AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

TchernychevskoĂŻe

TchernychevskoĂŻe (en russe : Đ§Đ”Ń€ĐœŃ‹ŃˆĐ”ĐČсĐșĐŸĐ” ; en allemand : Eydtkuhnen, de 1938 Ă  1946 : Eydtkau ; en lituanien : EitkĆ«nai) est un village de l’oblast de Kaliningrad en Russie, Ă  proximitĂ© immĂ©diate de la frontiĂšre orientale avec la Lituanie. Cette limite Ă©tait autrefois la frontiĂšre, jusqu’en 1945, entre l’Allemagne (la province prussienne de Prusse-Orientale) et la Russie.

TchernychevskoĂŻe
TchernychevskoĂŻe
Église d'Eydtkuhnen
Administration
Pays Drapeau de la Russie Russie
RĂ©gion Ă©conomique Kaliningrad
District fédéral Nord-Ouest
Sujet fédéral Drapeau de l'oblast de Kaliningrad Oblast de Kaliningrad
RaĂŻon Nesterov
Code postal 238000
Code OKATO 27224813001
Indicatif +7 40144
Code OKMO 27624404176
DĂ©mographie
Population 1 138 hab. (2010)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 54° 38â€Č 00″ nord, 22° 44â€Č 00″ est
Fuseau horaire UTC+02:00 (USZ1)
Heure de Kaliningrad
Divers
Statut Possiolok depuis 1945
Ancien(s) nom(s) Eydtkuhnen (-1938)
Eydtkau(1938-1945)
Localisation
GĂ©olocalisation sur la carte : Russie
Voir sur la carte topographique de Russie
TchernychevskoĂŻe
Géolocalisation sur la carte : Russie européenne
Voir sur la carte topographique de Russie européenne
TchernychevskoĂŻe
Géolocalisation sur la carte : district fédéral du Nord-Ouest
Voir sur la carte topographique du district fédéral du Nord-Ouest
TchernychevskoĂŻe
GĂ©olocalisation sur la carte : oblast de Kaliningrad
Voir sur la carte administrative de l'oblast de Kaliningrad
TchernychevskoĂŻe
    Vue de l’ancienne Ă©glise luthĂ©rienne d’Eydtkuhnen aujourd’hui en ruines.

    GĂ©ographie

    Le village fait partie du raĂŻon de Nesterov. Il se trouve dans l'extrĂȘme est de la rĂ©gion historique de Prusse, situĂ© sur la rive gauche de la riviĂšre Liepona qui marquait depuis le Moyen-Âge la frontiĂšre entre la rĂ©gion de Sudovie du grand-duchĂ© de Lituanie Ă  l’est et la Prusse (parfois appelĂ©e la « Petite Lituanie ») des chevaliers Teutoniques Ă  l’ouest. Il borde la route europĂ©enne 28 de Berlin Ă  Minsk; de l'autre cĂŽtĂ© de la frontiĂšre, la route lituanienne A7 continue de Kybartai jusqu'Ă  Marijampolė Ă  42 km Ă  l'est.

    Historique

    Eydtkuhnen vers l'an 1909.

    La dĂ©limitation des frontiĂšres entre l'État teutonique et la Lituanie a Ă©tĂ© confirmĂ©e dans la paix du lac de Melno, signĂ©e le par le grand maĂźtre Paul von Rusdorf et le grand-duc Vytautas de Lituanie soutenu par son alliĂ©, le roi Ladislas II de Pologne. Cette limite devrait rester stable de plus de cinq cents ans.

    Le lieu a Ă©tĂ© mentionnĂ© pour la premiĂšre fois au XVIe siĂšcle, Ă  l'Ă©poque de la fondation du duchĂ© de Prusse en 1525. La presque totalitĂ© des habitants du village meurt pendant l’épidĂ©mie de peste de 1709-1710. Il est repeuplĂ© une vingtaine d’annĂ©es plus tard par des colons protestants chassĂ©s de l'archevĂȘchĂ© de Salzbourg, comme Ă  Gumbinnen, Trakehnen et d’autres villages des environs. Il n’y avait que 125 habitants au milieu du XIXe siĂšcle et lorsque la ligne de Prusse-Orientale (Preußische Ostbahn) construit une ligne de chemin de fer jusqu’ici, Eydtkuhnen est reliĂ© Ă  Königsberg et connaĂźt un dĂ©veloppement fulgurant. Il se trouve en effet Ă  la frontiĂšre du royaume de Prusse et de l’Empire russe. C’est ici que l’écartement des voies prussien change pour laisser place, de l’autre cĂŽtĂ© de la frontiĂšre, Ă  des voies plus larges. Lorsque l’on part de Saint-PĂ©tersbourg, capitale de l’Empire russe, c’est ici que l’on change de train pour continuer. Dans l’autre sens, les wagons changent d’écartement Ă  la gare de Wirballen, Ă  deux kilomĂštres, premiĂšre gare de l’Empire russe, dans le gouvernement de Kowno.

