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Étienne Sergent

Étienne Sergent, né le à Mila (Algérie française) et mort le à Alger (enterré au cimetière du boulevard Bru - Diar-Es-Saâda à Alger), est un chercheur et un biologiste français. Il participe avec son frère Edmond à l'installation d'une mission permanente de l'Institut Pasteur en Algérie.

Étienne Sergent
Étienne Sergent
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  69 ans)
Alger
Nationalité
Activité
Père
Louis Sergent (d)
Mère
Alice Merle des Isles (d)
Fratrie
FĂ©lix Sergent (d)
Edmond Sergent

Il passe sa vie à lutter contre le paludisme en mettant en place une doctrine posant les bases de la lutte antipaludique en Afrique du Nord et découvre de nombreux traitements pour lutter contre les maux endémiques touchant la population d'Algérie et son bétail. Il participe ainsi à sauver de nombreuses vies et favorise le développement de l'Algérie[1] - [2] - [3] - [4]

Biographie

Enfance

Étienne Sergent est né le à Mila (Algérie française). Il est le troisième fils de Louis Sergent et d’Alice Merle des Isles.

Ses frères, Félix né en 1872, intègre l'École polytechnique, rentre dans l’armée et finit comme général. Edmond né en 1876, devient médecin et se spécialise en microbiologie. Sa carrière est étroitement liée à celle d’Étienne dans la recherche médicale et la lutte contre les maladies endémiques en Algérie.

Étienne passe sa petite enfance Ă  Mila, oĂą son père est en poste. Il est ensuite scolarisĂ© huit annĂ©es au lycĂ©e d’Alger. Lorsque son père prend sa retraite Ă  Constantine, il y poursuit ses Ă©tudes. En 1891 la famille revient habiter Alger après le dĂ©cès de Louis Sergent.  

Ascendants

Louis Sergent est nĂ© en 1835 Ă  Herbeauvilliers (Seine et Marne). Il est issu d’une famille de propriĂ©taires terriens de Malesherbes (Seine et Marne). Il intègre l’École SpĂ©ciale Militaire de Saint Cyr en 1855 et Ă  sa sortie choisit de servir dans la LĂ©gion Etrangère. Il est affectĂ© au 1er RĂ©giment Etranger Ă  SĂ©tif. Il prend part Ă  la campagne d’Italie (Magenta, Milan). En 1860, il est nommĂ© au Bureau Arabe et affectĂ© successivement Ă  Constantine, AĂŻn Beida, Souk-Ahras et Batna. Il quitte l’armĂ©e en 1876 et entre au service des Affaires indigènes. Il est nommĂ© administrateur de la commune mixte de Mila. En 1880, il devient administrateur de la commune mixte d’Attia puis dĂ©tachĂ© au Service Central des Affaires indigènes du Gouvernement gĂ©nĂ©ral Ă  Alger. En 1890 il se retire Ă  Constantine. Il y meurt en 1891 et y est enterrĂ©.  

Alice Merle des Isles est issue d'une famille du Bourbonnais et est née en 1848 dans une propriété familiale de Bois des Fosses dans le bourbonnais. Son père, Claude-Anne, après ses études à la pension Chevalier de Moulins, là où il a d'ailleurs lié une amitié avec Georges Chevalier, membre de la famille de son précepteur, a poursuivi sa scolarité à l'école des officiers de cavalerie à Saumur jusqu'au décès de son père, lui-même officier dans l'armée. Sa mère, Clémentine Belon épouse son père à 16 ans, une fois sortie du couvent de la Congrégation de Notre-Dame de Moulins, ses parents sont propriétaires et habitent Bourbon-l'Archambault. Alice a trois frères et une sœur, deux de ses frères suivront la tradition militaire familiale en rejoignant l'École Spéciale Militaire de Saint Cyr puis l'École de cavalerie de Saumur. En 1852, sa famille s’installe en Algérie. Son père développe une propriété agricole dans la plaine de l’oued de Saf-Saf et construit la propriété familiale dans le domaine de Bellarif. Alice est mise en pension à Phillipeville au couvent des Sœurs de la doctrine chrétienne. Après son mariage, elle suit fidèlement son mari dans ses multiples affectations et aventures (siège du bordj d’El-Milia). Après le décès de Louis, elle s’installe au 4 de la rue Michelet à Alger. Elle décède le et est enterrée à Constantine auprès de son mari.

