Wolschwiller
Wolschwiller [vÉlÊvilÉÊ] est une commune française situĂ©e dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la CollectivitĂ© europĂ©enne d'Alsace, en rĂ©gion Grand Est.
Wolschwiller | |
Vue de Wolschwiller | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
RĂ©gion | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Haut-Rhin |
Arrondissement | Altkirch |
Intercommunalité | Communauté de communes Sundgau |
Maire Mandat |
Sylvain Gabriel 2020-2026 |
Code postal | 68480 |
Code commune | 68380 |
DĂ©mographie | |
Population municipale |
440 hab. (2020 ) |
Densité | 43 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 47° 27âČ 42âł nord, 7° 24âČ 31âł est |
Altitude | Min. 400 m Max. 831 m |
Superficie | 10,14 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Bale - Saint-Louis (partie française) (commune de la couronne) |
Ălections | |
DĂ©partementales | Canton d'Altkirch |
LĂ©gislatives | TroisiĂšme circonscription |
Localisation | |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
GĂ©ographie
Topographie
Wolschwiller se situe Ă 440 m dâaltitude au pied de la chaĂźne du Raemel, dans le bassin dâOltingue qui sâintercale entre le pli de Ferrette et celui du Landskron. Wolschwiller est, avec Oberlarg, lâun des foyers de formation des orages du Jura alsacien, dâoĂč la violence des grĂȘles. En , il ne fallut que 20 minutes pour faire disparaĂźtre les prĂ©s et les champs sous une Ă©paisse couche de grĂȘlons. De mĂȘme en , la presse titre « nuit Ă©pouvantable Ă Wolschwiller » Ă la suite d'un orage. Le , la commune de Wolschwiller et ses alentours Ă©taient recouverts par une Ă©paisse couche de neige dâune bonne soixantaine de centimĂštres qui mit plusieurs jours Ă disparaĂźtre.
Urbanisme
Typologie
Wolschwiller est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bale - Saint-Louis (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 94 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des forĂȘts et milieux semi-naturels (52 % en 2018), une proportion sensiblement Ă©quivalente Ă celle de 1990 (53 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : forĂȘts (52 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (22,2 %), terres arables (21,5 %), zones urbanisĂ©es (4,3 %)[6].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[7].
Histoire
Découvertes archéologiques
En 1965, le gĂ©ologue Fischer signale les traces dâun refuge celtique et de nombreux objets romains Ă proximitĂ© du « Rudlist ».
Noms anciens, origine du nom et Ă©glise paroissiale
Voici quelques anciens noms de Wolschwiller : Wolfeswile en 1231; Wolswile en 1250 ; Wolfveswilr en 1302 ; Wolswilr en 1316 ; Wolfswilr en 1441. Le nom, de par son suffixe wilr (villae) pourrait ĂȘtre dâorigine gallo-romaine. Wolschwiller serait donc dans un sens ancien le « village des loups » (traduction due Ă son prĂ©fixe wolf).
La paroisse de Wolschwiller, fort ancienne, Ă©tait placĂ©e sous le vocable de Saint Euloge en 1509 puis, depuis 1617, sous celui de Saint Maurice. LâĂ©glise actuelle, construite en 1782, conserve encore une base de clocher roman.
Histoire administrative et politique
Wolschwiller, chef-lieu dâune mairie de la seigneurie autrichienne de Ferrette, comprenant Lutter, Raedersdorf, Ligsdorf, Kiffis, Sondersdorf, se situait Ă la limite des zones dâinfluence du comte de Ferrette et de lâĂ©vĂȘque de BĂąle et Ă©tait, ainsi, lâobjet de litige entre les deux. Vers 1232, FrĂ©dĂ©ric II, comte de Ferrette captura, prĂšs de Wittersdorf, Henri de Thoune, Ă©vĂȘque de BĂąle et le fit renoncer par serment, Ă toute prĂ©tention sur certains domaines en litige. La renonciation Ă©piscopale, obtenue par contrainte, fut annulĂ©e par le landgrave Albert IV et le comte de Ferrette fut condamnĂ© Ă la peine de lâ« Harnescar » (porter du Spalentor jusqu'Ă la cathĂ©drale de BĂąle, un chien sur ses Ă©paules) et Ă la cession de deux domaines : les cours de Wolschwiller (Wolfeswile) et de Dieperswile. En 1233, la cession des cours de Wolfeswile et de Tuirlistorff (Durlinsdorf) devint effective.
Les chartes et inventaires de biens (censiers et terriers) Ă©tablis en diffĂ©rentes occasions attestent que la commune de Wolschwiller Ă©tait constituĂ©e dâune mosaĂŻque de parcelles rĂ©parties entre diffĂ©rents Ă©tablissements religieux :
- en 1260, échange de terres à Wolschwiller et à Binningen entre le prévÎt et le chapitre de la cathédrale de Bùle ;
- en 1274, le couvent de St-Pierre reçoit Ă Wolschwiller des biens de Jean dâOelenberg ;
- en 1283, les couvents de St-Pierre et dâOelenberg Ă©changent des terres Ă Wolschwiller dâune part, dans la rĂ©gion de Galfingue dâautre part ;
- en 1438, rédaction du rÚglement de la cour colongÚre de Wolschwiller (cette propriété, qui relevait du prévÎt de Bùle, était probablement celle qui avait été cédée par le comte de Ferrette) ;
- RĂ©daction d'inventaires des biens possĂ©dĂ©s Ă Wolschwiller par les couvents de Klingenthal (1549), de St-Alban (1662), de St-LĂ©onard (1662 et 1741) et de lâhĂŽpital de BĂąle (1558).
