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Siège des Nations unies

Le siège des Nations unies est le bâtiment accueillant l'essentiel des institutions de l'Organisation des Nations unies. Il est situé à New York, au bord de l’East River dans l'arrondissement de Manhattan, dans le quartier de Turtle Bay à l’est de Midtown. Sa construction principale commença en 1947, et s’acheva en 1952. Il fut inauguré le .

Siège des Nations unies
United Nations Headquarters
Le siège de l'ONU le 18 septembre 2015.
Présentation
Type
Complexe immobilier (d)
Destination actuelle
Style
Architecte
Construction
Hauteur
168 m
Surface
72 843,4 m2
Propriétaire
Site web
Localisation
Pays
Zone Internationale
Ville
Altitude
12 m
Baigné par
Coordonnées
40° 44′ 58″ N, 73° 58′ 05″ O
Carte

Histoire

Salle de conférence des Nations Unies à Lake Success en 1948.

Le , le Congrès des États-Unis proposa à l'unanimité d'inviter l'Organisation des Nations unies à venir établir son siège permanent aux États-Unis. L'Organisation y répondit favorablement lors de l'Assemblée générale à sa première session, tenue le , à Londres[1].

Dès que la décision fut prise, un comité spécial des Nations unies passa le deuxième semestre de l'année 1946 à examiner divers emplacements éventuels dans différentes villes américaines comme Philadelphie, Boston et San Francisco, ainsi qu'au nord de New York et n'a pas spécialement pensé à Manhattan, quartier jugé trop populeux[1].

Mais l'offre de 8,5 millions de dollars ( 111 millions actuels) faite à la dernière minute par le philanthrope John Davison Rockefeller Junior[2], pour l'achat du site actuel remporta finalement l'assentiment de la plupart des membres de l'Assemblée générale le . Ce site était à l'époque un quartier formé d'abattoirs délabrés, d'installations industrielles et de docks pour barges ferroviaires, coincé entre deux voies de circulation importantes : Première avenue et l'East River Drive (rebaptisée depuis Franklin D. Roosevelt Drive). Néanmoins, la ville de New York accepta de céder des terrains pour compléter l'achat de celui-ci[1]. Ce bâtiment a été inauguré en 1954.

Cependant, en attendant la construction du nouveau siège, les institutions de l'organisation siégèrent provisoirement dans divers endroits[1] :

4261049 dollars actuels)[3] ;

Paris accueillit la troisième assemblée générale des Nations unies au palais de Chaillot, bénéficiant d'une exception d'extraterritorialité temporaire. Pour cela, une cérémonie est organisée le , lors de laquelle le ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman remet symboliquement les clefs du palais au secrétaire général de l'ONU, Trygve Lie. L'Assemblée générale des Nations unies y adopte la Déclaration universelle des droits de l'homme le [4].

En 1951, la capitale française accueille de nouveau au palais de Chaillot la sixième assemblée générale des Nations unies. Des bâtiments provisoires préfabriqués sont construits à cet effet en 135 jours sur les plans de Jacques Carlu, entre l'actuelle avenue des Nations-Unies et autour de la fontaine du Trocadéro[5].

RĂ´le

Le complexe abrite cinq des six principaux organes de l'ONU :

Le dernier organe principal, la Cour internationale de justice, a son siège à La Haye aux Pays-Bas.

Le site de l’ONU bénéficie de l'immunité diplomatique et les diplomates qui y sont en fonction ne sont donc pas assujettis aux lois américaines. Cependant depuis les années 1990, la ville de New York a engagé des mesures pour que les diplomates respectent les règlements en vigueur hors de l’enceinte de l’ONU, notamment pour les problèmes de stationnement payant ou de conduite en état d’ivresse.

Architecture

Le siège de l'ONU en 2009avec l'Empire State Building à gauche et le Chrysler Building à droite depuis l'East River.

La conception est l’œuvre d’une équipe de onze architectes, parmi lesquels Wallace Harrison, Oscar Niemeyer et Le Corbusier. Parmi les stagiaires se trouvait à ce moment le futur architecte belge d'origine polonaise Constantin Brodzki. Le projet fut accepté en 1947 et les travaux durèrent jusqu'en 1952[2].

