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Zastava Koral

La Zastava Koral, également vendue comme Zastava Yugo au début de sa carrière, Yugo Koral dans les années 1990 ou Yugo GV en Amérique du Nord, est une automobile fabriquée entre 1980 et 2008 par le constructeur yougoslave puis serbe Zastava Automobili.

Zastava Koral
Zastava Koral
Une Yugo GV.

Appelé aussi Zastava Yugo
Yugo GV
Innocenti Koral
Marque Zastava - (Lic. FIAT)
Innocenti
Années de production 1980 – 2008
Production 794 428 exemplaire(s)
Classe Citadine
Usine(s) d’assemblage Kragujevac
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) Essence :
4 cyl. 0.9 45 ch
4 cyl. 1.1 55/65 ch
Position du moteur Transversale avant
CylindrĂ©e 903 Ă  1 290 cm3
Puissance maximale 45 Ă  65 ch (33 Ă  48 kW)
Transmission Traction
Boîte de vitesses Manuelle à 4/5 rapports
Automatique Ă  3 rapports
Poids et performances
Poids Ă  vide 780 kg
Vitesse maximale 145 km/h
Accélération 0 à 100 km/h en 16,8 s
Autonomie 426 km
Consommation mixte 7.5 L/100 km
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Berline 3 portes, cabriolet 2 portes
Dimensions
Longueur 3 490 mm
Largeur 1 542 mm
Hauteur 1 335 mm
Empattement 2 150 mm
Volume du coffre 170 dm3
Chronologie des modèles

Histoire

La Yugo : première Zastava à s’affranchir de Fiat

La Yugo est issue d’une étude réalisée au centre de style Fiat, à Turin, qui était censée remplacer la Fiat 127. Refusé par Vittorio Ghidella, alors administrateur délégué de Fiat Auto, qui le jugeait trop peu innovant, le projet est récupéré par le constructeur yougoslave Zastava, qui produit depuis 1954 des Fiat sous licence.

Le modèle de série est présenté en avant-première au Salon automobile de Belgrade, en . Il s’agit d’une petite berline à trois portes aux lignes anguleuses, se plaçant dans la même catégorie que les Renault 5, Volkswagen Polo, Autobianchi A112 ou encore Peugeot 104. Avec ce modèle, Zastava s’affranchit pour la première fois du style Fiat, puisque l’italien ne commercialise pas sa propre version de la voiture : la future Uno ayant été préférée pour remplacer la 127. La production de la Yugo démarre le dans l’usine de Kragujevac, en Serbie.

Ă€ son lancement, la petite yougoslave reçoit le moteur Fiat de 903 cm3 dĂ©veloppant 45 ch de la Fiat 127, dont elle reprend par ailleurs tous les organes mĂ©caniques.

À l’automne 1982, la Yugo fait son apparition sur les principaux marchés européens, dont la France, où son prix la met en concurrence avec les Renault 4 ou Citroën 2CV, de conception bien plus rustique.

Comme pour tous les véhicules d'origine Fiat mais produits ailleurs qu'en Italie, la distribution est assurée par le réseau Chardonnet, importateur Zastava depuis l’arrivée de la marque en France, et également chargé de marques telles que Lancia, Autobianchi ou encore FSO.

Au Salon de Belgrade en , Zastava prĂ©sente la version 55, chiffre qui correspond au nombre de chevaux du moteur 1 116 cm3 (dĂ©jĂ  montĂ© sur les Fiat 128 et Zastava Skala) qui complète dĂ©sormais la gamme.

La conquête de l’Ouest

Avec la Yugo 55, Zastava fait le pari de s’attaquer au marchĂ© nord-amĂ©ricain, et s’associe pour cela Ă  l’industriel Malcolm Bricklin, qui s’est alors fait connaĂ®tre pour avoir importĂ© la marque japonaise Subaru aux États-Unis dans les annĂ©es 1960, et construit au Canada sous son nom un Ă©tonnant coupĂ© Ă  portes papillon. Pas moins de deux cent soixante-dix-sept concessionnaires assurent la distribution de la voiture, qui est officiellement lancĂ©e le sous le nom de Yugo GV (pour « Great Value »). AffichĂ©e au prix record de 3 990 $ quand aucune autre voiture ne descendait sous les 5 000 $ Ă  l’époque, la Yugo connaĂ®t un dĂ©marrage aussi fulgurant qu’inattendu : 35 959 immatriculations sont enregistrĂ©es pour le millĂ©sime 1986, et 48 812 l’annĂ©e suivante.

Conséquence directe de ce succès, la Yugo est rebaptisée America sur certains marchés européens à partir de 1988. Cette année-là, l’importateur français immatricule 1.773 Zastava, à 20 unités du précédent record datant de 1983, qui était la première année pleine de la Yugo.

La fin du rêve américain

Mais la Yugo n’est pas vraiment adaptĂ©e aux habitudes de conduite des AmĂ©ricains, qui s’aperçoivent de plus que sa fiabilitĂ© est souvent prise en dĂ©faut. Les ventes chutent lourdement en 1988, avec 31 545 modèles Ă©coulĂ©s. Pour tenter de renverser la vapeur, une Yugo GVX de 65 ch (Yugo 65A en Europe) arrive sur le marchĂ©, mais n’empĂŞche pas la faillite de l’importateur amĂ©ricain en 1989. Le constructeur de Kragujevac ne baisse pas pour autant les bras, et revient dès 1990 avec une Yugo 65A EFi Ă  injection multipoint dont le moteur fonctionne au sans-plomb, et surtout un original cabriolet dĂ©voilĂ© trois ans plus tĂ´t Ă  Belgrade. Mais la rĂ©putation de la marque est dĂ©sormais faite, et très peu d’exemplaires trouvent preneur.

