AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

VĂ©nus d'Urbin

La Vénus d'Urbin[1] (en italien Venere di Urbino et donc quelquefois Vénus d'Urbino en français) est une peinture de la Renaissance réalisée par Titien en 1538.

VĂ©nus d'Urbin
Artiste
Date
1538
Commanditaire
Type
Technique
Huile sur toile
Lieu de création
Dimensions (H Ă— L)
119 Ă— 165 cm
Inspiration
Mouvements
No d’inventaire
00131831
Localisation

La toile, exposĂ©e Ă  la galerie des Offices de Florence, fut au dĂ©part conçue pour ĂȘtre transportable, selon les vƓux d'un noble italien de l'Ă©poque (dimensions 119 Ă— 165 cm).

Le peintre a alors 50 ans et c'est la premiĂšre fois qu'on lui passe commande d'un tel nu.

Titre conventionnel

Le titre conventionnel de l'Ɠuvre, VĂ©nus d'Urbin, est dĂ» Ă  Giorgio Vasari qui, ayant vu le tableau lors d'un voyage Ă  Urbino en , a qualifiĂ© la femme nue de « vĂ©nus » dans la seconde Ă©dition de son grand Ɠuvre, Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes[2] :

« Il y a de Titien, dans la garde-robe du duc d'Urbin, deux tĂȘtes de femmes trĂšs gracieuses ; une VĂ©nus reprĂ©sentĂ©e sous la forme d'une jeune femme couchĂ©e, tenant des fleurs, et entourĂ©e de draperies d'une lĂ©gĂšretĂ© et d'un fini extraordinaires ; et une tĂȘte de sainte Marie-Madeleine aux cheveux Ă©pars, qui est une Ɠuvre remarquable. »

— Giorgio Vasari, trad. de l'italien par LĂ©opold LeclanchĂ© et Charles Weiss, revue par VĂ©ronique Gerard Powell[3].

Une Ɠuvre de commande

La VĂ©nus endormie de Giorgione (vers 1510).

La VĂ©nus d'Urbin est une commande de Guidobaldo della Rovere, l'hĂ©ritier de Francesco Maria della Rovere, le duc d'Urbino. Le duc a dĂ©jĂ  achetĂ©, deux ans plus tĂŽt, le portrait du mĂȘme modĂšle, La Bella[4]. Une lettre de Guidobaldo della Rovere parle de la donna nuda, et cette tournure suffit Ă  montrer que le sujet mythologique n'est ici qu'un prĂ©texte. Le repos de VĂ©nus permet en effet de mettre en Ă©vidence la beautĂ© et l'attrait du corps de la femme[5]. Au XVIe siĂšcle, on attribue une puissance magique aux images. Il est recommandĂ© d'accrocher de belles nuditĂ©s, homme ou femme, dans les chambres Ă  coucher des Ă©poux[6]. Si la femme regarde ces beaux corps au moment de la fĂ©condation, son enfant sera plus beau[7].

Le tableau reprĂ©sente probablement[8] la dĂ©esse VĂ©nus entiĂšrement nue. Elle est probablement inspirĂ©e de la VĂ©nus de Dresde appelĂ©e aussi la VĂ©nus endormie de Giorgione. La femme nue se prĂ©sente allongĂ©e lĂ©gĂšrement en appui sur le bras droit, la tĂȘte relevĂ©e par un coussin, cheveux dĂ©nouĂ©s sur l’épaule, quelques roses entre les doigts. Elle s'offre entiĂšrement aux regards. Seul son sexe est cachĂ© de sa main gauche d'une maniĂšre Ă  la fois naturelle et pudique. Un petit chien lovĂ© Ă  ses pieds. Le dĂ©cor est celui d'un palais de la Renaissance. En arriĂšre-plan, deux servantes, s’affairent autour d’un coffre Ă  vĂȘtements. Les nus dans les couvercles des coffres Ă©taient une pratique florentine du XVe siĂšcle issue du Moyen Âge mais jamais pratiquĂ©e dans la peinture vĂ©nitienne. On pourrait presque penser que la VĂ©nus est sortie nue du coffre de mariage.

