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SpaceShipTwo

Le SpaceShipTwo (ou « Vaisseau spatial 2 ») est un prototype d'avion spatial suborbital créé par Virgin Galactic, une coentreprise entre le constructeur aéronautique américain Scaled Composites et le conglomérat anglais Virgin Group. Il prend la suite d'un autre prototype, le SpaceShipOne dont il conserve les principales caractéristiques : ailes en cantilever, moteur-fusée à propulsion hybride (dite lithergol), lancement en altitude par un avion porteur.

Le SpaceShipTwo (fuselage central) accroché sous l'avion porteur WhiteKnightTwo.

Ă€ l'origine, en 2009, Six vĂ©hicules de ce type doivent ĂŞtre construits[1] pour transporter des passagers fortunĂ©s (le prix de la place est de 200 000 $) dans un bref vol suborbital (deux heures).

En 2018, Virgin a construit deux véhicules :

L'avion spatial peut emmener six passagers et deux pilotes Ă  une altitude de 110 kilomètres environ[1]. Les touristes spatiaux passeront 5 minutes en impesanteur[1]. En comparaison, le SpaceShipOne du concours Ansari X-Prize ne pouvait emporter que 2 passagers, en plus du pilote.

WhiteKnightTwo et SpaceShipTwo (au centre) lors d'un défilé aérien en octobre 2010

Le vol se subdivise en plusieurs phases : un avion porteur, le WhiteKnightTwo transporte l'avion-fusĂ©e Ă  haute altitude, celui-ci est larguĂ© puis entame une montĂ©e Ă  la verticale, d'abord propulsĂ© par son moteur-fusĂ©e, puis sur l'inertie. Lorsqu'il parvient Ă  une altitude d'environ 110 km, sa vitesse devient nulle et il commence Ă  retomber. Sa chute, en quasi absence d'atmosphère et faible vitesse n'est pas freinĂ©e et les passagers se trouvent en situation d'impesanteur. La descente se fait en deux phases. Au dĂ©but, l'air est trop peu dense pour permettre la portance au SpaceShipTwo. Pour permettre une chute Ă  plat de l'appareil, les ailes sont articulĂ©es : l'arrière peut ĂŞtre relevĂ© de façon Ă  Ă©quilibrer les forces pour que la cabine reste Ă  l'horizontale. Lorsque l'aĂ©ronef arrive Ă  une altitude oĂą la densitĂ© d'air est suffisante, ses ailes sont remises en position normale et l'avion spatial achève son vol Ă  la manière d'un planeur. L'avion spatial n'est pas un vaisseau spatial : il atteint bien l'altitude des vaisseaux spatiaux, mais sa vitesse nulle Ă  cette altitude ne peut pas lui permettre de se maintenir en orbite. Il faudrait pour cela que sa vitesse horizontale soit d'environ 7,7 km/s (soit 27 720 km/h).

Les essais en vol de l'avion porteur ont dĂ©butĂ© en 2008. SpaceShipTwo a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© en dĂ©cembre 2009 et a effectuĂ© son premier vol en mars 2010. Les tests sont toujours en cours, l'avion ayant menĂ© 22 vols planĂ©s rĂ©ussis en aoĂ»t 2012[2] - [3]. La compagnie Virgin Galactic prĂ©voit d'opĂ©rer une flotte de cinq avions SpaceShipTwo en vol commercial, Ă  partir de fin 2013[4] - [5] - [6], et prend dĂ©jĂ  des rĂ©servations, pour le prix de 200 000 dollars[7]. La sociĂ©tĂ© Virgin Galactic annonce avoir dĂ©jĂ  recueilli 300 rĂ©servations et 40 millions de dollars d'avances[8].

L'avion porteur WhiteKnight 2 en vol sans l'avion spatial (2009)

Caractéristiques techniques

Schéma d'un moteur-fusée lithergol

L'avion spatial SpaceShip 2 présente plusieurs spécificités qui le distinguent d'un avion normal car il doit se déplacer à une altitude ou l'atmosphère est très ténue et ne peut pas fournir le comburant à un moteur et assurer la portance d'une aile normale.

