Î -Node
Π-Node (prononcer Pi-Node) est un collectif d'artistes, une plateforme web expérimentale de streaming et une radio associative non commerciale française, spécialisé.e.s dans le champ des arts sonores, du radio-art, des arts numériques, des musiques improvisées et autres pratiques expérimentales.
Pays | France |
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Langue | français, anglais |
Statut | Association loi 1901 |
Site web | p-node.org |
Streaming | Oui Stream mp3 HD |
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Podcasting | Oui Broadcasts |
Le collectif se constitue initialement en 2013 par la mise en place d'une plateforme de streaming, activée pour la premiÚre fois dans le cadre d'une performance lors du Club Transmediale à Berlin.
à la fin des années 2010, portée par l'association Circulaire, le collectif obtient pour sa radio des fréquences en DAB+ sur le canal 11 à Mulhouse et sur le canal 9 à Paris[1]. La radio du collectif émet majoritairement en langue française, avec des diffusions ponctuelles en anglais ou dans d'autres langues (ex : alsacien).
Collectif d'artistes et plateforme expérimentale
Î -Node crĂ©Ă© des installations plastiques liĂ©es au medium radiophonique, Ă lâinstar en 2015 de Radio Fischli & Weiss. LâĆuvre, qui tire son nom dâun duo dâartistes suisses, se prĂ©sente comme une installation modulaire dans laquelle un signal sonore se trouve constamment modifiĂ© par son passage au sein de diffĂ©rentes technologies ou techniques « par voies lumineuse, aqueuse, mĂ©canique ou encore hertzienne Ă l'Ă©chelle de la salle d'exposition »[2]. Le philosophe Bastien Gallet la dĂ©finit comme suit : « Sans le savoir, nous passons notre temps Ă Ă©couter des mĂ©dias Ă travers les messages quâils veulent bien nous transmettre. Radio Fischli & Weiss nous donne enfin lâoccasion de les Ă©couter pour eux-mĂȘmes et de comparer leurs maniĂšres toutes singuliĂšres de parasiter la voix, câest-Ă -dire la riche diversitĂ© de leurs sonoritĂ©s respectives[3]. »
Π-Node réunit au début des années 2020 des personnes et des groupes comme par exemple : La Boßte Blanche, Jean-François Blanquet, Jean-Baptiste Bayle, DinahBird, Sarah Brown, Julien Clauss, Nicolas Horber, Yann Leguay, pali meursault, Erik Minkkinen, Nicolas Montgermont, le collectif RYBN, Aymeric de Tapol, Valentina Vuksic, Carl.Y ...
Les travaux du collectif s'inspirent notamment de ceux de lâartiste japonais Tetsuo Kogawa[4] sur la « mini FM » (radios libres avec un Ă©metteur de faible puissance) et Internet comme « media translocaux », câest-Ă -dire dĂ©centralisĂ©s, multicanaux et symĂ©triques (pas de barriĂšre ni de hiĂ©rarchie entre producteurs/trices et auditeurs/trices)[5].
Référence dans le milieu sonore et musical expérimental[6], Π-Node développe une « plateforme web pour le développement de formats radiophoniques hybrides web/FM/DAB+ »[7].
Le site sâaffirme comme un espace de crĂ©ation et de diffusion radicales, permettant de dĂ©ployer dâautres façons de faire rĂ©seau et dâautres imaginaires. Le collectif fondateur affirme ainsi en 2014 : « Le problĂšme de la radio est Ă©galement celui qui concerne le Web aujourd'hui, c'est son cĂŽtĂ© centralisĂ©, Ă sens unique, un Ă©metteur qui arrose tout un tas de rĂ©cepteurs. Nous souhaitons changer cette topologie, sortir de l'idĂ©e d'un flux unique, connecter les entrĂ©es et les sorties, crĂ©er une radio hybride qui mixerait la diffusion dans les airs et le streaming sur Internet, la rĂ©alitĂ© des ondes et la communication quasi abstraite d'Internet[8]. »
Radio associative non-commerciale
La radio Ă©met aussi bien des programmes thĂ©matiques, que des confĂ©rences autour des arts sonores ou des concerts de musiques expĂ©rimentales en direct ou en diffĂ©rĂ©. Elle diffuse des Ă©missions Ă©galement transmises sur d'autres radios, comme Epsilonia (issue de Radio Libertaire) ou La Croche Oreille (issue de CKRL). Le site Internet de la radio propose en stream principal ce quâelle diffuse en DAB+ et en streams secondaires des flux autogĂ©rĂ©s, lesquels basculent parfois sur le principal Ă lâoccasion dâun Ă©vĂ©nement artistique, universitaire ou social. La radio accueille par exemple des projets spĂ©cifiques comme Radio Free Assange[9], portĂ©e par le mouvement demandant la libĂ©ration du journaliste de Wikileaks Julian Assange.
