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Théodore Baron

Théodore Baron, né à Bruxelles le et mort à Saint-Servais le , est un peintre paysagiste belge.

Théodore Baron
Théodore Baron.
signature de Théodore Baron
Signature

De formation académique, la palette de Théodore Baron évolue vers davantage de liberté au contact de peintres avec lesquels il forme dans les années 1860 l'École de Calmpthout. En 1868, il devient membre de la Société libre des Beaux-Arts. Ensuite, séduit par le mouvement impressionniste, il devient directeur de l'académie des beaux-arts de Namur, et fait figure de précurseur de la nouvelle école de peinture belge.

Biographie

Origines et formation

Théodore Baron, né à Bruxelles en 1840, est le fils unique de François Baron, peintre décorateur et de Rosalie Dubois, conjoints domiciliés rue Haute, no 351[N 1]. À partir de 1854, il étudie la peinture de style académique auprès de Hippolyte de La Charlerie, à l'atelier Saint-Luc de Bruxelles, puis auprès de Henri Van der Hecht et de Louis Dubois[1].

Premiers pas à Calmpthout

Il travaille d'abord dans la banlieue de Bruxelles, et notamment à Auderghem. Il connaît le peintre de marine Louis Artan de Saint-Martin, avec lequel il noue une solide amitié dès 1863[2]. De 1865 à 1867, il peint à Calmpthout[3] et apporte sa vision de l'art aux peintres de l'école de Calmpthout : Isidore Meyers, Jacques Rosseels et Florent Crabeels[2].

Évolution

En 1868, Théodore Baron est nommé secrétaire, trésorier et organisateur des expositions de la Société libre des Beaux-Arts, où il prône la liberté d'expression aux côtés des artistes peintres Artan et Dubois, ce dernier étant un fervent admirateur de Gustave Courbet[2]. En 1869, Théodore Baron demeure à Bruxelles et guide le peintre Adrien-Joseph Heymans. De cette période datent les premières œuvres peintes en Ardenne, notamment à Anseremme (où il rejoint, durant l'été, la « colonie d'Anseremme »). Baron envoie quatre tableaux réalisés dans le Condroz au salon triennal de Bruxelles de 1869. Baron et son travail sont favorablement appréciés par Camille Lemonnier qui l'accueille dans sa maison de campagne à Profondeville. Ses sujets sont désormais pris en pays mosan, dont les sites séduisent vers la même époque des artistes tels Hippolyte Boulenger ou Félicien Rops[2].

Théodore Baron, qui habite encore à Bruxelles, peint en Condroz et en Brabant. Il voyage longuement en France et séjourne à Fontainebleau où il subit l'influence de Théodore Rousseau. Il visite ensuite les Pays-Bas, l'Italie, puis l'Allemagne et la Moselle qui l'inspirent picturalement. En 1884, il épouse à Bruxelles Mathilde Courtin. De 1886 à 1889, il se laisse séduire par les théories impressionnistes[2]. Professeur à l'académie des beaux-arts de peinture et de dessin de Namur, Baron en devient le directeur en 1893. Vers la fin de sa vie, il revient vers une vision plus réaliste de l'art[4]. Il meurt, à Saint-Servais, le .

Œuvre

Réception critique

Baron a surtout peint des paysages le long des rives de la Meuse et en Campine anversoise, et plus spécialement, de 1865 à 1867, à Calmpthout[3], mais a aussi travaillé durant un bon moment à Hoeilaart. À Auderghem, il aurait peint diverses toiles ayant pour sujet les anciens étangs du Rouge-Cloître. Une rue Théodore Baron y honore sa mémoire.

Selon Suzanne Houbart-Wilkin, si Baron a peint accessoirement des natures mortes et des vues de villes comme Malines ou Gand dans les années 1880, il est avant tout un

« libérateur du paysage, un artiste pour qui priment la noblesse et la simplicité des lignes comme la sensation de la matière, le poids d'un ciel chargé de nuages, le sable des dunes, la terre sous son aspect le plus simple. Tandis que ses dessins montrent une grande précision topographique, ses meilleures peintures allient une composition d'une sobriété voulue à une facture faite de touches apparentes d'une grande densité, mais nuancée dans les valeurs et les tons[4]. »

Suzanne Houbart nuance ensuite son appréciation en écrivant :

« L'art de Baron est inégal. L'artiste respire l'air du temps[...] Toutefois, il a une manière et un esprit qui lui appartiennent en propre. Ses œuvres les plus originales sont mes plus austères, les plus dépouillées. Il excelle à rendre la Campine, les étendues de bruyères, les marais, les plateaux désolés de l'Eifel. La composition semble à première vue rudimentaire. Basée sur l'horizontale avec un tiers de ciel, deux tiers de sol, souvent sans même l'accent d'un arbre pour soutenir les perspectives, il arrive à rendre l'aspect sauvage, essentiel d'une région[4]. »

Quant à Camille Lemonnier, il affirme :

« Le grès, les schistes, le calcaire lui furent révélés comme l'os et la configuration dorsale d'un organisme tellurique, encore boursouflé de chaos. [...] Sa mémoire était un répertoire extraordinaire de formes où venaient se classer les grandes lignes déroulées d'un recul de plaines ou de montagnes, aussi bien que les grumes veloutées d'une écosse, la crète déchiquetée des labours, les squames effritées d'un pan de roche.[...] Quelques œuvres, par leur structure et un climat pictural novateur, annoncent certains paysagistes du XXe siècle[5]. »

Quelques œuvres

  • Temps de pluie, (1867), conservé aux musées royaux des beaux-arts de Belgique.
  • Effet de neige, salon de Bruxelles de 1869.
  • Dégel, salon de Bruxelles de 1869.
  • Site du Condroz, salon de Bruxelles de 1869.
  • La Meuse à Profondeville, salon de Bruxelles de 1872.
  • Dunes à Calmpthout, salon de Bruxelles de 1872.
  • La Meuse à Anseremme, salon de Bruxelles de 1872.
  • Un automne au Condroz, salon d'Anvers de 1873.
  • Hiver, salon d'Anvers de 1873.
  • Un bras de l'Escaut, (1873), conservé aux musées royaux des beaux-arts de Belgique.
  • La Vallée du Rouat en Hiver (Hesbaye), (vers 1875), conservé aux musées royaux des beaux-arts de Belgique.

Galerie

  • Bruyères à Calmpthout (1868).
    Bruyères à Calmpthout (1868).
  • Cours d'eau en automne.
    Cours d'eau en automne.
  • Hautes terres de Houffalize.
    Hautes terres de Houffalize.
  • Paysage.
    Paysage.
  • Chute d'eau sous la lumière.
    Chute d'eau sous la lumière.
  • Vue d'un village.
    Vue d'un village.

Notes et références

Notes

  1. Son acte de naissance, rédigé en français le précise qu'il est né le même jour à trois heures du matin (acte no 2882 de l'année 1840).

Références

  1. Suzanne Houbart-Wilkin 1961, p. 43.
  2. Suzanne Houbart-Wilkin 1961, p. 44.
  3. M. Lamertin, Mémoires, vol. 4, Bruxelles, M. Lamertin, coll. « Collection in 8° », , 147 p., p. 49.
  4. Suzanne Houbart-Wilkin 1961, p. 45.
  5. Suzanne Houbart-Wilkin 1961, p. 45-46.

Bibliographie

Liens externes

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