Analyse

La VĂ©nus d’Urbin affirme sans dĂ©tour sa sensualitĂ© et sa sĂ©duction dans une Ɠuvre qui montre le naturalisme tout en nuance de Titien. Le peintre rĂ©vĂšle encore une fois au spectateur sa capacitĂ© Ă  reprĂ©senter une rĂ©alitĂ© concrĂšte, un moment et un climat particuliers. Construit sur le modĂšle de la VĂ©nus de Giorgione, il s'en dĂ©tache grĂące Ă  l'environnement somptueux, aux servantes et surtout au regard de la femme qui se pose sur le spectateur. Ces Ă©lĂ©ments permettent de briser l'isolement mythique dans lequel Giorgione avait placĂ© son idĂ©al de la beautĂ©[9].

Le portrait d'une masturbation

Certains critiques d'art ont assimilĂ© la main posĂ©e sur le sexe Ă  une masturbation[10]. La reprĂ©sentation du geste est tout Ă  fait exceptionnelle. Titien ne l'a jamais reprise et aucun autre peintre non plus. Sous cet angle, le sujet paraĂźt un peu osĂ©, Ă  la limite du pornographique. Il met sur le devant de la scĂšne un geste qui est admis dans l'intimitĂ© du mariage[7]. L'historienne de l'art Rona Goffen a montrĂ© qu'au XVIe siĂšcle la science disait que les femmes ne pouvaient ĂȘtre fertilisĂ©es qu'au moment de leur jouissance[11]. Certains mĂ©decins suggĂ©raient donc aux femmes mariĂ©es de se masturber avant le coĂŻt pour avoir un enfant. C'est donc un tableau imaginĂ© dans un contexte de mariage (Guidobaldo Della Rovere a Ă©tĂ© mariĂ© 4 ans plus tĂŽt Ă  une jeune fille de 10 ans et le mariage n'a pas encore Ă©tĂ© consommĂ©). Le myrte sur la fenĂȘtre, les roses dans la main droite, les deux coffres du fond et le petit chien endormi sur le lit sont aussi des symboles liĂ©s au mariage. Toutefois ces symboles ne sont pas univoques. Les coffres peuvent ĂȘtre de simples coffres de mariage mais il faut savoir que les courtisanes en possĂšdent aussi dans leur palais. Le myrte et les roses peuvent n'ĂȘtre seulement que des roses et du myrte[7].

Deux espaces

Olympia d'Édouard Manet (1863).

Erwin Panofsky, un grand historien de l'art, a vu dans le grand pan de peinture noire Ă  gauche, les plis du rideau, crĂ©ant ainsi une rupture qui sĂ©pare visuellement les deux espaces au centre du tableau, Ă  l'aplomb prĂ©cis du sexe de VĂ©nus. Cette ligne noire verticale est prolongĂ©e par le bord du pavement horizontal, noir Ă©galement. Mais pour Daniel Arasse, lui aussi historien de l'art, s'il y a bien un rideau derriĂšre VĂ©nus, c'est un rideau vert, soulevĂ© et nouĂ© au-dessus de sa tĂȘte. Du mĂȘme coup, ce grand pan de peinture noire n'est certainement pas un rideau. Ce n'est pas non plus un mur. Cela ne reprĂ©sente rien. MĂȘme chose pour le bord de pavement. Le tableau est donc incohĂ©rent, et pourtant parfaitement construit[7]. Les bords se contentent de fixer les limites entre les deux lieux du tableau : le lit avec la femme nue et la salle avec les servantes. En fait, Arasse va mĂȘme plus loin, en disant que la VĂ©nus se situe entre deux lieux, avec, d'une part, l'arriĂšre-plan avec les deux servantes, qui est en perspective et donne consĂ©quemment une place au spectateur (celui-ci est face au tableau), et d'autre part, l'espace mĂȘme du spectateur. Le corps de la VĂ©nus n'occupe donc aucun espace prĂ©cis, si ce n'est la surface mĂȘme de la toile.

