Survey Copter Aliaca
Le Survey Copter Aliaca est un drone de reconnaissance tactique français, utilisé par la Marine française dans le cadre du Système de Mini-Drone aérien embarqué de la Marine (SMDM), conçu et fabriqué par la PME Survey Copter, filiale du groupe Airbus. Lancé à l’aide d’une catapulte et récupéré à l’aide d’un filet, l’Aliaca peut être mis en œuvre rapidement et sans infrastructure particulière. Doté d’une propulsion électrique, il est équipé de systèmes de surveillance optique et électronique. Dans la marine française, il équipe les navires de plus petite taille comme les patrouilleurs, les plus importants devant recevoir quant à eux le Système de drone aérien de la Marine.
Survey Copter Aliaca
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Aliaca exposé au Salon aéronautique international de Berlin en 2022. | |
Constructeur | Survey Copter (Airbus) |
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RĂ´le | Drone de reconnaissance |
Statut | En service |
Mise en service | |
Date de retrait | Toujours en service |
Variantes ou dérivés | DVF 2000, Aliaca Evo, Aliaca ER |
Équipage | |
0 (1 télépilote) | |
Motorisation | |
Nombre | 1 |
Type | moteur Ă©lectrique ou moteur Diesel |
Dimensions | |
Envergure | 3,6 m |
Longueur | 2,2 m |
Masses | |
Ă€ vide | 15 kg |
Maximale | 16 kg |
Performances | |
Vitesse de croisière | 65 km/h |
Vitesse maximale | 100 km/h |
Plafond | 3 000 m |
Rayon d'action | 50 ou 100 km |
Endurance | 3 ou 6 h |
Historique
La première version de l’Aliaca, le Survey Copter DVF 2000, fait l’objet d’une première expérimentation par la Marine française à l’été 2014, avec un embarquement sur l’aviso de classe d'Estienne d'Orves Commandant Bouan[1]. D’autres tests d’une version aux dimensions définitives sont ensuite effectués à bord de son sister-ship le Commandant Birot en 2019, puis en octobre 2020, avec un test opérationnel réalisé au sud de Chypre à bord de la frégate légère furtive La Fayette, où ses capacités sont appréciées des marins[2].
Une première commande est annoncée le dans le cadre du plan de soutien à la filière aéronautique du gouvernement Philippe II, de façon anticipée par rapport à ce qui était prévu par la Loi de programmation militaire 2019-2025[3]. Signée par la Direction générale de l'Armement le , pour un montant de 19,7 millions d’euros, celle-ci porte sur 11 systèmes, chacun composé de deux drones et de leur équipement de pilotage, de lancement et de récupération, prévus pour équiper les patrouilleurs (ex-avisos) de classe d’Estienne d’Orves et leurs successeurs les patrouilleurs océaniques, ainsi que les frégates de classe La Fayette et Floréal[2]. L’objectif, pour la Marine nationale, est de permettre à ces navires, qui ne peuvent pas toujours embarquer d’hélicoptère, de disposer tout de même de moyens de surveillance déportés. Les premières livraisons ont lieu début 2022, et sont suivies d’une évaluation opérationnelle à bord du Commandant Bouan. Lors de cette opération, les drones donnent satisfaction, notamment lors des opérations de police des pêches, ce qui conduit la Marine à envisager d’acquérir des systèmes supplémentaires pour équiper ses sémaphores[4]. Les trois premiers systèmes sont déclaré opérationnels par la DGA le , sous l’appellation officielle de « Système de Mini-Drone aérien embarqué de la Marine », ou SMDM[5].
Le premier déploiement opérationnel a lieu entre décembre 2022 et février 2023 à bord du patrouilleur Commandant Ducuing. Lors de cette mission dans le golfe de Guinée, réalisée dans le cadre de la Mission Corymbe, l’emploi de l’Aliaca permet notamment la détection de deux navires de pêche chinois pêchant sans permis, après avoir coupé leur système d'identification automatique contrairement aux exigences du droit maritime, qui peuvent ainsi être arraisonnés par des patrouilleurs Guinéens[6] - [7].
