Élections législatives cambodgiennes de 2023
Les élections législatives cambodgiennes de 2023 se déroulent le afin de renouveler les 125 membres de l'Assemblée nationale du Cambodge.
Élections législatives cambodgiennes de 2023 | |||||
125 sièges de l'Assemblée nationale | |||||
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Corps électoral et résultats | |||||
Inscrits | 9 710 645 | ||||
Parti du peuple cambodgien – Hun Sen | |||||
Sièges en 2018 | 125 | ||||
FUNCINPEC – Norodom Chakravuth | |||||
Sièges en 2018 | 0 | ||||
Premier ministre | |||||
Sortant | |||||
Hun Sen KPK |
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L'assemblée sortante est intégralement composée de membres du Parti du peuple cambodgien, celui-ci ayant fait interdire les principaux partis d'opposition aux précédentes élections. Tout en briguant un nouveau mandat, le Premier ministre Hun Sen prépare sa succession au profit de son fils, Hun Manet.
Contexte
Le Cambodge vit sous un régime autoritaire sous l'égide du Parti du peuple cambodgien (KPK), dirigé par le Premier ministre Hun Sen depuis la crise politique de 1997. Le Parti du sauvetage national du Cambodge, le principal parti d'opposition, a été interdit fin 2017 par une Cour suprême aux ordres du gouvernement, conduisant de facto à un système à parti unique[1]. Kem Sokha, chef de l'opposition parlementaire, a été arrêté et inculpé de complot contre le régime avec l'aide des États-Unis en [2]. Sam Rainsy, précédent chef de l'opposition, est interdit de retour au pays. La presse indépendante n'existe presque plus : le Cambodia Daily a été fermé en 2017, et le Phnom Penh Post a été vendu en à une entreprise proche du Premier ministre Hun Sen. En 2017 également, une trentaine de chaînes de radio, dont l'antenne locale de Radio Free Asia, ont été fermées par les autorités. Les journalistes travaillent dans un climat d'intimidations de la part du gouvernement[3].
Les élections sénatoriales et législatives organisées dans ce contexte en 2018 voient la victoire du Parti du peuple cambodgien, qui remporte la quasi totalité des sièges au Sénat et la totalité de ceux à l'Assemblée nationale[4]. L'ONG Human Rights Watch dénonce une parodie de démocratie et la partialité politique de la Commission nationale électorale[5]. Pour Sam Rainsy, exilé en France, « le régime a pris en otage tous les Cambodgiens ». Fort du soutien de Pékin, Hun Sen se soucie peu des critiques occidentales mais après cette victoire « à la soviétique » libère quelques opposants ayant sollicité un pardon royal[2].
Le gouvernement est par ailleurs reconnu pour sa bonne gestion de la pandémie de Covid-19, dont la mise en place d'une large campagne de vaccination. Plus de 80 % de la population est ainsi vaccinée avant [6] - [7].
Le gouvernement finit par tolérer la reconstitution d'une opposition autour notamment du Parti de la bougie fondé trente ans plus tôt par Sam Rainsy et désormais dirigé par Teav Vannol[8]. Les élections municipales de 2022 font office de test électoral avant les législatives, et voient la victoire écrasante du KPK[9]. Dans la foulée, le Parti de la bougie se voit refuser son enregistrement par le Comité électoral national le 15 mai 2023, qui prétexte le manque de plusieurs documents requis et disqualifie ainsi le parti pour les législatives[10].
En 2023, Hun Sen prépare une succession dynastique du pouvoir au profit de son fils, Hun Manet, âgé de 44 ans. Fin , après s'être fait désigner comme candidat du parti à un nouveau mandat de Premier ministre, il obtient ainsi du KPK la nomination unanime de son fils comme « futur Premier ministre » sans toutefois préciser à quel moment la passation de pouvoir aura lieu[11] - [12].
