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Éruption du Nevado del Ruiz en 1985

L'éruption du volcan Nevado del Ruiz en 1985, à l'origine de la catastrophe d'Armero (en espagnol : Tragedia de Armero), est la quatrième éruption volcanique la plus meurtrière depuis l'an 1500[1]. Ce volcan de Colombie, entré en éruption du au [2], se manifeste d'abord par l'émission d'un panache de vapeur d'eau, des explosions projettent des blocs jusqu'à une distance de deux kilomètres du cratère sommital et une pluie de cendres qui s'abat jusqu'à trente kilomètres du volcan[3]. Ces phénomènes n'inquiètent pas outre mesure les autorités qui ne pensent pas qu'Armero soit en danger, la ville étant située à quarante kilomètres du volcan ; de leur côté les scientifiques estiment qu'une éruption majeure peut affecter la ville, et une carte des risques sera diffusée début novembre, mais à faible échelle[3].

Éruption du Nevado del Ruiz en 1985
Catastrophe d'Armero
Image illustrative de l’article Éruption du Nevado del Ruiz en 1985
Vue aérienne d'une partie d'Armero détruite par le lahar du 13 novembre 1985.
Localisation
Pays Drapeau de la Colombie Colombie
Volcan Nevado del Ruiz
Zone d'activité Cratère Arenas
Dates Du 11 septembre 1985 au 13 juillet 1991 (5 ans, 10 mois et 2 jours)
Caractéristiques
Phénomènes Lahars
Volume Ă©mis 0,048 km3 de tĂ©phra
Échelle VEI 3
Conséquences
Régions affectées Abords du volcan et vallées des rivières Azufrado et Lagunilla
Nombre de morts 21 000 Ă  25 000
Nombre de blessĂ©s 4 500
Coût financier Un milliard de dollars

Après 69 annĂ©es de repos, l'Ă©ruption du volcan surprit les villes voisines bien que le gouvernement ait reçu des avertissements de plusieurs organisations volcanologiques pour faire Ă©vacuer la zone, lorsque la reprise de l'activitĂ© volcanique fut dĂ©tectĂ©e en septembre 1985. Des coulĂ©es pyroclastiques issues du cratère du volcan, firent fondre la neige des glaciers recouvrant la montagne, provoquant la formation de quatre Ă©normes lahars qui dĂ©valèrent les flancs du volcan Ă  une vitesse moyenne estimĂ©e Ă  60 km/h. L'un des lahars engloutit partiellement la ville d'Armero dans la nuit du au Ă  23 h 30, tuant au moins 20 000 des 29 000 habitants surpris dans leur sommeil[3] - [4]. Si l'on y ajoute les pertes dans les autres villes, comme en particulier Chinchiná, le nombre total de morts se situe aux environs de 23 000.

Les efforts des secouristes ont été entravés par la composition de la boue, qui rendait presque impossible toute avancée sans risque de s'enliser. Lorsque les premiers secours atteignirent Armero douze heures après l'éruption, la plupart des victimes avaient succombé par suite de blessures graves. Les travailleurs humanitaires furent horrifiés par la vue des arbres arrachés, des corps défigurés et des maisons entièrement détruites. Des géologues et d'autres experts avaient averti les autorités et les médias du danger au cours des semaines et des jours qui ont précédé l'éruption et une carte des risques avait circulé ; le jour de l'éruption, il y eut plusieurs tentatives d'évacuation mais une violente tempête limita les moyens de communication. De nombreuses victimes étaient restées dans leur maison comme elles en avaient reçu l'ordre, croyant que l'éruption était terminée. Le bruit de la tempête a peut-être empêché beaucoup d'entre elles d'entendre le bruit du volcan en éruption avant qu'il ne soit trop tard.

Les images vidĂ©os et les photos d'Omayra Sánchez, une jeune victime de la tragĂ©die âgĂ©e de 13 ans, furent publiĂ©es dans le monde entier. Avec d'autres photos des lahars, elles attirèrent l'attention du monde entier sur la catastrophe et dĂ©clenchèrent la controverse sur l'incompĂ©tence du gouvernement colombien qui n'avait pas suffisamment agi pour la prĂ©venir. Une banderole dĂ©ployĂ©e Ă  une messe de funĂ©railles Ă  IbaguĂ© affichera : « Le volcan n'a pas tuĂ© 22 000 personnes. Le gouvernement les a tuĂ©es ».

Ce fut la deuxième catastrophe volcanique la plus meurtrière du XXe siècle, dĂ©passĂ©e seulement par l'Ă©ruption en 1902 de la Montagne PelĂ©e (29 000 morts), et est la quatrième depuis l'an 1500.

