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TĂȘte de l'Estrop

La tĂȘte de l'Estrop (le « p » final est muet) est le plus haut sommet du massif des Trois-ÉvĂȘchĂ©s, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Il culmine Ă  2 961 m d'altitude.

TĂȘte de l'Estrop
La tĂȘte de l'Estrop vue du sommet du Caduc.
La tĂȘte de l'Estrop vue du sommet du Caduc.
GĂ©ographie
Altitude 2 961 m[1]
Massif Massif des Trois-ÉvĂȘchĂ©s (Alpes)
CoordonnĂ©es 44° 17â€Č 11″ nord, 6° 30â€Č 17″ est[1]
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur
DĂ©partement Alpes-de-Haute-Provence
Ascension
Voie la plus facile depuis la Foux d'Allos
GĂ©ologie
Âge PalĂ©ogĂšne
Roches GrĂšs
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
TĂȘte de l'Estrop
GĂ©olocalisation sur la carte : Alpes-de-Haute-Provence
(Voir situation sur carte : Alpes-de-Haute-Provence)
TĂȘte de l'Estrop

GĂ©ographie

Situation

La tĂȘte de l'Estrop est situĂ©e Ă  l'extrĂ©mitĂ© sud-ouest du massif des Trois-ÉvĂȘchĂ©s, entre Digne-les-Bains, Gap et Barcelonnette. Ce sommet est en bordure de la zone des Alpes oĂč l'altitude des crĂȘtes est supĂ©rieure Ă  2 500 m, et peu de sommets situĂ©s au sud et Ă  l'ouest culminent Ă  plus de 2 000 m d'altitude. Culminant Ă  prĂšs de 3 000 m d'altitude, la montagne constitue le sommet des Alpes de Provence, et elle est visible et reconnaissable depuis le sud et l'ouest. Mais depuis les massifs Ă  l'est et au nord, le sommet est difficile Ă  identifier.

Les abords immĂ©diats de la tĂȘte de l'Estrop, trĂšs accidentĂ©s et difficiles d'accĂšs, sont vides de tout peuplement permanent. Aucune route ne permet d'accĂ©der Ă  moins de quelques kilomĂštres du sommet. La densitĂ© de population des communes et vallĂ©es Ă  proximitĂ© est de l'ordre de quelques habitants au kilomĂštre carrĂ©.

La tĂȘte de l'Estrop est exactement Ă  la limite des communes de Prads-Haute-BlĂ©one et MĂ©olans-Revel (vallon du Laverq). Le sommet marque Ă©galement la limite des cantons de La Javie et du Lauzet-Ubaye, ainsi que des arrondissements de Digne et Barcelonnette.

Topographie

La tĂȘte de l'Estrop regroupe deux sommets situĂ©s sur la crĂȘte des Barres : le plus Ă©levĂ©, qui culmine Ă  2 961 m d'altitude, est au nord-est du Signal, 2 927 m d'altitude, sur lequel une station radio Ă©tait installĂ©e jusque dans les annĂ©es 2010. Deux crĂȘtes secondaires partent de ce sommet : l'une en direction du puy de la SĂšche (2 820 m) et de la crĂȘte de la Blanche, l'autre en direction des MĂ©es de l'Estrop (2 502 m), un sommet secondaire du massif. Les versants sud-ouest et nord sont abrupts, mais le versant sud-est prĂ©sente une pente douce. La combe formĂ©e dans le versant nord du massif, sous le sommet, est recouverte par le glacier de la Blanche, actuellement rĂ©duit Ă  l'Ă©tat de glacier rocheux.

La BlĂ©one et plusieurs de ses affluents ont leur source au pied de la tĂȘte de l'Estrop.

GĂ©ologie

Le sommet est en grĂšs d'Annot, un grĂšs nummulitique lĂ©gĂšrement rose, adhĂ©rent et dur qui repose en discordance sur des marnes bleues et du calcaire du CrĂ©tacĂ© dont sont constituĂ©s les sommets secondaires[2]. DisposĂ© en strates inclinĂ©es en pente douce avec un pendage nord-est, le grĂšs donne au paysage autour du sommet un aspect singulier, oĂč des dalles inclinĂ©es alternant avec des barres rocheuses peu hautes et facilement franchissables versant sud-est, ou des falaises lĂ  oĂč les barres sont rapprochĂ©es. La discordance entre le grĂšs et les marnes sous-jacentes est visible sur le versant sud-ouest : les pentes ravinĂ©es sont surmontĂ©es de strates de grĂšs dur.

Climat

Le climat autour de la tĂȘte de l'Estrop est un climat mĂ©diterranĂ©en influencĂ© par l'altitude, prĂ©sentant plusieurs Ă©tages de vĂ©gĂ©tation. Le cumul annuel moyen de prĂ©cipitations dans le massif est supĂ©rieur Ă  1 200 millimĂštres[3], et l'ensoleillement est de l'ordre de 2 500 Ă  2 700 heures par an Ă  toutes les altitudes[4].

En raison de la situation en promontoire de la montagne et de la configuration en entonnoir de la vallĂ©e de la BlĂ©one, le sommet, premiĂšre barriĂšre alpine aux vents venant de la MĂ©diterranĂ©e, est soumis Ă  un climat plus humide que les massifs plus internes (Ubaye). La crĂȘte des Barres est une barriĂšre climatique nette entre les PrĂ©alpes de Digne, qui sont soumises Ă  un climat mĂ©diterranĂ©en de montagne, et la vallĂ©e de l'Ubaye, dont le climat plus continental se rapproche davantage de celui des autres vallĂ©es internes des Alpes.

