AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

TĂ©tratricopeptide

Une rĂ©pĂ©tition tĂ©tratricopeptide (TPR), ou domaine tĂ©tratricopeptide, est un motif structurel prĂ©sent dans une grande variĂ©tĂ© de protĂ©ines. Il consiste en une sĂ©quence de 34 rĂ©sidus d'acides aminĂ©s organisĂ©e en tandem d'hĂ©lices α rĂ©pĂ©tĂ©s de 3 Ă  16 fois[1] formant l'Ă©chafaudage structurant les interactions protĂ©ine-protĂ©ine et, souvent, l'assemblage de complexes protĂ©iques. Ces rĂ©pĂ©titions forment un domaine solĂ©noĂŻde appelĂ© domaine TPR. Parmi les protĂ©ines prĂ©sentant de tels domaines, on trouve les sous-unitĂ©s CDC16 (en), CDC23 (en) et CDC27 (en) du complexe de promotion de l'anaphase (APC), la sous-unitĂ© p67phox (en) de la NADPH oxydase, les immunophilines de liaison Ă  la protĂ©ine Hsp90, les facteurs de transcription, l'inhibiteur de la protĂ©ine kinase R (en), le rĂ©cepteur du signal de cible peroxysomale 1 (en) et les protĂ©ines d'importation mitochondriale.

Répétition tétratricopeptide
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
RĂ©pĂ©tition tĂ©tratricopeptide de la protĂ©ine phosphatase 5 (en) humaine (PDB 1A17)

Structure

La premiÚre structure à avoir été déterminée est celle de la protéine phosphatase 5 (en). Sa résolution par cristallographie aux rayons X a permis d'identifier une paire d'hélices α antiparallÚles[2]. Cette structure contient une répétition TPR de trois tandems formant une structure en solénoïde α.

Une structure TPR typiques est caractĂ©risĂ©e par des interactions entre les hĂ©lices A et B du premier motif et l'hĂ©lice A’ du motif TPR suivant. Bien que la nature de ces interactions soit variable, les deux premiĂšres hĂ©lices du motif TPR prĂ©sentent typiquement un angle d'empilement d'environ 24° au sein d'un motif isolĂ©. Les rĂ©pĂ©titions de plus de trois motifs TPR produisent des superhĂ©lices droites caractĂ©risĂ©es par une face convexe et une face concave, cette derniĂšre intervenant gĂ©nĂ©ralement dans la liaison avec un ligand[1] - [3].

En ce qui concerne la sĂ©quence peptidique de rĂ©pĂ©titions tĂ©tratricopeptide, on observe un mĂ©lange de grands et de petits rĂ©sidus hydrophobes sans qu'aucune position soit totalement invariante. Certains rĂ©sidus sont cependant gĂ©nĂ©ralement conservĂ©s, comme le tryptophane 4, la leucine 7, la glycine 8, la tyrosine 11, l'alanine 20, la phĂ©nylalanine 24, l'alanine 27 et la proline 32. Parmi ceux-ci, les rĂ©sidus aux positions 8, 20 et 27 tendent Ă  ĂȘtre davantage conservĂ©s. PlutĂŽt qu'ĂȘtre occupĂ©es par un rĂ©sidu spĂ©cifique, les autres positions sont occupĂ©es par un rĂ©sidu prĂ©fĂ©rentiellement petit, grand ou aromatique. Les rĂ©sidus situĂ©s entre les hĂ©lices jouent un rĂŽle essentiellement structurel tandis que les rĂ©sidus situĂ©s entre motifs TPR adjacents jouent un rĂŽle Ă  la fois structurel et fonctionnel[1].

Peptides contenant le motif TPR

La protĂ©ine adaptatrice Hop (en) assure l'association des protĂ©ines chaperonnes Hsp70 et Hsp90. Elle contient trois rĂ©pĂ©titions TPR ayant chacune sa spĂ©cificitĂ© de liaison particuliĂšre pour des peptides donnĂ©s. Le domaine TPR1 reconnaĂźt l'extrĂ©mitĂ© C-terminale de Hsp70 tandis que le domaine TPR2 se lie au domaine C-terminal de Hsp90. Ces deux sĂ©quences C-terminales se terminent par un motif Glu–Glu–Val–Asp (EEVD) et les interactions sont de nature Ă  la fois Ă©lectrostatique et hydrophobe[1] - [4].

La protéine PEX5 (en) interagit avec signal de cible peroxysomale à travers des motifs PTR : la plupart de ses contacts avec l'extrémité C-terminale du tripeptide signal se font avec la face concave des motifs TPR1, TPR2 et TPR3[5] - [6].

La protéine NCF2 (en) (facteur cytosolique neutrophile 2) est une sous-unité indispensable de la NADPH oxydase dont les motifs TPR assurent l'assemblage avec les autres sous-unités du complexe enzymatique[7].

Notes et références

  1. (en) Gregory L. Blatch et Michael LĂ€ssle, « The tetratricopeptide repeat: a structural motif mediating protein-protein interactions », BioEssays, vol. 21, no 11,‎ , p. 932-939 (PMID 10517866, DOI 10.1002/(SICI)1521-1878(199911)21:11<932::AID-BIES5>3.0.CO;2-N, lire en ligne)
  2. (en) Amit K. Das, Patricia T. W. Cohen et David Barford, « The structure of the tetratricopeptide repeats of protein phosphatase 5: implications for TPR‐mediated protein–protein interactions », The EMBO Journal, vol. 17, no 5,‎ , p. 1183-1552 (PMID 9482716, PMCID 1170467, DOI 10.1093/emboj/17.5.1192, lire en ligne)
  3. (en) Christopher G. M. Wilson, Tommi Kajander et Lynne Regan, « The crystal structure of NlpI. A prokaryotic tetratricopeptide repeat protein with a globular fold », The FEBS Journal, vol. 272, no 1,‎ , p. 166-179 (PMID 15634341, DOI 10.1111/j.1432-1033.2004.04397.x, lire en ligne)
  4. (en) Clemens Scheufler, Achim Brinker, Gleb Bourenkov, Stefano Pegoraro, Luis Moroder, Hans Bartunik, F.Ulrich Hartl et Ismail Moarefi, « Structure of TPR Domain–Peptide Complexes. Critical Elements in the Assembly of the Hsp70–Hsp90 Multichaperone Machine », Cell, vol. 101, no 2,‎ , p. 199-210 (PMID 10786835, DOI 10.1016/S0092-8674(00)80830-2, lire en ligne)
  5. (en) Gregory J. Gatto Jr., Brian V. Geisbrecht, Stephen J. Gould et Jeremy M. Berg, « Corrigendum: Peroxisomal targeting signal-1 recognition by the TPR domains of human PEX5 », Nature Structural Biology, vol. 9,‎ , p. 788 (DOI 10.1038/nsb1002-788b, lire en ligne)
  6. (en) Gregory J. Gatto Jr., Brian V. Geisbrecht, Stephen J. Gould et Jeremy M. Berg, « Peroxisomal targeting signal-1 recognition by the TPR domains of human PEX5 », Nature Structural Biology, vol. 7, no 12,‎ , p. 1091-1095 (PMID 11101887, DOI 10.1038/81930, lire en ligne)
  7. (en) Karine Lapouge, Susan J. M. Smith, Philip A. Walker, Steven J. Gamblin, Stephen J. Smerdon et Katrin Rittinger, « Structure of the TPR Domain of p67phox in Complex with Rac·GTP », Molecular Cell, vol. 6, no 4,‎ , p. 899-907 (PMID 11090627, DOI 10.1016/S1097-2765(05)00091-2, lire en ligne)
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.