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Radio associative

Une radio associative, ou radio communautaire en Amérique du Nord (community radio en anglais), est un type de station de radio alternatif aux stations de radio commerciales et aux stations de radio de service public.

Princesa FM de Ponta Grossa, sud du Brésil un exemple de RA. Comme indiqué, la fréquence est de 87,9 mHz, l'un des syntonisations les plus courantes destinées à ce type de radio dans ce pays[1].

DĂ©nomination

Dans les pays anglophones et hispanophones, on parle de radios communautaires (community radio), tandis que l'expression radio associative est privilĂ©giĂ©e en France. Selon Pascal Ricaud, « Le terme « radio communautaire » est peu utilisĂ© et apprĂ©ciĂ© en France. Ailleurs [
] cette appellation est bien perçue, assumĂ©e et rĂ©guliĂšrement utilisĂ©e par les radios de communautĂ©s immigrĂ©es ou minoritaires. En France – oĂč l’État-nation s’est construit et consolidĂ© autour d’une identitĂ© et d’une langue unitaires - notre tradition rĂ©publicaine et universaliste nous interdit presque d’utiliser ce terme trop connotĂ© et vite assimilĂ© Ă  un communautarisme cloisonnĂ©, exclusif. Les Français parlent plus volontiers de radios libres, associatives, locales ou de proximitĂ© alors que presque partout ailleurs dans le monde - dans les domaines anglo-saxons ou hispaniques, mais aussi au QuĂ©bec ou en Afrique francophone – l’expression de radio communautaire est employĂ©e sans nĂ©cessaire prĂ©alable »[2].

En France

DĂ©finition

Une radio associative est une station de radio à but non lucratif, régie par la loi de 1901.

Leur statut est fixé en France par la loi relative à la liberté de communication, dite loi Léotard, qui leur permet l'attribution d'une part significative des fréquences et un financement public : le FSER. Elles sont aussi autorisées à diffuser de la publicité, jusqu'à hauteur de 20 % de leur budget, mais un certain nombre de stations, attachées à leur totale indépendance éditoriale, refusent cependant d'employer cette ressource.

On parle aussi, Ă  l'origine, de radios libres. Elles sont au nombre de 600 en France oĂč elles emploient prĂšs de 3 000 salariĂ©s et plus de 8 000 dans le monde. Les radios associatives reprĂ©sentent par ailleurs plus de 20% des programmes diffusĂ©s en FM (privĂ© ou public)[3]. Elles disposent en France d'organisations professionnelles, le Syndicat national des radios libres (SNRL), la ConfĂ©dĂ©ration Nationale des Radios Associatives (CNRA) et d'une fĂ©dĂ©ration mondiale, l'Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC). En Belgique francophone (Wallonie et Bruxelles) les radios associatives et d'expression sont regroupĂ©es au sein de la CraXX, Coordination des Radios Associatives et d'Expression.

Par ailleurs, de nombreux réseaux regroupent plusieurs radios associatives afin de partager moyens et expériences, voire de donner une plus large audience à certains programmes communs, comme le réseau des radios universitaires Radio Campus France (anciennement IASTAR) ou le réseau des radios associatives rock Ferarock.

Historique

Le modĂšle radiophonique français actuel remonte Ă  la fin des annĂ©es 1970. Auparavant, le monopole de la radio et de la tĂ©lĂ©vision avait Ă©tĂ© instaurĂ© en France Ă  la fin de la Seconde Guerre Mondiale et il avait Ă©tĂ© appliquĂ©, avec un contrĂŽle politique fort, jusqu’en 1981.

Dans les annĂ©es 1970, les radios libres (aussi appelĂ©es Ă  l'Ă©poque "radios pirates") ont constituĂ© un mouvement de contestation envers cette situation, inspirĂ© pour partie des idĂ©es de . Les militants des radios libres contestaient politiquement le monopole de l’État sur la communication audiovisuelle du service public, ainsi que la publicitĂ©, symbole d’une sociĂ©tĂ© de consommation, et les inĂ©galitĂ©s sociales face aux mĂ©dias.

