Accueil🇫🇷Chercher

Talencieux

Talencieux est une commune française située dans le département de l'Ardèche, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Talencieux
Talencieux
Le village s'est peu Ă  peu agrandi autour de son Ă©glise.
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
Département Ardèche
Arrondissement Tournon-sur-RhĂ´ne
Intercommunalité Annonay Rhône Agglo
Maire
Mandat
Laurent Marce
2020-2026
Code postal 07340
Code commune 07317
DĂ©mographie
Population
municipale
1 111 hab. (2020 en augmentation de 7,66 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 156 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 45° 13′ 05″ nord, 4° 46′ 24″ est
Altitude Min. 140 m
Max. 403 m
Superficie 7,10 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Annonay
(commune de la couronne)
Élections
DĂ©partementales Canton d'Annonay-2
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
GĂ©olocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Talencieux
GĂ©olocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Talencieux
Géolocalisation sur la carte : Ardèche
Voir sur la carte topographique de l'Ardèche
Talencieux
GĂ©olocalisation sur la carte : Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
Voir sur la carte administrative d'Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
Talencieux

    GĂ©ographie

    Situation et description

    Un bord de plateau de plus en plus résidentiel.

    La commune de Talencieux occupe, au nord de l'Ardèche, la partie est du plateau d'Annonay en bordure de la VallĂ©e du RhĂ´ne. Au sud, elle descend jusqu'Ă  la rivière Cance. Au nord, la limite de la commune avec Thorrenc a l’originalitĂ© de couper en deux le hameau d’Ozas et la ferme de Chardenaud. 

    La commune a une superficie moyenne de 710 hectares, dont 100 ha de surface boisĂ©e et 350 ha de surface agricole (comprenant 50 ha de vignoble AOC Saint-Joseph).

    Son centre accueille deux agglomĂ©rations principales, reliĂ©es par un chapelet de pavillons. La plus importante est le chef-lieu, Talencieux. Son altitude est comprise entre 372 et 360 m. L’autre, Balais, est entre 384 et 372 m d’altitude. Les autres et principaux lieux-dits habitĂ©s sont : Chardenos (400 m), Bel Air (385 m), Patroly (363 m), Blacieux (346 m), les Rameaux (360 m), la Garde (350 m), Assuis (153 m), la Char (393 m), Ozas (375 m)[1].

    Le point culminant de la commune se situe sur le chemin entre Chardenos et Bel-Air, Ă  401 m d’altitude. Le point le plus bas est le lit de la Cance en aval d’Assuis (145 m).

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Talencieux est une commune rurale[Note 1] - [2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3] - [4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Annonay, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 37 communes, est catĂ©gorisĂ©e dans les aires de 50 000 Ă  moins de 200 000 habitants[5] - [6].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,5 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (65,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : cultures permanentes (31 %), zones agricoles hétérogènes (29,5 %), forêts (22,9 %), zones urbanisées (11 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,6 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    L'origine du nom Talencieux provient vraisemblablement du gallo-roman talentiacu : le domaine (cf. -acum) de Talencius ou Tallentius. Ce « Talencius » aurait été l'occupant du domaine gallo-romain datant du IIe siècle apr. J.-C. dont les vestiges ont été mis au jour en 1971.

    Histoire

    Un domaine gallo-romain

    Talencieux a Ă©tĂ© habitĂ© Ă  l’époque gallo-romaine ; des tuiles et des cĂ©ramiques ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es Ă  Blacieux et Ă  Balais. Et surtout, il y a eu dans la partie sud du village un domaine important dont on a retrouvĂ© des traces. En 1901, le voyageur Albin Mazon Ă©voque, Ă  200 ou 300 mètres au sud du village, « les ruines d’une villa romaine du Haut Empire, la plus considĂ©rable, Ă  ce qu'il semble, des environs d'Annonay, avec construction soignĂ©e, ciment rose très dur, ligne de vastes salles[9] ».

    Des preuves d'une installation gallo-romaine.

    Des fouilles limitées ont été effectuées sur ce site de 1971 à 1973, par le groupe archéologique de la Maison des Jeunes d'Annonay, encadré par le docteur Michel Guigal : « Notre travail sur le site de Talencieux n'a été évidemment qu'un modeste sondage et non une fouille exhaustive. Il n'en a pas moins montré la richesse du site et son grand intérêt pour l'étude de la période gallo-romaine dans notre région[1]. »

    Les fouilles ont permis de mettre au jour deux bassins qui auraient pu servir pour du tannage, des débris de céramique et des traces d’incendie. Parmi les objets retrouvés, figurent des morceaux de poteries, des objets en verre et des clous de charpente.

