Valeri Guerassimov
Valeri Vassilievitch Guerassimov (en russe : Вале́рий Васи́льевич Гера́симов), né le à Kazan, est un général d'armée et chef de l'État-major général des forces armées de la fédération de Russie depuis le . Il est également le premier vice-ministre de la Défense.
Chef d'état-major des forces armées de la fédération de Russie | |
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depuis le | |
Nikolaï Makarov (en) |
Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
Вале́рий Васи́льевич Гера́симов |
Nom de naissance |
Valeri Vassilievitch Guerassimov |
Nationalités | |
Allégeances | |
Formation |
École militaire Souvorov de Kazan (jusqu'en ) École supérieure militaire de Kazan (en) (jusqu'en ) Académie militaires des forces blindées Malinovski (en) (jusqu'en ) Académie militaire de l'État major des forces armées de la fédération de Russie (en) (jusqu'en ) |
Activités |
Officier, chef militaire |
Biographie
Valéri Guerassimov est né à Kazan, dans la République socialiste soviétique autonome tatare, actuelle République du Tatarstan. Il est diplômé de l'école militaire Souvorov de Kazan en 1973, de l’école supérieure des troupes blindées de Kazan, en 1977[1]. Il sort diplômé de l’académie militaires des forces blindées de Malinovskil en 1987[2]. Enfin, en 1997, il est diplômé de l'académie militaire de l'état-major général des Forces armées russes[2].
Lors de la seconde guerre de Tchétchénie, il est commandant de la 58e armée dans la région militaire du Caucase du Nord. Il se fait connaître pour avoir fait arrêter et condamner Iouri Boudanov, un colonel russe accusé d’avoir brutalisé et assassiné une jeune tchétchène durant le conflit[3]. Anna Politkovskaïa dit de lui qu'il est l'exemple « d’un homme qui a su préserver son honneur d’officier ».
Par la suite, il occupe entre autres les postes de chef d'état-major du District militaire d'Extrême-Orient (2003-2005), puis de commandant du district militaire de Moscou (2009-2010) et du district militaire central en 2012[2].
Chef de l'état-major général russe
Il est nommé chef de l'état-major général des forces armées de la fédération de Russie et vice-ministre russe de la Défense par le président Vladimir Poutine, le [4] - [5], afin de succéder à Nikolaï Makarov (en). Il fait partie de la délégation russe au sommet de Genève entre Vladimir Poutine et Joseph Biden, le 16 juin 2021[6].
« Doctrine Guerassimov »
« Militaire jusqu'à la racine des cheveux », comme le dit le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou[7], une confusion existe sur le fait qu'il ait mis en place la « doctrine Guerassimov (en) »[8] qui serait une technique de guerre hybride appliquée depuis 2014 par la Russie et qui consiste à préparer l'opinion publique à une guerre en utilisant des moyens informatiques, diplomatiques, économiques, culturels et psychologiques en plus des dispositifs militaires. Cette confusion vient du fait qu'il ait prononcé un discours en 2013[3] expliquant comment l'Occident avait procédé à la mise en place des printemps arabes, ainsi que la manière dont l'Occident envisagerait de déstabiliser la Russie[9].
Guerres russo-ukrainienne et guerre civile syrienne
Il préside aux manœuvres de l’armée russe en Crimée et au Donbass en 2014 et en Syrie en 2015.
Il est visé par des mandats d'arrêt[10] émis par le Service de sécurité d'Ukraine et par l'Union européenne depuis , du fait du rôle qu'il a joué dans le soutien de la Russie aux rebelles du Donbass et dans le déploiement massif de troupes russes à la frontière russo-ukrainienne.
Invasion de l'Ukraine en 2022
Il est considéré comme l'un des acteurs majeurs dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022. Le , il est ajouté à la liste des ressortissants spécialement désignés et des personnes bloquées de l'OFAC[11] empêchant, de fait, toute personne ou entreprise américaine, de commercer avec lui, étant donné qu'il est considéré comme une menace pour la sécurité américaine.
Le , lors d'un entretien retransmis, Vladimir Poutine demande à Valéri Guerassimov et à Sergueï Choïgou de « mettre les forces de dissuasion de l'armée russe en régime spécial d'alerte au combat »[12].