    Vue de la salle d’attente rĂ©servĂ©e Ă  la haute noblesse et aux familles impĂ©riales Ă  la gare d’Eydtkuhnen (1863).

    La ville a dĂ©jĂ  3 253 habitants en 1875, quinze ans plus tard, et une grand atelier de chemin de fer s’y installe en 1894. Le lĂ©gendaire et luxueux Nord-Express, de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits, qui faisait Paris-Saint-PĂ©tersbourg s’y arrĂȘtait. La gare-frontiĂšre est mentionnĂ©e par nombre d’auteurs russes, comme DostoĂŻevski, TchĂ©khov ou MaĂŻakovski[1].

    La gare d’Eydtkuhnen est construite d’aprĂšs les plans de Friedrich August StĂŒler, et l’on construit une nouvelle Ă©glise luthĂ©rienne en briques entre 1883 et 1889[2]. En 1905 la ville fait partie du Regierungsbezirk (district de gouvernement) de Gumbinnen et de l'arrondissement de Stallupönen. Elle a une Ă©glise luthĂ©rienne-Ă©vangĂ©lique, une synagogue, un poste de douane principal et un poste de douane local et compte 3 707 habitants[3] en majoritĂ© luthĂ©riens[4].

    Eydtkuhnen est fortement endommagĂ© par les troupes impĂ©riales russes au dĂ©but de la Grande Guerre, aussi la ville est en grande partie rebĂątie aprĂšs la guerre grĂące Ă  des fonds prussiens d’entraide et de nouveaux bĂątiments en style nĂ©ogermanique apparaissent. Il y dĂ©jĂ  10 500 habitants en 1923 (Eydtkuhnene a obtenu le statut de ville l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente). L’entre-deux-guerres marque donc une pĂ©riode florissante pour la ville d’Eydtkuhnen, d’autant plus que la Reichstraße 1, autoroute partant d’Aix-la-Chapelle, y arrive en 1935. C’est la voie de terre principale d’Allemagne la traversant d’ouest en est, et l’une des plus modernes de son Ă©poque en Europe. Eydtkuhnen est renommĂ© Eydtkau en 1938.

    ArrivĂ©e Ă  Eydtkau de populations allemandes germano-baltes de Lituanie, aprĂšs le dĂ©clenchement de la guerre Ă  l’est en 1941

    Cette pĂ©riode florissante cesse Ă  tout jamais Ă  cause de la Seconde Guerre mondiale, surtout aprĂšs 1941 et l’intensification de la guerre sur le front est. La ville est bombardĂ©e par l’aviation anglo-amĂ©ricaine Ă  partir de 1943, et ensuite par l’ArmĂ©e rouge victorieuse qui achĂšve de la dĂ©truire. Toute la population doit s’enfuir Ă  l’hiver 1944-1945, n’y restent que quelques vieillards allemands, ou quelques centaines de Lituaniens.

    La ville dĂ©truite est baptisĂ©e TchernychevskoĂŻe du nom d’un officier soviĂ©tique mort au combat Ă  proximitĂ© et des rĂ©fugiĂ©s venus de Russie soviĂ©tique s’y installent pour la reconstruire Ă  nouveau. DĂ©marre ainsi une nouvelle Ăšre. TchernychevskoĂŻe, qui n’est plus dĂ©sormais qu’un village, fait partie de la rĂ©publique socialiste fĂ©dĂ©rative soviĂ©tique de Russie, puis Ă  partir de 1991 de la nouvelle fĂ©dĂ©ration de Russie. Elle perd Ă  l’époque soviĂ©tique sa gare, qui n’a plus de raison d’ĂȘtre comme frontiĂšre, au profit de Kybartai (ex-Wirballen) qui se trouvait aussi en URSS. Lorsqu’à nouveau la frontiĂšre s’est recrĂ©Ă©e, cette fois-ci entre la nouvelle Lituanie et la nouvelle Russie, des projets de construire une gare comme autrefois se sont fait jour, mais ce n’est qu’à l’entrĂ©e de la Lituanie dans l’Union europĂ©enne qu’ils se sont concrĂ©tisĂ©s. La gare commence Ă  ĂȘtre construite en 2008.

    Personnalités liées au village

    Notes et références

    1. Dans son poĂšme Camarades.
    2. Elle est aujourd’hui en Ă©tat de dĂ©solation et tombe en ruines.
    3. Chiffre de 1900.
    4. Repris du guide Meyers de 1905.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.