Propulsion hybride (lithergol)

L'avion spatial monte jusqu'Ă  une altitude de 110 km (environ 60 km en phase propulsĂ©e) ce qui nĂ©cessite de traverser une zone oĂą l'atmosphère n'est pas suffisamment dense pour alimenter un moteur Ă  rĂ©action. Pour contourner cette contrainte l'avion spatial utilise un moteur-fusĂ©e hybride (Ă©galement appelĂ© lithergol) qui brĂ»le du protoxyde d'azote (liquide) et un dĂ©rivĂ© du polybutadiène hydroxytĂ©lĂ©chĂ©lique (solide). Ce type de motorisation prĂ©sente l'avantage de pouvoir fonctionner en l'absence d'atmosphère puisque le carburant et le comburant sont embarquĂ©s. C'est un compromis entre un moteur-fusĂ©e Ă  ergols liquides et un propulseur Ă  propergol solide. Par rapport Ă  un moteur-fusĂ©e Ă  ergols liquides, il est de conception plus simple et donc moins fragile et brĂ»le des ergols moins dangereux, qui ne sont pas susceptibles d'exploser. Contrairement Ă  un propulseur Ă  propergol solide, la poussĂ©e du moteur peut ĂŞtre Ă  tout moment modulĂ©e ou interrompue[9].

Aile pivotante

Lorsque l'avion spatial redescend, la première phase de sa chute se déroule dans une zone où les ailes n'ont pas une portance suffisante pour contrôler la trajectoire. Pour stabiliser l'avion en toute sécurité, Burt Rutan, le concepteur de l'avion, s'est inspiré de la forme du volant de badminton : une partie des ailes de l'avion spatial bascule à 65°. Durant cette phase du vol l'avion descend en feuille morte, freiné par des plans perpendiculaires à la surface de l'aile : dans cette configuration, l'avion est stable, maintenu à l'horizontale et permet au pilote de manœuvrer. L'avion fusée dans cette position se déplace en opposant une surface maximale à sa progression notamment le dessous du fuselage et la partie des ailes se trouvant à l'horizontale : la traînée aérodynamique importante générée et la légèreté de l'avion construit entièrement en composite à base de fibre de carbone limitent sa vitesse et évitent un échauffement excessif qui auraient nécessité une protection thermique coûteuse et lourde des parties les plus exposées des ailes et du fuselage[9].

Structure en composite Ă  base de fibre de carbone

L'avion spatial comme son avion porteur WhiteKnightTwo sont entièrement construits en composite carbone, dont l'utilisation est la spécialité de Scaled Composites. Ce matériau permet d'abaisser le poids et par conséquent de diminuer la quantité de carburant emporté, la puissance des moteurs et la taille des deux avions[9].

ContrĂ´le d'attitude

Dans les parties hautes de l'atmosphère l'avion spatial ne peut plus utiliser ses ailerons pour manœuvrer. Il dispose de petits moteurs-fusées qui permettent d'orienter l'avion pour garder sa route ou donner un autre point de vue aux passagers[10].

Dimensions

L'avion spatial est deux fois plus grand que SpaceShipOne (18 mètres de long, 12,8 mètres d'envergure[11]) et peut emporter six passagers et deux pilotes. La cabine longue de 3,66 mètres et d'un diamètre de 2,29 mètres a la dimension de celle d'un avion d'affaires Falcon 900. Le fuselage est dĂ©pourvu de plancher pour fournir le plus grand volume possible en apesanteur. Chaque passager dispose de deux grands hublots, l'un sur le cĂ´tĂ© de la cabine, l'autre au-dessus de sa tĂŞte[10].

L'avion porteur WhiteKnight 2

L'avion-fusĂ©e de la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente SpaceShipOne Ă©tait transportĂ© par son avion porteur sous le fuselage de celui-ci. Cette conception a Ă©tĂ© abandonnĂ©e pour l'avion fusĂ©e SpaceShipTwo car le fuselage de ce dernier, nettement plus volumineux, aurait nĂ©cessitĂ© que la garde au sol de l'avion porteur soit considĂ©rablement augmentĂ©e, ce qui aurait imposĂ© un train d'atterrissage de grande taille. En consĂ©quence l'avion spatial est accrochĂ© sous l'aile entre les deux fuselages de l'avion porteur. WhiteKnight 2 est capable de transporter une charge utile externe de 16 tonnes jusqu'Ă  une altitude d'environ 15 km ce qui permet d'envisager sa rĂ©utilisation pour le lancement de satellites. MalgrĂ© son envergure (42,7 mètres) il peut effectuer des manĹ“uvres avec un fort facteur de charge ou simuler des pĂ©riodes d'apesanteur[10].

