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XXe siècle av. J.-C.

Voir aussi : Liste des siècles, Chiffres romains


Millénaires :
IIIe millénaire av. J.-C. • IIe millénaire av. J.-C. • Ier millénaire av. J.-C.

Siècles :
XXIe siècle av. J.-C. • XXe siècle av. J.-C. • XIXe siècle av. J.-C.


DĂ©cennies :

-1990 • -1980 • -1970 • -1960 • -1950
-1940 • -1930 • -1920 • -1910 • -1900

Évènements

Afrique

Proche-Orient

Tablette d'argile découverte à Kültepe portant une impression de sceaux-cylindres et une écriture cunéiforme (quittance pour un prêt de cuivre).
  • 2000-1800 av. J.-C. : bronze moyen II en Anatolie[5]. Les archives des colonies marchandes assyriennes Ă©crites en akkadien dĂ©couvertes Ă  Hattusa, Ankuwa et KĂĽltepe font entrer l’Anatolie dans l’Histoire. Les Assyriens achètent de la laine, du cuivre, et vendent aux Anatoliens de l’étain et des tissus fins[6]. L’onomastique montre qu’au dĂ©but du IIe millĂ©naire av. J.-C., trois groupes occupent l’Anatolie : les proto-hittites, ou Hattis, qui rassemblent toutes les populations Ă©tablies de longue date et qui ont souvent fusionnĂ©. Ensuite les Hourrites, numĂ©riquement dominant dans certaines rĂ©gions, parfois maĂ®tres de citĂ©s. Enfin les Hittites qui parlent des langues apparentĂ©es comme le nĂ©site (« langue de Nesha »), le palaĂŻte et le louvite, que l’on retrouve dans les territoires occidentaux[7]. Les Hittites, peuple indo-europĂ©en venu de l’est de l’Europe par le Bosphore ou le Caucase sont arrivĂ©s, au moins pour certains d’entre eux (louvites), au IIIe millĂ©naire av. J.-C.[5], comme le suggèrent les affinitĂ©s profondes existant entre la civilisation hittite et celles de citĂ©s comme Alaca HĂĽyĂĽk. Le mot « Hittite » regroupe trois peuples (luwili, palaumnili, nashili) arrivĂ©s Ă  des Ă©poques diffĂ©rentes mais parlant des langues très proches. C’est par petits groupes, sporadiquement, qu’ils se sont installĂ©s au pays des Hattis[6]. L’impression domine donc qu’ils n’ont reprĂ©sentĂ© qu’une minoritĂ© et leur langue ne comporte pas plus de 20 % de mots indo-europĂ©ens. Les Hittites adoptent un système hiĂ©roglyphique propre de 400 signes environ, mis lentement en place Ă  partir du dĂ©but du IIe millĂ©naire av. J.-C. Il est utilisĂ© dans les inscriptions monumentales ou dans les sceaux Ă  partir du XIVe siècle av. J.-C. Il survivra un peu Ă  l’effondrement de l’empire, mais n’aura pas de rĂ©elle postĂ©ritĂ©.

