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The Beach Boys

The Beach Boys est un groupe de pop-rock amĂ©ricain, originaire de Hawthorne, en Californie. FormĂ© en 1961 par trois frĂšres, leur cousin et un ami, il connait une trĂšs grande popularitĂ© dans les annĂ©es 1960 et 1970. C'est l'un des rares groupes amĂ©ricains Ă  avoir pu rivaliser musicalement avec les groupes britanniques de la mĂȘme Ă©poque, tels que les Beatles et les Rolling Stones. AssociĂ© Ă  l'origine Ă  la surf music, le groupe s'est surtout distinguĂ© par ses chansons aux harmonies vocales complexes et trĂšs mĂ©lodiques.

The Beach Boys
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The Beach Boys en 2012 : Brian Wilson, David Marks, Mike Love, Bruce Johnston et Al Jardine.
Informations générales
Pays d'origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre musical Rock 'n' roll, surf rock, pop rock, rock psychédélique, pop psychédélique, pop baroque
Années actives Depuis 1961
Labels Capitol Records, Brother Records, Reprise Records
Site officiel www.thebeachboys.com
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Logo de The Beach Boys.

TrĂšs en vogue aux États-Unis au dĂ©but des annĂ©es 1960, les Beach Boys vont amorcer leur dĂ©clin Ă  la fin de cette dĂ©cennie, en raison notamment de la santĂ© mentale prĂ©caire de Brian Wilson, le bassiste chanteur et principal compositeur de la plupart des succĂšs du groupe. Toujours actifs, quoique de façon irrĂ©guliĂšre, et auteurs de quelques retours remarquĂ©s dans les annĂ©es 1980 (avec des titres comme la reprise de California Dreamin' ou Kokomo), les Beach Boys sont entrĂ©s au Hall of Fame en 1988. Avec leurs singles et albums, ils sont d'aprĂšs le magazine amĂ©ricain Billboard le premier groupe amĂ©ricain Ă  avoir vendu plus de 100 millions d'albums Ă  travers le monde.

Biographie

Origines et dĂ©buts (1961–1963)

The Beach Boys en 1962.

The Beach Boys se forment en 1961 Ă  Hawthorne, dans la banlieue de Los Angeles, en Californie[1] - [2]. Le groupe rĂ©unit les trois frĂšres Wilson – Brian, Carl et Dennis – ainsi que leur cousin Mike Love et un ami de Brian, Al Jardine. S'inspirant du surf que pratique assidĂ»ment Dennis et profitant de la vague de la surf music[3] en train de devenir un phĂ©nomĂšne musical, Brian Wilson et Mike Love Ă©crivent le premier titre du groupe : Surfin’. Le style s’inspire du rock 'n' roll et du doo-wop et la musique est encore trĂšs simple. Le pĂšre des frĂšres Wilson, Murry, s’investit dans le groupe en tant que manager. Surfin’ sort en 45 tours en , et la chanson connaĂźt un succĂšs rapide Ă  Los Angeles oĂč il se classe 2e, permettant au titre d’atteindre la 75e place au niveau national.

DĂšs lors, le groupe est repĂ©rĂ© par Capitol Records chez qui il signe. Leur premier album sort en 1962 sous le titre Surfin’ Safari[1]. On y retrouve Surfin’ ainsi que leur deuxiĂšme single, Ă©ponyme de l’album. Le 45 tours se classe 14e au niveau national, tandis que l’album connaĂźt un succĂšs moins franc. DĂ©but 1963, le groupe sort un deuxiĂšme album, Surfin' USA[4]. L'album se vend bien mieux et se classe 2e dans les ventes nationales. Le 45 tours Surfin' USA, tirĂ© de l'album et trĂšs fortement copiĂ© de Sweet Little Sixteen de Chuck Berry, dĂ©ferle sur le pays et atteint la 3e place en .

La mĂȘme annĂ©e, paraĂźt leur 3e album, Surfer Girl. Il est nettement plus Ă©laborĂ© que les prĂ©cĂ©dents et comprend moins de reprises[5]. À l’automne, il se classe 7e tandis que les titres Surfer Girl et Little Deuce Coupe atteignent respectivement les 7e et 15e places.