En 1530, les chevaliers Jean et Sigismond de Reinach dĂ©tiennent des droits Ă Wolschwiller (3 rĂ©seaux dâĂ©peautre et 3 poules par an), droits signalĂ©s dans un autre document de 1605.
En 1555, le roi Ferdinand de Habsbourg inféoda à Simon de Ferrette une cour domaniale située à Wolschwiller, cour qui, en 1620, passera à Jean Adam de Wolschwiller.
DâaprĂšs lâurbaire de la seigneurie de Ferrette de 1592, Wolschwiller, qui comptait 48 fermes, Ă©tait placĂ© sous lâautoritĂ© du maire du chapitre de l'Ă©vĂȘchĂ© de BĂąle qui encaisse le cens (redevance en argent payĂ©e annuellement au seigneur) et administre en lieu et place du maire de la seigneurie de Ferrette siĂ©geant Ă Raedersdorf.
Durant la guerre de Trente Ans, Wolschwiller a Ă©tĂ© le centre d'un soulĂšvement des paysans sundgauviens contre les occupants suĂ©dois, lâĂąme du soulĂšvement fut Christian Bigenwald, jurĂ© de Wolschwiller. Lorsque le , le commandant suĂ©dois Erlach donna l'ordre aux habitants de la haute vallĂ©e de l'Ill d'exĂ©cuter diffĂ©rents travaux au chĂąteau de Ferrette, de nombreux paysans se rĂ©unirent Ă Wolschwiller, dans lâauberge de Georges Bigenwald, frĂšre de Christian, et prirent la dĂ©cision de se dĂ©barrasser des Ă©trangers par la force. Le maire Hans Stehelin exhorta les paysans Ă la prudence, mais en vain ; le 1er fĂ©vrier, ils pĂ©nĂštrent dans Ferrette et, le lendemain, pillent le chĂąteau. Cette rĂ©volte fut noyĂ©e dans le sang Ă Blotzheim. Les SuĂ©dois cherchĂšrent Ă s'emparer de Hans Stehelin, accusĂ© d'avoir assassinĂ© le commandant Erlach Ă Ferrette. Hans Stehelin se rĂ©fugia Ă Laufon. En 1636, les habitants de Wolschwiller se rĂ©fugiĂšrent en Suisse.
D'aprĂšs le rĂšglement des usages forestiers de 1688, les habitants de Wolschwiller dĂ©sirant construire ont droit aux sapins Ă volontĂ© mais seulement Ă quatre chĂȘnes ; ceux-ci Ă©tant rares.
Pendant la Révolution française :
- la premiĂšre condamnation Ă mort prononcĂ©e en haute Alsace atteint Jacques Bigenwald (ancien maire) et SĂ©bastien Dietlin (maĂźtre dâĂ©cole). ArrĂȘtĂ©s pour avoir assistĂ© Ă une messe cĂ©lĂ©brĂ©e par le prĂȘtre rĂ©fractaire Jean Baptiste Enderlin le dans la grange du presbytĂšre, ils comparaissent devant le tribunal rĂ©volutionnaire et furent guillotinĂ©s Ă Colmar le jour mĂȘme. Le curĂ© Jean Baptiste Enderlin put sâenfuir et mourut Ă Metzerlen en 1795. Son neveu Joseph Enderlin, Ă©galement prĂȘtre rĂ©fractaire, continua Ă exercer clandestinement son ministĂšre dans la rĂ©gion et vĂ©cut cachĂ© dans une grotte prĂšs du « Rudlistfelsen » ;
- un rĂ©volutionnaire a arrachĂ© dans l'Ă©glise la grande croix qui se situait dans l'arc Ă l'entrĂ©e du ChĆur. La croix tomba et ne sâabĂźma pas, mais le rĂ©volutionnaire lui mourut quelques jours plus tard Ă l'hĂŽpital militaire de Luppach.
Les travaux d'adduction d'eau furent achevés en 1880.
Durant la Guerre 1914-1918, la population de Wolschwiller n'est pas Ă©vacuĂ©e. La frontiĂšre franco-suisse (Ă l'Ă©poque germano-suisse), qui longe la crĂȘte de la forĂȘt communale (chemin du Raemel) au sud du village, est fermĂ©e et placĂ©e sous la surveillance dâun dĂ©tachement militaire allemand.
En , la population de Wolschwiller est Ă©vacuĂ©e dans les Landes, Ă Mimizan, Pontenx-les-Forges et Saint-Maurice-sur-Adour. Le retour s'amorce dĂšs le mois dâ. 23 habitants ont Ă©tĂ© dĂ©portĂ©s par les autoritĂ©s du IIIe Reich, Ă la suite du dĂ©part de jeunes du village qui ne voulaient pas se faire incorporer de force dans les armĂ©es allemandes.
HĂ©raldique
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Les armes de Wolschwiller se blasonnent ainsi : |
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Politique et administration
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2008[10].
En 2020, la commune comptait 440 habitants[Note 3], en diminution de 7,17 % par rapport Ă 2014 (Haut-Rhin : +1,01 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
- L'église Saint-Maurice se situe sur les hauteurs de Wolschwiller et a été restaurée en 2001.
- La chapelle Saint-Jean de NĂ©pomucĂšne se situe le long d'un petit chemin forestier en direction de Burg (Suisse).
- Le monument aux morts rend hommage aux Wolschwillérois morts durant les deux conflits mondiaux (1914-1918 et 1939-1945).
Personnalités liées à la commune
Kevin Stehle Champion de Motocross
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - dĂ©finition », sur le site de lâInsee (consultĂ© le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Bùle - Saint-Louis (partie française) », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans lâaire dâattraction dâune ville », sur insee.fr, (consultĂ© le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministÚre de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Ăvolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă droite ou Ă gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă gauche de l'Ă©cran.
- commune de Wolschwiller
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.