Contexte

Armero, situĂ©e Ă  48 km du Nevado del Ruiz et Ă  169 km de la capitale de la Colombie, Bogota, Ă©tait la troisième plus grande ville du dĂ©partement de Tolima, après IbaguĂ© et Espinal[5]. Ville de premier plan pour l'agriculture avant l'Ă©ruption, elle produisait environ un cinquième du riz colombien et une grande partie du coton, du sorgho et du cafĂ© du pays. Cela peut ĂŞtre attribuĂ© en grande partie au sol volcanique très fertile de cette rĂ©gion qui avait stimulĂ© le dĂ©veloppement agricole[6]. Construite au sommet d'un cĂ´ne de dĂ©jection[7], qui a dĂ©jĂ  connu des lahars historiques, la ville a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©truite par une Ă©ruption volcanique en 1595 et par des coulĂ©es de boue en 1845[8]. En 1595, trois Ă©ruptions pliniennes diffĂ©rentes[9] avaient produit des lahars qui avaient coĂ»tĂ© la vie Ă  636 personnes[10]. En 1845, 1 000 personnes furent tuĂ©es par le sĂ©isme qui provoqua des coulĂ©es de boue près du rĂ­o Magdalena[11].

Le Nevado del Ruiz a connu trois pĂ©riodes Ă©ruptives distinctes, la première dĂ©butant il y a 1,8 million d'annĂ©es. Au cours de la pĂ©riode actuelle (qui a commencĂ© il y a environ 11 000 ans), le volcan a connu au moins douze Ă©ruptions, avec production de pluies de cendres, des coulĂ©es pyroclastiques et de lahars. Les Ă©ruptions historiques connues ont surtout consistĂ© en une Ă©ruption d'une nuĂ©e ardente de la cheminĂ©e centrale suivie d'une Ă©ruption explosive, puis de la formation de lahars. La première Ă©ruption connue de l'Holocène a eu lieu environ en 6660 av. J.C. et de nouvelles Ă©ruptions ont eu lieu vers 1245, 850, 200 av. J.-C. et vers 350, 675, 1350, 1541 (peut-ĂŞtre), 1570, 1595, 1623, 1805, 1826, 1828 (peut-ĂŞtre), 1829, 1831, 1833 (peut-ĂŞtre), 1845, 1916, de dĂ©cembre 1984 Ă  mars 1985, de 1987 Ă  juillet 1991 et peut-ĂŞtre en avril 1994. Bon nombre de ces Ă©ruptions se sont traduites par une nuĂ©e de la cheminĂ©e centrale, une Ă©ruption d'une cheminĂ©e latĂ©rale, et une explosion de vapeur due Ă  la nappe phrĂ©atique[2]. Ruiz est le deuxième volcan le plus actif de Colombie après le Galeras[12].

Une semaine avant l'Ă©ruption, des combattants de la guĂ©rilla M-19 s'Ă©taient emparĂ©s du Palais de Justice, ayant prĂ©vu d'y organiser un « procès Â» en prĂ©sence du prĂ©sident colombien Belisario Betancur. Ce dernier refusa d'y participer et envoya l'armĂ©e nationale reprendre le contrĂ´le du bâtiment. Les assaillants dĂ©tenaient plusieurs centaines d'otages, dont les 24 juges de la Cour suprĂŞme et 20 autres juges. Dans les combats entre les deux forces, plus de 75 otages furent tuĂ©s (dont 11 juges). Cette catastrophe, couplĂ©e avec la tragĂ©die d'Armero, incitera par la suite le gouvernement colombien Ă  imaginer et Ă  se prĂ©parer Ă  un large Ă©ventail de menaces[13].

DĂ©roulement

Signes précurseurs

Le Nevado del Ruiz vu de l'espace. Le sommet est recouvert de glaciers. Le cratère Arenas est en noir.

À la fin de 1984, les géologues remarquent que dans la région, l'activité sismique, la production de fumerolles, de dépôts de soufre sur le sommet du volcan et de dégagement de vapeur augmentent. Les dégagements de vapeur, dus à l'arrivée de magma dans la nappe phréatique, se poursuivent en septembre 1985 (un dégagement majeur a lieu le 11 septembre) puis l'activité volcanique commence à diminuer en octobre, probablement parce que le nouveau magma a fini de monter dans la cheminée du volcan[14].

Une mission de volcanologues italiens a analysé des échantillons de gaz provenant de fumerolles prélevées à la base du cratère Arenas et a trouvé qu'elles sont formées d'un mélange de dioxyde de carbone et de dioxyde de soufre, ce qui signale la présence de magma directement sous la surface. Dans un rapport publié le , les scientifiques signalent que le risque de lahars est anormalement élevé. Pour se préparer à l'éruption, le rapport propose plusieurs mesures simples à effectuer par les autorités locales[15]. Une autre équipe remet des sismographes aux responsables locaux, mais ne leur explique pas comment exploiter les résultats[16].

