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Victorine de Chastenay

Louise-Marie-Victoire de Chastenay[1], née le à Paris[2] - [3] et décédée le à Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or), est une mémorialiste française. Elle est enterrée dans le chœur de l'église d'Essarois.

Victorine de Chastenay
Autres informations
Ordre religieux
Abréviation en botanique
Chastenay
Ĺ’uvres principales
signature de Victorine de Chastenay
Signature

Biographie

Elle est la fille du comte Erard-Louis-Guy de Chastenay-Lanty et de Catherine d'Herbouville, fille du marquis d'Herbouville. Elle a un frère, Henri-Louis, né en 1772[4] - [5].

Elle passe son enfance Ă  Paris. Ă€ 17 ans elle dĂ©couvre le château d'Essarois (près de Châtillon-sur-Seine, CĂ´te-d'Or), un bien de longue date de sa famille. Victorine reçoit une Ă©ducation très large et inhabituelle pour une femme Ă  cette Ă©poque : sciences, lettres, gĂ©ographie, nombreuses langues (allemand, espagnol, anglais, italien, latin) et arts (musique -elle joue du piano et du violon et compose, dessin, danse). A 15 ans, Victorine devient chanoinesse du chapitre d'Épinal (on l'appelle alors Madame) et prend la succession d'une abbesse, mais ne prononce pas de vĹ“ux. En 1789, son père devient dĂ©putĂ© aux États gĂ©nĂ©raux de la noblesse du bailliage de Châtillon-sur-Seine. Dans cette pĂ©riode rĂ©volutionnaire, la famille quitte Paris et se rĂ©fugie d'abord Ă  Rouen, chez la sĹ“ur de sa mère, puis Ă  l'abbaye de Saint-Ouen et enfin retourne Ă  Essarois. Son père est accusĂ©, Ă  tort, d'ĂŞtre Ă©migrĂ© ; Victorine est arrĂŞtĂ©e. Dix-neuf jours plus tard son père est arrĂŞtĂ© Ă  son tour ; elle est libĂ©rĂ©e. Son père passe en jugement après le 9 thermidor an II. Il est acquittĂ©. Son avocat est Pierre-François RĂ©al. Victorine s'Ă©prend de lui et restera toute sa vie son amie. Victorine, durant quelques jours en rencontre Bonaparte et a de longues conversations avec lui[6]. Elle le reverra ultĂ©rieurement mais ne sera pas une de ses proches.

Sous le directoire, Victorine mène une vie mondaine et cĂ´toie aussi bien des hommes politiques (FouchĂ© en particulier, dont elle est amie), des scientifiques (Arago, Cuvier...) que des Ă©crivains. En 1797, elle traduit PĂ©trarque et des poètes anglais. Puis, Ă  partir de 1802, publie ses propres Ă©crits. Ses mĂ©moires ne sont cependant publiĂ©s qu'en 1896.

Ă€ propos de sa vie amoureuse, Edmond BirĂ©, dans l'Univers, Ă©crit[7] : Â« Madame de Chastenay avait de la beautĂ©, de la fortune, de l'esprit et des talents. Les prĂ©tendants Ă  sa main ne manquèrent pas et ils n'Ă©taient pas tous Ă  dĂ©daigner. Elle nous en a donnĂ© la liste dans ses mĂ©moires ». Elle ne rĂ©pond toutefois favorablement Ă  aucun et reste toute sa vie cĂ©libataire.

À partir de 1816, elle vit essentiellement à Essarois. De 1830 à 1834, elle perd son père, sa mère et son frère. Cette même année, elle voit aussi mourir Pierre-François Réal, son cher ami, qu'elle avait aimé. Elle s'isole encore davantage à Essarois. Elle devient presque aveugle en 1839. Elle meurt en 1855 à 84 ans. Elle est enterrée avec ses parents et son frère dans l'église.

Ĺ’uvres

Traductrice

  • Le Village abandonnĂ©, traduit du poème anglais d'Olivier Goldsmith, Paris, Impr. de RĂ©al, An V (1797)
  • Les Mystères d'Udolphe, Paris, An V (1797), 4 vol.
  • MĂ©moires secrets pour servir Ă  l'histoire de la fin du règne de Louis XVI de Bertrand de Molleville (ce livre n'avait Ă©tĂ© initialement publiĂ© qu'en anglais)

Auteur

  • Le Calendrier de Flore ou Etudes de fleurs d'après nature, Paris, Maradan, An X (1802) - An XI (1803), 3 vol.
  • Du GĂ©nie des peuples anciens, ou Tableau historique et littĂ©raire du dĂ©veloppement de l'esprit humain chez les peuples anciens, depuis les premiers temps connus jusqu'au commencement de l'ère chrĂ©tienne, Paris, Maradan, 1808, 4 vol.
  • Les Chevaliers normands en Italie et en Sicile, et ConsidĂ©rations gĂ©nĂ©rales sur l'histoire de la chevalerie, et particulièrement en France sur celle de la chevalerie de France, Paris, Maradan, 1816
  • De l'Asie ou considĂ©rations religieuses, philosophiques et littĂ©raires sur l'Asie, ouvrage composĂ© et dĂ©die Ă  M. le baron Sylvestre de Sacy, Paris, Renouard-Dondey-DuprĂ©, 1832, 4 vol.
  • MĂ©moires de Madame de Chastenay, 1771-1815, Paris, publiĂ© par Alphonse Roserot, Plon, 1896, 2 vol.
  • MĂ©moires, 1771-1815 : Deux rĂ©volutions pour une seule vie, Paris, Tallandier, 2009.

Liens externes

Notes et références

  1. Ce sont ses prénoms de baptême mais son prénom usuel est Victorine. Certains de ses ouvrages sont signés Mme V. de C. (1771-1855) cf. BNF
  2. Victorine de Chastenay et Alphonse Roserot (Ă©diteur), MĂ©moires de Mme de Chastenay, 1771-1815, Paris, Plon, 1896-1897 (lire en ligne), i (vol. 1)
  3. Marion Konrad, « Louise-Marie-Victoire Chastenay », sur SIEFAR - Dictionnaire des Femmes de l'ancienne France, (consulté le )
  4. Olivier Grandjean, Quelques femmes célèbres de Bourgogne. Victorine de Chastenay, érudite et mémorialiste sous le Révolution et l'Empire., Vievy, Editions de l'escargot savant, , 248 p. (ISBN 978-2-918299-30-1), p. 126-132
  5. Son frère Henri fut pair de France, marié à Henriette de Laguiche, il meurt en 1834
  6. Edmond Pilon, « Madame de Chastenay, la bouquetière du romantisme », Revue des deux mondes : recueil de la politique, de l'administration et des mœurs,‎ , p. 74-103 (lire en ligne)
  7. Edmond Biré, « Causerie littéraire ; mémoires de Mme de Chastenay », L'univers,‎ (lire en ligne)
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