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Triazolam

Le triazolam (nom commercial: Halcion) est un médicament hypnotique de la famille des benzodiazépines, à durée d'action courte (environ deux heures). Cette triazolobenzodiazépine peut être utilisée comme prémédication avant une anesthésie, même si le midazolam lui est souvent préféré pour son administration plus aisée[2]. Comme toutes les molécules de sa famille, le triazolam possède également des propriétés anxiolytiques, anticonvulsantes, et myorelaxantes.

Triazolam
Image illustrative de l’article Triazolam
Image illustrative de l’article Triazolam
Structure du triazolam
Identification
No CAS 28911-01-5
No ECHA 100.044.811
No CE 249-307-3
Code ATC N05CD05
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C17H12Cl2N4 [Isomères]
Masse molaire[1] 343,21 ± 0,019 g/mol
C 59,49 %, H 3,52 %, Cl 20,66 %, N 16,32 %,
Données pharmacocinétiques
Demi-vie d’élim. 2 heures
Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique Benzodiazépine
Caractère psychotrope
Risque de dépendance Élevé

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Chimie et pharmacologie

Le produit est proche structurellement du midazolam, dont il se distingue par un atome de chlore Ă  la place d'un atome de fluor en position R2' et dont il partage l'Ă©limination rapide. Sa durĂ©e d'action semble ĂŞtre lĂ©gèrement supĂ©rieure[3]. Une diffĂ©rence notable est sa très bonne biodisponibilitĂ© par voie orale, ce qui nĂ©cessite sa consommation Ă  des doses bien plus rĂ©duites (0,25 mg contre 7,5 mg pour le midazolam, doses pouvant ĂŞtre respectivement doublĂ©es[4] - [5] - [3]) pour un effet hypnotique comparable.

Tout comme les nombreux produits apparentés, le triazolam influence l'action du GABA en renforçant l'activité des récepteurs GABA-A[6] - [7], activés de manière naturelle par le corps. On parle alors d'un modulateur allostérique positif. Contrairement au barbital, ce produit n'est pas un agoniste de ces récepteurs et ne fait que renforcer leur activité lors de leur activation naturelle[8] (ou bien par le fait d'un autre agoniste, comme l'alcool[9]) ce qui limite quelque peu les risques de surdosage accidentel.

Retrait du marché

En , il est interdit en Grande-Bretagne, en Finlande et en Norvège puis en France, excepté les comprimés de 0,125 mg[10]. En 1997, John Zabriskie, le PDG de Pharmacia & Upjohn (en) démissionne de sa fonction à la suite de différents scandales liés aux effets secondaires de l'Halcion[11] vendu à un dosage de 0,250 mg. Il est remplacé par Jan Ekberg à la tête du groupe[12].

En 2005, le triazolam est retiré de la vente en France, en raison du risque important d'abus dont il était responsable. En effet, il fait partie des benzodiazépines les plus puissantes. De manière large, il s'est vu remplacé par le zolpidem dans la majorité de ses indications[13] : les deux composés partagent un canal d'action largement identique, et une pharmacocinétique comparable[14] - [15].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. Vianney Descroix , Jean-Frédéric André , Stéphany Pong, « Le midazolam. 1re partie : pharmacologie »
  3. D. A. Hegelbach-Feller, J. M. Tschopp, S. Christeller et J. Fabre, « Comparison of the short-acting benzodiazepines midazolam and triazolam with placebo », Arzneimittel-Forschung, vol. 38, no 3,‎ , p. 387–392 (ISSN 0004-4172, PMID 3289550, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) H. J. Sostmann, H. Sostmann, C. Crevoisier et J. Bircher, « Dose equivalence of midazolam and triazolam », European Journal of Clinical Pharmacology, vol. 36, no 2,‎ , p. 181–187 (ISSN 1432-1041, DOI 10.1007/BF00609192, lire en ligne, consulté le )
  5. L. Wehli, R. Knüsel, K. Schelldorfer et S. Christeller, « Comparison of midazolam and triazolam for residual effects », Arzneimittel-Forschung, vol. 35, no 11,‎ , p. 1700–1704 (ISSN 0004-4172, PMID 2936353, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Ivica Dučić, Giulia Puia, Stefano Vicini et Erminio Costa, « Triazolam is more efficacious than diazepam in a broad spectrum of recombinant GABAA receptors », European Journal of Pharmacology: Molecular Pharmacology, vol. 244, no 1,‎ , p. 29–35 (ISSN 0922-4106, DOI 10.1016/0922-4106(93)90056-F, lire en ligne, consulté le )
  7. Tianze Cheng, Dominique Marie Wallace, Benjamin Ponteri et Mahir Tuli, « Valium without dependence? Individual GABAA receptor subtype contribution toward benzodiazepine addiction, tolerance, and therapeutic effects », Neuropsychiatric Disease and Treatment, vol. 14,‎ , p. 1351–1361 (ISSN 1176-6328, PMID 29872302, PMCID 5973310, DOI 10.2147/NDT.S164307, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Wolfgang Löscher et Michael A. Rogawski, « How theories evolved concerning the mechanism of action of barbiturates », Epilepsia, vol. 53, no s8,‎ , p. 12–25 (ISSN 1528-1167, DOI 10.1111/epi.12025, lire en ligne, consulté le )
  9. « modulations de la réponse GABA-A : l'alcool », sur neurobranches.chez-alice.fr (consulté le )
  10. https://www.lesechos.fr/1991/12/la-france-restreint-severement-la-vente-de-lhalcion-959359
  11. https://www.latimes.com/archives/la-xpm-1997-01-21-fi-20579-story.html President-CEO of Pharmacia & Upjohn Quits
  12. https://www.wsj.com/articles/SB853768247507881000
  13. M. Roger, P. Attali et J. P. Coquelin, « Multicenter, double-blind, controlled comparison of zolpidem and triazolam in elderly patients with insomnia », Clinical Therapeutics, vol. 15, no 1,‎ , p. 127–136 (ISSN 0149-2918, PMID 8458042, lire en ligne, consulté le )
  14. Enrico Sanna, Fabio Busonero, Giuseppe Talani et Mario Carta, « Comparison of the effects of zaleplon, zolpidem, and triazolam at various GABA(A) receptor subtypes », European Journal of Pharmacology, vol. 451, no 2,‎ , p. 103–110 (ISSN 0014-2999, PMID 12231378, DOI 10.1016/s0014-2999(02)02191-x, lire en ligne, consulté le )
  15. (en) Jacob Rosenberg et Flemming Ahlstrøm, « Randomized, double blind trial of Zolpidem 10 mg versus triazolam 0.25 mg for treatment of insomnia in general practice », Scandinavian Journal of Primary Health Care, vol. 12, no 2,‎ , p. 88–92 (ISSN 0281-3432 et 1502-7724, DOI 10.3109/02813439409003681, lire en ligne, consulté le )
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