L'activité volcanique augmente encore en novembre car le magma approche de la surface. Des quantités croissantes de gaz riches en dioxyde de soufre et en particules de soufre commencent à apparaître sur le volcan. La teneur en eau des gaz des fumerolles diminue et les sources au pourtour du volcan se sont enrichies en magnésium, calcium et potassium, par suite du lessivage du magma[14]. Les températures d'équilibre thermodynamique, connues par la composition chimique des gaz libérés, varient entre 200° et 600 °C. Le dégazage du magma fait augmenter la pression dans l'espace au-dessus de lui ce qui aboutit finalement à l'éruption explosive[17].

DĂ©clenchement de l'Ă©ruption

Carte des risques volcaniques après la catastrophe.

En septembre 1985, lorsque les sĂ©ismes et les Ă©ruptions phrĂ©atiques secouent la rĂ©gion, les autoritĂ©s locales commencent Ă  planifier une Ă©vacuation. En octobre, une carte des risques est dressĂ©e pour la zone autour du Nevado del Ruiz ; ce sera la première carte de risques dressĂ©e pour un volcan colombien[18]. Cette carte souligne le danger de chute de matĂ©riaux, comme des cendres et des roches sur Murillo, Santa Isabel et Libano, ainsi que les menaces de lahars qui pèsent sur Mariquita, Guayabal, Chinchina et Armero[19]. Malheureusement, la carte est mal distribuĂ©e aux personnes habitant les zones Ă  hauts risques de la rĂ©gion : de nombreux survivants diront ne jamais en avoir entendu parler, mĂŞme si plusieurs des principaux journaux du pays en ont mis Ă  leur « une Â»[18]. Henry Villegas de l'INGEOMINAS (Institut colombien des Mines et de la GĂ©ologie) dĂ©clarera que les cartes montrent clairement qu'Armero sera touchĂ© par les lahars, mais indiquera aussi que la distribution de la carte a rencontrĂ© une forte opposition pour des questions d'intĂ©rĂŞts Ă©conomiques. Il ajoutera aussi que, parce que la carte n'a pas Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e Ă  temps, son tirage et sa distribution ont souffert du manque de temps[20].

Au moins une des cartes, celle publiée à la une du journal El Espectador de Bogotá comporte des erreurs flagrantes. L'échelle graphique étant incorrecte, on voit mal où sont situées les zones de danger. Les lahars n'ont pas de fin précise et la principale menace semble être des coulées pyroclastiques et non des coulées de boue. Même si la carte est colorée en bleu, vert, rouge et jaune, il n'y a pas de clé pour indiquer la signification de chaque couleur et Armero est situé en zone verte (censée indiquer la zone la plus sûre). Une autre carte publiée à la une d'El Tiempo est censée « donner une perception de la topographie à un public qui ne connait rien aux cartes, leur permettant de rattacher les zones de danger avec le paysage ». En dépit de cette représentation qui est saisie pour le procès à l'audience, la carte est plus une représentation artistique du risque qu'une carte purement scientifiques[20].

Le jour de l'éruption, des colonnes de cendres noires s'échappent du volcan vers 15 h, heure locale. Le directeur local de la défense civile est rapidement alerté de la situation. Il contacte l'INGEOMINAS qui juge que la zone doit être évacuée. Il dit avoir ensuite contacté les administrateurs de la défense civile à Bogotá et à Tolima. Entre 17 h et 19 h, les cendres cessent de tomber, et les responsables locaux demandent aux gens de « rester calmes » et de rentrer chez eux. Vers 17 heures une réunion du comité d'urgence est organisée. Elle s'achève à 19 heures et plusieurs membres contactent la Croix-Rouge régionale sur les moyens d'évacuation destinés à Armero, Mariquita et Honda. La Croix-Rouge d'Ibagué contacte les personnalités responsables d'Armero et ordonne l'évacuation de la ville, qui n'est pas effectuée ; une tempête sévit sur la région, les fortes pluies et le roulement incessant du tonnerre cachent le bruit du volcan et, ne disposant pas de système d'alerte systématique, les habitants d'Armero ne perçoivent pas la réalité de la menace. À 21 h 45, alors que l'éruption a commencé, les responsables de la défense civile d'Ibagué et de Murillo tentent en vain d'avertir les fonctionnaires d'Armero, mais ils n'arriveront pas à entrer en liaison. Plus tard, on citera des conversations entre les représentants d'Armero et d'autres personnes : quelques auditeurs affirmennt avoir entendu le maire d'Armero intervenir sur une radio amateur, disant qu'« il ne pense pas qu'il y ait beaucoup de danger », juste avant d'être surpris par une coulée de boue[21].

Paroxysme

Le sommet du Nevado del Ruiz Ă  la fin du mois de novembre 1985.

Ă€ 21 h 09, le 13 novembre[22], le Nevado del Ruiz lance des Ă©jectas dacitiques Ă  plus de 30 km d'altitude[14]. La masse totale de matière faisant Ă©ruption (y compris le magma) est estimĂ©e Ă  35 millions de tonnes[14], seulement trois pour cent de ce qui est sorti du mont St. Helens en 1980[23]. L'Ă©ruption atteint 3 sur l'Ă©chelle d'explosivitĂ© volcanique[24]. On estimera la masse de dioxyde de soufre Ă©jectĂ©e Ă  environ 700 000 tonnes, soit environ deux pour cent de la masse de matière solide crachĂ©e[14], ce qui en fait une Ă©ruption exceptionnellement riche en soufre[25].