Caractéristiques techniques
L’Aliaca est un drone léger à voilure fixe d’une longueur de 2,2 m et d’une envergure de 3,6 m, permettant une masse maximale au décollage de 16 kg, dont 1 kg de charge utile. Il dispose d’un empennage en configuration bipoutre encadrant une hélice propulsive, actionnée par un moteur électrique lui assurant un fonctionnement silencieux. Sa vitesse de croisière va de 65 à 100 km/h[8]. En plus des phases de vol propulsé, le moteur peut être coupé et le drone utilisé comme un planeur[9].
Destiné à être utilisé sans infrastructure particulière, par exemple sur de petits navires ou plates-formes pétrolières ne disposant pas d’hélisurface, l’Aliaca est lancé à l’aide d’une catapulte, et récupéré de manière entièrement automatique à l’aide d’un filet. Drones, catapulte, filet et station de contrôle sont fournis ensemble et prévus pour être installables facilement[8] - [9]. En effet, l’ensemble tient dans quatre caisses manipulables facilement[10], et peut être déployé en moins de 15 minutes par deux opérateurs[8].
Pour remplir ses missions de surveillance, le drone est équipé d’un ensemble électro-optique avec caméra gyrostabilisée, utilisable de jour comme de nuit, ainsi que d’un récepteur AIS[11].
Versions
DVF 2000
Le DVF 2000 est la première version de l’Aliaca. Testé en 2014, il est doté d’une propulsion par moteur électrique, ne pèse encore que 11 kg, pour une longueur d’1,2 m et une envergure de 3 m. Il dispose d’une autonomie de 2 h pour un rayon d’action de 50 km environ, et embarque un équipement militaire constitué d’un ensemble électro-optique permettant une vision à 360°[1].
Aliaca Evo
L’Aliaca Evo est la version de base, choisie par la marine française, initialement toujours connue sous le nom de DVF 2000. Comme celui-ci, il est équipé d’un ensemble électro-optique, auquel s’ajoute un récepteur AIS[8]. Il est également doté d’une propulsion électrique, mais son autonomie a été portée à 3 h pour une portée de 50 km[12].
Aliaca ER
L’Aliaca ER, pour Extended Range (portée augmentée), est une version de l’Aliaca Evo dont la propulsion est assurée par un moteur Diesel alimenté au carburant aviation. Cette différence lui assure une autonomie et une portée supérieures, de respectivement 6 h et 100 km[12]. Il possède également un système de liaison permettant un débit de données plus élevé. Il est présenté au public lors du salon Euronaval 2022[9].
Références
- Vincent Groizeleau, « Le DVF 2000 testé avec succès par la marine française », sur Mer et Marine, (consulté le ).
- Laurent Lagneau, « La DGA commande 22 mini-drones aériens pour les frégates légères et les patrouilleurs de haute-mer », sur Opex360, (consulté le ).
- Vincent Groizeleau, « Marine nationale : le programme des drones aériens embarqués SMDM sur les rails », sur Mer et Marine, (consulté le ).
- Laurent Lagneau, « La Marine nationale envisage de doter certains de ses sémaphores de mini-drones aériens Aliaca », sur Opex360, (consulté le ).
- Direction générale de l’Armement, « Qualification du système de mini-drones aériens embarqués pour la Marine nationale (SMDM) », sur defense.gouv.fr, (consulté le ).
- « Premiers vols opérationnels réussis pour le minidrone SMDM de la marine », Le Marin,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Marc Tanguy, « Défense : le drone Airbus SMDM en chasse dans le golfe de Guinée », Air & Cosmos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Vincent Groizeleau, « Drones : commande des 11 premiers SMDM pour les frégates et patrouilleurs français », sur Mer et Marine, (consulté le ).
- (en) Luca Perluzzi, « Survey Copter’s expands its Aliaca UAV family », sur European Defence Review online, (consulté le ).
- Stéphane Gallois, « Salon Euronaval : cinq exemples de drones qui tracent l’avenir », Le Marin,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Pierre-Louis Pagès, « Cette société drômoise va installer des drones catapultés depuis le pont des navires », Var-Matin,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Site du fabricant.
Liens externes
- « Gamme Aliaca », page de présentation commerciale, sur Survey Copter (consulté le ).