Visite en Ukraine
Le 27 avril, le journal militaire ukrainien Defense Express (uk) a rapporté que Guerassimov se rendrait personnellement au front pour prendre le commandement (écartant Alexandre Dvornikov) et qu'il semblait déjà être arrivé à un poste de commandement près d'Izioum, dans l'oblast de Kharkiv[13] - [14].
Le 30 avril, la chaîne Telegram ukrainienne Insider UA (Инсайдер UA) a annoncé la mort de 100 Russes, dont le major général Andreï Simonov et le chef d'état-major, lors d'une attaque contre le poste de commandement de la 2e armée blindée de la Garde. Le , la chaîne Telegram a révisé ses affirmations, déclarant à nouveau que Simonov était mort mais que Guerassimov n'était pas mort mais blessé et que sa garde personnelle avait été tuée[14]. Le même jour, sur Facebook, le journaliste ukrainien Aleksandr Shulman a annoncé la blessure de Guerassimov[14] - [15]. L'ancien ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov a affirmé sur Facebook qu'il avait des informations de Russie selon lesquelles Guerassimov avait été blessé à la jambe droite par un éclat d'obus[16] - [14]. Sur Twitter, Valery Solovey (ru) a écrit que Guerassimov avait reçu un éclat d'obus à la jambe droite[17].
Cependant le même jour, le fondateur de Conflict Intelligence Team Rouslan Leviev a écrit sur Twitter que Guerassimov était arrivé ce jour-là à l'aéroport en Belgorod, en Russie, et s'était rendu à Moscou, apparemment indemne[14] - [18]. Des sources d'Ukrayinska Pravda ont nié que Guerassimov ait été blessé[16] - [14]. Viktor Andrusiv, conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur, a déclaré à la télévision ukrainienne que Guerassimov avait certainement été là, bien qu'il n'y ait eu aucune confirmation de sa blessure et qu'il y ait des indications du contraire[19] - [14]. De plus, bien que les forces armées américaines aient été au courant de sa présence en Ukraine, le département américain de la Défense n'a pas pu confirmer qu'il avait été blessé[20] - [21] - [14].
Il n'est pas apparu au défilé de la Victoire du 9 mai 2022 (Jour de la Victoire) sur la place Rouge[22].
Le 11 janvier 2023 il est nommé à la tête de l'« opération spéciale militaire » en Ukraine. Le général Sergueï Sourovikine, précédemment à la tête de l'opération, devient son assistant[23] - [24].
Décorations
Russes
- Héros de la fédération de Russie
- Première classe de l'ordre du Mérite pour la Patrie
- Première classe de l'ordre de Saint-Georges
- Grand-cordon de l'ordre militaire de Saint-Nicolas
- Médaille de l'ordre de l'Honneur
- Médaille de l'ordre de la Gloire
- Médaille de l'ordre d'Alexandre Nevski
- Médaille de l'ordre du Mérite militaire
- Médaille du Courage militaire
- Médaille « Défenseur d'une Russie libre » (en)
- Médaille de l'ordre du Mérite au combat (en)
- Médaille de la Valeur militaire
- Médaille d'Honneur militaire
- Médaille de la Bravoure
- Médaille de l'ordre du Service pour la Patrie dans les Forces armées
- Médaille du service méritoire
- Médaille « Pour distinction au combat »
- Médaille « Pour le retour de la Crimée »
- Médaille du jubilé « 70 ans des Forces armées de l'URSS »
- Médaille du jubilé « 60 ans des Forces armées de l'URSS »
- Médaille « En commémoration du 1000e anniversaire de Kazan »
Étrangères
- Médaille du maréchal Baghramyan (en) (Arménie)
- Médaille pour les services dans le domaine de la coopération militaire (Azerbaïdjan)
- Médaille de l'ordre de l'amitié des peuples (en) (Biélorussie)
- Héros de la république populaire de Donetsk
- Médaille de l'ordre de la Bannière rouge de Mongolie (en)
- Grand-officier de l'ordre de l'union de Myanmar (en)
- Grand-officier de l'ordre de Ruben Dario (es) (Nicaragua)
- Médaille de l'ordre de la coopération militaire (Syrie)
Notes et références
- Maxime Mainguet, « Guerre en Ukraine. Qui est Valéri Guérassimov, le chef d’état-major de l’armée russe ? », sur ouest-france.fr, (consulté le )
- « Russie », Centre de documentation de l’École militaire (CDEM), , p. 56 (lire en ligne [PDF])
- « Sergueï Choïgou et Valéri Guerassimov, les maîtres de guerre de Vladimir Poutine », sur www.france24.fr (consulté le )
- (en) Profile: Russia's new military chief Valery Gerasimov, BBC News, 9 novembre 2012
- (en) Valéri Guérassimov, sur le site du Ministère de la Défense de la Fédération de Russie
- « Sergueï Choïgou et Valéri Guerassimov, les maîtres de guerre de Vladimir Poutine », sur france24.com, .