L'éruption produit des coulées pyroclastiques qui font fondre les glaciers et la neige au sommet du volcan, avec quatre lahars épais qui dévalent vers les vallées situées sur les flancs du volcan[26] et fait disparaitre le petit lac qui a été observé dans le cratère Arena plusieurs mois avant l'éruption. L'eau de ces lacs volcaniques tend à être extrêmement salée et peut contenir des gaz volcaniques dissous. Cette eau chaude et acide va considérablement accélérer la fonte de la glace, un effet confirmé par les grandes quantités de sulfates et chlorures retrouvées dans les lahars[14].

Les lahars, formĂ©s d'eau, de glace, de pierre ponce et d'autres roches[27], s'enrichissent en terre arrachĂ©e au sol alors qu'ils dĂ©valent les flancs du volcan[26] Ă  une vitesse moyenne de 60 km/h, emportant les rochers et dĂ©truisant la vĂ©gĂ©tation. Lorsque les lahars empruntent les six vallĂ©es entourant le volcan, après avoir descendu de 2 000 mètres, ils ont presque quadruplĂ© leur volume initial. Dans la rivière GualĂ­, une coulĂ©e de boue atteindra une largeur maximale de 50 mètres[27].

Les survivants dĂ©criront la nuit Ă  Armero comme « calme Â». Des cendres sont tombĂ©es dans la matinĂ©e, mais les habitants ont Ă©tĂ© tranquillisĂ©s par des communiquĂ©s affirmant qu'il n'y a pas de raison d'avoir peur. L'après-midi, les cendres recommencent Ă  tomber après quelques heures de calme. Les stations de radio locales demandent aux habitants de rester calmes et de ne pas s'inquiĂ©ter devant cette pluie de cendres. Un survivant rapportera ĂŞtre allĂ© se renseigner au service incendie pour s'entendre dire que les cendres n'Ă©taient « rien »[28].

Dans la nuit, le courant électrique est brusquement coupé et les radios se taisent. Juste avant 23 heures 30, un énorme flux d'eau balaie Armero, suffisamment puissant pour renverser les voitures et emporter les gens. On entend de grands bruits venant de la montagne et les habitants, pris de panique, croient être devant une inondation[29].

Armero, après la coulée de boue

Ă€ 23 heures 30, le premier lahar frappe la ville, suivi peu après par les autres[29]. Trois grandes vagues successives vont presque complètement la balayer. Les trois quarts de ses 28 700 habitants seront tuĂ©s[27]. La première coulĂ©e mesure 30 mètres de hauteur, avance Ă  12 mètres par seconde et dure dix Ă  vingt minutes. La seconde, arrivĂ©e Ă  environ 6 mètres par seconde et qui durera 30 minutes, sera suivie de petites poussĂ©es. Une troisième vague importante va porter la durĂ©e totale des coulĂ©es Ă  environ deux heures; 85 pour cent d'Armero est pris dans la boue. Les survivants dĂ©crivent des personnes s'accrochant Ă  des dĂ©bris de leurs maisons pour tenter de rester debout. Des bâtiments se sont effondrĂ©s, Ă©crasant les habitants et d'autres continuent de s'Ă©bouler. Le front de la coulĂ©e contient des rochers et des pierres qui Ă©crasent tout sur leur passage, tandis que la boue Ă  l'arrière transporte de petites pierres pointues qui provoquent des plaies. La boue pĂ©nètre dans les plaies ouvertes et les orifices humains naturels : les yeux, les oreilles et la bouche et, associĂ©e Ă  la pression qu'elle exerce sur les gens enfouis, provoque une mort par asphyxie en une ou deux minutes. MartĂ­ et Ernst estiment dans leur ouvrage Volcanoes and the Environment que beaucoup de ceux qui ont survĂ©cu au lahar ont succombĂ© des suites de leurs blessures ou se sont retrouvĂ©s en hypothermie - mĂŞme si cette dernière hypothèse est peu probable car les survivants diront que l'eau Ă©tait chaude[30].

Une autre coulĂ©e de boue, descendue dans la vallĂ©e de la rivière Chinchina, tue environ 1 800 personnes et dĂ©truit 400 maisons Ă  Chinchina[7]. Au total, plus de 23 000 personnes sont tuĂ©es, environ 5 000 sont blessĂ©es et 5 000 maisons[27] sont dĂ©truites dans treize localitĂ©s[28]. Quelque 230 000 personnes sont touchĂ©es, 11 000 hectares de terre sont Ă  remettre en valeur et il y a près de 20 000 rĂ©fugiĂ©s survivants[31]. La tragĂ©die d'Armero est la deuxième catastrophe volcanique la plus meurtrière du XXe siècle, dĂ©passĂ©e seulement par l'Ă©ruption de 1902 de la Montagne PelĂ©e[32] et la quatrième depuis l'an 1500[33]. C'est Ă©galement le lahar le plus meurtrier connu de l'histoire[34] et la pire catastrophe naturelle de la Colombie[35].