Mode de scrutin
L'Assemblée nationale est la chambre basse du parlement bicaméral du Cambodge. Elle est composée de 125 sièges dont les membres sont élus pour cinq ans au scrutin proportionnel de liste dans vingt cinq circonscriptions de 1 à 12 sièges correspondants aux provinces cambodgiennes plus la capitale Phnom Penh[13]. Le scrutin se tient avec des listes fermées et les résultats en voix conduisent à une répartition des sièges sur la base du quotient de Hare et selon la méthode à la plus forte moyenne[14].
Campagne
Le Premier ministre Hun Sen menace sur Facebook les chefs de partis d'opposition qui l'accusent de préparer des fraudes électorales : « Soit vous passerez au tribunal, soit je mobiliserai une manifestation et je vous ferai tabasser ». Le comité de supervision de l'entreprise Meta, propriétaire de Facebook, demande qu'il soit suspendu de la plateforme pour six mois pour incitation à la violence. En réponse, Hun Sen supprime son compte Facebook[15].
Résultats
Parti | Votes | % | +/– | Sièges | +/– | |
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Parti du peuple cambodgien | ||||||
FUNCINPEC | ||||||
Ligue pour la démocratie | ||||||
Parti khmer de la volonté | ||||||
Parti national khmer uni | ||||||
Parti de la démocratie populaire | ||||||
Parti social démocrate de la ruche | ||||||
Parti khmer anti pauvreté | ||||||
Parti des khmer unis | ||||||
Parti de la nationalité cambodgienne | ||||||
Parti khmer républicain | ||||||
Parti de la jeunesse cambodgienne | ||||||
Parti dharmacracy | ||||||
Parti khmer du développement économique | ||||||
Parti khmer debout | ||||||
Parti ponleu thmey | ||||||
Parti de la démocratie indigène | ||||||
Notre patrie | ||||||
Parti républicain démocrate | ||||||
Parti reaksmey khemray | ||||||
Autres partis | ||||||
Votes valides | ||||||
Votes blancs et invalides | ||||||
Total | 100 | – | 125 | |||
Abstention | ||||||
Inscrits / participation | 9 710 645 |
Notes et références
- (en) Hermes Auto, « Cambodian Parliament launches era of one-party rule », sur The Straits Times, (consulté le ).
- Bruno Philip, « Dix-sept opposants graciés au Cambodge », Le Monde, , p. 4.
- (en) « Newspaper takeover is 'staggering blow' to Cambodia's free press », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).
- « Cambodge: le parti de Hun Sen remporte l'ensemble des sièges au Parlement », sur La Croix (consulté le ).
- « Cambodge : Les élections du 29 juillet ne seront pas crédibles », sur Human Rights Watch, (consulté le ).
- (en) David Hutt, « Will Vaccination Be Hun Sen's Legacy? », The Diplomat, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Cambodia enters new year with vaccination target still elusive and Omicron looming closer than ever », Khmer Times, (lire en ligne, consulté le ).
- VOD, « Retour. Au Cambodge, le “parti de la bougie” renaît de ses cendres pour les élections locales », sur Courrier international, (consulté le ).
- Sivutha Nov, « 20 NA seats possible for Candlelight Party: Yara », sur Phnom Penh Post, (consulté le ).
- (en) « Cambodia disqualifies sole credible opposition Candlelight Party ahead of July election - ABC News », sur www.abc.net.au, (consulté le ).
- « Date of 2023 National Assembly election announced », sur Khmer Times, (consulté le ).
- (en) Prak Chan Thul, Kay Johnson, John Geddie, Christian Schmollinger et Gerry Doyle, « Cambodia's ruling party endorses PM's son as future leader », sur Reuters, (consulté le ).
- « Cambodge, Radhsphea Ney Preah Recheanachakr Kampuchea (Assemblée nationale) », sur Union interparlementaire (consulté le ).
- (en) « The National Election Committee (NEC) » (consulté le ).
- (en) "Cambodia PM leaves Facebook after posts ruled violent", BBC News, 30 juin 2023