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Voisins (Louveciennes)

Le hameau de Voisins (ou village de Voisins) se situe dans la commune de Louveciennes, dans le dĂ©partement des Yvelines en France. Le site, 131 hectares, est inscrit en 1946[1].

Toponymie

Voisin (vicinus), comme toponyme, est un dérivé du latin vicus (bourg, village)[2].

Histoire

Aujourd'hui quartier de la ville mais cependant quelque peu à l'écart, Voisins a acquis sa renommée à partir de 1681, date où commencent les travaux de la machine de Marly.

La Machine de Marly

La machine de Marly est construite à compter de 1681 dans le but de remonter l'eau de la Seine puisée à Bougival vers les réservoirs situés sur le plateau du Cœur volant à proximité du château de Marly. L'eau, depuis la Seine, est refoulée jusqu'aux puisards dits de mi-côte, à flanc de coteau, puis aux puisards supérieurs, là où commence Voisins, et enfin à l'aqueduc de Marly. Deux bâtisses abritant les pompes sont construites au niveau des puisards, l'une à mi-côte et l'autre en bordure du vallonnement de Voisins. Entre cette dernière et l'aqueduc, les canalisations vont être souterraines et traverser le premier château construit sur les lieux, le château dit de Voisins.

La demeure d'Arnold de Ville, ingénieur en chef du projet puis gouverneur de la machine sera le Pavillon des Eaux en bordure du chemin de la Machine.


  • Canalisation moderne
    Canalisation moderne
  • Canalisation moderne montant de la Seine
    Canalisation moderne montant de la Seine
  • Vue de la machine au temps de Louis XIV
    Vue de la machine au temps de Louis XIV
  • Le chemin de la Machine en direction du nord - Au premier plan, le petit pont menant Ă  la place Ernest Dreux
    Le chemin de la Machine en direction du nord - Au premier plan, le petit pont menant Ă  la place Ernest Dreux

Le patrimoine

Le château de Voisins

Dans l'alignement de l'avenue Saint-Martin, un premier château construit entre 1650 et 1675 fut habité de 1696 à 1716 par Louis Oger de Cavoye (1640-1716), grand Maréchal des Logis de la maison du roi depuis 1677.

Louise Élisabeth de Bourbon-Condé (1693-1775), princesse de Conti, petite-fille de Louis XIV et de Madame de Montespan par sa mère Mademoiselle de Nantes, habita ce château.

À la Révolution, la famille Le Coulteux de La Noraye l'habita. Madame Le Coulteux hébergea pendant quelque temps le poète André Chénier qui la chanta dans ses Élégies à Fanny et qui finit sur l'échafaud en juillet 1794.

Vers 1820, son propriétaire le comte Hocquart de Turtot le fit démolir puis reconstruire selon de nouveaux plans. Il abrite aujourd'hui un centre de formation BNP Paribas.

  • EntrĂ©e du château de Voisins
    Entrée du château de Voisins
  • Le château de Voisins
    Le château de Voisins
  • Le pavillon de Voisins
    Le pavillon de Voisins
  • Rue de Voisins, Louveciennes (1872, D. 33 [connue sous le titre de Rue de village ] par Sisley
    Rue de Voisins, Louveciennes (1872, D. 33 [connue sous le titre de Rue de village ] par Sisley
  • La provende des poules, 1895, Renoir
    La provende des poules, 1895, Renoir
  • plaque commĂ©morative
    plaque commémorative
  • plaque commĂ©morative
    plaque commémorative

Le pavillon de Voisins

Son domaine jouxte celui du château de Voisins. Le poète Leconte de Lisle y est mort le .


Le château de Madame du Barry, ou Pavillon des eaux ou « Pavillon du gouverneur de la machine »

Au départ, ce manoir fut construit en 1684 le long du chemin de la Machine pour être la demeure du gouverneur de la machine de Marly, Arnold de Ville, d'où son nom de « Pavillon des Eaux » ou celui de « demeure d'Arnold de Ville ».

Il fut ensuite occupé, pendant la première moitié du XVIIIe siècle, par des enfants naturels et légitimés de Louis XIV et de Madame de Montespan, dont principalement le comte de Toulouse et le duc de Penthièvre, Louis Alexandre de Bourbon, qui fit procéder à l'aménagement d’un parc à la française.

En 1769, Louis XV décida d'y loger sa favorite, Madame du Barry, qui entreprit de multiples travaux :

  • amĂ©nagement du parc
  • extensions du bâtiment en 1769 par Ange-Jacques Gabriel, d'oĂą le nom de château de Madame du Barry
  • construction d'un pavillon de rĂ©ception, le Pavillon de Musique, Ă  l'extrĂ©mitĂ© nord (voir paragraphe suivant).

À la mort de Madame du Barry, guillotinée en décembre 1793, la propriété fut démantelée, voire pillée, au gré de ses différents propriétaires, en trois propriétés :

  • le château de Madame du Barry avec son parc ;
  • le Pavillon de Musique, situĂ© Ă  l'extrĂ©mitĂ© sud du domaine (voir section suivante) ;
  • un pavillon de rĂ©ception, composĂ© de deux pavillons d'entrĂ©e reliĂ©s, construit par Goury en 1897 et 1898, situĂ© Ă  l'extrĂ©mitĂ© sud du domaine.
  • Pavillon de Musique
    Pavillon de Musique
  • Anciennes Ă©curies du château - hameau de Voisins
    Anciennes écuries du château - hameau de Voisins
  • Pavillon d'entrĂ©e
    Pavillon d'entrée
  • Pavillons de Goury Ă  l'entrĂ©e de l'ancien parc
    Pavillons de Goury à l'entrée de l'ancien parc
  • Pavillon des eaux
    Pavillon des eaux

Le Pavillon de Musique ou « Pavillon de Louveciennes » ou « Pavillon de Ledoux »

Le pavillon de musique, édifié en 1771 au nord du domaine, est un pavillon de réception dont Madame du Barry confia la construction à l'architecte Claude-Nicolas Ledoux.