Poursuite de l'activité volcanique

Le Nevado del Ruiz est entrĂ© en Ă©ruption Ă  plusieurs reprises depuis la catastrophe et continue de menacer jusqu'Ă  500 000 personnes vivant dans les vallĂ©es des rivières Combeima, Chinchiná, Coello–Toche et GualĂ­. Une coulĂ©e de boue (ou de lahars) similaire Ă  celle de 1985, pourrait parcourir une centaine de kilomètres. Une Ă©ruption importante pourrait atteindre Bogota. Pour contrer cette menace, le gouvernement colombien a Ă©tabli un bureau spĂ©cialisĂ© chargĂ© d'avertir de l'arrivĂ©e de menaces naturelles. Le United States Geological Survey a Ă©galement crĂ©Ă© un Programme d'aide aux sinistrĂ©s et une cellule de crise en cas de menace imminente d'Ă©ruption volcanique. Cette Ă©quipe a Ă©vacuĂ© environ 75 000 personnes des alentours du mont Pinatubo avant son Ă©ruption en 1991. En 1988, trois ans après l'Ă©ruption, le Dr Stanley Williams, de l'UniversitĂ© d'État de Louisiane a dĂ©clarĂ© que, « Ă  l'exception peut-ĂŞtre du mont Saint Helens dans l'État de Washington, aucun autre volcan de l'hĂ©misphère occidental n'Ă©tait suivi aussi minutieusement » que le Nevado del Ruiz. En outre, de nombreuses villes de Colombie ont des programmes de sensibilisation et de planification des catastrophes naturelles qui ont aidĂ© Ă  sauver des vies humaines lors de catastrophes naturelles. Près de Nevado del Ruiz, en particulier, les habitants ont Ă  se mĂ©fier de l'activitĂ© volcanique : quand le volcan est entrĂ© en Ă©ruption en 1989, plus de 2 300 personnes habitant aux alentours ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©es.

Conséquences

Impact

Armero est au centre de la photographie, prise fin novembre 1985.

Le ressentiment de la population est exacerbĂ© par l'absence de plan prĂ©cis d'Ă©vacuation en cas d'Ă©ruption et la rĂ©ticence des autoritĂ©s locales Ă  prendre des mesures prĂ©ventives coĂ»teuses, sans signes Ă©vidents de danger imminent[36]. La dernière Ă©ruption importante ayant eu lieu 140 ans plus tĂ´t, en 1845, beaucoup ont peine Ă  croire que le volcan prĂ©sente un rĂ©el danger ; certains habitants l'appelaient mĂŞme le « Lion qui dort Â»[10]. Les cartes des risques montrant qu'Armero sera complètement submergĂ©e après une Ă©ruption sont prĂŞtes Ă  ĂŞtre distribuĂ©es plus d'un mois avant l'Ă©ruption, mais le Congrès colombien critique les agences de protection civile et les scientifiques pour leur alarmisme. L'Ă©ruption se produit dans une zone de guĂ©rilla, de sorte que le gouvernement et l'armĂ©e ont d'autres prĂ©occupations au moment de la catastrophe[16].

Seules quelques maisons et quelques murs restent debout Ă  Armero.

Le lendemain de l'Ă©ruption, les secouristes arrivĂ©s sur les lieux sont abattus devant la catastrophe. Les lahars ont laissĂ© derrière eux une masse grise qui recouvre toute la ville. Armero est parsemĂ©e d'arbres brisĂ©s et de corps humains horriblement dĂ©figurĂ©s[37]. Des restes de cabanes et de maisons sortent de sous la boue. On retrouve quelques sacs remplis de cĂ©rĂ©ales. Les travailleurs parlent d'une odeur âcre de « corps en dĂ©composition, de bois brĂ»lĂ©s [...] et de lĂ©gumes en dĂ©composition Â» flottant dans l'air[6]. Autre horreur pour ceux qui se sont prĂ©cipitĂ©s pour commencer les opĂ©rations de secours, les survivants gĂ©missent de douleur et agonisent sous leurs yeux. Les dommages sont estimĂ©s Ă  sept milliards de dollars, soit environ un cinquième du produit national brut de la Colombie cette annĂ©e-lĂ [37].

Alors que des nouvelles de la catastrophe se rĂ©pandent dans le monde, l'Ă©lection prĂ©sidentielle en cours est arrĂŞtĂ©e et la guĂ©rilla cesse ses actions « en raison de la douloureuse tragĂ©die qui s'est abattue sur notre nation Â». Les billets pour les matchs de football du championnat colombien sont augmentĂ©s de cinq cents pour ĂŞtre affectĂ©s aux secours[38].

