers dĂ©plore 432 tuĂ©s, 1 023 blessĂ©s et 63 disparus, soit un total de pertes de 1 519 hommes[3].
  2. Au cours des combats du mois de septembre, le 51e régiment d'infanterie est réduit à 600 hommes, la 12e compagnie ne compte que 6 hommes. Le chef de corps le colonel Schwerck est décoré de l'ordre Pour le Mérite pour la tenue de son régiment, il fait partie des 6 chefs de régiments qui obtiennent cette décoration[2].

Références

  1. Wegner 1990, p. 105
  2. US Army 1920, p. 199
  3. US Army 1920, p. 198
  4. US Army 1920, p. 200

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) United States Army, American Expeditionary Forces, Intelligence Section, Histories of Two Hundred and Fifty-one Divisions of the German Army which Participated in the War (1914–1918), Washington, Government Print Office, (ISBN 5-87296-917-1, lire en ligne)
  • (de) Gunter Wegner, Stellenbesetzung Der Deutschen Heere, 1815-1939 Die Hoheren Kommandostellen, vol. 1, Osnabruck, Bibliophile Books, (ISBN 3-7648-1780-1)

Article connexe

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.