En 1923, il fut déplacé et éloigné de la falaise par son propriétaire, le parfumeur François Coty.

Il fait partie aujourd'hui d’un domaine, attenant à celui du château de Madame du Barry mais distinct, comprenant à son entrée, le long du chemin de la Machine, un petit châtelet construit par Pasquier à la fin du XIXe siècle. L'ensemble abrite l’American School of Paris depuis 1959.

  • ElĂ©vation cĂ´tĂ© jardin
    Elévation côté jardin
  • Vue en coupe
    Vue en coupe
  • Plan du RDC
    Plan du RDC

Le parc

En 1852, le domaine du château de Madame du Barry fut agrandi jusqu'à la Seine, mais divisé en deux lots.

Le premier lot, comprenant le château, fut acquis par le banquier Salomon Goldschmidt.

Le second lot comprenait :

  • le pavillon de musique de Ledoux ;
  • deux entrĂ©es construites par l'architecte Pasquier, l'une situĂ©e 28 route de la Princesse, et l'autre quai Rennequin-Sualem Ă  Bougival. Il fut acquis par une riche AmĂ©ricaine de Baltimore, Alice Thal de Lancey, maĂ®tresse du banquier Nissim de Camondo, qui l'avait rencontrĂ©e par l'entremise d'Arthur Meyer. Edmond de Goncourt se moqua de « l'ironique intĂ©rieur de Louveciennes, lĂ  oĂą habita Madame du Barry et oĂą habite aujourd'hui Mme de Lancey et oĂą le banquier Camondo remplace Louis XV »[3].
Alice Tahl de Lancey (Carolus-Duran, 1876)

Les peintres

Camille Pissarro

Camille Pissarro (1830-1903) vint à Louveciennes et y peignit son célèbre tableau l’Entrée du village de Voisins représentant le bas de l'actuelle avenue Saint-Martin et l'entrée du domaine de Voisins.

Le tableau intitulé Le Village de Voisins représente le petit pont qui mène à la place Ernest Dreux depuis le chemin de la Machine.

  • Camille Pissaro, le village de Voisins
    Camille Pissaro, le village de Voisins
  • Pissaro - entrĂ©e du village de Voisins - 1872
    Pissaro - entrée du village de Voisins - 1872

Alfred Sisley

Alfred Sisley (1839-1899) demeura Ă  Voisins de 1870 Ă  1874.

  • Sisley - Le Chemin de Montbuisson Ă  Louveciennes
    Sisley - Le Chemin de Montbuisson Ă  Louveciennes
  • Sisley - Early Snow at Louveciennes
    Sisley - Early Snow at Louveciennes
  • Sisley - Sentier de la Mi-cote Ă  Louveciennes
    Sisley - Sentier de la Mi-cote Ă  Louveciennes


Auguste Renoir

Auguste Renoir (1841-1919) ne résida que sporadiquement à Louveciennes, ses parents ayant acheté une maison dans le village en 1868. Lui-même et son épouse restèrent à Voisins de 1869 à 1870, le peintre ayant quitté Paris et les portraits pour les paysages et entrer ainsi dans sa période impressionniste.


  • Maison de Renoir au hameau de Voisins (place Dreux)
    Maison de Renoir au hameau de Voisins (place Dreux)
  • Plaque commĂ©morative
    Plaque commémorative
  • Renoir - Louveciennes
    Renoir - Louveciennes

Autres hôtes célèbres

Le SĂ©jour de Voisins

Plaque commémorative à la mémoire des enfants déportés

Le Séjour de Voisins était un orphelinat agricole qui fut créé en 1880 par Jules Beer. La future comédienne Dany Carrel y fut pensionnaire de ses quatre à ses treize ans[4].

Durant la Seconde Guerre mondiale, cet orphelinat servit de refuge Ă  des enfants juifs.

Dans le cadre des rafles lancées par Aloïs Brunner, le chef du camp de Drancy, la Gestapo arrête l’ensemble des enfants réfugiés dans les centres de la région parisienne dont celui de Louveciennes. Le , trente-quatre enfants et leurs cinq moniteurs furent emmenés à Drancy puis déportés, le , à Auschwitz[5]. Il n'y eut que trois survivantes.

Notes et références

  1. Anthony Lacoudre, Ici est né l'impressionnisme: guide de randonnées en Yvelines, préface Claude Bonin-Pissarro, Éd. du Valhermeil, 2003, (ISBN 2913328415 et 9782913328419), p. 156
  2. Alain Derville - La Société française au Moyen-Âge - Page 41 - (ISBN 2859396217).
  3. Edmond de Goncourt, Journal, 3 juin 1882
  4. Dany Carrel, L'Annamite, Ă©ditions J'ai Lu, 1993
  5. « La rafle des enfants de Louveciennes, 22 juillet 1944 »

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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