Les scientifiques qui analyseront les donnĂ©es recueillies par les sismographes remarqueront que plusieurs secousses lentes ont eu lieu dans les heures qui ont prĂ©cĂ©dĂ© l'Ă©ruption. Le volcanologue Bernard Chouet dĂ©clarera « le volcan criait : « Je suis sur le point d'exploser » Â» mais les scientifiques qui Ă©tudiaient le volcan au moment de l'Ă©ruption n'Ă©taient pas en mesure d'interprĂ©ter les signaux[39].

Secours

L'éruption s'est produite le même jour qu'un important tremblement de terre à Mexico, ce qui limitera la quantité de matériel qui pourra être envoyé à chacune des catastrophes[40]. Des postes de secours sont installés à Ibagué et Bogota pour Armero et à Cali pour Chinchina. Des centres de triage de fortune sont ouverts à Lérida, Guayabal et Mariquita mais sont rapidement submergés par le nombre considérable de victimes. Les autres victimes sont dirigées sur les hôpitaux d'Ibagué, les centres médicaux locaux ayant été détruits ou étant situés en zone à risque de nouveau lahar[19].

Le gouvernement amĂ©ricain dĂ©pense plus d'un million de dollars d'aide, et l'ambassadeur amĂ©ricain en Colombie, Charles S. Jr. Gillespie, fait don de 25 000 $ aux institutions colombiennes d'aide aux sinistrĂ©s. Le Bureau d'aide aux sinistrĂ©s de l'Agence des États-Unis pour le dĂ©veloppement international (AID) envoie un membre de l'United States Geological Survey (USGS), un spĂ©cialiste de l'aide aux sinistrĂ©s et 12 hĂ©licoptères avec le personnel mĂ©dical en provenance du Panama. Les États-Unis enverront par la suite des avions et du matĂ©riel supplĂ©mentaires, notamment 500 tentes, 2 250 couvertures et plusieurs kits de rĂ©paration de tente. Vingt-quatre autres pays contribuent aux secours et Ă  l'aide des survivants. L'Équateur fournit un hĂ´pital mobile, la Croix-Rouge islandaise envoie 4 650 $. Le gouvernement français fournit du matĂ©riel mĂ©dical et 1 300 tentes. Le Japon envoie 1,25 million de dollars ainsi que huit mĂ©decins, infirmières ou ingĂ©nieurs et donne 50 000 $ Ă  l'Organisation des Nations unies pour les efforts de secours[40]. 50 000 autres $ seront offerts par la Fondation du Lions Clubs[41].

Les tentatives de sauvetage sont gĂŞnĂ©es par la boue molle qui atteint jusqu'Ă  4,6 mètres de hauteur Ă  certains endroits[42], ce qui rend pratiquement impossible toute tentative d'avancer sans s'enfoncer[42]. Pour aggraver la situation, la route et 12 ponts pour accĂ©der Ă  Armero ont Ă©tĂ© dĂ©truits lors de l'Ă©ruption. Il faudra douze heures aux premiers secours pour arriver sur place de sorte que de nombreux blessĂ©s graves mourront avant leur arrivĂ©e. L'hĂ´pital d'Armero est dĂ©truit et les personnes qui y Ă©taient hospitalisĂ©es doivent ĂŞtre Ă©vacuĂ©es par des hĂ©licoptères vers les hĂ´pitaux avoisinants. Six villes de la rĂ©gion ouvrent des centres de secours de fortune, constituĂ©s de zones de soins et de refuges pour les sans-abri. Pour aider aux soins, des mĂ©decins et des Ă©quipes de secours viennent de tout le pays[43]. Sur les 1 244 patients rĂ©partis dans ces centres, 150 meurent d'infections ou de complications. Si des antibiotiques avaient Ă©tĂ© disponibles en quantitĂ©s suffisantes et la totalitĂ© des plaies correctement nettoyĂ©es, beaucoup de ces personnes auraient pu ĂŞtre sauvĂ©es[30].

Le 20 novembre 1985, une semaine après l'Ă©ruption, les efforts de secours commencent Ă  diminuer. Près de 4 000 secouristes sont toujours Ă  la recherche de survivants, sans grand espoir d'en retrouver. Le bilan officiel est de 22 540 personnes tuĂ©es auxquelles il faut ajouter 3 300 disparus, 20 000 sans-abris et 4 000 blessĂ©s. Des pillards dĂ©valisent les ruines et les survivants doivent faire face Ă  des menaces de typhus et de fièvre jaune. Pour la plupart des secouristes, le travail sera alors fini[44].