    Le docteur Michel Guigal en a conclu qu'il s’agissait « de la pĂ©riphĂ©rie d’une vaste villa rustica qui s’étendait sur 2 Ă  3 hectares et dont les bâtiments principaux se trouvent encore sous le village de Talencieux ». Ce domaine a Ă©tĂ© occupĂ© dans le courant du IIe siècle et a sans doute subi un incendie au IVe siècle[1] - [10].

    Ses vestiges ont été à nouveau recouverts par mesure de sauvegarde. Les poteries retrouvées se trouvent au musée César-Filhol d'Annonay.

    Une commune agricole

    Au début du Moyen Âge, l’histoire ne mentionne pas la vie à Talencieux. On trouve seulement le nom de Talencieux comme dépendance de la seigneurie de Thorrenc et de l’abbaye de la Chaise-Dieu, en Haute-Loire. Nul doute cependant qu'une communauté de villageois y a existé depuis longtemps.

    La viticulture a toujours été importante.

    En 1350, la viticulture s’y était bien développée, puisqu'on y comptait 40 vignes pour 100 champs.

    Du XVe au XVIIe siècle, les paysans ont eu à subir, comme ailleurs, des épisodes de peste, des mauvaises années de récoltes et des famines.

    Au XVIIe siècle, ils produisaient des céréales (seigle, froment…), élevaient des ovins et cultivaient la vigne, soit pour eux, soit pour de grands propriétaires bourgeois.

    Aux XVIIIe et XIXe siècles, ces activités paysannes menées à l’écart des villes plus agitées, ont sans doute permis aux habitants de Talencieux de vivre sans drames les grandes évolutions politiques et sociales. La Révolution s’y est déroulée sans heurts importants. Une école publique a accueilli les garçons, tandis que les sœurs de Saint-Joseph enseignaient aux filles. Des démêlés sans gravité ont opposé des curés et la municipalité pour des questions de presbytère.

    Au XXe siècle, le progrès a fait son entrée avec juste un peu de retard : électricité en 1930 et téléphone en 1933. En 1932, l’amélioration de la route vers Annonay a permis un premier service de cars. En 1955 et 1957, deux routes bien carrossables ont facilité les déplacements avec la vallée du Rhône[1].

    Aujourd'hui, l’agriculture a conservé sa place d’activité principale, avec l’apparition d'élevages de bovins et de vergers. La vigne a profité de l’élargissement du terroir AOC Saint-Joseph.

    À partir des années 1980, les villas ont essaimé d’abord pour les enfants du pays, ensuite pour des citadins attirés par l'absence de grande circulation et la proximité avec la Vallée du Rhône[11].

    Chronologie

    D'après Samuel Pasquion, Talencieux et ses environs à travers les âges, 2004.

    • IIe - IIIe : site gallo-romain
    • Moyen Ă‚ge : dĂ©pendance de la seigneurie de Thorrenc
    • 1350 40 vignes pour 100 champs
    • 1630 installation du retable Ă  l’église
    • 1736 mines de plomb jusqu’en 1831
    • 1850 Ă©cole des religieuses de Saint-Joseph
    • 1860 dĂ©mĂ©nagement du cimetière Ă  Cocobas
    • 1866 installation d'un instituteur pour les garçons
    • 1898 agrandissement du château de Blacieux
    • 1899 achèvement de la route de la Cance
    • 1909 ouverture au culte de l’église actuelle
    • 1913 dĂ©molition de l’ancienne Ă©glise
    • 1929 Ă©lectricitĂ© au village
    • 1932 goudronnage de la route d'Annonay
    • 1932 1er service de cars vers Annonay
    • 1947 crĂ©ation du club de basket
    • 1949 Amicale boules
    • 1955 Ă©largissement de la route vers Andance
    • 1957 route vers Silon
    • 1962 rĂ©seau d’eau potable
    • 1967 construction du château d’eau
    • 1969 extension de l’AOC Saint-Joseph Ă  Talencieux
    • 1975 1re tranche du tout Ă  l’égout
    • 1982 ramassage des ordures mĂ©nagères
    • 1990 achèvement du complexe sportif
    • 2002 adhĂ©sion Ă  la communautĂ© d’Annonay
    • 2005 extension de l’école publique
    • 2006 station d’épuration du village
    • 2011 aire de jeux au village
    • 2012 toit photovoltaĂŻque sur le gymnase
    • 2013 nouvelle mairie