Europe

  • Vers 2000 av. J.-C. :
    • Ă©poque des plus anciens vestiges indiscutables de chars de combat attelĂ©s de chevaux dĂ©couverts Ă  Krivoe Ozero, au sud de l'Oural, en Ukraine (culture de Sintashta)[9]. L’invention de la roue Ă  rayons et Ă  jante, plus lĂ©gère, permet la construction de chars de guerre ;
    • destruction de Troie lors des migrations indo-europĂ©ennes[10].
Jarre de stockage du Bronze moyen découverte à Égine.
  • 2000-1800 av. J.-C. :
    • âge du bronze moyen I en Grèce[11].
    • Helladique moyen en Grèce continentale ; la destruction des principaux sites de l’Helladique ancien vers 2000 av. J.-C., qui reste une Ă©nigme, est suivie d’une dĂ©population durable et d’une stagnation Ă©conomique pendant l’helladique moyen[12]. Des populations indo-europĂ©ennes, probablement proto-hellĂ©niques, venues par petites touches et par petits groupes du Nord ou du Nord-est vers la pĂ©ninsule balkanique et l’Asie mineure, se mĂ©langent avec les populations indigènes. Cette culture, d'abord identifiĂ©e comme minyenne (Schliemann), avec sa cĂ©ramique monochrome lissĂ©e, reste villageoise et peu hiĂ©rarchisĂ©e. Certains historiens ont comparĂ© cette dĂ©cente Ă  celle plus tardive des Doriens, et l’ont attribuĂ©e aux Ioniens (Mylonas) ou aux AchĂ©ens, principaux porteurs de la civilisation mycĂ©nienne pendant l’helladique rĂ©cent[13]. Les habitats sont des hameaux ou des petits villages, Ă  maisons de forme souvent absidiale (Lerna, Asinè, Malthi, EutrĂ©sis, Mycène) ; les habitants sont agriculteurs (oliviers, vignes, cĂ©rĂ©ales), Ă©leveurs (ovins, bovins), pratiquent la chasse mènent dĂ©jĂ  des raids maritimes de pillage. L’étude des sĂ©pultures (tombes Ă  ciste, puis tombes Ă  chambre et tholoi Ă  la fin de la pĂ©riode) indique une Ă©volution de la sociĂ©tĂ© vers plus de hiĂ©rarchisation, comme la prĂ©sence d’objet de luxe l’atteste dès 1700 av. J.-C. (orfèvrerie et bijoux d’or et d’argent, vaisselle de bronze, dĂ©fenses de sanglier)[12].
    • dans les Cyclades, croissance des villes, souvent fortifiĂ©es. DĂ©veloppement de la mĂ©tallurgie et des structures Ă©conomiques. Échanges avec la Grèce et la cĂ´te Anatolienne. Disparition totale des figurines en marbre[11] ;
    • le site de Kolonna, Ă  Égine, avec ses remparts puissants, son importance commerciale, la prĂ©sence sur ses vases de « marques de potiers », possède une organisation politique avancĂ©e. Les vases cycladiques y transitent. La ville produit elle-mĂŞme des cĂ©ramiques et des meules de pierre, exportĂ©es vers l’Attique, la BĂ©otie, l’Argolide et l’EubĂ©e. On y a trouvĂ© le premier four mĂ©tallique complexe de cette Ă©poque[11] ;
    • le trafic de lingots de cuivre et d’étain se dĂ©veloppe entre l’ÉgĂ©e, le Levant et Chypre pendant le Bronze moyen[14] puis la MĂ©diterranĂ©e occidentale (Italie du sud, Sicile, Sardaigne au XVe siècle av. J.-C.).
Figurines masculines en argile retrouvées à Petsofas (en), près de Palékastro.
  • 2000–1700 av. J.-C. : la civilisation minoenne aborde sa pĂ©riode palĂ©opalatiale. C'est durant cette pĂ©riode que sont construits les premiers palais Ă  Cnossos, Phaistos, Malia, Aghia Triada, et Zakros dans les plaines les plus fertiles de l'Ă®le. Des agglomĂ©rations urbaines apparaissent, qui succèdent, sur le mĂŞme emplacement, Ă  des communautĂ©s agricoles restreintes. Ces premiers palais sont des Ă©difices prestigieux, organisĂ©s autour d’une cour rectangulaire, qui comportent des magasins de stockage, des pièces Ă  fonction religieuse et des salles d’apparat avec colonnes. Ils supposent un pouvoir central et la participation de la communautĂ© pour leur construction. La civilisation crĂ©toise utilise des bateaux Ă  voiles, qui permettent un commerce prospère avec l’Égypte (vases de pierre, ivoires, sceaux Ă©gyptiens contre poterie crĂ©toise, cuivre, Ă©tain, lin, laine, bois, etc.). Des relations rĂ©gulières semblent exister avec les Cyclades (ThĂ©ra, MĂ©los, CĂ©os) et Égine, et de lĂ  avec l’Attique et la Thessalie. Une colonie crĂ©toise est attestĂ©e Ă  Castri, sur l’île de Cythère, qui permet les relations avec le PĂ©loponnèse (Lerne et Haghios StĂ©phanos)[11]. La sociĂ©tĂ© crĂ©toise semble ĂŞtre une sociĂ©tĂ© de justice et de libertĂ©, oĂą le dĂ©veloppement de l’économie de marchĂ© et une importante division du travail vont de pair avec l’individualisme et la libĂ©ration de tous les Ă©lĂ©ments de l’esprit et de la culture. La femme a une position forte Ă  tous les niveaux de la vie Ă©conomique, sociale, politique et religieuse. Sa prospĂ©ritĂ© conduit la Crète Ă  un Ă©blouissant Ă©panouissement culturel.