L'Ă©ruption a Ă©tĂ© utilisĂ©e comme exemple pour le suivi psychologique nĂ©cessaire après de telles catastrophes naturelles. Robert Desjarlais et Leon Eisenberg publient leur travail dans World Mental Health: Problems and Priorities in Low-Income Countries en prĂ©cisant que seul un traitement initial des survivants a Ă©tĂ© effectuĂ©. Une autre Ă©tude montrera que les victimes de l'Ă©ruption souffrent d'anxiĂ©tĂ© et de dĂ©pression, qui peuvent conduire Ă  l'abus d'alcool, Ă  des problèmes conjugaux et d'autres problèmes sociaux[43]. Rafael Ruiz, un major de l'ArmĂ©e qui fait brièvement fonction de maire d'Armero après la catastrophe, dĂ©clare qu'il y a des survivants qui, Ă  cause du traumatisme subi, sont « nerveux », font des cauchemars et souffrent de problèmes Ă©motionnels. Il ajoutera que les progrès rĂ©alisĂ©s pour NoĂ«l 1985 sont considĂ©rables, mais qu'il y a « encore un long chemin Ă  parcourir Â»[45].

Suites

Le Nevado del Ruiz deux semaines après l'éruption.

Le manque de préparation à une telle catastrophe a contribué à la forte mortalité observée. Armero était construit sur un cône de déjection[7] qui avait été envahi plusieurs fois par des coulées de boue mais les autorités ont ignoré une carte de risques de la région qui montre les dommages potentiels que les lahars peuvent infliger à la ville. Les habitants sont restés dans leurs maisons pour se protéger des retombées de cendres, comme les autorités locales leur ont demandé de le faire, sans penser qu'ils peuvent être ensevelis sous les coulées de boue[8].

La catastrophe acquiert une notoriĂ©tĂ© internationale due en partie Ă  une photographie d'une jeune fille prise par le photographe Frank Fournier qui vaudra Ă  son auteur le World Press Photo of the Year[13]. Cette jeune fille du nom d'Omayra Sánchez restera coincĂ©e sous les dĂ©combres et dans la boue pendant trois jours avant de mourir[46]. Les secouristes resteront autour d'elle, lui parlant et l'Ă©coutant. Elle attire l'attention des journalistes par sa dignitĂ© et son courage et provoquera une controverse lorsque les gens demanderont pourquoi on ne l'a pas sauvĂ©e, ce qui malheureusement est impossible sans Ă©quipement. Un appel urgent au gouvernement pour obtenir une pompe et la dĂ©gager reste sans rĂ©ponse. Elle succombe Ă  la gangrène et l'hypothermie après ĂŞtre restĂ©e 60 heures prises au piège. Sa mort symbolise la tragĂ©die qu'est la catastrophe d'Armero, elle qui aurait pu ĂŞtre sauvĂ©e si le gouvernement avait rĂ©agi rapidement et rĂ©pondu aux prĂ©occupations de la population en acheminant une pompe[46].

Deux photographes du Miami Herald remporteront le prix Pulitzer pour avoir photographié les effets de la coulée de boue[47].

Les responsables locaux qui n'auraient pas alertĂ© les habitants ont Ă©tĂ© Ă©galement mis en accusation. Le maire d'Armero (Ramon Rodriguez) et d'autres responsables locaux ont essayĂ© d'attirer l'attention du gouvernement colombien sur la menace que reprĂ©sente le volcan en vain. Pendant des mois, Rodriguez a lancĂ© des avertissements Ă  divers fonctionnaires, comme des membres du Congrès ou le gouverneur de dĂ©partement du Tolima. Rodriguez a comparĂ© une fois le volcan Ă  une « bombe Ă  retardement » et dĂ©clarĂ© qu'il croit qu'une Ă©ruption peut provoquer la rupture d'un barrage naturel au-dessus d'Armero et provoquer des inondations. MalgrĂ© son insistance, un seul membre du Congrès cherche Ă  en savoir davantage sur la rĂ©alitĂ© de la situation. Les rapports du ministre colombien des Mines, du ministre de la DĂ©fense et du ministre des Travaux publics affirment tous « que le gouvernement Ă©tait conscient du risque du volcan et a agi pour protĂ©ger la population Â». Le manque de responsable de la catastrophe pousse les dĂ©putĂ©s Ă  demander au gouverneur de Tolima (Eduardo Garcia Alzate) de dĂ©missionner. Dans les mĂ©dias, la question est vivement dĂ©battue. L'une des critiques les plus sĂ©vères viendra lors d'une messe cĂ©lĂ©brĂ©e pour les victimes d'IbaguĂ© lorsque sera dĂ©ployĂ©e une banderole affirmant « Le volcan n'a pas tuĂ© 22 000 personnes. Le gouvernement les a tuĂ©s. Â»[31].

Le Dr Stanley Williams, de l'UniversitĂ© d'État de Louisiane dĂ©clarera que, Ă  la suite de l'Ă©ruption, « Ă  l'exception possible du mont St Helens dans l'État de Washington, aucun autre volcan dans l'hĂ©misphère occidental n'est aussi Ă©troitement surveillĂ© »[48]. En rĂ©ponse Ă  l'Ă©ruption, l'USGS mettra en place un programme d'aide aux catastrophes d'origine volcanique en 1986[49] ainsi qu'un Programme d'aide aux sinistrĂ©s du volcan[50].

