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Stephan Born

Stephan[1] Born (né « Simon Buttermilch » le à Lissa et décédé le à Bâle) est un des premiers hommes politiques socialistes de la Confédération germanique. Il est connu pour avoir fondé la Allgemeine Deutsche Arbeiterverbrüderung, littéralement Confédération générale des ouvriers allemands, la première organisation syndicale interrégionale du mouvement ouvrier allemand. Après sa participation à la Révolution de mars en 1848, qui se solde par un échec, il part en exil en Suisse dont il prend la nationalité. En 1860, il devient professeur à Bâle.

Stephan Born
Stephan Born
Fonctions
Extraordinary professor (d)
Université de Bâle
Ă  partir de
Professeur honoraire (d)
Université de Bâle
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  73 ans)
Bâle
SĂ©pulture
Wolfgottesacker (d)
Nom de naissance
Simon Buttermilch
Nationalités
suisse (Ă  partir de )
prussienne
Domiciles
Activités
Père
Meyer Schaul Buttermilch (d)
Fratrie
David Born (d)
Autres informations
A travaillé pour
Université de Neuchâtel (jusqu'en )
Université de Bâle
Deutsche-BrĂĽsseler-Zeitung (d)
Idéologie
Socialiste (d)
Membre de
Distinctions
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Biographie

Born né « Simon Buttermilch » est le fils d'un courtier. Il obtient certes son Abitur, mais ne peut entrer à l'université faute de moyen financier. Il est au départ de confession juive[2]. Après sa conversion au protestantisme, il prend le nom de Stephan Born. Il apprend le métier d'imprimeur à Berlin, qu'il exerce ensuite dans une maison d'édition publiant entre autres des ouvrages scientifiques. Cela motive Born à faire des études de manière autodidacte, en se rendant aux cours à l'université sans y être inscrit par exemple. Il devient membre de l'Association des artisans berlinois (Berliner Handwerkerverein) et est actif dans le mouvement travailleur naissant. Il rédige surtout des brûlots politiques, mais également quelques critiques théâtrales et un conte.

En 1846, il va Ă  l'Ă©tranger et entre en contact avec Robert Blum en 1847, puis rencontre Friedrich Engels Ă  Paris. Plus tard, quand il travaille Ă  Bruxelles en tant que typographe au Deutsche-BrĂĽsseler-Zeitung (Journal allemand bruxellois), il fait la connaissance Ă©galement de Karl Marx[3].

Par la suite, Born devient actif dans la Ligue des communistes, suivant les idées de Marx et Engels. Il est particulièrement impressionné par la justification très scientifique des revendications des deux meneurs[4].

En , quand la révolution éclate en Prusse et dans d'autres États allemands, Born décide de retourner à Berlin. La révolution est avant tout menée par les libéraux et les nationalistes. Il est fortement impliqué dans la création du Comité central des travailleurs (Zentralkomitees der Arbeiter). Il le préside et est l'éditeur de son journal politique : Das Volk (le peuple). Il est également président de l'association des imprimeurs berlinois (Verein der Berliner Buchdruckergesellen); sous son impulsion deux grèves sont organisées : fin avril et début août avec un succès mitigé. Stephan Born participe à l'organisation du congrès général des travailleurs (Allgemeiner Arbeiterkongress). Celui-ci décide de la création de l'Allgemeine Deutsche Arbeiterverbrüderung (cf introduction), que Born organise[5]. La victoire de la contre-révolution en Prusse, Leipzig devient le siège de l'organisation. Born y est rédacteur en chef du journal Verbrüderung.

Das Volk, journal édité par Born

Born s'éloigne pendant cette période des idées politiques des théoriciens Marx et Engels. « D'un seul coup j'ai fait table rase de toutes les idées communistes, car elles ne correspondaient absolument pas à la réalité du moment,... qu'avait-on à faire des siècles lointains, quand chaque heure présentait des tâches urgentes[6] - [7] ».