Ces stations voulaient supprimer la rupture entre Ă©metteurs et rĂ©cepteurs, entre professionnels et amateurs, et donner la parole Ă  tous, en premier lieu aux minoritĂ©s, et construire des radios populaires et innovantes, culturelles et diverses dans leurs origines, leurs acteurs et leurs propos. Mais, illĂ©gales, ces stations Ă©taient interdites et brouillĂ©es. Elles sont alors devenues un enjeu politique: dans leur ascension vers le pouvoir, François Mitterrand et la Gauche en on fait un Ă©lĂ©ment de projet et lorsqu’ils remportent les Ă©lections en 1981, ces stations parviennent Ă  la lĂ©galitĂ©.

Le mouvement acquiert une importance indĂ©niable: on compte jusqu’à 3 500 stations locales entre 1983 et 1984, nouvellement baptisĂ©es "radios locales privĂ©es". Selon la loi elles sont toutes obligatoirement des radios associatives. Ce cadre doit les obliger Ă  une transparence et Ă  une gestion dĂ©mocratique de leurs actions et leur interdit de poursuivre des buts lucratifs. Initialement, elles n’ont pas accĂšs aux financements publicitaires, et ce sont des radios uniquement locales, indĂ©pendantes les unes des autres, sans possibilitĂ© de se rassembler en rĂ©seaux.

En 1984 et en 1986, des modifications lĂ©gislatives permettent aux radios libres d’abandonner le statut associatif, autorisent le financement publicitaire et la crĂ©ation de rĂ©seaux, entraĂźnant la majeure partie des nouvelles radios dans une compĂ©tition Ă©conomique et vers la concentration. Un nouveau secteur de radiodiffusion commerciale puissant en rĂ©sulte qui s’organise autour de quelques groupes radiophoniques.

Les stations associatives restant fidĂšles aux engagements initiaux sont mises en difficultĂ©, et Ă©taient moins de 300 Ă  la fin des annĂ©es 1980. Mais la crĂ©ation d’une nouvelle instance de rĂ©gulation, le CSA, avec la volontĂ© de construire en France un paysage radiophonique Ă©quilibrĂ© et diversifiĂ©, ouvre une nouvelle pĂ©riode qui se poursuit depuis. Cette politique a protĂ©gĂ© depuis 1989 le secteur des radios associatives en France et lui a mĂȘme permis de se dĂ©velopper Ă  nouveau.

En 2000, la loi est venue Ă©pauler et lĂ©gitimer cette dĂ©marche, elle prĂ©cise dĂ©sormais que : “Le Conseil supĂ©rieur de l'audiovisuel veille, sur l'ensemble du territoire, Ă  ce qu'une part suffisante des ressources en frĂ©quences soit attribuĂ©e aux services Ă©ditĂ©s par une association et accomplissant une mission de communication sociale de proximitĂ©â€[4].

En 2012, il y a 578 radios associatives en France mĂ©tropolitaine (exploitant 1 087 frĂ©quences)[5], et prĂšs de 700 au total, en ajoutant les stations se situant dans les collectivitĂ©s d’Outre-mer.

Le , on apprenait que Renaud Muselier, prĂ©sident de la RĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur, avait dĂ©cidĂ© de supprimer toutes les subventions aux 40 radios associatives de la rĂ©gion[6].

En Europe

Si le systÚme Français de financement du FSER reste trÚs original en Europe, des dispositifs comparables ont été créés en Belgique, aux Pays-Bas ou au Danemark.

Notes et références

  1. (pt-BR) « UEPG NotĂ­cias | Jornalismo e RĂĄdio ComunitĂĄria estreiam ‘Democracia em Debate’ », sur Portal UEPG (consultĂ© le )
  2. [Pascal Ricaud, « les radios communautaires de la FM à Internet », p. 45-48, in « La radio : paroles données, paroles à prendre », Paris : Médiamorphoses, no 23, juin 2008]
  3. « les radios en France », sur csa.fr
  4. Article 29, loi no 2000-719 du 1er août 2000, Journal Officiel du 2 août 2000
  5. CSA, "Les chiffres-clés de l'audiovisuel Français", second semestre 2012
  6. « Les radios associatives du Sud-Est se mobilisent », sur lalettre.pro, (consulté le ).

Voir aussi

Sources

Articles connexes

Liens externes

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