Les premiers albums du groupe reprennent inlassablement les mĂȘmes termes rĂ©currents. Le surf est le thĂšme central, repris dans le titre des albums et de quatre singles sur cinq. Les albums comprennent d’autres chansons sur ce thĂšme : Hawaii, Surfer Moon, Catch a Wave, Noble Surfer, et Surf Jam, entre autres. La surf music est alors Ă  son apogĂ©e. Les Beach Boys reprennent d’ailleurs plusieurs titres de Dick Dale and his Del-Tones, groupe phare du surf instrumental[6] - [7]. Brian Wilson, le leader du groupe, crĂ©e ainsi l’image nouvelle de la Californie. Au milieu du XXe siĂšcle, le grand État de l’Ouest amĂ©ricain est encore l’Eldorado dans l’imaginaire populaire, celui de la ruĂ©e vers l’or du siĂšcle prĂ©cĂ©dent. La Californie que nous connaissons, plus ou moins fantasmĂ©e, avec ses palmiers, ses surfeurs, sa jeunesse dorĂ©e
 nous vient des Beach Boys. Pour reprendre le titre d’un ouvrage de David Leaf, les Beach Boys ont crĂ©Ă© le « mythe californien »[8] - [9]. Tous les thĂšmes de ce mythe apparaissent dans la musique des Beach Boys dĂšs 1961-1962. Cette image leur collera tellement Ă  la peau qu'Ă  la fin des annĂ©es 1960, elle les rendra ringards aux yeux d’une jeunesse prĂ©occupĂ©e par la guerre du ViĂȘt Nam et le mouvement hippie.

Premier groupe amĂ©ricain (1963–1965)

The Beach Boys vers 1964 pour la télévision.
The Beach Boys jouant I Get Around (1964) pour The Ed Sullivan Show.

À la fin de 1963, les Beach Boys sortent un quatriĂšme album, Little Deuce Coupe, qui reprend un single du prĂ©cĂ©dent album, qui dĂ©laisse le surf au profit des voitures. Le groupe avait dĂ©jĂ  abordĂ© ce thĂšme, notamment sur les faces B des 45 tours. Les Beach Boys cherchent ainsi Ă  conquĂ©rir durablement le public de l’intĂ©rieur des États-Unis et de la cĂŽte Est, pour qui le surf ne saurait, faute de le pratiquer, rester un sujet accrocheur bien longtemps. Le succĂšs est au rendez-vous et l’album atteint la 4e place, tandis que le single Be True to Your School se classe 6e.

L'album suivant, Shut Down Volume 2, reprend la mĂȘme thĂ©matique et se classe 13e au printemps 1964. Le single Fun, Fun, Fun est une ode Ă  la gloire de la jeunesse californienne et de son insouciance, qui se classe Ă  la 5e place des charts. Mais un concurrent sĂ©rieux est arrivĂ© sur le sol amĂ©ricain : les Beatles. Le groupe de Liverpool, qui a dĂ©barquĂ© aux États-Unis en fĂ©vrier, y connaĂźt un vif succĂšs et accumule les premiĂšres places des ventes, privant les Beach Boys d'un probable premier numĂ©ro 1. La compĂ©tition, toute empreinte d’admiration rĂ©ciproque entre Brian Wilson et Paul McCartney, ne cessera plus. L'album suivant, All Summer Long, monte Ă  la 4e place. Mais c’est le single I Get Around qui retient l’attention, en atteignant la 1re place. CiselĂ© d'harmonies vocales dĂ©licates, le titre sĂ©duit le reste du monde, et est le premier Ă  s’exporter vĂ©ritablement, entrant mĂȘme dans le Top Ten anglais.