Deux espaces perspectifs du tableau sont distincts : la salle d'un palais vĂ©nitien Renaissance oĂč Ă©voluent deux servantes et celui du lit sur lequel repose VĂ©nus, les deux sols n'appartenant pas au mĂȘme plan continu. La perspective de l'arriĂšre-salle est travaillĂ©e avec une attention trĂšs rare dans l'Ɠuvre de Titien. L'objectif n'est pas de construire une unitĂ© spatiale mais une unitĂ© mentale. Le point de fuite des lignes de pavement est placĂ© Ă  l'aplomb de la main gauche de VĂ©nus et Ă  la hauteur de son Ɠil gauche[7]. La couleur qui traite de façon Ă©quivalente le premier plan et le fond donne une impression de douceur Ă  l'intĂ©rieur du palais.

Ni portrait de courtisane, ni tableau de mariage, La VĂ©nus d'Urbin est devenue une matrice du nu fĂ©minin qui inspirera Édouard Manet pour son Olympia[12].

Copies

En 1822, Ingres a copiĂ© le tableau de Titien. Cette copie se trouve au Walters Art Museum de Baltimore aux États-Unis. Au dĂ©but de la IIIe RĂ©publique, Victor Mottez a peint lui aussi une copie de la VĂ©nus d'Urbin pour l'Ă©phĂ©mĂšre musĂ©e des copies. La copie a ensuite Ă©tĂ© attribuĂ©e au musĂ©e de MĂącon[13].


Sculptures

Ce thĂšme est repris sous forme de sculpture par Lorenzo Bartolini. Elle est basĂ©e sur la peinture rĂ©alisĂ©e Ă  son intention par son ami Ingres. L'original se trouve au musĂ©e Fabre de Montpellier. Une copie de cette Ɠuvre, qui a appartenu aux savonniers A. et F. Pears Ltd., est Ă  la Lady Lever Art Gallery (en) prĂšs de Liverpool.

  • Lorenzo Bartolini, VĂ©nus couchĂ©e, 1820-1830, musĂ©e Fabre, Montpellier.
    Lorenzo Bartolini, Vénus couchée, 1820-1830, musée Fabre, Montpellier.
  • Copie de la VĂ©nus de Lorenzo Bartolini Ă  la Lady Lever Art Gallery (en) , Liverpool.
    Copie de la VĂ©nus de Lorenzo Bartolini Ă  la Lady Lever Art Gallery (en) , Liverpool.

Postérité

La peinture fait partie du musée imaginaire de l'historien français Paul Veyne, qui le décrit dans son ouvrage justement intitulé Mon musée imaginaire[14].