Le complexe comprend trois principaux bâtiments :

L’ensemble est entouré d’un grand jardin au bord de l’East River, décoré par des statues qui ont été offertes par les pays membres. Le long de la première avenue de New York sont alignés les 193 drapeaux des États membres, par ordre alphabétique du nom des pays en anglais — le premier étant l’Afghanistan et le dernier le Zimbabwe.

Visite

On peut visiter les bâtiments, qui abritent des expositions, notamment sur les actions menées par l’ONU, et également plusieurs œuvres d’art :

  • Le vitrail rĂ©alisĂ© par Marc Chagall est un don effectuĂ© en 1964 Ă  la mĂ©moire de Dag Hammarskjöld, le deuxième secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ONU, tuĂ© avec quinze autres personnes dans un accident d’avion.
  • Une sculpture sur ivoire chinoise reprĂ©sente le train Chengtu-Kunming dans un paysage montagneux. Offerte par la Chine en 1970, cette Ĺ“uvre a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par une centaine de personnes et reprĂ©sente deux ans de travail.
  • La mosaĂŻque de Norman Rockwell est un don des États-Unis en 1985 et a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par des artistes de Venise ; elle reproduit une peinture de Norman Rockwell appelĂ©e Golden Rule, une Ĺ“uvre figurative et très universelle, oĂą l’on voit des gens de diffĂ©rentes couleurs, origines et religions, rĂ©unis dans une attitude de recueillement.
  • La Cloche japonaise de la paix a Ă©tĂ© fondue en 1954 Ă  partir de pièces de monnaie rassemblĂ©es par des enfants de soixante pays diffĂ©rents. Elle est abritĂ©e sous un toit typiquement japonais, construit en cyprès. On la sonne deux fois par an, au premier jour du printemps et le , quand reprennent les travaux de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale.
  • Un pendule de Foucault a Ă©tĂ© offert par les Pays-Bas en 1955. Il est animĂ© par un système Ă©lectromagnĂ©tique qui permet de visualiser la rotation de la terre.
  • Non-violence est une sculpture de Carl Fredrik Reuterswärd qui s'Ă©lève sur le parvis de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale.
  • Guerre et paix, un diptyque monumental du peintre brĂ©silien Candido Portinari, commandĂ© en 1952, livrĂ© Ă  l'ONU en 1956 et inaugurĂ© un an plus tard mais en l'absence de l'artiste en raison de ses sympathies pour le Parti communiste, Ă  une Ă©poque oĂą les États-Unis sont marquĂ©s par le maccarthysme[6].
  • Guernica de Pablo Picasso (tapisserie), « censĂ©e symboliser le vĹ“u pieux des Nations unies d’interdire les guerres Ă  jamais » note Le Figaro[7].

En 2004, environ 360 000 touristes ont visitĂ© le bâtiment (dont 40 % de personnes vivant aux États-Unis). Depuis l'ouverture en 1952, il y aurait eu 37 millions de visites au siège de l'organisation internationale.

Dans la culture populaire

Notes et références

  1. Histoire du Siège de l'Organisation des Nations Unies à New York.
  2. François Weil, Histoire de New York, Paris, Fayard, 2005 (ISBN 2213618569), p. 270.
  3. (en) Bella Druckman, « The United Nations Headquarters in Long Island’s Lake Success », sur untappedcities.com, (consulté le ).
  4. La Cité de l’architecture et du patrimoine / le musée des Monuments français / les Archives nationales, Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, 2011, p. 124.
  5. La Cité de l’architecture et du patrimoine / le musée des Monuments français / les Archives nationales, Esprits des lieux : Du Trocadéro au palais de Chaillot, 2011, p. 126.
  6. Clélia Bailly, « Candido Portinari, un géant porté ONU », Paris Match, semaine du 15 au 21 mai 2014, page 12.
  7. Maurin Picard, « Kelly Craft, petit soldat de Trump à l’ONU », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Bienvenue au Wakanda », Society no 74, 8-21 février 2018, pages 14-15.

Lien externe

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