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Vakhtang VI

Vakhtang VI (en gĂ©orgien : áƒ„áƒáƒ áƒ—áƒšáƒ˜áƒĄ მეჀე ვაჼჱანგ VI ; nĂ© le , mort Ă  Astrakhan le ) est le roi gĂ©orgien qui dirige le Karthli comme rĂ©gent de 1703 Ă  1711/1714, puis comme roi de 1719 Ă  1724.

Vakhtang VI de Karthli
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
SĂ©pulture
Nom de naissance
ვაჼჱანგ VI
Activités
Famille
PĂšre
MĂšre
Princess Tuta Gurieli (d)
Fratrie
Kai-Khosrov Ier de Karthli
Domentius IV of Georgia (en)
Jessé Ier de Karthli
Simon Bagration de Moukhran
Prince Adarnase of Kartli (en)
Prince Rostom de Karthli (en)
Conjoint
Roussoudan de Circassie (en)
Enfants
Vakhoucht Bagration
Thamar II de Karthli
Princess Ana of Kartli (en)
Princess Tuta of Kartli (en)
Bakar Ier de Karthli
Giorgi Batonishvili (en)
Prince Paata of Kartli (en)
signature de Vakhtang VI
Signature

Biographie

Vakhtang VI est le second fils du rĂ©gent Levan de Karthli, lui-mĂȘme fils du roi Vakhtang V de Karthli, et de sa premiĂšre Ă©pouse.

Vakhtang exerce de facto le gouvernement du Karthli comme administrateur de 1703 Ă  1708, puis avec le titre de janishin (« gouverneur ») de 1708 Ă  1711 pour le compte de son oncle le roi Georges XI de Karthli, de son frĂšre aĂźnĂ© le roi Kai-Khosrov Ier et mĂȘme de son pĂšre le rĂ©gent de jure et Ă©phĂ©mĂšre roi Levan ; tous trois sont en effet retenus par leurs fonctions militaires et civiles en Iran. Les deux premiers sont d’ailleurs tuĂ©s au service du Chah, Ă  la tĂȘte des troupes perses, en Afghanistan.

C’est Ă  cette Ă©poque que Vakhtang appuie l’élection en 1705 de son frĂšre et fidĂšle soutien DomĂ©tius ou Domenti III comme catholicos-patriarche de GĂ©orgie. Vakhtang met Ă©galement Ă  profit cette pĂ©riode pour solliciter l’aide des monarchies europĂ©ennes. Il envoie en France une ambassade menĂ©e par son parent, le savant moine Saba Sulkhan OrbĂ©liani. Ce dernier dĂ©barque Ă  Marseille puis arrive Ă  Paris le pour ĂȘtre reçu dans le courant du mois d’avril par le roi Louis XIV Ă  Versailles. L’ambassadeur remet alors au roi une lettre de Vakhtang dans laquelle il renseigne le roi sur la situation difficile de la GĂ©orgie. Des relations politiques et Ă©conomiques sont envisagĂ©es mais le projet reste sans suite aprĂšs la mort du roi de France en septembre 1715. Saba OrbĂ©liani se rend ensuite Ă  Rome oĂč il rencontre le Pape ClĂ©ment IX. LĂ  aussi les espoirs des GĂ©orgiens sont déçus. Lorsque Saba OrbĂ©liani revient en GĂ©orgie, la situation s’est profondĂ©ment modifiĂ©e.

AprĂšs la mort Ă  son service de son frĂšre Kai-Khosrov Ier de Karthli en 1711, Chah Huseyin propose Ă  Vakhtang de le confirmer comme wali (roi vassal) de Karthli, Ă  la condition expresse qu’il se convertisse, au moins formellement, Ă  l’islam comme ses prĂ©dĂ©cesseurs. Devant le refus de Vakhtang, le Chah l’interne Ă  Kerman et nomme en 1714 son frĂšre cadet JessĂ© qui devient musulman sous le nom de JessĂ© Ali Qouli Khan. Les deux annĂ©es du rĂšgne de JessĂ© Ier sont catastrophiques pour le pays, en proie Ă  l’indiscipline des nobles et aux incursions des montagnards musulmans du Daghestan qui sombre dans l’anarchie.