La limite des arbres est situĂ©e Ă  plus de 2 400 m d'altitude, lĂ  oĂč le sol est suffisamment abondant pour permettre leur croissance. L'Ă©tage nival n'est prĂ©sent qu'Ă  l'ubac au-dessus de 2 600 m d'altitude.

Activités

Randonnée

Les sommets sont accessibles Ă  des randonneurs en bonne condition physique et capables de bien s'orienter en montagne. La montagne en elle-mĂȘme est peu dangereuse sur son flanc sud-est et son ascension ne nĂ©cessite pas d'Ă©quipement d'alpinisme, mais une bonne navigation Ă  travers les barres est indispensable : des cairns la facilitent mais sont assez difficiles Ă  distinguer dans un environnement rocheux et indiquent parfois des chemins diffĂ©rents. Au sommet, une statue de la Vierge en bois d'olivier loge dans une alcĂŽve de pierres sĂšches.

Par le sud

En amont de Prads-Haute-BlĂ©one, la route longe la vallĂ©e de la BlĂ©one jusqu'aux Eaux-Chaudes (stationnement possible Ă  1 175 m d'altitude). Une piste carrossable continue sur quelques kilomĂštres jusqu'Ă  des chalets Ă  environ 1 300 m d'altitude, puis laisse place Ă  un sentier qui traverse la BlĂ©one et atteint le refuge de l'Estrop (2 050 m), en amont d'un passage sur des vires rocheuses, un peu exposĂ© par mauvais temps mais Ă©quipĂ© de mains courantes. Au-dessus du refuge, le sentier n'est pas toujours apparent mais des cairns permettent de se guider dans les pelouses et dans les barres ; il est balisĂ© de peinture rouge. Cet accĂšs n'est pas difficile et reste du niveau de la haute randonnĂ©e. C'est un bel itinĂ©raire qui traverse des paysages trĂšs variĂ©s allant de la moyenne montagne mĂ©diterranĂ©enne Ă  la haute montagne alpine. Mais Ă  partir du mois de novembre cet accĂšs est peu recommandĂ© car trĂšs exposĂ© aux avalanches, dans la partie situĂ©e entre les Eaux Grosses et le refuge de l'Estrop. Une variante plus difficile passe Ă  l'ouest du sommet puis escalade les barres de grĂšs de la face nord.

Par l'est

Au dĂ©part de La Foux d'Allos (1 850 m), cette voie d'accĂšs, la plus rapide, permet d'atteindre le sommet lors d'une randonnĂ©e Ă  la journĂ©e. Elle passe par la gare de tĂ©lĂ©cabine au-dessus du vallon de l'Aiguille, puis suit les barres sur un sentier pas toujours apparent et balisĂ© Ă  l'aide de cairns.

Par le nord

L'ascension par le nord peut se faire par trois voies qui peuvent ĂȘtre atteintes depuis l'ancienne abbaye du Laverq, Ă  1 580 m d'altitude, oĂč termine la route carrossable. La plus Ă  l'est, balisĂ©e, franchit la crĂȘte au niveau du col de la Petite Barre, et rejoint la voie d'accĂšs depuis la Foux d'Allos. Les deux autres, plus courtes, n'empruntent aucun sentier balisĂ© et franchissent des Ă©boulis raides et instables enneigĂ©s tardivement. La voie ouest contourne le glacier par l'ouest et permet de rejoindre la cote 2 927. La voie centrale consiste Ă  atteindre la Grosse Barre d'oĂč l'accĂšs au sommet est aisĂ©.

  • La tĂȘte de l'Estrop ; au premier plan, une rĂ©surgence qui alimente la BlĂ©one.
    La tĂȘte de l'Estrop ; au premier plan, une rĂ©surgence qui alimente la BlĂ©one.
  • L'Estrop et au premier plan la cascade de la Piche.
    L'Estrop et au premier plan la cascade de la Piche.
  • Estrop (photo noir et blanc).
    Estrop (photo noir et blanc).

Canyonisme

Depuis 2005, l'Estrop est devenu un lieu frĂ©quentĂ© par les canyonistes de haut niveau. En effet, Male Vesse entre dans le palmarĂšs des dix plus belles descentes d'Europe et reste un des parcours les plus techniques des Alpes du sud. La partie amont a Ă©tĂ© ouverte en par SĂ©bastien Vallata et Caracal aprĂšs vingt-neuf heures d'effort. À cĂŽtĂ© se trouve une autre descente tout aussi difficile avec Bussing.

Notes et références

  1. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. Maurice Gidon, L'Estrop, geol-alp.com
  3. Estimation des prĂ©cipitations dans les Alpes d'aprĂšs la mĂ©thode AURHELY, site de MĂ©tĂ©o-France sur les pluies extrĂȘmes
  4. Carte d'ensoleillement de la France, cartesfrance.fr

Annexes

Liens externes

Bibliographie

  • Caracal et les Sancho Panza, Male Vesse, rĂ©cit et 12 descentes de canyons dans le pays dignois, 2006 (ISBN 2-9526064-0-4)
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