(Benzène)chrome tricarbonyle
Le (benzène)chrome tricarbonyle est un complexe organochromique (en) de formule chimique (η6-C6H6)Cr(CO)3. Il s'agit d'un solide cristallisé jaune, soluble dans les solvants organiques apolaires. La molécule adopte une géométrie en tabouret de piano[3]. Il a été préparé pour la première fois en 1957 par Fischer et Öfele par carbonylation de bis(benzène)chrome (η6-C6H6)2Cr[4], ce qui donne essentiellement de l'hexacarbonyle de chrome Cr(CO)6 avec des traces de (η6-C6H6)Cr(CO)3 ; la synthèse a été optimisée par réaction subséquente de l'hexacarbonyle de chrome formé avec le bis(benzène)chrome. La réaction industrielle fait intervenir l'hexacarbonyle de chrome avec le benzène C6H6 :
(Benzène)chrome tricarbonyle | |
Structure du (benzène)chrome tricarbonyle | |
Identification | |
---|---|
No CAS | |
No ECHA | 100.031.939 |
No CE | 235-146-6 |
SMILES | |
InChI | |
Propriétés chimiques | |
Formule | C9H6CrO3 |
Masse molaire[1] | 214,138 2 ± 0,009 1 g/mol C 50,48 %, H 2,82 %, Cr 24,28 %, O 22,41 %, |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 163 à 166 °C[2] |
Précautions | |
SGH[2] | |
Attention |
|
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
Applications
Les complexes de type (arène)Cr(CO)3 ont été étudiés en détail comme réactifs en synthèse organique[5]. Le cycle aromatique du (benzène)chrome tricarbonyle est significativement plus électrophile que le benzène lui-même, ce qui lui permet de réaliser des additions nucléophiles[6].
Le n-butyllithium permet la lithiation du ligand benzénique en raison de l'acidité accrue de ce dernier. L'organolithien qui en résulte peut à son tour intervenir comme nucléophile dans diverses réactions, comme avec le chlorure de triméthylsilyle (CH3)3SiCl :
Le (benzène)chrome tricarbonyle est un catalyseur utile pour l'hydrogénation des 1,3-diènes ; il n'hydrogène pas les doubles liaisons isolées.
Notes et références
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Fiche Sigma-Aldrich du composé Benzene-chromium(0) tricarbonyl, consultée le 26 mai 2022.
- (en) Thomas M. Gilbert, Cary B. Bauer et Robin D. Rogers, « Structures of (η6-benzene dimethylacetal)- and (η6-benzene diethylacetal)chromium tricarbonyl: structural evidence for the near-electroneutrality of the dialkylacetal substituent », Journal of Chemical Crystallography, vol. 26, no 5,‎ , p. 355-360 (DOI 10.1007/BF01677100, S2CID 91957129, lire en ligne)
- (de) Ernst Otto Fischer et Karl Öfele, « Über Aromatenkomplexe von Metallen, XIII Benzol-Chrom-Tricarbonyl », Chemische Berichte, vol. 90, no 11,‎ , p. 2532-2535 (DOI 10.1002/cber.19570901117, lire en ligne)
- (en) E. Peter Kündig, « Synthesis of Transition Metal η6-Arene Complexes », Transition Metal Arene π-Complexes in Organic Synthesis and Catalysis,‎ , p. 3-20 (DOI 10.1007/b94489, lire en ligne)
- (en) James W. Herndon et Stéphane Laurent, « (η6-Benzene)tricarbonylchromium », Encyclopedia of Reagents for Organic Synthesis,‎ (DOI 10.1002/047084289X.rb025.pub2, lire en ligne)