Contrairement au fonctionnement fixe de la plupart des radios associatives, Π-Node adapte ainsi constamment sa grille d'antenne en fonction des propositions des personnes qui s'y investissent, des festivals ou des séminaires universitaires sur les arts sonores ou les musiques expérimentales, ainsi que de l'actualité sociale et politique. Ainsi, de mars à juin 2020, lors du premier confinement lié à la pandémie de Covid-19 en France, elle lance le programme Antivirus[10], un « programme radio ouvert de déconfinement »[11].
Afin de faciliter les Ă©changes et de crĂ©er des passerelles entre producteurs/trices et auditeurs/trices, le site de la radio met Ă disposition un chat permanent, ainsi quâune abondante documentation textuelle, archives dĂ©taillĂ©es comme tutoriels dâautoformation sur les technologies audio ou numĂ©riques.
Î -Node adopte une grille de programmes fluctuante, nĂ©gociĂ©e par les personnes qui sây investissent, ouverte aux formats inventifs et ancrĂ©e dans lâactualitĂ© sociale et politique. Le mode d'organisation de la radio est pensĂ© pour demeurer le plus ouvert et le plus dĂ©mocratique possible, ainsi que l'explique une membre du collectif initial : « Comment travailler Ă plusieurs de maniĂšre horizontale sur un projet ? Lâune des rĂ©ponses consiste Ă monter un projet ambitieux dans lequel chacun trouve sa place spontanĂ©ment. Au lieu de dĂ©finir des rĂŽles, de sâattribuer des tĂąches de maniĂšre hiĂ©rarchique et structurĂ©e, nous crĂ©ons un contexte dans lequel chacun trouve son intĂ©rĂȘt et dĂ©veloppe sa propre recherche, tout en contribuant au collectif[12]. » La radio devient alors un outil pour produire une critique des mĂ©dias en actes et une dĂ©mocratisation de l'accĂšs Ă la sphĂšre mĂ©diatique. Î -Node expĂ©rimente et interroge la radio Ă la fois comme technique, comme contenu et comme mode d'organisation[13].
Liens externes
- Analyse de trois performances produites par Î -Node dans l'article de David Christoffel, « Lâart du piratage Ă lâĂšre de la playlist », Volume ! n°16, 2019 : http://journals.openedition.org/volume/7182
- Ămissions produites par des membres de Î -Node pour le rĂ©seau de crĂ©ation radiophonique Radia : http://radia.fm/author/p-node/
- Extrait d'une performance radiophonique de Î -Node Ă Berlin en 2014 : https://soundcloud.com/aufildelabo/performance-radiophonique-de-p-node-a-berlin
- Participation de Π-Node à l'exposition collective Donner forme à l'éther organisée par pali meursault à l'Espace Gantner (Service du département du Territoire de Belfort) en 2021 : https://www.espacemultimediagantner.cg90.net/fr/exposition/donner-forme-a-lether/
Références
- Journal Officiel, « Autorisation d'émettre »,
- â-Node, « PrĂ©sentation de "Radio Fischli Weiss" »,
- Bastien Gallet, « Les aventures dâun son : sur Radio Fischli & Weiss du collectif ânode », AOC Media,â (lire en ligne)
- pali meursault, « Tetsuo Kogawa, une expĂ©rience radiophonique », Syntone,â (lire en ligne)
- Tetsuo Kogawa (trad. pali meursault), « Un manifeste radioart »,
- Sandrine Maricot Despretz, « Î NODE, Hybrid Radio Network », HĂ©misphĂšre Son,â (lire en ligne)
- â-Node, « PrĂ©sentation de la radio » (consultĂ© le )
- Marie Lechner, « Ï-Node, la radio passe les bornes », LibĂ©ration,â (lire en ligne)
- Voir la page dédiée de cette webradio sur https://p-node.org/freeassange/ (consulté le 7 février 2023)
- âNode, « PrĂ©sentation du programme "Antivirus" »,
- Thibaut Lemoine, « Ămissions « Antivirus » en radio numĂ©rique », L'Alsace,â (lire en ligne)
- Sarah Brown, « Ï-Node, la radio libre », sur Bande Originale,â
- VĂ©ronique GodĂ©, « Le Collectif â-Node fait courir le bruit Ă Marseille », Arts Hebdo Media,â (lire en ligne)