- « Valery Guerassimov, le chef d'orchestre de l'invasion de l'Ukraine », sur LExpress.fr, (consulté le )
- « Guerre en Ukraine : en quoi consiste la "doctrine Guérassimov", appliquée par Poutine ? », sur www.rtl.fr (consulté le )
- « Guerre en Ukraine : qui est Valéri Guerassimov, à la tête de l'armée russe ? », sur rtl.fr, .
- « Valéri Guérassimov : biographie, actualités et émissions France Culture », sur France Culture (consulté le )
- (en) « Russia-related Designations », sur U.S. Department of the Treasury (consulté le )
- « Russie : Poutine laisse planer le spectre de l'arme nucléaire », sur TV5MONDE, (consulté le )
- (uk) « Гєрасімов особисто командуватиме рашистами під Ізюмом, Дворнікова "відсунули" на задній план | Defense Express », sur defence-ua.com (consulté le )
- (ru) « Украина и США заявили, что глава Генштаба РФ Валерий Герасимов тайно приезжал на фронт Командный пункт, который он посещал, якобы разбомбили (но сам Герасимов не пострадал) » [« L'Ukraine et les États-Unis ont déclaré que le chef de l'état-major général de la Fédération de Russie, Valery Gerasimov, était secrètement venu au front. Le poste de commandement qu'il a visité aurait été bombardé (mais Gerasimov lui-même n'a pas été blessé) »], Meduza (consulté le )
- (uk) Іван Бойко, « Начальник Генштабу Збройних сил Росії отримав поранення під Ізюмом - ЗМІ » [« Le chef d'état-major général des forces armées russes a été blessé près d'Izioum - les médias »], Agence ukrainienne d'information indépendante, (consulté le )
- (ru) « Появились противоречивые данные о ранении начальника Генштаба РФ Герасимова » [« Il y avait des données contradictoires sur la blessure du chef d'état-major général de la Fédération de Russie Guerassimov »], Agence ukrainienne d'information indépendante (consulté le )
- (en) « Ukraine Says Russia Army Top General Wounded in Command Post Strike, 'Dozens' Killed », Kyiv Post, (consulté le )
- (uk) Сергій Пишкін, « Начальник Генштабу РФ живий. Він сьогодні вилетів з Бєлгорода, - CIT » [« Le chef d'état-major général de la Fédération de Russie est vivant. Il a quitté Belgorod aujourd'hui, - CIT »], RBC-Ukraine (uk) (consulté le )
- (ru) « В МВС підтвердили, що начальник Генштабу РФ був під Ізюмом. Але його не поранили » [« Le ministère de l'Intérieur a confirmé que le chef d'état-major général de la Fédération de Russie était présent à Izioum. Mais il n'a pas été blessé »], RBC-Ukraine (uk), (consulté le )
- (en) « U.S. can't confirm top Russian general wounded during Donbas visit, U.S. official says », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) « Senior Defense Official Holds a Background Briefing », sur U.S. Department of Defense, (consulté le )
- (en-GB) Paul Kirby, « Putin says Russia fighting for motherland in Ukraine in Victory Day speech », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- « Valéri Guerassimov, chef d’état-major de l’armée russe, reprend les opérations en main en Ukraine », sur lemonde.fr, .
- « Guerre en Ukraine: Valeri Guerassimov, l’atout maître de Vladimir Poutine », sur lefigaro.fr, .