Les années de guerre

Avec plus de 180 000 Yugo construites en 1989, cette annĂ©e est considĂ©rĂ©e comme « l’âge d’or » de marque, d’autant plus que la qualitĂ© de construction est alors Ă  son meilleur niveau. Mais en 1991, la guerre dĂ©clarĂ©e par la Yougoslavie de Slobodan Milošević Ă  la Croatie et Ă  la SlovĂ©nie nouvellement indĂ©pendantes met un coup d’arrĂŞt Ă  la production dans l’usine de Kragujevac. Si la voiture est assemblĂ©e en Serbie, l’alternateur et les Ă©quipements Ă©lectriques viennent ainsi de SlovĂ©nie, et la plupart des Ă©quipements en plastique de Croatie.

L’embargo international appliqué à partir de 1992 aggrave sensiblement la situation, et la production tombe à 14.000 unités. La pénurie d’équipements se ressent à l’intérieur de certaines voitures livrées : le volant est parfois d’une autre couleur que le tableau de bord, voire repris de l’antique Zastava 750, les sièges ne sont eux non plus pas assortis, les compteurs sont gradués en « MPH » comme sur les versions américaines, les signes indiquant la température de l’eau et de l’huile sont remplacés par de simples étiquettes…etc. 7000 voitures sortent des chaînes en 1993 et 1994, et 9000 en 1995.

Pour contourner l’embargo et continuer malgré tout de se vendre en Europe, la Yugo s’expatrie entre 1991 en 1993 en Italie sous le nom d’Innocenti Koral.

Les sanctions pesant sur la Yougoslavie étant levées en 1996, la production repart. Mais à la suite de l’intervention yougoslave au Kosovo, l’OTAN bombarde le territoire serbe : l’usine de Kragujevac est touchée le . Les dégâts sont énormes, de nombreux ouvriers sont tués, mais la production reprendra quelques mois plus tard.

Un nouveau départ

La Yugo se voit offrir une nouvelle jeunesse en 2000 : pare-chocs inédits, tableau de bord redessiné, et aileron arrière constituent les principales nouveautés. Les moteurs, bien que quelque peu remis au goût du jour, sont toujours les blocs de 55 et 65 ch d’origine Fiat. Le cabriolet refait son apparition, et on note l’arrivée d’une version commerciale à vitres arrière tôlées.

En 2002, l’entreprise reprend son nom originel de Zastava, qu’elle avait abandonné dans les années 1980 pour se nommer simplement Yugo (le modèle-phare prenant alors le nom de Yugo Koral en Europe). La « nouvelle » Zastava Koral IN est lancée, et se distingue notamment par sa calandre redessinée et ses jantes en alliage. À l’intérieur, on note toutefois l’apparition du verrouillage centralisé, des vitres électriques ou encore des rétroviseurs réglables électriquement. La climatisation est en option, tout comme une boîte automatique à trois rapports d’origine Renault.

Ce modèle est exporté dans de nombreux pays du bassin méditerranéen : Croatie, Macédoine, Grèce, Monténégro, Liban, Syrie, Libye, Tunisie, Égypte, et jusqu’en Pologne.

Les dernières années

En octobre 2005, Zastava signe avec Fiat un contrat prévoyant la production sous licence de la Punto pour le marché local, rebaptisée Zastava 10. Cette voiture moderne signe le glas des modèles historiques de la marque, notamment la Koral et la Skala (dérivée de la Fiat 128, et vendue en France dans les années 1970 et 1980 comme Zastava 1100), mais aussi la berline compacte Florida, lancée en 1988.

Le dernier exemplaire de la Zastava Koral, de couleur rouge, est assemblĂ© Ă  Kragujevac le [1]. Depuis 1980, ce sont 794 428 exemplaires qui ont Ă©tĂ© produits.

Galerie

  • Une Yugo 45 A en France. La calandre est probablement un accessoire proposĂ© par l’importateur Chardonnet.
    Une Yugo 45 A en France. La calandre est probablement un accessoire proposé par l’importateur Chardonnet.
  • Une Yugo 45 A en France.
    Une Yugo 45 A en France.
  • Une Yugo 55 A en Espagne.
    Une Yugo 55 A en Espagne.
  • Une Yugo 55 A en Espagne.
    Une Yugo 55 A en Espagne.
  • Une Yugo 45 S en France.
    Une Yugo 45 S en France.
  • Une Yugo 45 au Royaume-Uni en 1983.
    Une Yugo 45 au Royaume-Uni en 1983.
  • Deux Yugo au Kosovo.
    Deux Yugo au Kosovo.
  • Une Yugo GV dans un musĂ©e amĂ©ricain.
    Une Yugo GV dans un musée américain.
  • Une Yugo en Croatie.
    Une Yugo en Croatie.
  • Une Yugo 45 A en France.
    Une Yugo 45 A en France.
  • Une Yugo GVX.
    Une Yugo GVX.
  • Une Zastava Koral au Salon de Belgrade en 2007.
    Une Zastava Koral au Salon de Belgrade en 2007.
  • Un cabriolet Yugo en Allemagne.
    Un cabriolet Yugo en Allemagne.
  • Une Innocenti Koral en Italie.
    Une Innocenti Koral en Italie.

Sources

  • Bernard Vermeylen, Voitures des pays de l'Est, Boulogne-Billancourt, ETAI, , 239 p. (ISBN 9782726888087, OCLC 470767381)

Voir aussi

Notes et références

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