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Tzav

Tzav, ou Tsav (ŚŠŚ• — HĂ©breu pour "prescris,” le sixiĂšme mot et premier distinctif de la parasha) est la 25e parasha (section hebdomadaire) du cycle annuel juif de lecture de la Torah et la seconde parasha du Sefer Vayikra (Livre du LĂ©vitique).

Elle est constituée de Lv 6,1-8:36. Les Juifs de la Diaspora la lisent le 24e ou 25e Sabbath suivant Sim'hat Torah, généralement en mars ou au début d'avril.

Résumé

Ayant dĂ©taillĂ© Ă  MoĂŻse la fonction des offrandes, Dieu dit Ă  MoĂŻse de prescrire aux cohanim la maniĂšre dont celles-ci doivent ĂȘtre apportĂ©es, quand ils peuvent ĂȘtre consommĂ©s, et par qui. Il interdit la consommation du sang et de certaines graisses.
Ayant consacrĂ© Aaron et ses fils au service du sanctuaire, MoĂŻse endosse temporairement le rĂŽle du Cohen Gadol pour leur faire la dĂ©monstration pratique de la façon dont le culte doit s’opĂ©rer. Cette initiation dure sept jours[1].

Divisions de la parasha lors de la lecture complĂšte

La lecture de la parasha à la synagogue le sabbath est traditionnellement divisée en sept sections, pour lesquelles un membre différent de la congrégation est appelé à lire. La premiÚre lecture, le rishon, échoit traditionnellement à un cohen, la seconde, appelée sheni, à un levi, les suivantes à un israël (ni cohen ni levi). La septiÚme section comporte une sous-section, le maftir, qui est lu par la personne qui lira ensuite la haftara.

Les sections de la parashat Tzav sont:

  • rishon: quelques instructions supplĂ©mentaires pour les offrandes en holocauste ('olah) et de farine (min'ha)
  • sheni: oblations de farine (mena'hot) propres au Cohen Gadol et au simple cohen; lois supplĂ©mentaires le korban 'hatat et le korban asham
  • shlishi: ordonnances supplĂ©mentaires pour les korban shelamim, ainsi que les portions qui doivent ĂȘtre partagĂ©es avec le cohen
  • revi'i, hamishi, shishi et shevi'i : description des sept premiers jours du processus de la cĂ©rĂ©monie d'inauguration pour Aaron et ses quatre fils. MoĂŻse officie en tant que Cohen Gadol pour les besoins de cette "rĂ©pĂ©tition", et durant tout ce temps, Aaron et ses fils ne peuvent quitter le Tabernacle.
    • maftir:

Divisions de la parasha lors de la lecture abrégée

Une lecture publique de la parasha fut instaurée par Ezra le Scribe le lundi et le jeudi[2] à la synagogue. Cette lecture, sensiblement plus courte, ne comprend que trois sections, la premiÚre réservée au cohen, la seconde au levi, la troisiÚme à un israël

  • Section du cohen:
  • Section du levi:
  • Section de l'israĂ«l:

Maqam

Un maqam est un systÚme de modes musicaux utilisé dans la musique arabe mélodique classique. Les juifs originaires des pays orientaux (Afrique du Nord, Syrie) s'en sont inspirés, et adaptent la mélodie de la liturgie du Shabbat en fonction du contenu de la parasha de cette semaine. Ils emploient 10 maqam différents, possédant chacun son usage propre.

Le maqam utilisé lors du sabbath au cours duquel on lit la parashat Tzav est le Maqam Nawah, Tzav coïncidant avec le Chabbat Hagadol, le sabbath précédant la Pùque[3].

Commandements

La Torah comporte, selon la tradition rabbinique, 613 prescriptions. Différents sages ont tenté d'en établir un relevé dans le texte biblique.

Selon l'un de ces computs les plus célÚbres, le Sefer HaHinoukh, la parashat Tzav comporte 9 prescriptions positives et 9 prescriptions négatives:

  • Retirer les cendres de l'autel tous les matins (Lv 6,3.)
  • Entretenir le feu sur l'autel chaque jour (Lv 6,6.)
  • Interdiction d'Ă©teindre le feu sur l'autel (Lv 6,6.)
  • Les prĂȘtres doivent consommer les "restes" des oblations de farine (Lv 6,9.)
  • Interdiction de faire cuire une offrande de farine avec du levain (Lv 6,10.)
  • Le Cohen Gadol doit apporter une offrande de farine de façon quotidienne (Lv 6,13.)
  • Interdiction de consommer l'oblation d'un cohen[4] (Lv 6,16.)
  • RĂšgles concernant l'offrande expiatoire ('hatat)(Lv 6,18.)
  • Interdiction de consommer la chair d'une offrande expiatoire dont le sang a Ă©tĂ© aspergĂ© "Ă  l'intĂ©rieur" (Lv 6,23.)
  • RĂšgles concernant l'offrande dĂ©lictive (asham) (Lv 7,1.)
  • RĂšgles concernant le sacrifice rĂ©munĂ©ratoire (shelamim) (Lv 7,11.)
  • Interdiction de laisser de la chair d'un sacrifice de shelamim jusqu'au matin (Lv 7,15.)
  • Obligation de brĂ»ler ce qui reste de la viande des sacrifices passĂ© le dĂ©lai imposĂ© par la loi (Lv 7,17.)
  • Interdiction de consommer le piggoul[5] (Lv 7,18.)
  • Interdiction de consommer la viande des sacrifices devenue impure (Lv 7,19.)
  • Obligation de brĂ»ler la viande sanctifiĂ©e devenue impure (Lv 7,19.)
  • Ne pas consommer le suif (Lv 7,23.)
  • Ne pas consommer le sang des mammifĂšres et des oiseaux (Lv 7,26.)
Jérémie se lamentant sur la destruction de Jérusalem (tableau de Rembrandt)

Haftara

La haftara est une portion des livres des Neviim ("Les ProphÚtes") qui est lue publiquement à la synagogue aprÚs la lecture de la Torah. Elle présente généralement un lien thématique avec la parasha qui l'a précédée.

La haftara pour la parashat Tzav est JĂ©rĂ©mie 7:21–8:3 & 9:22–23.

Comme la parasha, il est question dans la haftara d'offrandes en holocauste (‘olah) et de sacrifices (zeva'h -- 7,21.)
JĂ©rĂ©mie les Ă©voque pour prĂȘcher la prioritĂ© de l'obĂ©issance Ă  la Loi de Dieu sur les seuls sacrifices rituels ( 7,22–23.)

Chabbat HaGadol

Lorsque la parashat Tzav coĂŻncide avec le Chabbat HaGadol (le « Grand Sabbath, » c'est-Ă -dire le sabbath spĂ©cial prĂ©cĂ©dant immĂ©diatement la PĂąque — comme c'est le cas en 2007, 2009, 2010, 2012, 2013, et 2015), la haftara est lue dans Malachie 3:4–24.

La haftara fait rĂ©fĂ©rence Ă  un « grand jour » (yom gadol, que l'on considĂšre comme faisant allusion au Chabbat HaGadol) que Dieu prĂ©pare ( 3,17–19)

La mort d'Agag (illustration de Gustave Doré)

Chabbat Zakhor

Lorsque la parashat Tzav coĂŻncide avec le Chabbat Zakhor (le Sabbath spĂ©cial qui prĂ©cĂšde immĂ©diatement Pourim — comme c'est le cas en 2006, 2007, 2009, 2011 et 2014), la haftara est:

À Chabbat Zakhor, les Juifs lisent la parashat Zakhor (DeutĂ©ronome 25:17–19 :

« Souviens-toi (zakhor) ce que te fit Amalek pendant la route, lors de votre sortie d’Égypte,
comment il te rencontra dans le chemin, et, sans aucune crainte de Dieu, tomba sur toi par derriĂšre, sur tous ceux qui se traĂźnaient les derniers, pendant que tu Ă©tais las et Ă©puisĂ© toi-mĂȘme.
Lorsque YHWH, ton Dieu, aprĂšs t’avoir dĂ©livrĂ© de tous les ennemis qui t’entourent, t’accordera du repos dans le pays que YHWH, ton Dieu, te donne en hĂ©ritage et en propriĂ©tĂ©, tu effaceras la mĂ©moire d’Amalek de dessous les cieux : ne l’oublie point. »

La haftara pour Chabbat Zakhor, 15,2–34 ou 1–34, dĂ©crit la rencontre de SaĂŒl avec la tribu d'Amalek, et le sort que rĂ©servĂšrent Samuel et SaĂŒl au roi amalĂ©cite Agag.
La fĂȘte de Pourim commĂ©more le miraculeux dĂ©nouement (Est 1,1–10:3.) qui suivit le projet d'extermination des Juifs par Haman fils de Hammedata l'Agaggite (Est 3,1.

Ledit Haman descendrait, selon un midrash, d'un enfant nĂ© du roi Agag entre sa capture par SaĂŒl et son exĂ©cution par Samuel[6].

Notes et références

  1. D'aprÚs Léon Askénazi, Leçons sur la Torah, éd. Albin Michel, 2007, Coll Spiritualités vivantes, (ISBN 978-2-226-17826-8)
  2. T.B. Baba Kama 82a
  3. Sephardic Pizmonim Project
  4. L'Ă©dition Wengrove porte "du Cohen Gadol".
  5. Un sacrifice au sujet duquel le cohen a eu une pensée "étrangÚre" au moment de l'offrande
  6. Seder Eliyahou Rabbah ch. 20; Targoum Sheni lĂšEsther 4:13.

Liens externes

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