    Politique et administration

    Une nouvelle mairie a été achevée en 2013.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1816 1823 Jean-Pierre Moulin
    1904 1910 Gaston Lacaze
    1910 1913 Auguste Seux
    1913 1921 Gabriel Decorme
    1921 1929 Fernand Chazal
    1929 1944 Louis Cornillon
    1948 1977 André Cornillon
    1977 2001 Michel Roche
    2001 2008 Elisabeth Deygas
    2008 mai 2020 Robert Seux[12] Retraité salarié du secteur privé
    mai 2020 en cours Laurent Marce[13] DVD Ingénieur ou Cadre technique d'entreprise
    Conseiller départemental
    Les données manquantes sont à compléter.

    Population et société

    DĂ©mographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[15].

    En 2020, la commune comptait 1 111 habitants[Note 3], en augmentation de 7,66 % par rapport Ă  2014 (Ardèche : +2,15 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    432380380396419437447471468
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    475477496467483501511473436
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    409386346312324317333325333
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
    3363153684976427728899221 028
    2018 2020 - - - - - - -
    1 0821 111-------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee Ă  partir de 2006[17].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Festivités

    • fĂ©vrier : Puces des Couturières (Sou des Écoles, depuis 2012).
    • fin mars : Exposition des ateliers RĂŞves et CrĂ©ations.
    • mi-juillet : FĂŞte mĂ©diĂ©vale (RĂŞves et CrĂ©ations, depuis 2008).
    • dĂ©but septembre : Chasse aux trĂ©sors (Ogec, depuis 2004).
    • mi-novembre : Carrefour des arts et loisirs crĂ©atifs (Bibliothèque, depuis 2007).

    Associations

    En 2013, la commune comprend une quinzaine d'associations, plus ou moins anciennes.

    • ACCA (depuis 1966), AĂ®nĂ©s Ruraux AmitiĂ© et Loisirs (1979), ComitĂ© des FĂŞtes (1979), Anciens combattants UFAC (1980), Conscrits, Ogec, Sou de l'École publique.
    • Amicale Boules (1949), Talencieux Sports Basket (1961) puis BCNA (2005), Tennis (1991-2012), Gymnastique (1999).
    • Lire et Conter (1986), clique et harmonie VĂ©tĂ©rans Compagnons d'Animation (1992), RĂŞves et CrĂ©ations (2008), La Troupe des Zigo-Matics (2017)[18].

    Le basket

    En l'absence de terrain de foot, le basket a été et reste le sport principal de Talencieux. Les premières parties ont été organisées après la guerre, vers 1947 dans le cadre d'un patronage. La première appellation a été l'Avant-Garde de Talencieux. C'est de 1961 que date la création officielle du club Talencieux Sport Basket (TSB).

    La salle construite en 1990 a été couverte de panneaux photovoltaïques en 2012.

    Au fil des ans, le club a atteint un excellent niveau, rĂ©compensĂ© en 1988 par un titre de Champion des Alpes. En 1990, il a pu jouer dans une salle de sports, construite en grande partie par des bĂ©nĂ©voles. En 2012, son toit a reçu 650 m2 de panneaux photovoltaĂŻques.

    En 1992, le club totalisait 145 licenciés (pour un village de 700 habitants !). Il a cependant connu une diminution de ses licenciés dans les années suivantes. En 2004, Talencieux a participé à l'entente UNVB avec d'autres clubs locaux. En 2005, le TSB a fusionné avec l'USBA d'Annonay pour former le BCNA (Basket Club Nord Ardèche) qui, en 2013, comprend 300 licenciés et licenciées, 25 équipes et 15 entraîneurs, avec des possibilités de jouer à presque tous les niveaux existants[19]

    Rêves et Créations

    Une fête médiévale est organisée en juillet.

    Cette association à objectif culturel a connu un essor rapide dès sa création en 2008 : ateliers peinture, vannerie, couture, dentelle, danse… C'est Rêves et Créations qui a imaginé en 2008 d'organiser une Fête médiévale à la mi-juillet dans les rues du village. Les forains et les membres de l'association revêtent des costumes médiévaux dont la collection s'agrandit chaque année. Des contes et des démonstrations de combats animent les rues[20].

