AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Wollemia nobilis

Le pin de Wollemi[Note 1] ou arbre de Wollemi[Note 2] (Wollemia nobilis) appartient Ă  la famille des AraucariacĂ©es. DĂ©couvert en 1994 dans des gorges grĂ©seuses Ă  200 km au nord-ouest de Sydney en Australie, il n'a Ă©tĂ© dĂ©crit qu'en 1995. Cette population relictuelle comprend moins d'une centaine de sujets.

Description

Wollemia nobilis au Jardin des 5 continents de Levallois-Perret

ConifĂšre d’un joli feuillage vert foncĂ© avec une Ă©corce boursouflĂ©e. En pĂ©riode de repos, formation d’une calotte cireuse d’un blanc rosĂątre qui protĂšge le cĂŽne vĂ©gĂ©tatif.
Dans la nature, les arbres atteignent une hauteur de 40 mĂštres. On estime l’ñge des racines Ă  plus de 1 000 ans.

Répartition géographique

Les pins de Wollemi croissent dans une gorge de la grande rĂ©gion des montagnes Bleues, en Nouvelle-Galles du Sud[1]. Il s'agit d'une vallĂ©e peu connue, Ă  environ 200 km au nord-ouest de Sydney (Australie), au cƓur du Parc national Wollemi[2].

Un arbre inconnu pour la science

DĂ©tail d'un tronc de Wollemia nobilis.

Lorsque le garde forestier australien et « bushwalker dans l’ñme » David Noble entreprend, en 1994, une excursion dans les territoires isolĂ©s du Parc national Wollemi, en Nouvelle-Galles du Sud il dĂ©couvre, dans un canyon, une espĂšce d’arbre qui lui est inconnue. Ses feuilles sont vert foncĂ© et ressemblent aux frondes des fougĂšres. L'Ă©corce lui rappelle spontanĂ©ment du chocolat en Ă©bullition. En passant, Noble emporte l’un des rejetons et dĂ©cide de le faire identifier Ă  Sydney. Il cherche l’assistance des services de la flore et des parcs nationaux de Nouvelle-Galles du Sud, et des Jardins botaniques royaux de Sydney. On prend d’abord l'Ă©chantillon pour une fougĂšre, et on s’étonne d’entendre Noble Ă©voquer un arbre de 40 mĂštres de hauteur.

Wyn Jones et Jan Allen, des Jardins Botaniques du mont Tomah, accompagnent Noble lorsqu’il retourne dans la vallĂ©e secrĂšte du Parc national Wollemi. ArrivĂ©s sur le lieu de la dĂ©couverte, les deux botanistes constatent immĂ©diatement qu’ils n’ont jamais vu un tel arbre.

AprĂšs d’autres analyses, on conclut qu’il s’agit d'une espĂšce nouvelle, voire d'un genre nouveau, appartenant Ă  la famille des AraucariacĂ©es. D'abord dĂ©signĂ© comme le « pin[Note 1] de Wollemi », il est officiellement dĂ©crit sous le nom de Wollemia nobilis, d'aprĂšs le lieu de sa dĂ©couverte et le nom de son dĂ©couvreur. Sur le plan de la terminologie, l'Ă©pithĂšte spĂ©cifique nobilis n'est pas correcte, puisqu'il s'agit de rendre hommage au dĂ©couvreur Noble, l'Ă©pithĂšte aurait dĂ» ĂȘtre noblei.

Cet arbre est considéré comme un fossile vivant[3].

Depuis sa dĂ©couverte en 1994, le pin de Wollemi a fait l’objet d’intenses recherches. Sur base des analyses de la sĂ©quence d'ADN, les plus proches parents vivants de Wollemia nobilis sont des espĂšces appartenant aux genres Agathis dont Agathis australis et Araucaria dont Araucaria araucana, Araucaria bidwillii, Araucaria cunninghamii, Araucaria excelsa.