S'ensuit le Christmas Album Ă  la fin 1964, qui se classe 6e, tandis que le 45 tours Little Saint Nick est 3e. La mĂȘme semaine, le Beach Boys Concert est le premier album live Ă  se classer premier aux États-Unis. Le groupe est omniprĂ©sent Ă  la tĂ©lĂ©vision et sur les radios amĂ©ricaines. En Europe, il est considĂ©rĂ© alors comme le seul groupe amĂ©ricain capable de rivaliser avec la British Armada qui envahit le monde. L'album Today! sort au printemps 1965. Il atteint la 4e place aux États-Unis et les singles qui en sont issus sont de francs succĂšs. Dance, Dance, Dance est 8e, Do You Wanna Dance est 12e
 Surtout, Help Me, Rhonda grimpe jusqu’à la 1re place en avril. L’album suivant, sorti pendant l’étĂ©, atteint la 2e place aux classements des ventes. Summer Days (And Summer Nights!!) contient le cĂ©lĂšbre titre California Girls. Ce 45 tours, hymne Ă  la gloire des filles californiennes – toujours l’élaboration du mythe - atteint la 3e place. C’est l’un des titres les plus populaires du groupe, qui l'utilisa ensuite rĂ©guliĂšrement en ouverture de ses concerts.

L’annĂ©e 1965 s'acheva avec un nouveau disque Ă  l’occasion de NoĂ«l. L’album Beach Boys' Party! reproduit en studio l’animation d’une fĂȘte privĂ©e du groupe avec de bons titres. L’album se classe 6e grĂące Ă  la prĂ©sence du tube Barbara Ann, qui se classe 2e selon l'Ă©dition de janvier 1966 du magazine amĂ©ricain Billboard (1er selon un autre classement que celui du Billboard). Cette reprise des Regents est le succĂšs le plus populaire des Beach Boys, avec une musique rock trĂšs dynamique et lĂ©gĂšre. Dennis Wilson tourne alors le groupe vers la MĂ©ditation transcendantale et son fondateur Maharishi Mahesh Yogi, qu'ils prĂ©sentent Ă  leur public Ă  l'occasion d'une de leur tournĂ©e[10].

ÉlĂ©vation de la pop et Smile (1966–1967)

Brian Wilson en 1966.

Depuis les dĂ©buts du groupe, le compositeur principal est Brian Wilson. Son cousin Mike Love a certes coĂ©crit plusieurs titres majeurs, mais son style reste plutĂŽt simple. Brian est le gĂ©nie musical du groupe, Ă  l’instar d’un McCartney ou d'un Jimmy Page en Angleterre. ExtrĂȘmement productif, il a Ă©crit dix albums entre 1962 et 1965. DĂšs le troisiĂšme album du groupe, Brian Wilson a de surcroĂźt endossĂ© le rĂŽle de producteur. Les Beach Boys sont ainsi la premiĂšre formation amĂ©ricaine Ă  contrĂŽler totalement la direction artistique de leurs disques. Brian Wilson cherche dĂšs 1962 Ă  rehausser son style et Ă  Ă©laborer un son toujours plus complexe. Il fait preuve de grandes qualitĂ©s d’écriture et d’indĂ©niables talents de producteur, s’entoure des meilleurs musiciens de studio et s'affirme en rival du maĂźtre incontestĂ© du studio Ă  l’époque : Phil Spector. La concurrence avec les Beatles joue ici un rĂŽle important car Brian s'est mis en tĂȘte de surpasser le groupe anglais. Et tandis que Lennon et McCartney Ă©crivent Revolver pour dĂ©passer Today!, Brian fait tout pour surpasser l’album Rubber Soul. DĂšs la fin de 1965, il entreprend de rĂ©aliser son Ɠuvre majeure, Pet Sounds. Le projet est ambitieux et, afin de satisfaire Capitol Records qui veut un album pour NoĂ«l, les Beach Boys sortent Party ! Ă  la fin de l’annĂ©e. Brian Wilson a donc le temps nĂ©cessaire pour polir son bijou. Pet Sounds se distingue fonciĂšrement des albums antĂ©rieurs du groupe. Les thĂšmes classiques du surf et des voitures ont disparu. Certes, les filles sont toujours lĂ , mais la frivolitĂ© n’est plus de mise. Le compositeur choisit plutĂŽt de dĂ©peindre les mille couleurs des sentiments par des paroles ciselĂ©es et poĂ©tiques. Quant aux musiques, elles atteignent une complexitĂ© inĂ©dite, qui surprend encore au regard des moyens techniques limitĂ©s des studios de l’époque. L’album ose s'Ă©loigner du format chanson – passage obligĂ© des musiques populaires – en risquant plusieurs titres instrumentaux.