Trajectoire

Les différentes phases de vol de SpaceShip Two selon les documents fournis à la FAA.

L'avion spatial effectue un vol en cloche qui lui permet Ă  son apogĂ©e d'atteindre 110 km d'altitude. Sa vitesse est de 4 000 km/h. Le vol, qui dure en totalitĂ© deux heures, se dĂ©compose en plusieurs phases[12] :

Montée jusqu'à l'altitude de largage

L'avion spatial est transportĂ© par son avion porteur, WhiteKnightTwo jusqu'Ă  l'altitude maximale de vol de celui-ci (environ 15 km). Il est alors larguĂ©.

Phase propulsée

L'avion fusĂ©e après une courte chute libre met Ă  feu le moteur-fusĂ©e et entame une montĂ©e Ă  la verticale. Ce qui lui permet d'atteindre une vitesse maximum de 4 200 km/h. Les passagers subissent une accĂ©lĂ©ration de 3,8 g[8] - [13]. Ă€ une altitude d'environ 60 km, le moteur-fusĂ©e, qui est arrivĂ© au bout de son carburant (point d'inflexion), s'Ă©teint et l'avion continue Ă  monter sur son inertie.

Ascension non propulsée et chute en apesanteur

Ă€ 110 km d'altitude (plus si le nombre de passagers est rĂ©duit), la vitesse ascensionnelle de l'avion devient nulle. Celui-ci commence Ă  chuter. Au dĂ©but de la phase de descente, compte tenu de la vitesse relativement faible et de la densitĂ© très tĂ©nue de l'atmosphère, l'avion ne subit aucun freinage.

La chute en feuille morte

Avec l'accroissement de la vitesse et la densification de l'atmosphère, l'avion commence à subir un freinage atmosphérique. La partie des ailes qui pivote a été basculée à 65° au sommet de sa trajectoire, ce qui permet à l'avion de descendre selon une trajectoire contrôlée en spirale à la manière d'une feuille morte. Durant cette phase les passagers subissent brièvement une décélération de g[8].

La phase planée

Avant que l'avion n'arrive Ă  12 km d'altitude, les ailes sont remises en position normale et l'avion entame un vol planĂ© qui le ramène après quelques boucles Ă  l'aĂ©roport d'oĂą avait dĂ©collĂ© l'avion porteur.

L'avion spatial n'est pas un vaisseau spatial : il atteint bien l'altitude des vaisseaux spatiaux, mais sa vitesse horizontale nulle ne peut pas lui permettre de se maintenir en orbite. Il faudrait pour cela que sa vitesse horizontale soit d'environ 7,91 km/s[14] (soit 28 476 km/h).

Historique

La mise en service

Les vols d'essais, qui doivent ĂŞtre menĂ©s pendant 18 Ă  24 mois, ont commencĂ© en mars 2010. L'objectif d'origine de la sociĂ©tĂ© Virgin est de faire voler 500 personnes la première annĂ©e et 50 000 en dix ans[8]. Il Ă©tait prĂ©vu que les premiers touristes spatiaux embarquent dans le SpaceShipTwo en 2013. Des retards consĂ©quents ont rĂ©gulièrement lieu. En 2018, le premier vol doit avoir lieu vers la fin de l'annĂ©e avec Richard Branson en personne comme premier passager puis finalement les premiers vols commerciaux sont annoncĂ©s pour 2022. Les premiers vols doivent partir du Spaceport America dans l'État du Nouveau-Mexique aux États-Unis[15].

DĂ©veloppement

Une fois tous les tests effectuĂ©s sur le SpaceShipTwo, est prĂ©vue Ă  l'origine la construction de six vĂ©hicules spatiaux, pour un montant de 450 millions de dollars[1].

Le premier des cinq avions alors envisagés est nommé VSS (Virgin Space Ship) Enterprise, en l’honneur du vaisseau de Star Trek, et le second VSS Unity.

La construction de deux avions porteurs White Knight Two est Ă©galement prĂ©vue. Le premier, baptisĂ© Eve (d’après le prĂ©nom de la mère de Richard Branson), a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© Ă  Mojave, Californie, le 28 juillet 2008. Son envergure est de 43 mètres et il peut voler Ă  une altitude de 50 000 pieds (15,2 km). Il a effectuĂ© son premier vol en octobre 2008 et a volĂ© avec le SpaceShipTwo en 2010. Il sera finalement le seul construit.

