Stéphane Jousselin
Stéphane-André Jousselin, né à Neuilly-sur-Seine le et mort à Paris le , est un homme politique français du début du XXe siècle.
Stéphane Jousselin | |
Fonctions | |
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Conseiller municipal de Paris (Quartier des Ternes) | |
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Prédécesseur | Paul Viguier |
Successeur | Robert Monnier |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Neuilly-sur-Seine |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris |
Nationalité | Française |
Parti politique | Nationaliste |
Biographie
Stéphane-André est le fils d'Henry-Louis-Alexandre Jousselin (1823-1882), alors substitut du procureur près la cour impériale de Paris, et de Jeanne Vivien (v. 1841-1937), fille de Rémy-Arsène Vivien (1804-1882), juge au tribunal civil de la Seine[1]. Il est l'oncle de l'ingénieur et député Armand Jousselin[2].
Stéphane étudie le droit, dont il est diplômé d'une licence[3]. En 1890, alors qu'il poursuit ses études à l’École des sciences politiques, il est chargé par le ministère de l'Instruction publique d'une mission ethnographique aux États-Unis d'Amérique[4]. Ce voyage lui inspire une étude de mœurs intitulée Yankees fin-de-siècle (Paris, Ollendorff, 1892), qui connaît un réel succès de librairie[5]. Outre la littérature, Jousselin pratique la sculpture et, membre de la Société des artistes français, il expose l'une de ses œuvres au Salon à la fin du XIXe siècle[6]. Par la suite, il mène une vie de rentier tout en étant membre de plusieurs conseils d’administration de sociétés industrielles ou commerciales.
Jousselin se présente comme « républicain nationaliste et antidreyfusard » aux élections municipales de . Candidat dans le quartier des Ternes, il est élu dès le premier tour par 3 522 voix contre 2 061 au conseiller radical sortant Paul Viguier[7]. Constamment réélu dès le premier tour, il siège par la suite avec l'étiquette de « libéral »[8] mais les socialistes le qualifient de « bonapartiste honteux »[9]. Rapporteur de la commission chargée du Bois de Boulogne, il est le vice-président de l'assemblée municipale pendant la session 1912-1913[3].
Lors des législatives de 1902, il se porte candidat à la députation contre le radical progressiste Raoul Bompard dans son arrondissement. Son collègue Paul Pugliesi-Conti se présente également, mais les deux conseillers municipaux nationalistes ont conclu un accord de désistement réciproque[10]. Arrivé en seconde position au premier tour (avec 4 314 voix) devant Bompard (3 923)[11], Jousselin se retire ainsi au profit de Pugliesi-Conti (5 045), qui est élu au second tour.
Membre du Grand Occident de France de Jules Guérin[12] puis du Comité national antijuif[6], pour lequel il prononce des conférences en 1902[13], Jousselin fait ensuite partie du comité exécutif de la Fédération nationale antijuive, une ligue présidée par le polémiste antisémite Édouard Drumont[6].
Pendant la Première Guerre mondiale, Jousselin perd son fils Henry, brigadier aux spahis, tué dans sa 22e année le [2].
Le , Stéphane Jousselin meurt des suites d'une longue maladie en son domicile du no 64 de l'avenue de la Grande-Armée[14].
Références
- Archives départementales des Hauts-de-Seine, état civil de la commune de Neuilly-sur-Seine, registre des naissances de l'année 1865, fo 49, acte no 194 du 12 juin 1865.
- Le Gaulois, 15 août 1915, p. 3.
- Le Figaro, 31 décembre 1928, p. 2.
- Le Matin, 17 octobre 1890, p. 3.
- Gil Blas, 9 mars 1892, p. 1.
- Almanach de la Libre Parole 1904, Paris, 1903, p. 27.
- Journal des débats, 13 avril 1904, p. 2.
- Le Temps, 29 novembre 1919, p. 3.
- L'Humanité, 30 avril 1908, p. 2.
- La Presse, 24 avril 1902, p. 2.
- Le Gaulois, 28 avril 1902, p. 1.
- Jules Guérin, Les Trafiquants de l'antisémitisme : la maison Drumont and Co, Paris, Juven, 1905, p. 283.
- La Presse, 21 mars 1902, p. 2.
- Le Matin, 30 décembre 1928, p. 2.