La princesse royale GĂ©orgienne Anna Gruzinsky, l'arriĂšre petite-fille de Vakhtang VI et la femme de general Boris Galitzine, par Élisabeth VigĂ©e Le Brun en 1797.

En 1716, Vakhtang accepte finalement l’islam et devient roi de Karthli en remplacement de JessĂ©, sous le nom de « Hussayn Qouli Khan » ; toutefois le Chah sĂ©fĂ©vide ne lui permet pas de retourner en GĂ©orgie car il lui confie, comme aux autres membres de sa famille, des charges importantes Ă  la cour d’Ispahan. Vakhtang obtient cependant la nomination comme rĂ©gent de son fils aĂźnĂ©, lui aussi devenu musulman sous le nom de Bakar Shah Nawaz Khan IV.

En 1719, Vakhtang VI peut enfin retourner au Karthli pour un rĂšgne effectif de seulement quatre annĂ©es jusqu’en 1723. Comme de nombreux autres souverains gĂ©orgiens, Vakhtang VI souhaite nouer Ă©galement des contacts avec la Russie. Le tsar Pierre Ier se dĂ©cide enfin pour une intervention directe et progresse avec une petite troupe le long de la mer Caspienne en juillet 1722.

À cette Ă©poque, le royaume sĂ©fĂ©vide s’effondre sous les coups des rĂ©voltĂ©s afghans, qui assiĂšgent la capitale Ispahan. Un frĂšre de Vakhtang, le gĂ©nĂ©ral Rostom Khan, ayant pĂ©ri le dans un combat Ă  Gulnabad contre les Afghans, le Chah confie la dĂ©fense de sa capitale au prince Bakar Shah Nawaz Khan IV.

Jugeant le moment propice pour libĂ©rer le Caucase de la sujĂ©tion iranienne, Vakhtang VI refuse son concours mais rassemble en juillet 1722 une armĂ©e de 40 000 GĂ©orgiens et ArmĂ©niens Ă  Gandja, dans l’attente de l’arrivĂ©e des troupes russes. Malheureusement pour lui, le tsar Pierre Ier, craignant la rĂ©action de l’Empire ottoman qui est prĂȘt Ă  assumer la succession de la Perse dans la rĂ©gion, abandonne son alliĂ© et se retire sans intervenir. En novembre 1722, Vakhtang rentre Ă  Tiflis avec ses troupes. Le Chah, se dĂ©fiant Ă  juste titre de la loyautĂ© de son vassal, concĂšde en mai 1723 le trĂŽne de Karthli au roi Constantin II de KakhĂ©tie, qui lui est demeurĂ© fidĂšle. Vakhtang tente de dĂ©fendre sa capitale puis se retire dans le Sidha Karthli (Haut-Karthli).

L’armĂ©e ottomane, mettant Ă  profit l’affaiblissement de la Perse et la confusion qui rĂšgne en GĂ©orgie orientale, envahit la rĂ©gion. AprĂšs avoir un moment confiĂ© le trĂŽne de Karthli au prince Bakar sous le nom de Bakar Ier Ibrahim Pacha, les Ottomans nomment finalement l’ancien roi JessĂ© Ier, qui s’est ralliĂ© Ă  eux dĂšs le dĂ©but de leur offensive et est redevenu musulman, sunnite cette fois, sous le nom de JessĂ© Ier Moustapha Pacha.