Peu avant de sortir Pet Sounds, les Beach Boys rĂ©alisent le 45 tours Sloop John B, qui se classe 3e. L'album ne connaĂźt pas le succĂšs attendu auprĂšs du grand public, et ne se classe que 10e aux États-Unis. Le single Wouldn't It Be Nice ne dĂ©passe pas la 8e place, mĂȘme si sa face B, God Only Knows, est 39e. En fait, les fans amĂ©ricains du groupe ne se reconnaissent pas dans cette musique nouvelle, trop Ă©loignĂ©e de l’image des si gentils Garçons de la plage. En Europe, en revanche, et particuliĂšrement au Royaume-Uni, la sensibilitĂ© trĂšs pop de Pet Sounds Ă©blouit[11]. Le succĂšs est tel que les Beach Boys sont dĂ©signĂ©s groupe de l’annĂ©e par la presse musicale, privilĂšge immense puisque cette distinction sera rĂ©servĂ©e aux seuls Beatles entre 1963 et 1970. Le groupe anglais s’incline face au talent de Brian Wilson. Paul McCartney Ă©coute le disque en boucle, et voit Pet Sounds comme le plus grand album de tous les temps. Il dĂ©clarera des annĂ©es plus tard que God Only Knows est la plus belle chanson jamais Ă©crite. L'Ă©mulation entre les deux groupes amĂ©ricain et britannique est Ă  son comble. Et Pet Sounds toujours selon l'ex-Beatles, aura Ă©tĂ© une source de motivation et d'inspiration pour crĂ©er Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, sorti en 1967. Ce n'est qu'avec le recul que l'ouvrage des Beach Boys va ĂȘtre considĂ©rĂ© comme l'Ɠuvre d'un gĂ©nie, du savant fou qu’est Brian Wilson. DeuxiĂšme disque de tous les temps pour le Rolling Stones Magazine, premier pour le magazine anglais Mojo.

The Beach Boys en 1967.

À la fin de l’annĂ©e 1966, The Beach Boys sortent une chanson dont l’enregistrement avait commencĂ© pendant les sessions de Pet Sounds : Good Vibrations connaĂźt un succĂšs fulgurant dans le climat psychĂ©dĂ©lique ambiant. Le morceau se classe n°1 aux États-Unis et dans la plupart des pays du monde. En France, il reste prĂšs de deux mois Ă  la premiĂšre place des ventes. Le titre, un des hymnes du mouvement hippie naissant, est n°1 mondial de l’annĂ©e. The Beach Boys n'atteindront plus la premiĂšre place jusqu'en 1988 avec Kokomo, de la bande originale du film Cocktail, avec Tom Cruise en tĂȘte d'affiche[12]. Mike Love s'envolera en Inde Ă  Rishikesh avec les Beatles pour suivre un cours de professeur de MĂ©ditation transcendantale auprĂšs de Maharishi Mahesh Yogi. Il est probable qu'il y ait eu une collaboration sur quelques vers de chansons avec Paul McCartney[13].

Depuis la fin de l'annĂ©e 1966, Brian Wilson travaille sur un projet d'album ambitieux, en collaboration avec son ami parolier Van Dyke Parks. L'album, qui serait intitulĂ© Smile, est voulu par Brian comme le plus grand chef-d'Ɠuvre de la musique pop. Rapidement, Brian connaĂźt de nombreux problĂšmes : difficultĂ©s techniques de rĂ©alisation, rĂ©ticences de certains membres du groupe (surtout Mike Love) Ă  collaborer au projet, divergences avec Capitol, leur maison de disques. À cela s'ajoutent les problĂšmes mentaux de Brian, amplifiĂ©s par les drogues et la pression du rĂ©sultat, Ă  une Ă©poque oĂč le groupe est en concurrence directe avec les Beatles, sur le point de frapper un grand coup avec leur album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band. À la suite d'une accumulation de pressions commerciales d'Ă©chĂ©ance, de malentendus quant Ă  l'orientation artistique du groupe (particuliĂšrement de la part de Mike Love), de perfectionnisme et d'une dĂ©pression associĂ©e Ă  la toxicomanie chez Brian Wilson, le projet Smile est peu Ă  peu abandonnĂ© par les membres du groupe et les diverses Ă©bauches enregistrĂ©es sont regroupĂ©es dans un album rapidement produit par quelques membres du groupe qui sera nommĂ© Smiley Smile et qui sortira en , surtout pour satisfaire les engagements avec la maison de disque.