Louis et Alice se marient le Ă  Saint Charles (Ramdane Djamel). 

Descendants

Il se marie en 1905 à Alger avec Geneviève Durieu du Pradel, née en 1878 à Dieppe.

De cette union naissent Suzanne en 1908, mariée avec Louis Labatut (familles Labatut, Meurillon, Auricombe et Godard) et Madeleine (Manou) en 1914 mariée avec Jean Chassaing (familles Chassaing, Delas, Zeller, Peigné).

Formation

Étienne Sergent obtient en 1895 son baccalauréat lettres-philosophie et entreprend ses études de médecine à l'École préparatoire de Médecine et Pharmacie d'Alger.

Son premier stage hospitalier se déroule en 1896 dans le Service des Enfants de l’Hôpital Mustapha à Alger. Deux ans plus tard, il est reçu major à l'Externat.

En 1899, il entre comme prĂ©parateur dans le Service des Maladies des Pays chauds du Professeur Brault. C’est dans ce service qu’il prĂ©pare sa thèse sur « Les tatouages dans les pays chauds, leur ablation Â». Il la soutient Ă  Montpellier en .

Il effectue la même année son service militaire au 1er Régiment de Zouave et est affecté à l’infirmerie de la place d’Alger.

En , Étienne va suivre à Paris le Cours de microbiologie de l'Institut Pasteur. Il se fait remarquer par Emile Roux qui le nomme Attaché à l’Institut Pasteur et Chargé de mission en Algérie.

À partir de 1904 sur les recommandations d'Émile Roux, le Gouverneur général Jonnart le nomme pour assurer la direction du Service de la Lutte antipaludique de l’Algérie.

Edmond et Étienne Sergent

Ĺ’uvre

En 1903, Étienne Sergent dĂ©couvre, avec son frère Edmond, Ă  l'examen microscopique du sang de chamelles, un trypanosome, Trypanosoma berberum, qui est l'agent Ă©tiologique du debad, principale maladie du dromadaire. Ils confirment que la transmission de la maladie s'effectue par les piqĂ»res de taons, et formulent les règles prophylactiques et thĂ©rapeutiques permettant de la combattre. En 1907 il participe avec son frère, aux cĂ´tĂ©s des chercheurs E. Marchoux, F. Noc, et P-L. Simond, Ă  la rĂ©daction du tome Hygiène coloniale du TraitĂ© d'hygiène de Brouardel et Mosny. 

En 1909, il devient membre associĂ© de la SociĂ©tĂ© de pathologie exotique. Entre 1917-1918, Étienne est mobilisĂ©, avec son frère Edmond, comme aide-major. Ils sont chargĂ©s, par le ministre de la guerre, le gĂ©nĂ©ral Lyautey, de mener une campagne de lutte contre le paludisme qui fait des ravages dans l'ArmĂ©e d'Orient opĂ©rant en MacĂ©doine. Afin d'Ă©viter qu'un nouveau dĂ©sastre ne se produise en 1917, la quininisation prĂ©ventive des hommes et son contrĂ´le rigoureux sont instituĂ©s. En , les troupes sont dĂ©livrĂ©es du paludisme. Il est citĂ© Ă  l'ordre de l'armĂ©e pour son action dĂ©cisive dans la lutte anti paludique. Le gĂ©nĂ©ral Maurice Sarrail tient Ă  remettre lui-mĂŞme la Croix de guerre avec palme.

