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Malia

Malia est le nom contemporain donnĂ© Ă  une ancienne ville de Crète dont le nom n’est pas connu. Le site oĂą se trouve le palais s'Ă©tend sur 9 800 m2. Il Ă©tait situĂ© sur la cĂ´te nord de l'Ă®le, dans une plaine fertile. C'est l'un des quatre sites les plus importants de la civilisation minoenne. Le site a Ă©tĂ© occupĂ© dès le Bronze ancien II par une communautĂ© agricole qui prit de l'importance et se paracheva, au Bronze moyen, par une agglomĂ©ration urbaine, puis par le palais qui, Ă  l’instar des trois autres palais crĂ©tois, Cnossos, Phaistos et Zakros, reste assez mal connu. Par rapport Ă  ceux-ci, il semble moins luxueux. Les vestiges permettent nĂ©anmoins d’affirmer qu'il s'agissait d'un Ă©difice monumental. Les murs sont en briques crues sans placage de gypse et sans trace de fresques. Le site se compose de plusieurs ensembles de constructions : le palais lui-mĂŞme avec plusieurs quartiers d’habitations et une nĂ©cropole, une agora (lieu de rassemblement, le marchĂ© de la citĂ©) et une crypte hypostyle (espace fermĂ© dont le plafond est soutenu par des colonnes).

Malia
Image illustrative de l’article Malia
Maquette du palais de Malia.
Localisation
Pays Drapeau de la Grèce Grèce
Périphérie Crète
Dème Chersónissos
CoordonnĂ©es 35° 17′ 35″ nord, 25° 29′ 35″ est
Géolocalisation sur la carte : Crète
(Voir situation sur carte : Crète)
Malia
Malia
Géolocalisation sur la carte : Grèce
(Voir situation sur carte : Grèce)
Malia
Malia

Le palais de Malia

Le palais de Malia (ou Mallia) est la troisième « capitale Â» de la Crète antique, en importance et en taille (7 500 m2). SituĂ© sur la cĂ´te nord, Ă  34 km d’HĂ©raklion, au sein du dème de ChersĂłnissos, Ă  l'est du village moderne de Mália, dans une plaine petite mais fertile (45 km2), il occupe une position gĂ©ographique importante, Ă  cĂ´tĂ© d’un port essentiel pour la navigation de l'Ă‚ge du bronze.

Le site fut découvert en 1915 par un Crétois, Joseph Hadzidakis. Il fut le premier à y entreprendre des sondages et, dès les premiers coups de pioche, mit au jour de riches trouvailles et un labyrinthe de pièces en pierres de taille qui lui firent aussitôt reconnaître un palais comme ceux de Cnossos et de Phaistos.

Mais la Première Guerre mondiale avait commencé et Joseph Hadzidakis fut très vite contraint d’abandonner ses travaux, faute de ressources financières.

En 1920, Charles Picard, alors directeur de l'École française d'Athènes, obtint des autorités grecques l’autorisation de poursuivre les recherches de Joseph Hadzidakis. Malia fit rêver des générations d'archéologues. Toute une série de savants français ont fouillé la cité minoenne, parmi lesquels :

Dague de bronze de Malia.

Le premier palais fut construit vers -1900, comme Cnossos. Du premier palais peu de choses restent encore visibles, la plupart des ruines datent de la période néo-palatiale. C'est la découverte de mobilier et d’objets qui a permis l'identification des pièces. Il possédait cinq entrées, une dans chaque angle et une à l'ouest qui est la plus monumentale, les deux entrées principales étant situées au nord et au sud. Autour d'une cour rectangulaire centrale se trouvaient des quartiers fonctionnels comportant des magasins de stockage, des salles à fonction religieuse et des salles d'apparat. Ce sont ces dernières qui ont suggéré aux spécialistes l’existence d'un pouvoir central. En effet, dans la salle du trésor, on a retrouvé plusieurs armes d’apparat (dont la célèbre hachette à tête de panthère) qui semblent avoir été les insignes d'un pouvoir royal.

Les « abeilles de Malia (en) » : deux abeilles transportant une goutte de miel.

Le quartier Mu

Les zones A et B du quartier Mu vues depuis la passerelle.

SituĂ© au nord-ouest du palais, le quartier « Mu Â» (nom donnĂ© par les archĂ©ologues) s'Ă©tend sur plus de 2 500 m2. Il date de la pĂ©riode du premier palais et a Ă©tĂ© dĂ©truit par un incendie. Il comprenait des bâtiments principaux, de grands Ă©difices secondaires abritant peut-ĂŞtre des hauts fonctionnaires rattachĂ©s au palais, des ateliers de tissage, de poterie, de mĂ©tallurgie ou encore de meunerie et un ensemble de constructions dont on ignore l'usage. Un autre quartier a Ă©tĂ© mis au jour Ă  l'ouest du palais, le quartier « Nu Â». Il couvre une surface de 750 m2 et est composĂ© d’un bâtiment Ă  trois ailes disposĂ©es autour d’une petite cour. Comme dans le quartier « Mu Â», on a retrouvĂ© des vestiges d’activitĂ©s artisanales. La dĂ©couverte d’objets de prestige, comme des armes d’apparat et des bijoux en or, dans la nĂ©cropole de Chrysolakkos, indique une sociĂ©tĂ© hiĂ©rarchisĂ©e. L'influence Ă©gyptienne est visible dans les cĂ©ramiques et les bijoux. Elle atteste des contacts rĂ©guliers entre les deux civilisations. Vers -1700, le palais de Malia est dĂ©truit avec ceux de Cnossos et Phaistos, probablement Ă  la suite d’un tremblement de terre. Le palais est reconstruit avant d’être finalement dĂ©truit une seconde fois, avec celui de Zakros, vers -1450. Celui de Cnossos suivra (on trouve aussi -1370/-1350). Le palais a sans doute Ă©tĂ© abandonnĂ© complètement au XIIe siècle.

Bibliographie

  • Elga Andersen et Olivier Pelon, Guide de Malia. Le Palais et la NĂ©cropole de Chryssolakkos, École française d'Athènes, sĂ©rie « Sites et monuments », Athènes, 1992.
  • Jean-Claude Poursat :
    • La Grèce prĂ©classique, des origines Ă  la fin du VIe siècle, Nouvelle histoire de l’AntiquitĂ©, vol. 1, Seuil, coll. « Points Histoire », 1995 (ISBN 2020131277).
    • Fouilles exĂ©cutĂ©es Ă  Malia. Le quartier Mu, 3 vol., École française d'Athènes, sĂ©rie « Études crĂ©toises », Athènes, 1978-1995.
    • Guide de Malia au temps des premiers palais. Le Quartier Mu (avec Martin Schmid), École française d'Athènes, sĂ©rie « Sites et monuments », Athènes, 1992.
  • Henri Van Effenterre, Le Palais de Mallia et la citĂ© minoenne, Rome, 1980 [prĂ©sentation en ligne].

Notes et références

Voir aussi

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