L'avortement de Smile marque le dĂ©clin de l'influence de Brian Wilson dans le groupe. MĂȘme s'il continue de composer pour les Beach Boys, ses nouvelles contributions ne recueillent que peu d'enthousiasme de la part du public. Les albums Smiley Smile, Wild Honey et Friends sont des Ă©checs ou des semi-Ă©checs commerciaux (surtout aux États-Unis). CloĂźtrĂ© dans son lit, paranoĂŻaque et devenu obĂšse, Brian Wilson ne participera plus que de maniĂšre sporadique aux Beach Boys.

RĂ©surgences et dĂ©clin (1968–1980)

The Beach Boys Ă  Central Park, en 1971.

À partir de 1968, Carl Wilson prend la tĂȘte du groupe et s'assure de la production. L'absence de Brian ne pose pas de problĂšmes sur scĂšne puisqu'il y est rĂ©guliĂšrement remplacĂ© depuis 1965, d'abord par Glen Campbell puis bientĂŽt par Bruce Johnston. Chaque membre du groupe participe Ă  la composition des morceaux : Dennis Wilson s'y rĂ©vĂšle d'ailleurs assez prolifique. En 1969, le groupe sort l'album 20/20 sur Capitol Records et signe chez Reprise Records. En 1970, Sunflower est le premier album Ă  sortir pour Reprise Records[1]. S'il est considĂ©rĂ© maintenant comme trĂšs abouti et marquant une renaissance musicale des Beach Boys, il fut Ă  l'Ă©poque le pire Ă©chec commercial du groupe, n'Ă©tant mĂȘme pas classĂ© dans les 100 premiĂšres ventes d'albums du pays. Surf's Up, sorti en 1971, sera un peu mieux accueilli mais marquera le dĂ©but des changements de personnel. Johnston quitte le groupe en 1972, en dĂ©saccord avec Jack Rieley, le nouveau manager. Ricky Fataar et Blondie Chaplin du groupe The Flames rejoignent les Beach Boys la mĂȘme annĂ©e. Leurs apports musicaux audibles sur l'album Carl and the Passions - "So Tough", sorti en 1972[1], n'aident pas beaucoup le groupe Ă  renouer avec le succĂšs.

Brian Wilson en 1976.

L'album suivant, Holland, aura nĂ©anmoins un succĂšs un peu plus probant. Conçu en 1972 dans une ferme hollandaise transformĂ©e en studio, Holland aura coĂ»tĂ© cher et sera surtout cĂ©lĂšbre pour le titre composĂ© par Brian Wilson et Van Dyke Park, Sail on Sailor, qui deviendra l'un des singles les plus populaires des Beach Boys dans les annĂ©es 1970. Non prĂ©sent Ă  l'origine sur la premiĂšre mouture de l'album soumise Ă  Reprise Records, Sail on Sailor va ĂȘtre demandĂ© Ă  Brian par le reste des Beach Boys afin de sortir un single issu de l'album. L'album sortira en 1973 et se classera 37e des charts amĂ©ricains. La collaboration de Brian Wilson n'aura pourtant pas de suite immĂ©diate. NĂ©anmoins, le groupe va susciter un certain regain d'intĂ©rĂȘt de la part du public notamment grĂące au retour en vogue de leur musique et de leurs titres les plus connus. Le double album The Beach Boys in Concert sorti en 1972 et 1973, va se classer disque d'or (le premier pour Reprise Records) avec un rĂ©pertoire surtout composĂ© de titres datant des annĂ©es 1960. Capitol Records profite de ce retour Ă  la mode pour lancer en 1974 Endless Summer[1], une compilation de leurs titres les plus connus. L'album se classe no 1 des ventes d'albums aux États-Unis. En 1975 sort une autre compilation, Spirit of America, qui devient aussi un best-seller.