SpaceShipTwo est le successeur du SpaceShipOne, qui était le premier avion spatial financé par des capitaux privés à avoir réussi un vol suborbital. À l'époque le fabricant de l'engin spatial concourait au prix Ansari X-Prize. La conception et la construction du SpaceShipTwo sont assurées comme pour son prédécesseur par Burt Rutan et sa société spécialisée dans les prototypes d'avions et de fusées Scaled Composites. Le projet est financé par Virgin Galactic qui commercialise les futures excursions orbitales.

  • Lors d’un test de moteur, le 26 juillet 2007, le rĂ©servoir de la fusĂ©e a explosĂ©, tuant trois employĂ©s du fabricant.
  • Les premiers vols d’essais du vaisseau White Knight Two, qui devra transporter le SpaceShipTwo jusqu’à une altitude de 15 kilomètres, ont commencĂ© en dĂ©cembre 2008[16].
  • Les premiers tests d’allumage des moteurs de l'avion spatial ont eu lieu en mai 2009[17].
  • Le premier SpaceShipTwo, baptisĂ© VSS Enterprise, est prĂ©sentĂ© officiellement Ă  la presse le , en compagnie de Richard Branson[18].
  • Le premier vol d'essai a lieu le , au-dessus du dĂ©sert de Mojave. Ce premier vol Ă©tait captif (SpaceShipTwo est restĂ© solidaire de l'avion porteur WhiteKnightTwo)[19].
  • Le 31 octobre 2014, le VSS Enterprise s'Ă©crase dans un dĂ©sert aux États-Unis, tuant un pilote et blessant l'autre.
  • Le 8 septembre 2016, le deuxième SpaceShipTwo, baptisĂ© VSS Unity, effectue un premier vol captif.
  • Le 13 dĂ©cembre 2018, VSS Unity rĂ©alise un premier vol suborbital et atteint 82,7 km d'altitude a Mach 2,9.

Circonstances de l'accident

Le , SpaceShipTwo s'Ă©crase dans le dĂ©sert des Mojaves lors d'un vol d'essai, tuant l'un des pilotes (Michael Alsbury) et blessant grièvement l'autre (Peter Siebold)[20]. L'appareil est retrouvĂ© en trois gros morceaux Ă  environ 40 km du port spatial de Mojave[21], non loin de Los Angeles, d'oĂą il a dĂ©collĂ© Ă  17 h 30 GMT, après s'ĂŞtre dĂ©sintĂ©grĂ© et avoir effectuĂ© une chute de plus de 45 000 pieds (15 000 m). D'après un communiquĂ© de l'autoritĂ© amĂ©ricaine de l'aviation et de l'aĂ©rospatiale (FAA), les contrĂ´leurs au sol de la base spatiale du Mojave perdent le contact avec SpaceShipTwo peu de temps après sa sĂ©paration du vaisseau de lancement WhiteKnightTwo, Ă  10 h 10 locales[22]. Le pilote mort est retrouvĂ© Ă  l'intĂ©rieur des dĂ©bris de l'appareil, alors que le parachute du deuxième est retrouvĂ© dans le dĂ©sert par les autoritĂ©s amĂ©ricaines. Selon le Sergent M. Singer, de la police des autoroutes de l'État de Californie, le blessĂ© est transportĂ© dans un hĂ´pital des environs[22].

Ce vol est le premier à mettre en œuvre un nouveau type de carburant solide à base de polyamide soupçonné d'être à l'origine de la destruction de l'avion-fusée[23] - [24]. Une quinzaine de membres du Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) sont arrivés sur place le 1er novembre pour déterminer les causes de l'accident[25]. Après une enquête de terrain de quatre à sept jours, le rapport final est annoncé pour un an plus tard environ[26].

Doug Messier, rédacteur en chef du magazine Parabolic Arc et témoin de l'événement, déclare que le moteur s'est mis à « tousser » dès que l'appareil s'est séparé de son avion porteur[21]. Il lui semble que le moteur fonctionnait de manière anormale. Théoriquement, il devait brûler son carburant en continu pendant un certain temps, mais il semblerait qu'il se soit immédiatement coupé puis qu'il ait redémarré[21] - [Note 1]. Stuart Witt, chef exécutif du port spatial, qui suivait l'événement depuis le sol, a témoigné qu'au début il n'avait rien constaté d'anormal, et que même si une explosion s'était produite, il n'avait rien remarqué, principalement en raison d'une fine couche de nuages qui masquait légèrement l'appareil. C'est lorsqu'il n'a plus rien entendu qu'il a commencé à s'inquiéter. Il évoque ensuite la présence d'un parachute[21] - [Note 2].