    La chasse au trésor

    Une chasse au trésor.

    Depuis 2004, les parents d'élèves de l'école Saint-Joseph organisent une course au trésor pour les enfants. La mise en scène est importante avec de nombreux personnages costumés et des décors élaborés sur les lieux d'étape. Des récompenses sont attribuées à tous les participants. Au fil des années, cette animation de rentrée attire des familles d'autres communes voisines. Les thèmes sont renouvelés chaque année, et choisis avec l'aide des écoliers locaux[21].

    Les sonneurs de trompe

    Un ensemble de trompes de chasse.

    Le village de Talencieux poursuit plusieurs traditions. Lors des fêtes, le village mobilise des chevaux et du matériel notamment des charettes. Des sonneurs de trompes jouent du cor de chasse, accompagnés par des airs traditionnels à plusieurs voix.

    Économie

    Agriculture et viticulture

    Une partie du territoire est classée AOC Saint-Joseph.

    Comme partout ailleurs sur le plateau d’Annonay, des bois restent installés sur les pentes les plus abruptes de la commune.

    Les surfaces les plus plates, dont le sol est malgré tout assez pauvre, portent des prairies ou des champs.

    La vigne est une culture traditionnelle dans la rĂ©gion depuis l'Ă©poque gauloise, surtout sur les versants bien exposĂ©s. Elle s'est maintenue Ă  Talencieux, grâce Ă  l'appellation AOC Saint-Joseph. Ce vin, qui porte le nom d'un quartier de Tournon, a peu Ă  peu gagnĂ© en rĂ©putation, depuis le XVIe siècle. L'appellation a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1956 pour six communes autour de Tournon et Ă©largie Ă  vingt autres communes en 1969. Ă€ Talencieux, une soixantaine d'hectares sont cultivĂ©s en AOC, par des exploitants qui cultivent aussi des cĂ©rĂ©ales ou des fruits. La rĂ©colte est descendue aux caves de Saint-DĂ©sirat ou de Sarras, qui ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es autour de 1960.

    Un viticulteur (EARL du moulin) a également créé, au sein de son exploitation, une brasserie artisanale[22].

    Artisans

    En 2013, on pouvait recenser quinze artisans sur la commune : travaux publics et agricoles, espaces verts, architecte, menuisiers, carreleur, plâtriers peintres, ramonage, couture, décoration, coiffeuse à domicile.

    Commerces

    Le village compte 1 commerce multi-services et 4 commerçants ambulants.

    Services publics

    • École publique (quatre classes).
    • École privĂ©e Saint-Joseph (trois classes).
    • Cantine scolaire (depuis 1989) et garderie municipale.
    • Bibliothèque (depuis 1986).

    Culture locale et patrimoine

    Le village

    La voûte de Talencieux, au milieu des maisons les plus traditionnelles.

    La partie ancienne du village demeure visuellement traditionnelle. Les agriculteurs et les vignerons y ont regroupé leurs maisons avec caves en rez-de-chaussée. Chaque maison avait un ou plusieurs puits. Les plus importantes disposent d’une cour. Certaines rues comportent des appareillages soignés de murs en pierres et certains traits d’architecture typique des villages d’Ardèche du Nord. Par exemple un aître, grande terrasse ouverte et couverte au-dessus de l’entrée. La rue de la Voûte est traversée par une large arche de pierre. Celle-ci a été construite pour relier la maison d’habitation (au nord), avec ses dépendances agricoles, de l’autre côté au sud, et notamment un pigeonnier au bord de la rue. La voûte était déjà présente sur le cadastre de 1827[23]

    L’ancienne et la nouvelle église

    Autour de 1910, l'ancienne Ă©glise (Ă  gauche) et la nouvelle (Ă  droite, sans sa coupole).

    Une plateforme est restée libre près de la mairie. Cet espace a été occupé jusqu'en 1913 par l’ancienne église paroissiale. Un cimetière l’entourait jusqu'à son transfert progressif à partir des années 1860 au lieu-dit « Cocobas » (cimetière actuel). La cure, la mairie et une école se trouvaient dans les environs immédiats. Après la seconde guerre mondiale, la plateforme a accueilli le premier terrain de basket du club de Talencieux[1].

    L'ancienne église figure sur des photos du début du siècle. Sa date de construction reste indéterminée. Elle avait sans doute été plusieurs fois agrandie ou reconstruite depuis les origines du christianisme. Elle était de taille moyenne, orientée vers l’est, avec un clocher carré au-dessus du chœur.