Bien qu'improductifs entre 1973 et 1976, les Beach Boys sont nommĂ©s groupe de l'annĂ©e 1974 par le magazine Rolling Stone et retrouvent une certaine renommĂ©e. L'annĂ©e 1976 marque le retour de Brian Wilson au sein de la formation, avec l'album 15 Big Ones. Voulant profiter du regain d'intĂ©rĂȘt du public, les Beach Boys dĂ©cident d'enregistrer un album composĂ© de nouveaux titres dĂ©but 1976, 15 Big Ones, album qui sera composĂ© Ă  moitiĂ© de titres originaux et Ă  moitiĂ© de reprises comme Rock and Roll Music ou Blueberry Hill, l'album se classera 8e dans les charts amĂ©ricains. Fort de ce succĂšs, le groupe poursuit en 1977, avec Love You, dont la plupart des titres ont Ă©tĂ© composĂ©s par Brian Wilson seul (une premiĂšre depuis les annĂ©es 1960). Sans ĂȘtre un succĂšs commercial, l'album ravit les fans du groupe et passe encore aujourd'hui pour le dernier vĂ©ritable bon album du groupe.

Les albums suivants M.I.U. Album (1978), L.A. (Light Album) (1979) et Keepin' the Summer Alive (1980) seront des Ă©checs commerciaux et ne brilleront pas par leur inspiration. Toujours aussi instable, Brian Wilson participe de moins en moins aux compositions et se retrouve peu Ă  peu Ă©cartĂ© du groupe. La fin des annĂ©es 1970 est surtout marquĂ©e par les problĂšmes rĂ©currents d'alcool et de drogue des membres du groupe. En 1978, ils sont mĂȘme obligĂ©s de s'excuser de leur piĂštre performance due Ă  l'abus d'alcool lors d'un concert Ă  Melbourne, en Australie. En revanche en 1980, au festival de Knebworth en Angleterre, le groupe est au complet pour un concert qui fera l'objet d'un album 20 ans plus tard, Good Timin': Live at Knebworth England 1980.

Soubresauts et disparitions (annĂ©es 1980–1990)

Étoile des Beach Boys au Walk of Fame.

En 1983, Dennis Wilson, en Ă©tat d'Ă©briĂ©tĂ©, se noie accidentellement Ă  Marina Del Rey Ă  Los Angeles. Cependant, la mort du batteur des Beach Boys ne va pas sonner le glas du groupe. RĂ©guliĂšrement prĂ©sentĂ©s comme un monument de la culture musicale amĂ©ricaine et invitĂ©s Ă  jouer leurs succĂšs lors de commĂ©morations comme le 4 juillet (fĂȘte nationale amĂ©ricaine), les Beach Boys connaissent au milieu des annĂ©es 1980, comme au milieu des annĂ©es 1970, un regain d'intĂ©rĂȘt de la part du public. En 1985, pour le , ils jouent devant une foule record de 750 000 personnes au National Mall de Washington et entrent dans le Guinness des records. La mĂȘme annĂ©e, ils participent au Live Aid et sortent un nouvel album The Beach Boys, auquel participe Brian Wilson. Certains de leurs titres comme California Girls sont repris par les artistes du moment comme David Lee Roth.

En 1988, les Beach Boys redeviennent numéro 1 des charts avec Kokomo, extrait de la bande originale du film Cocktail avec Tom Cruise[12]. C'est leur premier n°1 depuis Good Vibrations en 1966. Depuis cette date, ils continuent de tourner malgré une formation qui n'a plus rien à voir avec celle des origines. En effet, séparé de Brian Wilson depuis 1988, le groupe perd Carl Wilson, décédé d'un cancer du poumon en 1998[1]. Al Jardine quitte le groupe aprÚs la mort de Carl et Mike Love est désormais le seul membre originel des Beach Boys (Bruce Johnston étant arrivé en 1965).

Années 2000

The Beach Boys en concert Ă  Vancouver, Colombie-Britannique, au Canada.