Le volcan rentrera plusieurs fois en activité entre 1985 et 1994[2]. Armero est devenue une ville fantôme et touristique qui a été rasée et où on ne trouve plus que les tombes de ses habitants et le monument consacré à Omayra Sanchez.

Le volcan continue de faire peser de graves menaces sur les villes et villages environnants. Parmi elles, le risque qu'une Ă©ruption de faible volume puisse dĂ©stabiliser les glaciers situĂ©s au sommet du volcan et provoquer de nouveaux lahars[51]. Bien que la masse de glace ait diminuĂ©, il en reste de nouveau une quantitĂ© importante au sommet du Nevado del Ruiz et d'autres volcans de la Cordillère Centrale. La fonte de seulement 10 pour cent de cette glace produirait des lahars d'un volume de 200 millions de mètres cubes, similaires Ă  la coulĂ©e de boue qui a dĂ©truit Armero en 1985. En quelques heures seulement, ces lahars peuvent parcourir jusqu'Ă  100 km le long des vallĂ©es[34]. Les estimations montrent que près de 500 000 personnes rĂ©sidant dans les vallĂ©es de Combeima, Chinchina, Coello-Toche et Guali vivent dans une zone Ă  risque et 100 000 personnes dans une zone Ă  haut risque[51]. Les lahars constituent une menace pour les villes voisines de Honda, Mariquita, Ambalema, Chinchina, Herveo, Villahermosa, Salgar et La Dorada[52]. MĂŞme si les petites Ă©ruptions sont les plus susceptibles de se produire, les deux millions d'annĂ©es d'histoire Ă©ruptive de la chaine comprennent de nombreuses grandes Ă©ruptions, ce qui indique que la menace d'une Ă©ruption importante ne peut ĂŞtre ignorĂ©e[51]. Une importante Ă©ruption aurait des effets plus Ă©tendus, comme la fermeture Ă©ventuelle de l'aĂ©roport de Bogotá en raison de la chute de cendres[53].

La tragĂ©die d'Armero a Ă©tĂ© amplifiĂ©e par le manque d'alertes prĂ©coces[36], l'utilisation imprudente des terres[54] et le manque de prĂ©paration des communautĂ©s avoisinantes[36]. Le gouvernement colombien a crĂ©Ă© un office spĂ©cial, la Oficina Nacional para la AtenciĂłn de Desastres (Office national de prĂ©paration aux catastrophes) maintenant connu sous le nom de DirecciĂłn de PrevenciĂłn y AtenciĂłn de Desastres (Direction de la prĂ©vention et de la protection des catastrophes)[55] pour empĂŞcher de tels incidents Ă  l'avenir. Toutes les villes colombiennes ont Ă©tĂ© appelĂ©es Ă  promouvoir la prĂ©vention des catastrophes naturelles afin d'en attĂ©nuer les consĂ©quences[54] et des rĂ©pĂ©titions d'Ă©vacuations ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es. Environ 2 300 personnes vivant le long des cours d'eau Ă  proximitĂ© du Nevado del Ruiz ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©es lors d'une nouvelle Ă©ruption en 1989[56]. Lorsqu'un autre volcan colombien, le Nevado del Huila, est entrĂ© en Ă©ruption en avril 2008, des milliers de personnes ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©es en raison de la crainte des volcanologues que l'Ă©ruption puisse ĂŞtre un autre Nevado del Ruiz[57].

Les leçons tirées de la tragédie d'Armero ont fait mettre en place un système d'alerte analogue autour du mont Rainier, aux États-Unis qui présente un risque similaire[58].

Hommages

Un peu moins d'un an après, le pape Jean-Paul II a survolĂ© Armero et a ensuite visitĂ© les camps de rĂ©fugiĂ©s de LĂ©rida avec le prĂ©sident colombien Belisario Betancur[59]. Il a parlĂ© avec lui de la catastrophe et a dĂ©clarĂ© le site d'Armero « terre sainte »[13]. De nombreuses victimes de la catastrophe sont devenues connues, et notamment Omayra Sánchez qui a Ă©tĂ© « immortalisĂ©e Â» par des poèmes, des romans et des morceaux de musique. Un ouvrage (Adios, Omayra) d'Eduardo Santa dĂ©crit les derniers jours de la jeune fille et le symbolisme de la catastrophe[13]. Les survivants ont Ă©galement participĂ© Ă  un film pour la tĂ©lĂ©vision allemande intitulĂ© Non Morirás (vous ne mourrez pas)[60].

Notes et références

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Source

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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • (es) JosĂ© Eduardo Rueda Enciso, « La avalancha de Armero : noviembre 13 de 1985 », Revista Credential Historia, no 117,‎ (lire en ligne)
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