Notes et références

  1. Musée Guimet, Les Cités oubliées de l'Indus : Archéologie du Pakistan, FeniXX, , 208 p. (ISBN 978-2-402-05246-7, présentation en ligne)
  2. David N. Edwards, The Nubian Past : An Archaeology of Sudan, Routledge, , 360 p. (ISBN 978-1-134-20087-0, présentation en ligne)
  3. Florence Maruéjol, 100 Questions sur l’Égypte ancienne, La Boétie, , 256 p. (ISBN 978-2-36865-028-8, présentation en ligne)
  4. Andrea L. Stanton, Edward Ramsamy, Peter J. Seybolt, Carolyn M. Elliott, Cultural Sociology of the Middle East, Asia, and Africa : An Encyclopedia, SAGE Publications, , 1976 p. (ISBN 978-1-4522-6662-6, présentation en ligne)
  5. Corinne Julien, Histoire de l'humanité : 3000 à 700 av. J.-C, UNESCO, , 1402 p. (ISBN 978-92-3-202811-2, présentation en ligne)
  6. Georges Roux, La Mésopotamie, Seuil, , 600 p. (ISBN 978-2-02-008632-5, présentation en ligne)
  7. Jacques Freu et Michel Mazoyer, Les Hittites et leur histoire : Des origines à la fin de l'ancien royaume hittite, vol. 1, Paris/Paris, Harmattan, , 253 p. (ISBN 978-2-296-02744-2, présentation en ligne)
  8. Yves Denis Papin, Chronologie de l'histoire ancienne, Éditions Jean-paul Gisserot, , 126 p. (ISBN 978-2-87747-346-0, présentation en ligne)
  9. David W. Anthony, The Horse, the Wheel, and Language : How Bronze-Age Riders from the Eurasian Steppes Shaped the Modern World, Princeton University Press, , 568 p. (ISBN 978-0-691-14818-2, présentation en ligne)
  10. Gustave Glotz et Robert Cohen, Histoire grecque, vol. 1, Presses Universitaires de France, (ISBN 978-2-13-079108-9, présentation en ligne)
  11. Jean-Claude Poursat, La Grèce préclassique : Des origines à la fin du VIe siècle, Points, , 225 p. (ISBN 978-2-7578-4500-4, présentation en ligne)
  12. Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp, Une histoire des civilisations : comment l'archéologie bouleverse nos connaissances, Paris, Éditions La Découverte, , 601 p. (ISBN 978-2-7071-8878-6, présentation en ligne), p. 316
  13. Nicolas Platon, Béatrice de Tournay, La Civilisation égéenne - tome 1 : Du néolithique au Bronze récent, vol. 1, Albin Michel, , 432 p. (ISBN 978-2-226-22521-4, présentation en ligne)
  14. Ella Dardaillon, « Analyses métallurgiques. Actes du colloque international tenu à Lyon en novembre 2001 « Ougarit au IIe millénaire av. J.-C. État des recherches » », MOM Éditions. Ougarit au Bronze moyen et au Bronze récent, no 47,‎ , p. 159-168 (présentation en ligne)
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