Pour protĂ©ger ces arbres, leur localisation prĂ©cise est gardĂ©e strictement secrĂšte. Des agents phytopathologiques comme Phytophthora cinnamomi[4] transportĂ©s par des semelles de chaussures ou des vĂȘtements reprĂ©sentent une grande menace pour les derniers pins de Wollemi, et la disparition dĂ©finitive de ce genre vĂ©gĂ©tal.

King Billy est le nom du plus grand des pins de Wollemi. Il tient son nom du pilote d’hĂ©licoptĂšre Bill qui amena une Ă©quipe de scientifiques sur place en dĂ©pit de mauvaises conditions.

Biologie

RĂ©siste jusqu’à une tempĂ©rature de −12 °C. D’autres tests de rĂ©sistance au froid sont en cours. Supporte la faible luminositĂ©.
La plante préfÚre un pH acide, inférieur à 6.

Sauvegarde et protection de l’espùce

Dans la nature

DĂ©tail des feuilles.
CĂŽne.

On a recensĂ© moins de cent arbres adultes dans la nature Ă  trois emplacements peu Ă©loignĂ©s les uns des autres. Il est en fait trĂšs difficile de comptabiliser prĂ©cisĂ©ment ces arbres car un certain nombre d'entre eux sont des drageons, beaucoup d'arbres ont sans doute des racines interconnectĂ©es. Des tests gĂ©nĂ©tiques ont rĂ©vĂ©lĂ© que l'ensemble des spĂ©cimens partagent la mĂȘme empreinte gĂ©nĂ©tique. Ceci laisse Ă  penser que l'espĂšce a connu un phĂ©nomĂšne de goulot d'Ă©tranglement gĂ©nĂ©tique, le nombre de reprĂ©sentants de l'espĂšce devenant si faible (peut-ĂȘtre seulement un Ă  deux arbres) que toute variabilitĂ© gĂ©nĂ©tique a Ă©tĂ© perdue[5].

Culture

Venant s’ajouter Ă  la plus grande discrĂ©tion sur le lieu et aux mesures protectrices lĂ©gales, ce programme permet de commencer une culture Ă  l’échelle mondiale, un Ă©lĂ©ment clĂ© de la sauvegarde de l’espĂšce. Un pin de Wollemi dans chaque jardin et parc du monde entier rĂ©duirait le risque pour la population naturelle, en Ă©vitant la visite illĂ©gale du lieu de sa dĂ©couverte. DĂšs le printemps 2006, l'arbre de Wollemi est lancĂ© sur le marchĂ© international et introduit dans le monde entier depuis . De nombreux jardins botaniques accueillent maintenant cet arbre (par exemple Amsterdam, Jardin des Plantes de Paris (devant l'entrĂ©e de la galerie de palĂ©ontologie), le Jardin des Cinq Continents de Levallois qui en compte 4, Lille, Lyon, Nancy, Caen, La Londe, Francfort, MontrĂ©al, Jardins suspendus au Havre, Jardin alpin de Meyrin, Jardin du Casino de Monte Carlo, Bambouseraie d'Anduze
). Depuis , Monaco possĂšde Ă©galement un arbre de Wollemi plantĂ© sur le rocher dominant la principautĂ©. Il en existe une vingtaine dans le premier parc Ă  thĂšme vĂ©gĂ©tal en Europe Terra Botanica, Ă  Angers dont six venant directement d'Australie. Les jardins d'Inverewe en Écosse comptent huit arbres de Wollemi originaires d'un bosquet isolĂ© d'Australie[6]. Le Parc PhƓnix de Nice en possĂšde Ă©galement un exemplaire dans le cadre d'un programme mondial de conservation.

La plante supporte bien la taille, ce qui permet d’en maütriser facilement la hauteur et le volume.