RĂ©sultats de l'enquĂŞte

Les premiers rĂ©sultats de l'enquĂŞte, annoncĂ©s le 3 novembre par le responsable du Conseil national de la sĂ©curitĂ© des transports (NTSB) amĂ©ricain, semblent mettre hors de cause le moteur hybride : le rĂ©servoir d'oxydant, le bloc de propergol et la tuyère n'ont pas Ă©tĂ© perforĂ©s et n'ont subi aucun dĂ©gât apparent durant le vol. Les donnĂ©es tĂ©lĂ©mĂ©triques indiquent que 9 secondes après la mise Ă  feu du moteur-fusĂ©e, la partie de l'aile qui bascule lors du retour au sol a Ă©tĂ© dĂ©verrouillĂ©e. Cette manĹ“uvre de dĂ©verrouillage est rĂ©alisĂ©e normalement lorsque l'avion a atteint Mach 1.4, alors qu'elle a Ă©tĂ© effectuĂ©e Ă  Mach 1. La vidĂ©o prise Ă  l'intĂ©rieur de la cabine confirme que le copilote est Ă  l'origine de cette opĂ©ration. Toutefois, ce dĂ©verrouillage n'entraĂ®ne pas normalement le pivotement de la partie mobile de l'aile : celui-ci est dĂ©clenchĂ© par une deuxième manĹ“uvre effectuĂ©e par les pilotes. Or, les donnĂ©es disponibles indiquent qu'immĂ©diatement après le dĂ©verrouillage l'aile a basculĂ©. L'avion-fusĂ©e en pleine accĂ©lĂ©ration s'est alors dĂ©sintĂ©grĂ©. Ce scĂ©nario de l'accident doit ĂŞtre toutefois validĂ© par l'enquĂŞte en cours[27].

Conséquences pour le tourisme suborbital

Le propriĂ©taire de la sociĂ©tĂ© Virgin Galactic, Sir Richard Branson, pour qui « les plus grands progrès de l'humanitĂ© ne s'Ă©taient pas faits sans les plus grandes douleurs[25] », vit lĂ  l'un des Ă©checs les plus cuisants de sa carrière, et a dĂ©clarĂ© que toutes ses pensĂ©es allaient Ă  la sociĂ©tĂ© Virgin Galactic et la firme Scaled Composites, sous-traitante dans la fabrication de l'appareil[22]. Les plus de 800 personnes qui avaient dĂ©jĂ  rĂ©servĂ© leur vol sur cet avion, versant une avance non nĂ©gligeable sur les plus de 200 000 dollars que coĂ»te le billet[22], pourront ĂŞtre remboursĂ©es[25].

Avec l'explosion, trois jours plus tôt, de la fusée Antares d'Orbital Sciences, cet accident met à mal l'avenir du tourisme spatial[25].

La reprise des tests

La présentation du VSS Unity, le 19 février 2016 à Mojave.

À la fin de l'année 2016, les essais du SpaceShipTwo ont repris avec le deuxième exemplaire, Unity.

Le 8 septembre 2016 s'est dĂ©roulĂ© un vol statique, au cours duquel le vaisseau ne s'est pas sĂ©parĂ© de son avion porteur. Il a Ă©tĂ© effectuĂ© Ă  environ 15 000 m et a durĂ© quatre heures.

Le 3 dĂ©cembre, les pilotes Mark Stucky et David Mackay ont Ă©tĂ© larguĂ©s Ă  une altitude de plus de 15 000 m. Ils ont volĂ© Ă  Mach 0,6 et rĂ©alisĂ© plusieurs manĹ“uvres en vue de vĂ©rifier la manĹ“uvrabilitĂ© et effectuĂ©s des essais de vibration avant d'atterrir sur la piste de Mojave en vol planĂ©[28]. Le 28 dĂ©cembre, ce test a Ă©tĂ© rĂ©Ă©ditĂ©[29]

Le 1er mai 2017, un vol a été réalisé en vue de valider le test de rentrée dans l'atmosphère[30].