    Un retable doré de 1630.

    Un retable en bois doré surmontait l'autel de l'ancienne église. Il avait été mis à l’abri au moment du déménagement, peut-être pour éviter sa nationalisation. Il a été ensuite oublié puis retrouvé en 1987 dans le grenier du château de Blacieux. Il a été restauré et réinstallé en 1993 dans l’église actuelle, dans une vitrine sur le côté gauche de la nef. Il date de 1630 et avait été créé à Avignon par un artiste italien. La porte du tabernacle est entourée de six niches avec leurs statues, le tout doré à la feuille. Le retable et son support sont entourés de deux colonnes de style corinthien surmontées de deux angelots eux aussi dorés. Ces éléments sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des Antiquités et objets d'Arts du département.

    Un clocher imité des dômes de Montmartre.

    L’église actuelle a été construite entre 1907 et 1913 pour remplacer l’ancienne. Mais les deux bâtiments ont été voisins pendant quelques années. Selon la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905, elle ne pouvait pas être une réalisation communale. Elle a donc été construite avec des fonds privés, et notamment ceux du docteur Louis Marc Gaston Lacaze. Il a été maire de Talencieux de 1904 à 1910 et il résidait en été au château de Blacieux. La forme originale du clocher, qui ressemble aux dômes du Sacré Cœur de Montmartre a été une demande de son épouse, qui avait vécu à Paris et voulait voir un clocher semblable de son château. Elle n'a cependant pas pu le voir puisqu'elle est décédée en 1908 et que le dôme n'a été installé qu'en 1912. En 1926, l’église a été confiée au diocèse, puis rachetée par la commune en 1985, qui a effectué une rénovation en 1986, en partenariat avec la paroisse. La décoration intérieure date pour l’essentiel du XXe siècle[1].

    Les mines de plomb argentifère

    Sur l'ancien site, le local de stockage des explosifs.

    Sur le territoire de la commune, la forêt dissimule les traces de l'exploitation ancienne d'un filon minier de plomb argentifère. Des filons semblables ont été exploités dans la région à partir de 1717, et notamment sur la commune de Savas. Le filon de Talencieux, entre le hameau de Balais, le lac de Vert et la Cance, a été exploité de 1736 à 1873. Le minerai recherché était la galène, c'est-à-dire du sulfure de plomb, ou plomb argentifère, contenu dans le quartz sous la forme de taches brillantes. Les habitants l'exploitaient déjà artisanalement pour le revendre aux potiers locaux. Mais il pouvait aussi fournir les armées françaises en plomb. Le droit d’exploiter avait été accordé à un ancien Autrichien naturalisé, François Kayr de Blumenstein. Les mines ont eu dans les années 1750-1755 jusqu'à une centaine d’ouvriers, Allemands ou Alsaciens pour la plupart[24]. Certains descendants de ces familles résident encore à Talencieux.

    Les dépôts de mine sont restés intacts au bord de la Cance.

    En 1736, l’exploitation a commencĂ© avec une galerie de 214 mètres et un puits d’aĂ©ration de 40 mètres de haut. En 1755, une deuxième galerie a Ă©tĂ© creusĂ©e sur 76 mètres. En 1793, l’exploitation de ces deux galeries a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©e, et un nouveau conduit de 360 mètres a Ă©tĂ© ouvert. Le site a fermĂ© dĂ©finitivement en 1831, et la maison des Blumenstein dĂ©truite vers 1836[25]. Les vestiges les plus visibles de l'exploitation se trouvent dans la vallĂ©e de la Cance : les dĂ©blais rĂ©sistent encore Ă  la recolonisation vĂ©gĂ©tale et une entrĂ©e de galerie est toujours prĂ©sente au-dessus de la route. En 1956, de nouveaux sondages sur les filons sont restĂ©s sans suite.

    Le château de Blacieux

    Une résidence luxueuse du XIXe siècle.