Notes et références

  1. Fondation Berger, cette Notice du Louvre, l'Universalis, le Sénat français, la Sorbonne, Daniel Arasse dans Histoires de peinture, p. 161...
  2. Antje Kramer (dir.), GĂ©rard Audinet, Gallien DĂ©jean, Itzhak Goldberg et al. (prĂ©f. de Pierre Rosenberg, postface d'Emmanuel Pierrat), Les grands scandales de l'histoire de l'art : cinq siĂšcles de ruptures, de censures et de chefs-d'Ɠuvre, Boulogne-Billancourt, Beaux Arts, , 1re Ă©d., 1 vol., 239, 29 cm (ISBN 978-2-84278-624-3 et 2-84278-624-6, OCLC 354046374, BNF 41264110, SUDOC 125237049, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne), p. 19 [lire en ligne (page consultĂ©e le 13 mai 2017)].
  3. Giorgio Vasari (trad. de l'italien par de l'italien par LĂ©opold LeclanchĂ© et Charles Weiss, revue, annotĂ©e et prĂ©facĂ©e par VĂ©ronique Gerard Powell), Vies des artistes : vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes, Paris, B. Grasset, coll. « Les Cahiers rouges », (rĂ©impr. , , , et ), 1re Ă©d., 1 vol., 504, 12 Ă— 19 cm (ISBN 978-2-246-70691-5 et 2-246-70691-2, OCLC 421733012, BNF 40981248, SUDOC 113231865, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne), s.v. « Le Titien » [lire en ligne (page consultĂ©e le 13 mai 2017)].
  4. La Bella est conservée au palais Pitti, à Florence.
  5. Georges Brunel, article Iconographie de VĂ©nus, Encyclopaedia Universalis, DVD, 2007.
  6. Souvent placées dans les cassoni, coffres de mariage.
  7. La Vénus d'Urbin, consulté le .
  8. Pas pour Daniel Arasse mĂȘme ref.
  9. Anne Pallucchini, Article Titien, Encyclopaedia Universalis, DVD, 2007.
  10. « Titien a Ă©veillĂ© la figure endormie de Giorgone et, en lui donnant un regard qui nous fixe frontalement, il en fait une figure trĂšs consciente d'ĂȘtre offerte Ă  notre regard. Le geste de sa main gauche prend, du mĂȘme coup, une valeur prĂ©cise qu'il n'avait pas chez Giorgone. Le contexte mĂ©dical et religieux contemporain ne laisse guĂšre de doute : la figure se masturbe pour que l'acte sexuel auquel elle se prĂ©pare ait plus de chance d'aboutir Ă  un orgasme. Enfin, de façon trĂšs cohĂ©rente avec ce programme Ă©rotique, Titien a transformĂ© de façon prĂ©cise la gestuelle de la VĂ©nus endormie : alors que la figure de Giorgione avait le bras droit levĂ©, montrant une aisselle Ă©pilĂ©e, Titien abaisse ce mĂȘme bras et le flot de la chevelure (devenue blonde) recouvre l'aisselle ; alors que, chez Giorgione, la main gauche laissait voir un pubis Ă©galement Ă©pilĂ©, Titien a placĂ© lĂ  une ombre profonde (que rien ne justifie anatomiquement) et, en faisant se rejoindre le pouce et l'index, il constitue un interstice ombreux lĂ  oĂč Giorgione avait sĂ©parĂ© les doigts, empĂȘchant toute suggestion trop "impudique" », Daniel Arasse, « La chair, la grĂące, le sublime », Histoire du corps De la renaissance aux LumiĂšres, (sous la direction de Georges Vigarello), 2005, p. 452.
  11. Rosa Goffen, « Sex, space, and social history in Titian's Venus of Urbino », Titian's 'Venus of Urbino', 1997, p. 77.
  12. Manet avait exĂ©cutĂ© une copie sur toile, une aquarelle, une sanguine et deux dessins, 24 Ă— 37 cm, lors d'un voyage en Italie en 1853.
  13. Information présenté par le site du MinistÚre de la culture , page consultée le .
  14. Paul Veyne, Mon musĂ©e imaginaire, ou les chefs-d'Ɠuvre de la peinture italienne, Paris, Albin Michel, , 504 p. (ISBN 9782226208194), p. 310-311.

Voir aussi

Sources originales

  • Aretino, Pietro. The Works of Aretino. Translated by Samuel Putnam, Franz von Bayros, and Francesca De Sanctis. New York: Covici-Friede, 1933.
  • Ovid. Ovid’s Metamorphosis: The Arthur Golding Translation. Philadelphia: Dry Books,2000.
  • Roskill, Mark W. Dolce’s ‘Artetino’ and Veneitan Art Theory of the Cinquecento. New York: New York University Press, 1968.
  • Rogers, Mary and Paola Tinagli eds. Women in Italy, 1350-1650: Ideals and Realities, a Sourcebook. New York: Manchester University Press, 2005.
  • Vasari, Giorgio. La Vie Des Artistes.