Dans la dernière phase de la révolution, Born prend part à la campagne pour la constitution impériale dans les combats de rues qui ont lieu à Dresde en mai notamment. Son combat ne peut pas en effet être simplement résumé à une question sociale ou d'entraide, la question politique y joue également un rôle central. Il déclare : « Tant qu'il ne s'agit que de la constitution impériale, nous n'attendions pas de soulèvement du peuple allemand… La question actuelle est différente : Est-ce qu'il appartient aux princes de jouer avec les représentants du peuple et de les chasser selon leur bon vouloir,... En soutenant le parlement de Francfort, nous soutenons la souveraineté du peuple et rien d'autre… La domination des opprimés est annoncée, qu'attendons nous encore[8] ? ». Il lutte par la suite dans le Bade et la Bohême contre les forces réactionnaires qui mettent fin en à la révolution[9]. Il émigre alors en Suisse, dont il prend la nationalité quelques années plus tard.

Stephan Born travaille ensuite en tant qu'enseignant à Küsnacht dans le canton de Zurich. En 1860, il devient professeur au lycée de Neuchâtel, où il reste 20 ans. Il rédige également le Basler Zeitung (journal de Bâle) et enseigne en tant que professeur honoraire à l'université de Bâle la littérature allemande et française. Il se consacre particulièrement à l'étude des œuvres d'Heinrich Heine et publie les mémoires de Jodocus Donatus Hubertus Temme.

Références

(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Stephan Born » (voir la liste des auteurs).
  1. Nipperdey l'orthographie Stefan, Siemann Stephan
  2. Nipperdey 1994, p. 620
  3. Born écrit 6 articles pour ce journal, qu'il signe d'un « St.B. »
  4. Lehnert 1983, p. 37
  5. Siemann 1985, p. 94
  6. « Weggewischt waren für mich mit einem Mal alle kommunistischen Gedanken, sie standen mit dem was die Gegenwart forderte, in gar keinem Zusammenhang (...) Was kümmerten mich entfernte Jahrhunderte, wo jede Stunde nur dringende Aufgabe und Arbeit in Fülle darbot »
  7. Born dans Erinnerungen eines Achtundvierzigers, cité d'après Grebing 1966, p. 43
  8. « Solange es sich nur um die Reichsverfassung handelte, erwarteten wir vom deutschen Volke keine Erhebung... Jetzt ist die Frage eine andere: Steht es den Fürsten zu, mit den Vertretern des Volkes zu spielen und sie auseinanderzujagen, wenn es ihnen so beliebt... Indem wir die Frankfurter Nationalversammlung unterstützen, unterstützen wir die Volkssouveränität, und nichts anderes... Angekündigt ist uns die Herrschaft der Knute schon, worauf warten wir noch? »
  9. Langewiesche 1983, p. 334

Ĺ’uvre

  • (de) Der Verein zur Hebung der arbeitenden Klassen und die Volksstimmen ĂĽber ihn, Berlin, (parution anonyme)
  • (de) Der Heinzen'sche Staat. Eine Kritik von Stephan, Berne, E. Rätzer,
  • (de) Marcel. Trauerspiel in fĂĽnf Akten, Bâle, Schabelitz,
  • (de) Herr und Diener. Schauspiel in 4 Akten, Berlin, Bloch,
  • (de) Heinrich Heine. Vortrag, gehalten im groĂźen Saale des Beroullianums zu Basel am 10. Januar 1875, Bâle, Schweighauser (Richter),
  • (de) Nicolaus Lenau. Vortrag, gehalten im Bernoullianum zu Basel am 12. März 1876, Bâle, Schweighauser (Richter),
  • (de) Die romantische Schule in Deutschland und in Frankreich, Heidelberg, Winter,
  • (de) Beaumarchais. Vortrag, gehalten im Bernaullianum in Basel, Bâle, Schweighauser (Richter),
  • (de) Jodocus Donatus Hubertus Temme: Erinnerungen, Leipzig, Keil,
  • (de) Chateaubriands Werke. Ăśbers. u. mit Einl. vers. von Stephan Born, Berlin / Stuttgart, Speemann,
  • (de) Heinrich Zschokke. Vorträge., Bâle, B. Schwabe,
  • (de) Heinrich Heines sämtliche Werke in zwölf Bänden. Mit einer biographisch-litterarhistorischen Einleitung von Stephan Born, Stuttgart, Cottasche Buchhandlung,
  • (de) Erinnerungen eines Achtundvierzigers, Leipzig, Georg Heinrich Meyer,
  • (de) Die VerbrĂĽderung. Correspondenzblatt aller deutschen Arbeiter. Erschienen: Leipzig : [1848],[Probenr.](25. Mai); 1848,1(1. Juni)-33(29. August); 1.1848,3.Okt. = Probe-Nr. 1/2 - 3. 1850, 29. Juni, GlashĂĽtten / Ts.
  • (de) Das Volk : Organ d. Central-Komitees fĂĽr Arbeiter. Eine sozialpolitische Zeitschrift, GlashĂĽtten / Ts, Auvermann,
  • (de) Erinnerungen eines Achtundvierzigers, Berlin, J. H. W. Dietz Nachf, , 154 p. (ISBN 3-8012-0031-0)