    Cette demeure bourgeoise du XIXe siècle a Ă©tĂ© implantĂ©e juste au-dessus de la VallĂ©e du RhĂ´ne. Mais la propriĂ©tĂ© a d’abord Ă©tĂ© un domaine agricole. Dans les annĂ©es 1830, elle a Ă©tĂ© rachetĂ©e par la famille Duret d’Annonay qui y a installĂ© un pavillon de chasse, avec un domaine agrandi Ă  plus de 50 hectares. Le docteur Gaston Lacaze (1869-1952), qui exerçait Ă  Paris, l’a reçue en hĂ©ritage en 1890. En 1898-1899, il y a fait rĂ©aliser de grandes transformations par l’architecte annonĂ©en Élie Borione. MalgrĂ© tout, le château a servi le plus souvent de rĂ©sidence estivale. Depuis le dĂ©cès du docteur Lacaze, il s'est transmis normalement Ă  ses hĂ©ritiers qui l'occupent toujours[26] En 1940, il a Ă©chappĂ© de justesse Ă  la destruction. Une batterie française, placĂ©e Ă  proximitĂ© pour dĂ©fendre la vallĂ©e du RhĂ´ne, a Ă©tĂ© copieusement bombardĂ©e par la Wehrmacht le 22 juin[27]. L'Ă©difice en porte encore les traces. Une plaque commĂ©morative est apposĂ©e sur le mur d'une dĂ©pendance.

    La Madone

    Une reconnaissance érigée en 1945.

    Cette Vierge à l'enfant située sur la route d'Annonay a été mise en place en 1945. Matérialisant une reconnaissance, elle est un monument commémorant la fin de la Seconde Guerre mondiale en particulier le retour des prisonniers de guerre de la commune. Le jour de sa bénédiction, ces hommes ont été particulièrement mis à l'honneur. Elle rappelle aussi aux passants une mission de la paroisse prêchée en 1944.

    La vallée de la Cance au pont d'Assuis.

    Des promenades variées

    La campagne autour de Talencieux permet des promenades sur des terrains variés: au milieu des champs ou des vergers du plateau, dans les vignes ou les bois qui descendent vers le Rhône ou la Cance. Quelques itinéraires ont été balisés. Les belvédères les plus panoramiques sur la Vallée se trouvent au nord-est du village autour de Blacieux, ou au sud-est au-dessus de la Roche Vautour. Plusieurs chemins descendent vers Assuis et la solitaire vallée de la Cance.

    Des points de vue panoramiques sur la vallée du Rhône.

    Personnalité liée à la commune

    • Marc Seguin (1786-1875), scolarisĂ© Ă  Talencieux durant son enfance en tant que pensionnaire.

    HĂ©raldique

    Talencieux possède des armoiries dont l'origine et le blasonnement exact ne sont pas disponibles.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Albin Mazon, Voyage autour d'Annonay, 1901.
    • S. Pasquion, Talencieux et ses environs Ă  travers les âges, 2004.
    • JoĂ«lle Dupraz et Christel Fraisse, Carte archĂ©ologique de la Gaule : L’Ardèche.
    • Anne Boudon, Des grenades sous le plancher, la rĂ©sistance Ă  Annonay et dans la Vocance 1939-1945.
    • Bulletins municipaux depuis 1990.
    • Ardèche verte Haut Vivarais, guide officiel 1991 de l'Union Touristique.
    • archives des correspondants du DauphinĂ© libĂ©rĂ©.
    • articles sur Talencieux de François Bassaget dans le DauphinĂ© libĂ©rĂ© du 15 aoĂ»t 2013.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. S. Pasquion, Talencieux et ses environs à travers les âges, .
    2. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Albin Mazon, Voyage autour d’Annonay, .
    10. Joëlle Dupraz et Christel Fraisse, Carte archéologique de la Gaule : L'Ardèche.
    11. Sources municipales.
    12. Répertoire national des élus (RNE) - version de juillet 2020, consulté le 3 juillet 2020
    13. « Répertoire national des élus (RNE) - version octobre 2021 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
    14. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    15. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    16. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    17. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
    18. compilation des bulletins municiapux
    19. Archives du club.
    20. Articles sur Talencieux de François Bassaget dans le Dauphiné libéré du 15 août 2013.
    21. Comptes-rendus du Dauphiné libéré.
    22. Aurélien Tournier, « Quand François Lambert met les Sarments sous pression », L'Avenir agricole de l'Ardèche,‎ (ISSN 0998-0210).
    23. Visites guidées locales.
    24. Dossiers de la Bibliothèque de Saint-Julien-Molin-Molette
    25. Dossiers de la Bibliothèque de Talencieux.
    26. informations obtenues auprès des propriétaires actuels
    27. Anne Boudon, Des grenades sous le plancher, la résistance à Annonay et dans la Vocance 1939-1945.
    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.