En avril 2018, un premier vol propulsĂ© est rĂ©alisĂ©, une première depuis 2014, atteignant 25 km d'altitude. Il atteint Mach 1,87[31]

Le 29 mai 2018, le VSS Unity rĂ©alise son deuxième vol propulsĂ© et monte Ă  35 km d'altitude. Il atteint Mach 1,9[32] - [33].

Le 26 juillet 2018, Unity s'envole jusqu'Ă  52 km d'altitude et atteint Mach 2,47[34].

Le 13 dĂ©cembre 2018, Unity effectue pour la première fois un vol dans l'espace — selon la dĂ©finition de la FAA — en atteignant 82 km d'altitude Ă  Mach 2,9 (3 030 km/h).

Le 22 mai 2021, le SpaceShipTwo Unity a réussi son premier vol habité suborbital depuis sa nouvelle base Spaceport America située dans le désert près de Las Cruces dans le Nouveau-Mexique[35].

Lancements de SpaceShipTwo
Vol Date RĂ©sultat Vitesse

maximale

Altitude Équipage
VSS UnityVP-03 13 dĂ©cembre 2018[36] Succès Mach 2.9 82,72 km Drapeau des États-Unis Mark P. Stucky

Drapeau des États-Unis Frederick W. Sturckow

VSS UnityVF-01 22 fĂ©vrier 2019[37] Succès Mach 3.4 89,9 km Drapeau du Royaume-Uni Dave Mackay

Drapeau des États-Unis Michael Masucci

Drapeau des États-Unis Beth Moses (passager)

VSS UnityVF-02 12 décembre 2020[38] Annulé avant l'allumage - - Drapeau du Royaume-Uni Dave Mackay

Drapeau des États-Unis Frederick W. Sturckow

VSS Unity

Unity 21

22 mai 2021[39] Succès Mach 3 89,2 km Drapeau du Royaume-Uni Dave Mackay

Drapeau des États-Unis Frederick W. Sturckow

VSS Unity

Unity 22

11 Juillet 2021[40] Succès ? 86 km Drapeau du Royaume-Uni Dave Mackay

Drapeau des États-Unis Michael Masucci

Drapeau de l'Inde Sirisha Bandla (passager)

Drapeau du Royaume-Uni Colin Bennett (passager)

Drapeau du Royaume-Uni Sir Richard Branson (passager)

Drapeau des États-Unis Beth Moses (passager)

VSS Unity

Unity 23

2023[41] Annulé Drapeau des États-Unis Frederick W. Sturckow

Drapeau des États-Unis Michael Masucci

Drapeau des États-Unis Beth Moses (passager)

Drapeau de l'Italie Walter Villadei (passager)

Drapeau de l'Italie Angelo Landolfi (passager)

Drapeau de l'Italie Pantaleone Carlucci (passager)

VSS Unity

Unity 25

2023[41] Prévu Drapeau des États-Unis Michael Masucci

Drapeau des États-Unis Frederick W. Sturckow

Drapeau des États-Unis Beth Moses (passager)

Drapeau des États-Unis Luke Mays (passager)

Drapeau des États-Unis Jamila Gilbert (passager)

Drapeau des États-Unis Christopher Hiue (passager)

Notes et références

Notes

  1. « It looked like the engine didn't perform properly. Normally it would burn and it would burn for a certain period of time. It looked like it may have started and then stopped and then started again ».
  2. « From my eyes and my ears I detected nothing that appeared abnormal. If there was a huge explosion that occurred I didn't see it. Because of the very light cirrus clouds I was eyes on, but I didn't see any anomaly. In fact it was when I wasn't hearing anything that I became concerned. Then there was a radio call, something about a chute. ».