Il devient membre correspondant de la SociĂ©tĂ© de Biologie en 1919. En 1921, avec son frère Edmond, L. Parrot, A. Donation et M. BĂ©guet, il fait apparaĂ®tre le rĂ´le des phlĂ©botomes, insectes piqueurs nocturnes, dans la transmission de la leishmaniose cutanĂ©e, appelĂ©e aussi bouton d'Orient ou clou de Biskra

De 1924-1934, l'Institut Pasteur d'Alger acquiert, Ă  titre de champ expĂ©rimental, une parcelle domaniale de 360 hectares connue sous le nom de Marais des Ouled Mendil. Les frères Sergent vont consacrer dix ans Ă  assainir ce marĂ©cage, Ă  y amĂ©nager des fermes susceptibles d'accueillir 40 familles de cultivateurs, qui ne connaĂ®tront aucun cas de paludisme

Il se rend en mission Ă  Mila en 1925, en compagnie du Docteur Gueidon, pour examiner toutes les ulcĂ©rations suspectes des habitants de la rĂ©gion et fait paraĂ®tre un compte-rendu sur le clou de Mila dans les Archives de l'Institut Pasteur d'AlgĂ©rie. En , Étienne se rend Ă  Rome, comme reprĂ©sentant du Gouvernement français au 1er congrès international du paludisme. E. Brumpt, E. Marchoux, F. Mesnil et son frère Edmond font Ă©galement partie de la dĂ©lĂ©gation. 

En 1932, après un travail de près de 16 années il met au point un sérum antiscorpionique efficace qui permet aux médecins des territoires du Sud algérien ou tunisien de secourir avec succès de nombreuses personnes.

Sa vie a Ă©tĂ© consacrĂ©e tout entière Ă  la science et Ă  la quĂŞte dĂ©sintĂ©ressĂ©e du bien. Ă€ la rĂ©aliser il appliqua d'enviables qualitĂ©s spirituelles : la curiositĂ© sans cesse en Ă©veil, la tĂ©nacitĂ© dans l'effort, le sens de l'observation mĂ©thodique, le « flair Â» cette venatica subodoratio que François Bacon souhaitait aux hommes d'Ă©tude, le goĂ»t de l'histoire naturelle, ou pour mieux dire, l'amour de la nature; aussi l'habilitĂ© manuelle et un talent de dessinateur dont tĂ©moigne bellement son dernier ouvrage, l'Histoire d'un marais algĂ©rien. Émile Roux le tenait pour « l'un des meilleurs expĂ©rimentateurs des Instituts Pasteur Â» ; et un de ses collègues a pu Ă©crire : « Étienne Sergent Ă©tait le chercheur infatigable, ingĂ©nieux, le dĂ©couvreur, d'une Ă©tonnante originalitĂ©; et si l'Institut Pasteur d'AlgĂ©rie a pu s'acquĂ©rir quelque renommĂ©e dans le monde, il y a grandement contribuĂ© »

Un musée à l'Institut Pasteur d'Alger lui est consacré en décembre 2017 ainsi qu'à son frère Edmond en reconnaissance de leur travail immense pour le bienfait de la population d'Algérie.

Notes et références

  1. « Notice biographique Etienne Sergent », sur Institut Pasteur
  2. Edmond Sergent et Etienne Sergent, Histoire d'un marais algérien, Institut Pasteur d'Algérie, , 293 p.
  3. « http://www.larevuedupraticien.fr/histoire-de-la-medecine/edmond-et-etienne-sergent-lepopee-de-linstitut-pasteur-dalgerie »
  4. Jean-Pierre Dedet, Edmond et Etienne Sergent et l'épopée de l'Institut Pasteur d'Algérie : double biographie, Pézenas, Domens, , 380 p. (ISBN 978-2-35780-048-9)

Bibliographie

  • Edmond et Etienne Sergent. L'ArmĂ©e d'Orient dĂ©livrĂ©e du paludisme (prĂ©f. Professeur Emile Roux), Masson et Cie, (BNF 33172839)
  • Louis Parrot, Edmond Sergent et Etienne Sergent, La dĂ©couverte de Laveran, Constantine, 6 novembre 1880, PAris, Masson, , 48 p. (BNF 31354039)

Liens externes

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