Sources secondaires

  • Daniel Arasse, « La Femme dans le coffre », On n’y voit rien, Descriptions, Paris, DenoĂ«l, 2000, p. 107-152 (rĂ©Ă©ditĂ© dans la collection Folio Essais).
  • Biadene, Susanna and Mary Yakush eds. Titian: Prince of Painters exh. cat. Venice: Marsilio Editori, 1990.
  • Brown, Judith C., and Robert C. Davis. Gender and Society in Renaissance Italy. London: Longman, 1998.
  • Bull, Malcolm. “Venus” Mirror of the Gods, 182- 222. New York: Oxford University Press, 2005.
  • Cheney, Liana de Girolami. “Vasari’s Interpretation of Female Beauty.” Concepts of Beauty in Renaissance Art, eds. *Francis Ames-Lewis and Mary Rogers, 179-190. Brookfield, Vermont: Ashgate Publishing Company, 1998.
  • Cole, Bruce. Titian and Venetian Painting, 1450-1590. Boulder: Westview, 1999.
  • Cropper, Elizabeth. “On Beautiful Women, Parmigianino, Petrarchismo, and the Vernacular Style”. Art Bulletin 58, no. 3 (Sep. 1976): 374-394. https://www.jstor.org (accessed October, 11, 2008).
  • Fermor, Sharon. “Movement in Gender in Sixteenth Century Italian Painting.” In The Body Imaged: The Human Form and Visual Culture Since the Renaissance, ed. Kathleen Adler and Marcia Pointon, 129-145. New York” Cambridge University Press, 1993.
  • Goffen, Rona, ed. Titian’s “Venus of Urbino”. New York: Cambridge University Press, 1997.
  • Goffen, Rona. “Titian’s Sacred and Profane Love and Marriage.” The Expanding Discourse: Feminism and Art History. eds. *Norma Broude and Mary D. Garrard, 110-125, New York: Westview Press, 1992. Titian’s Women. New Haven and London, 1997.
  • Goldfarb, Hilliard T., David Freedberg, et Manuela B. Mena MarquĂ©s. Titian and Rubens: Power, Politics, and Style. Boston: Isabella Stewart Gardner Museum, 1998.
  • Jacobs, Fredrika H. “Aretino and Michelangelo, Dolce and Titian: Femmina, Masculo, Grazia”. Art Bulletin 82, no. 1 (Mar. 2000): 51-67.
  • Delphine Lesbros, « Vice-versa : regard sur les figures couchĂ©es dans les couvercles des forzieri », Images Re-vues : histoire, anthropologie et thĂ©orie de l'art, no 3 : « Hommage Ă  Daniel Arasse »,‎ , art. no 3 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Meilman, Patricia, ed. The Cambridge Companion to Titian. Cambridge: Cambridge University Press, 2004.
  • Erwin Panofsky, Problems in Titian, Mostly Iconographic, New York University Press, 1969 (Ă©dition française: Le Titien: questions d'iconologie, Hazan, 1990).
  • Pardo, Mary. “Artifice as Seduction in Titian.” In Sexuality and Gender in Early Modern Europe: Institutions, Texts, Images. ed. James Grantham Turner, 55-89 London: Cambridge University Press, 1993.
  • Pope, Arthur. Titian’s “Rape of Europa”: A Study of the Composition and the Mode of Representation in This and Related Paintings. Cambridge MA: Harvard University Press, 1960.
  • Prater, Andreas. Venus at Her Mirror: Velazquez and the Art of Nude Painting. London: Prestel Verlag, 2002.
  • Rogers, Mary. “Reading the Female Body in Venetian Renaissance Art.” In New Interpretations of Venetian Renaissance Painting, ed. Franis Ames-Lewis, 77-90. London: Birkbeck College, University of London, Dept. of History of Art ,1994.
  • Tinagli, Paola. “Female Nudes in Renaissance Art”. Women in Italian Renaissance Art: Gender, Representation, Identity, 121-154. New York: Manchester University Press, 1997.La VĂ©nus dĂ©voilĂ©e, catalogue de l'exposition consacrĂ©e Ă  la VĂ©nus d'Urbin, qui se tint du au , Ă  Bruxelles, sous la direction d'Omar Calabrese et Herman Parret, Ă©d. Snoeck, 2003.

Article connexe

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.