Références

  1. Le premier vaisseau pour « touristes » présenté au public - Le Monde, 9 décembre 2009
  2. (en) "Virgin Galactic successfully completes SpaceShipTwo glide flight test and rocket motor firing on same day". SpaceRef.com, 28 June 2012.
  3. (en) "Virgin Galactic's private spaceship makes safe landing after tense test flight". Space.com, 17 octobre 2011. Consulté le 18 octobre 2011.
  4. (en) « Virgin Galactic to Launch Passengers on Private Spaceship in 2013 », Space.com, (consulté le ).
  5. (en) "Virgin Galactic space tourism could begin in 2013". BBC, 26 octobre 2011.
  6. (en) John Schwartz, « New Tourist Spacecraft Unveiled », New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) Virgin GALACTIC - Booking
  8. (en) SpaceShipTwo and WhiteKnightTwo Specs and Flight Profile - Parabolic Arc, 7 décembre 2009
  9. (en) Virgin Galactic : Safety
  10. (en) Virgin Galactic : Spaceships
  11. (en) Virgin Galactic unveils Dyna-Soar style SpaceShipTwo design and twin-fuselage White Knight II configuration - Flight Global, 23 janvier 2008
  12. (en) FAA : Semi- Annual Launch Report Second Half of 2009 - p. 20 [PDF].
  13. (en) The future SpaceShipTwo project details - Avionews.com [PDF].
  14. Voir Vitesse cosmique
  15. (en) Virgin Galactic : Spaceport America
  16. (en) Virgin Galactic 'mothership' to take first flight - New Scientist, 12 décembre 2008
  17. (en) SpaceShipTwo’s rocket motor test-fired for first time - New Scientist, 29 mai 2009
  18. Virgin Galactic : Richard Branson dévoile la navette qui enverra des « touristes » dans l’espace - LaDépêche.fr / AFP, 7 décembre 2009
  19. Article sur aerobuzz.fr
  20. Vincent Vantighem, Virgin Galactic : Crash du vaisseau spatial financé par Richard Bronson - 20 minutes, 31 octobre 2014
  21. (en) Nick Allen, « Virgin Galactic crash : Branson vows to carry on with his space quest », The Telegraph, (consulté le ).
  22. « Un pilote meurt dans le crash du vaisseau spatial de Virgin Galactic », LeFigaro.fr, (consulté le ).
  23. « Un vol de SpaceShip Two tourne au drame », LaTribune.fr, (consulté le ).
  24. « Virgin Galactic : un mort dans le crash du vaisseau spatial de Richard Branson », LeParisien.fr avec AFP, (consulté le ).
  25. Josh Edelson, « Crash du SpaceShipTwo: le second pilote éveillé, Virgin ne renonce pas au tourisme spatial », AFP,‎ (lire en ligne).
  26. (en) « "Virgin Galactic crash: SpaceShipTwo probe 'may take year'". », BBC News Online,‎ (lire en ligne).
  27. (en) « Virgin Galactic rocket plane deployed braking system prematurely », spaceflightnow.com, .
  28. Le vaisseau spatial SpaceShipTwo de Richard Branson réalise son premier vol d’essai, Express Business, 6 décembre 2016
  29. Virgin Galactic : Le SpaceShipTwo s’offre un deuxième vol plané, Journal du Geek, 27 décembre 2016
  30. Virgin Galactic : SpaceShipTwo fait un pas de plus vers le tourisme de l'espace, Le Parisien, 3 mai 2017
  31. actu@nextinpact.com, « Virgin Galactic : VSS Unity allume son moteur, monte à 25 000 mètres et atteint Mach 1,87 », NextImpact,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  32. actu@nextinpact.com, « Le VSS Unity de Virgin Galactic remet en marche son moteur », NextImpact,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. L'Usine Nouvelle, « [En images] En frôlant Mach 2, le vaisseau de Virgin Galactic s’approche un peu plus du premier vol spatial touristique - L'Usine Aéro », usinenouvelle.com/,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. Antoine Meunier, « Virgin Galactic rattrape son retard », Espace & Exploration n°47,‎ , p. 24 et 25.
  35. https://www.generation-nt.com/virgin-galactic-elon-musk-vol-suborbital-espace-actualite-1990284.html
  36. (en-US) Jeff Foust, « Virgin Galactic achieves space on SpaceShipTwo test flight », sur SpaceNews, (consulté le ).
  37. (en-US) Jeff Foust, « SpaceShipTwo flies to the edge of space again », sur SpaceNews, (consulté le ).
  38. (en-US) Chris Gebhardt et Thomas Burghardt, « VSS Unity aborts after engine start, safely lands with crew back at Spaceport America », sur NASASpaceFlight.com, (consulté le ).
  39. (en-US) Jeff Foust, « SpaceShipTwo makes first flight to space from New Mexico », sur SpaceNews, (consulté le ).
  40. AFP, « Le milliardaire Richard Branson a accompli son rêve d’aller dans l’espace », sur Journal de Montréal, (consulté le ).
  41. (en-US) Jeff Foust, « Virgin Galactic again delays start of commercial suborbital flights », sur SpaceNews, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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