Feux de brousse de 2019-2020

L'espĂšce a failli disparaĂźtre lors des feux de brousse de 2019-2020, dont l'un des incendies a eu lieu dans le dernier site naturel au monde des arbres de Wollemi[7] - [8] - [9]. Une mission secrĂšte menĂ©e fin 2019 dans le Parc national Wollemi, en Nouvelle-Galles du Sud, a permis de sauver de l'extinction le pin de Wollemi ont rĂ©vĂ©lĂ© le mercredi des responsables, et d'ainsi garantir la sauvegarde de cette espĂšce. Matt Kean, ministre de l’Environnement de Nouvelle-Galles-du-Sud a dĂ©clarĂ© dans un communiquĂ© qu'« une mission de protection environnementale sans prĂ©cĂ©dent », a Ă©tĂ© menĂ©e pour sauver ces arbres. Fin dĂ©cembre, les flammes se rapprochant dangereusement du site, les autoritĂ©s ont dĂ©cidĂ© d'agir en montant une mission de sauvetage. Alors que les flammes s’approchaient de la zone protĂ©gĂ©e, les pompiers ont eu recours Ă  des avions bombardiers d’eau pour larguer du produit retardant en un anneau protecteur autour des pins, et des pompiers spĂ©cialisĂ©s ont Ă©tĂ© hĂ©litreuillĂ©s dans la gorge oĂč se cachent les arbres pour y installer un systĂšme d’irrigation afin de leur fournir de l’humiditĂ©, ont expliquĂ© des responsables. « Le feu est bien passĂ© dans la zone, nous avons eu plusieurs jours de fumĂ©e Ă©paisse aussi ne pouvions-nous pas savoir s’ils avaient Ă©tĂ© touchĂ©s. Nous attendions tous avec anxiĂ©tĂ© », a expliquĂ© Matt Kean sur la radio ABC, mais finalement « l’opĂ©ration a Ă©tĂ© un succĂšs phĂ©nomĂ©nal »[10].

Galerie

Notes et références

Notes

  1. DĂ©nomination usuelle en Français, mĂȘme si « pin » est ici impropre puisqu'il ne s'agit pas d'une espĂšce appartenant au genre Pinus (voir Les arbres remarquables du Jardin des Plantes Dans Propos de Jardiniers, publiĂ© par le MusĂ©um national d'histoire naturelle, dĂ©partement des jardins botaniques et zoologiques, 2010).
  2. « Arbre de Wollemi » est l'un des noms donnés au Wollemia nobilis dans l'article du journal Le Monde paru le 11 février 1995.

Références

  1. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Région des montagnes Bleues », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le )
  2. Jones, Hill et Allen 1995.
  3. (en) « Wollemia nobilis », The Gymnosperm Database - Christopher J. Earle.
  4. (en) Rob Peakall, Daniel Ebert, Leon J. Scott, Patricia F. Meagher et Cathy A. Offord, « Comparative genetic study confirms exceptionally low genetic variation in the ancient and endangered relictual conifer, Wollemia nobilis (Araucariaceae) », Molecular Ecology, vol. 12, no 9,‎ , p. 2331–2343 (DOI 10.1046/j.1365-294X.2003.01926.x).
  5. (en) « Jurassic tree survives big chill in trust garden », sur BBC News, (consulté le ).
  6. « En Australie, des arbres « dinosaures » sauvés des incendies par une opération secrÚte », sur Le Huffington Post, (consulté le )
  7. Le Figaro avec AFP, « Australie: au cƓur des incendies, une mission secrĂšte pour sauver des arbres prĂ©historiques », sur Le Figaro.fr, (consultĂ© le )
  8. « En Australie, l'unique site naturel au monde de pins préhistoriques sauvé des flammes », sur France 24, (consulté le )
  9. « Australie: mission secrÚte pour sauver des arbres préhistoriques », Nature & Environnement, sur sciencesetavenir.fr, AFP, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • (en) Wyn G. Jones, Kenneth D. Hill et J.M. Allen, « Wollemia nobilis, a new living Australian genus and species in the Araucariaceae », Telopea, vol. 6, nos 2-3,‎ , p. 173-176 (lire en ligne).
  • Des arbres fossiles ont Ă©tĂ© dĂ©couverts en Australie, article du quotidien Le Monde du .
  • (en) James Woodford, The Wollemi pine : the incredible discovery of a living fossil from the age of the dinosaurs, Melbourne (Australie), 210 p., 2002.

Wollemia

Wollemia nobilis

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.