En juillet 1724, Vakhtang VI se retire au-delĂ  du Caucase dans l’Empire russe, accompagnĂ© de 1 200 fidĂšles. Il y est rejoint peu aprĂšs par son fils Bakar Ier. Vakhtang VI rĂ©side en Russie jusqu’en 1734. L’impĂ©ratrice Catherine Ire de Russie, qui a succĂ©dĂ© Ă  son Ă©poux, puis Pierre II de Russie lui octroient une pension mensuelle de 1 000 roubles, des terres, et le nomment chevalier dans les ordres de Saint-AndrĂ© en 1726 et de Saint-Alexandre Nevski en 1728.

En 1734, Vakhtang tente de recouvrer son trĂŽne en s’appuyant sur l’alliance du nouveau maĂźtre de l’Iran, le rĂ©gent NĂądir ShĂąh, qui a repris l’offensive dans le Caucase contre l’Empire ottoman. L’impĂ©ratrice Anne Ire de Russie donne son accord au projet sous rĂ©serve que la GĂ©orgie devienne un État vassal de la Russie. AccompagnĂ© d’un gĂ©nĂ©ral russe, Vakhtang entreprend alors un voyage pour rencontrer les Ă©missaires perses lorsqu’il meurt le Ă  Astrakhan, oĂč il est inhumĂ©.

ƒuvre lĂ©gislative et culturelle

Vakhtang a laissĂ© dans son pays le souvenir d’un Ă©minent lĂ©gislateur. Pendant sa premiĂšre administration du Karthli, de 1703 Ă  1711, il fait rassembler et rĂ©unir dans un recueil appelĂ© le Livre de lois, l’ancienne lĂ©gislation gĂ©orgienne ainsi que les lois spĂ©cifiques des diffĂ©rentes nationalitĂ©s allogĂšnes qui vivent en GĂ©orgie (ArmĂ©niens, Juifs, Grecs).

À la mĂȘme Ă©poque, Vakhtang VI est Ă  l’origine d’un autre code appelĂ© Dastourlamali, qui rĂ©glemente l’administration du pays, l’étiquette de la cour et les autres cĂŽtĂ©s pratiques du fonctionnement de l’État.

En 1709, la premiĂšre imprimerie gĂ©orgienne est fondĂ©e Ă  Tiflis. En 1712, on y publie la premiĂšre Ă©dition moderne du Chevalier Ă  la peau de panthĂšre de Chota Roustaveli, avec des commentaires du roi lui-mĂȘme. Cette Ɠuvre intellectuelle est soutenue par l’ancien prĂ©cepteur du roi, le savant Saba Soulkhan OrbĂ©liani (1658-1725).

Vakhtang crĂ©e enfin une commission de savants qui doit remanier l’Histoire de la GĂ©orgie et la complĂ©ter pour la pĂ©riode s'Ă©talant du XIVe au XVIIe siĂšcles. Un fils illĂ©gitime du roi, le prince Vahkoust, participe Ă  ce travail qui est publiĂ© sous son nom comme la Chronique GĂ©orgienne.

Union et descendance

Le roi Vakhtang VI a épousé en 1696 Rousoudan (morte le ), une fille de Qoutlchouq, prince tcherkesse de la Petite Qabarda, dont :

Une concubine a par ailleurs donné au roi plusieurs enfants, dont :

Sources

  • Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrĂ©tienne de l'AntiquitĂ© jusqu'au XIXe siĂšcle : Tables gĂ©nĂ©alogiques et chronologiques, Rome, , p. 145-147.
  • Alexandre Manvelichvili, Histoire de la GĂ©orgie, Paris, Nouvelles Éditions de la Toison d'Or, , 476 p., p. 311-316.
  • Nodar Assatiani et Alexandre Bendianachvili, Histoire de la GĂ©orgie, Paris, l'Harmattan, , 335 p. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 2-7384-6186-7, prĂ©sentation en ligne), p. 205-210.
  • Marie-FĂ©licitĂ© Brosset, Histoire de la GĂ©orgie, tome II : Histoire moderne de la GĂ©orgie, rĂ©Ă©dition Adamant Media Corporation (ISBN 0543944808), « Chronique de Sekhnia TchkeidzĂ© », p. 7-54.
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