À l'occasion de leur quarantiĂšme anniversaire, les Beach Boys reçoivent le Grammy Career Achievement Award[14]. Brian Wilson est intronisĂ© au UK Hall of Fame en novembre 2006[15]. La mĂȘme annĂ©e, les Beach Boys entament une tournĂ©e mondiale, intitulĂ©e Endless Summer 2001, qui donnera un total de 160 concerts. En janvier de la mĂȘme annĂ©e, Capitol Records annonce la rĂ©Ă©dition de certains de leurs albums, en format deux disques sur un seul CD[16]. La tournĂ©e, qui comprenait une Ă©tape en Espagne, Ă©tait destinĂ©e Ă  promouvoir le nouvel album de compilation du groupe, The Very Best of The Beach Boys[17].

En 2002, sort l'album Live at Knebworth England, comprenant ce concert inĂ©dit donnĂ© le au Royaume-Uni[18]. L'annĂ©e suivante, il sort Ă©galement aux États-Unis, mais sous le titre Good Timin' : Live at Knebworth England 1980. La version DVD se vendra Ă  50 000 exemplaires aux États-Unis et a Ă©tĂ© certifiĂ©e disque d'or[19]. En 2003, sort la compilation Sounds of Summer : The Very Best of The Beach Boys.

En 2004, Brian Wilson publie un rĂ©enregistrement de l'album Smile intitulĂ© Brian Wilson presents Smile. Poursuivant leurs mauvaises relations, Mike Love poursuit Brian en , l'accusant d'avoir fait la promotion de l'album en « dĂ©tournant de maniĂšre flagrante ses chansons, l'image et la marque des Beach Boys, ainsi que l'album Smile lui-mĂȘme ». Le dĂ©tail plus spĂ©cifique de cette poursuite se rĂ©fĂ©rait Ă  la promotion de Smile par le Mail on Sunday, oĂč deux millions six cent mille CD de compilation portant le nom des Beach Boys Ă©taient distribuĂ©s gratuitement avec la sortie. L'action en justice, dĂ©posĂ©e auprĂšs du tribunal fĂ©dĂ©ral de Los Angeles, allĂ©guait que le CD gratuit avait entraĂźnĂ© une baisse des ventes du catalogue d'albums des Beach Boys ; elle rĂ©clamait « des millions de dollars pour les profits illicites rĂ©alisĂ©s » et un million de dollars pour la publicitĂ© internationale, « afin de corriger les effets de... concurrence dĂ©loyale et utilisation abusive » des chansons figurant sur le CD[20]. La plainte de Love est rejetĂ©e en 2007. Dans une sĂ©rie de dĂ©cisions, le tribunal rejettera toutes les demandes de Love, qui comprenaient Ă©galement une compensation financiĂšre pour Smile. Le tribunal dĂ©cidera que Love devait payer tous les frais de justice[21].

Les Beach Boys survivants (Brian Wilson, Mike Love, Al Jardine, Bruce Johnston et David Marks) se rĂ©unissent le pour cĂ©lĂ©brer simultanĂ©ment le quarantiĂšme anniversaire de l'album Pet Sounds et la derniĂšre certification double platine de Sounds of Summer : The Very Best of The Beach Boys, qui se hissera Ă  la seiziĂšme place du classement Billboard, oĂč il est restera cent quatre semaines. La cĂ©rĂ©monie se dĂ©roule au Capitol Records Building de Hollywood, avec des plaques remises Ă  tous les membres du groupe[22].

AnnĂ©es 2010–2020

The Beach Boys en 2012.

Le , les Beach Boys sortent un single avec la chanson rĂ©enregistrĂ©e Don't Fight the Sea, issue de l'album A Postcard from California d'Al Jardine, complĂ©tĂ©e sur sa face B par une version a cappella de Friends. Le premier des morceaux est rĂ©enregistrĂ© avec la participation de tous les membres du groupe, y compris Brian Wilson et mĂȘme le regrettĂ© Carl Wilson, dont la voix a Ă©tĂ© sauvĂ©e et ajoutĂ©e numĂ©riquement Ă  la chanson Ă  partir d'anciennes archives. Le premier lot de 1 000 exemplaires sort sous format vinyle blanc avec une Ă©tiquette rouge au centre pour ressembler au drapeau japonais, dans le cadre d'un projet visant Ă  reverser 100 % des recettes Ă  la Croix-Rouge pour aider les victimes du sĂ©isme de mars au Japon. Quelques 90 albums ont Ă©tĂ© dĂ©dicacĂ©s par les membres du groupe pour ĂȘtre mis aux enchĂšres[23] - [24] - [25] - [26].

