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Virus de la forêt de Kyasanur

Kyasanur Forest disease virus (KFDV), ou virus de la forêt de Kyasanur, est une espèce d'arbovirus de la famille des Flaviviridae et du genre Flavivirus. Ce sont des virus à ARN monocaténaire à polarité positive[1], ayant pour vecteur des tiques. Le virus KFDV fait partie des Flavivirus pathogènes pour l'humain et provoque une fièvre hémorragique[2].

Virus de la forêt de Kyasanur
Description de l'image Defaut 2.svg.

Espèce

Kyasanur Forest disease virus
ICTV, 1971

Formes de rang inférieur

  • virus de la forêt de Kyasanur
  • virus d'Alkhurma

L'espèce regroupe :

  • la souche responsable de la maladie de la forêt de Kyasanur ;
  • une autre souche, le virus d'Alkhurma (ALKV), différente mais dont 89 % des séquences nucléotidiques sont homologues à celle de Kyasanur[3].

Les deux souches auraient divergé il y a 700 ans[4].

Les espèces du virus de la fièvre hémorragique d'Omsk et du virus de la ferme royale sont apparentées.

Souche indienne

Le virus a été isolé pour la première fois en Inde en 1957. Il a comme vecteur la tique Haemaphysalis spinigera (en) tandis que l'animal hôte est le singe (il y a été isolé chez Semnopithecus entellus)[2]. Il est à l'origine d'épidémies régionales circonscrites[5].

Souche arabe

Le virus d'Alkhurma appartient à cette espèce. Il est nommé d'après Al Khurmah (ar), (une localité d'Arabie saoudite) où le premier cas porteur de la souche-type ALKV 1776 a été identifié dans les années 1990. Il est notamment transmis par la tique Ornithodoros savignyi (en)[6]. Il peut infecter humains, moutons ou dromadaires.

Après une période d'incubation variable (de deux à huit jours), les personnes atteintes développent des symptômes tels que fièvre, maux de tête, douleurs articulaires, douleurs musculaires, vomissements, perte d'appétit, grand inconfort et frissons. Moins de 10 % des personnes développent des symptômes neurologiques affectant le système nerveux central et hémorragiques graves, tels que purpura, hallucinations, désorientation, convulsions et épistaxis potentiellement mortelles[7] - [8]. Des enzymes hépatiques élevées, une leucopénie, une protéinurie et une thrombopénie, entrainant une fièvre hémorragique et une encéphalite (potentiellement mortelles), ont été observées chez des patients hospitalisés[9] - [10] - [8].

Le mode de transmission de l'ALKV n'est pas clair. Plusieurs voies de transmission sont suspectées :

  • des morsures par une tique infectée ;
  • écrasement d'une tique infectée avec des doigts non protégés ;
  • ingestion de lait de chamelle non pasteurisé ;
  • contamination d'une plaie[11].

Aucun cas de transmission interhumaine n'a été relevé[12].

Description

Le virus contient plus de 10 000 nucléotides, avec un seul ORF, codant des polyprotéines de plus de 3 000 acides aminés. Les protéines AnhC, PrM, M, NS2A, NS2B, NS3, NS4A, 2K, NS4B et NS5 ont toutes la même longueur. Ce virus possède la plus grande polyprotéine de tous les flavivirus TB étudiés[13].

Il n'existe pas de traitement spécifique. La prévention reste le principal moyen de lutter contre ces infections.

Notes et références

  1. Claude M. Fauquet, M.A. Mayo, J. Maniloff, U. Desselberger and L.A. Ball, Virus Taxonomy: VIIIth Report of the International Committee on Taxonomy of Viruses, Academic Press, 15 luglio 2005 (ISBN 978-0-08-057548-3, lire en ligne), p. 1257–
  2. (en) E A Gould et Tom Solomon, « Pathogenic flaviviruses », The Lancet, Elsevier, vol. 371, no 9611, , p. 500-509 (ISSN 0140-6736 et 1474-547X, OCLC 01755507, PMID 18262042, DOI 10.1016/S0140-6736(08)60238-X)
  3. DOI 10.1086/656326
  4. KA Dodd, BH Bird, ML Khristova, CG Albariño, SA Carroll, JA Comer, BR Erickson, PE Rollin et ST Nichol, « Ancient ancestry of KFDV and AHFV revealed by complete genome analyses of viruses isolated from ticks and mammalian hosts », PLOS Negl Trop Dis, vol. 5, no 10, , e1352 (PMID 21991403, PMCID 3186760, DOI 10.1371/journal.pntd.0001352)
  5. (en) Solomon T et Mallewa M, « Dengue and other emerging flaviviruses », Journal of Infection, Elsevier, vol. 42, no 2, , p. 104-115 (ISSN 0163-4453 et 1532-2742, OCLC 04392967, PMID 11531316, DOI 10.1053/JINF.2001.0802)
  6. (en) Rémi N Charrel, Shamsudeen Fagbo, Gregory Moureau, Mohammad Hussain Alqahtani, Sarah Temmam et Xavier de Lamballerie, « Alkhurma hemorrhagic fever virus in Ornithodoros savignyi ticks », Emerging Infectious Diseases, CDC, vol. 13, no 1, , p. 153-5 (ISSN 1080-6040 et 1080-6059, OCLC 31848353, PMID 17370534, PMCID 2725816, DOI 10.3201/EID1301.061094)
  7. Ernest Tambo et Ashraf El-Dessouky, « Defeating re-emerging Alkhurma hemorrhagic fever virus outbreak in Saudi Arabia and worldwide », PLOS Negl Trop Dis, vol. 12, no 9, , e0006707 (PMID 30260960, PMCID 6159858, DOI 10.1371/journal.pntd.0006707)
  8. « Alkhurma Virus (AHFV) », sur Gesundes Reisen (German), MD Medicus Reise- und Tropenmedizin GmbH (consulté le )
  9. Zaki AM, « Isolation of a flavivirus related to the tick-borne encephalitis complex from human cases in Saudi Arabia », Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg., vol. 91, no 2, , p. 179–81 (PMID 9196762, DOI 10.1016/S0035-9203(97)90215-7)
  10. « Alkhurma Hemorrhagic Fever (AHF) », sur Centers for Disease Control and Prevention, U.S. Department of Health & Human Services (consulté le )
  11. « Alkhurma Hemorrhagic Fever », sur MalaCards, Weizmann Institute of Science (consulté le )
  12. « Alkhurma Hemorrhagic Fever (AHF) - Transmission », sur Centers for Disease Control and Prevention, U.S. Government (consulté le )
  13. Rémi Charrel, Ali Zaki, Houssam Attoui, Mazen Fakeeh, Frédérique Billoir, Amany Yousef, Reine Chesse, Philippe Micco, Ernest Gould et Xavier Lamballerie, « Complete Coding Sequence of the Alkhurma Virus, a Tick-Borne Flavivirus Causing Severe Hemorrhagic Fever in Humans in Saudi Arabia », Biochemical and Biophysical Research Communications, vol. 287, no 2, , p. 455–461 (PMID 11554750, DOI 10.1006/bbrc.2001.5610, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

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