Bibliographie

  • (de) Werner Blumenberg, Kämpfer fĂĽr die Freiheit, Berlin, J. H. W. Dietz Nachf, , « Stephan Born », p. 40-45
  • (de) Manfred Botzenhart, 1848/1849 Europa im Umbruch, Paderborn, Schöningh, , 285 p. (ISBN 3-506-97003-8), p. 166-174
  • (de) Wilhelm Friedensburg, Stephan Born und die Organisationsbestrebungen der Berliner Arbeiterschaft bis zum Berliner ArbeiterkongreĂź (1840-September 1848), Leipzig, coll. « Archiv fĂĽr die Geschichte des Sozialismus und der Arbeiterbewegung », , 101 p., chap. 1
  • (de) Helga Grebing, Geschichte der Deutschen Arbeiterbewegung, Munich, , p. 43
  • (de) Dieter Langewiesche (dir.), Die deutsche RĂ©volution von 1848/1849, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, coll. « Wege der Forschung », , 405 p. (ISBN 3-534-08404-7)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (de) Detlef Lehnert, Sozialdemokratie zwischen Protestbewegung und Regierungspartei 1848-1983, Francfort-sur-le-Main, , p. 36
  • (de) Doris Lorenz, Stephan Born. Ein Schriftsetzer der Arbeiterbewegung, 1848/1849, Hambourg,
  • (de) Paul Mayer, « Born, Stephan », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 2, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 467 (original numĂ©risĂ©).
  • (de) Thomas Nipperdey, Deutsche Geschichte, 1800-1866, BĂĽrgerwelt und starker Staat, Munich, C.H. Beck, , 838 p. (ISBN 3-406-09354-X, lire en ligne)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (de) Franziska Rogger, Stephan Born.Biographie. Die ersten Schweizer Jahre, Berne, Lizenziatsarbeit phil.-hist,
  • (de) Franziska Rogger, "Wir helfen uns selbst!" : Die kollektive Selbsthilfe der ArbeiterverbrĂĽderung 1848/49 und die individuelle Selbsthilfe Stephan Borns ; Borns Leben, Entwicklung und seine Rezeption der zeitgenössischen Lehren, Erlangue, Palm und Enke,
  • (de) Walter Schmidt, Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung. Biographisches Lexikon, Dietz Verlag, , « Born, Stephan », p. 56-57
  • (de) Klaus Tenfelde et Ulrich Borsdorf (dir.), Geschichte der Deutschen Gewerkschaften. Von den Anfängen bis 1945, Bonn, , « Die Entstehung der deutschen Gewerkschaftsbewegung: Vom Vormärz bis zum Ende des Sozialistengesetzes », p. 51, 55-57, 97
  • (de) Wolfram Siemann, Die deutsche Revolution von 1848/49, Francfort-sur-le-main, Suhrkamp, , 255 p. (ISBN 3-518-11266-X)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (de) Der Bund der Kommunisten. Dokumente und Materialien, t. 1 : 1836-1849, Berlin, Dietz Verlag,
  • Klaus Tenfelde (de): Die Entstehung der deutschen Gewerkschaftsbewegung: Vom Vormärz bis zum Ende des Sozialistengesetzes. In: Ulrich Borsdorf (de) (Hrsg.): Geschichte der Deutschen Gewerkschaften. Von den Anfängen bis 1945. Bonn, 1987 S. 51 f., 55–57, 97.

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