Enfin, The Smile Sessions sort le aux États-Unis, tandis qu'au Royaume-Uni, il sort un jour plus tĂŽt[27] - [28] - [29]. Le multiple coffret est bien accueilli lors de sa premiĂšre semaine de vente. Sur le Billboard 200, il rĂ©ussit Ă  se hisser Ă  la 27e place, mais au Royaume-Uni, il fait encore mieux, atteignant la 25e place sur les UK Artist Albums.

Le , le groupe publie sur son compte Vevo, sur YouTube, la chanson That's Why God Made the Radio, premier single issu de l'album de mĂȘme titre. AprĂšs de nombreuses annĂ©es de litiges juridiques, cet album marque la rĂ©union des membres historiques, comme le confirme Mike Love[30]. Sorti le et produit par Brian Wilson, That's Why God Made the Radio est le premier album original du groupe depuis 20 ans. AccompagnĂ© d'une nouvelle tournĂ©e mondiale, il marque le 50e anniversaire du groupe. Al Jardine estime qu'il est trĂšs riche et sonne comme l'album emblĂ©matique Pet Sounds[30], chaque membre chante sur au moins l'une de ses chansons. L'album se classe 3e dans les charts amĂ©ricains.

En , le groupe est annoncé pour un unique concert le 27 juin 2022 à Paris, dans le cadre de leur tournée Sixty Years of the Sounds of Summer[31].

Membres

Premiers membres

Autres membres

D'autres musiciens se sont intégrés au groupe, soit définitivement soit temporairement :

Chronologie

Discographie

Albums studio

Albums live

Compilations

  • 1966 : Best of The Beach Boys
  • 1967 : Best of The Beach Boys Vol. 2
  • 1968 : Best of The Beach Boys Vol. 3
  • 1968 : Stack-O-Tracks
  • 1974 : Endless Summer
  • 1975 : Spirit of America (non-officiel)
  • 1975 : Good Vibrations - Best of The Beach Boys
  • 1981 : Ten Years of Harmony
  • 1982 : Sunshine Dream
  • 1986 : Made in USA
  • 1988 : California Gold : The Very Best Of The Beach Boys
  • 1990 : Summer Dreams
  • 1991 : Lost and Found (1961-62)
  • 1997 : The Best of The Beach Boys
  • 1998 : Ultimate Christmas
  • 1999 : The Greatest Hits - Volume 1: 20 Good Vibrations
  • 1999 : The Greatest Hits - Volume 2: 20 More Good Vibrations
  • 2000 : Greatest Hits Volume Three: Best of the Brother Years 1970-1986
  • 2002 : Classics Selected by Brian Wilson
  • 2003 : Sounds of Summer: The Very Best of The Beach Boys
  • 2007 : The Warmth of the Sun
  • 2008 : U.S. Singles Collection - The Capitol Years 1962-1965 (coffret 16 singles)
  • 2009 : Summer Love Songs
  • 2021 : Feel Flows: The Sunflower and Surf's Up Sessions 1969-1971
  • 2022 : Sail On Sailor 1972 (Coffret 6CD inclus les albums Carl and the Passions – “So Tough” et Holland + demos, versions alternatives, live, et des "chutes" inĂ©dites)

Singles

EP

  • 1965 : 4 by the Beach Boys (Ă  la suite de la publication de Four by the Beatles en 1964, Capitol Records initia une sĂ©rie d'EP intitulĂ©e 4 by 4 mais seuls cet EP et 4 by the Beatles ont Ă©tĂ© publiĂ©s. La pochette utilise erronĂ©ment de mot « Four » tandis que l'Ă©tiquette sur le disque utilise correctement le chiffre « 4 »)
  • 1965 : Excerpts From Capitol's "Beach Boys' Party" Album (promo)

Bibliographie

  • Jean-Emmanuel Deluxe, Beach Boys un Ă©tĂ© sans fin, Éditions Atlantica, , 184 p. (ISBN 9782758805472)

Notes et références

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Liens externes

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