Siège de la citadelle d'Anvers (1832)
Le siège de la citadelle d'Anvers eut lieu du au , lors de la guerre belgo-néerlandaise et faisant suite à la campagne des Dix-Jours. Il opposa les troupes du Royaume uni des Pays-Bas, qui occupaient Anvers, à l'Armée du Nord, corps expéditionnaire envoyé par le Royaume de France après la révolution belge et commandé par le maréchal Étienne Maurice Gérard.
Date | 15 novembre - |
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Lieu | Anvers (Belgique) |
Issue | Victoire française pour la Belgique |
Belgique France | Royaume uni des Pays-Bas |
Étienne Maurice Gérard | David Chassé |
Armée du Nord ( 70 000 hommes) | 4 500 hommes |
Coordonnées | 51° 13′ nord, 4° 24′ est |
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Contexte
Lorsque les troupes du Royaume uni des Pays-Bas se retirèrent de Belgique à la suite de la campagne des Dix-Jours, ils laissèrent une garnison dans la citadelle d'Anvers, ce qui entraîna une seconde intervention de l'Armée du Nord ( environs 70 000 hommes[2]) du maréchal Gérard qui revint en Belgique le , où il mit le siège devant Anvers.
DĂ©roulement
Le général néerlandais David Chassé, un ancien militaire de Napoléon Bonaparte, bombarda depuis le fort la ville d'Anvers à boulets rouges, mettant le feu à des centaines de maisons et faisant de nombreuses victimes dans la population civile. Cela provoqua la participation au siège de volontaires belges qui, jusque-là , avaient été tenus à l'écart des combats. Pendant ce temps, la jeune armée régulière belge, progressivement formée et rééquipée, s'en allait défendre les digues de l'Escaut, au nord d'Anvers, empêchant les néerlandais de les faire sauter.
Les Français aménagèrent leurs positions du 29 novembre au 3 décembre et le 4, ils débutèrent le bombardement de la citadelle avec 104 pièces d'artillerie. Au feu des Français, les Néerlandais répondirent avec férocité et précisions[2].
Le 14 décembre, les Français attaquèrent l'ouvrage appelé lunette Saint-Laurent dont une brèche avait été ouverte grâce à des travaux de sape. L'assaut fut mené par le 65e de ligne qui s'empara de l'ouvrage. Quelques Néerlandais furent tués ou blessés, 60 furent capturés[2].
Le dernier épisode du siège eu lieu le 23 décembre au matin, le jour même de la reddition, lorsque les garnisons néerlandaises des forts de Lillo et de Liefkenshoeck (que les Français se contentaient de surveiller) tentèrent une sortie conte la digue de Doël, tenue par la division Sebastiani. Après un vif combat, les Néerlandais sont repoussés avec de forte pertes. Cette dernière action coûta 12 tués et une quarantaine de blessès aux Français[2].
Il fallut 24 jours au spécialiste français des sièges, le général Haxo, pour faire céder le général néerlandais qui capitula le , estimant qu'il avait fait une démonstration de force. Le chef d'escadron Pierre Nicolas Gannal, frère de l'inventeur Jean-Nicolas Gannal est mort au cours de ce siège en 1832, décapité par un boulet tiré par les Néerlandais assiégés dans la citadelle, en présence du duc d'Orléans[3].
Aspects tactiques
Alors que depuis plusieurs décennies, les tactiques de siège de forteresses à la Vauban se résumaient à la méthode des sapes et parallèles, entraînant habituellement la capitulation du fort assiégé peu de temps après que les fortifications furent percées, l'Armée du Nord eut l'idée d'employer pour l'une des premières fois des mortiers, utilisant à la fois cette arme de manière massive et dans des dimensions exceptionnelles[4]. À la différence des canons et mousquets qui ont un tir tendu (ou par ricochet), les mortiers permettent des tirs paraboliques qui survolent les fortifications pour bombarder directement l'intérieur d'une citadelle ou d'une ligne fortifiée.
Forces en présence
Forces françaises
Avant-garde
L'avant-garde était commandée par le Duc d'Orléans, Ferdinand-Philippe d'Orléans et composée de trois régiments :
Infanterie
Quatre divisions d'infanterie :
- La 1re division d'infanterie, commandée par le général Tiburce Sébastiani :
- La 2e division d'infanterie, commandée par le général Achard :
- La 3e division d'infanterie, commandée par le général Jamin :
- Brigade ZĹ“pfel :
- Brigade Georges :
- 52e régiment d'infanterie de ligne
- 58e régiment d'infanterie de ligne, commandé par le colonel Mocquery
- La 4e division d'infanterie, commandée par le général Fabre :
Cavalerie
Deux brigades et deux divisions de cavalerie :
- La Brigade Lavoestine :
- La Brigade Simonneau :
- La Division Dejean :
- Brigade de Rigny :
- Brigade Latour-Maubourg :
- 5e régiment de dragons
- 10e régiment de dragons, commandé par le colonel de Galz de Malvirade
- La Division Gentil de Saint-Alphonse :
- Brigade Villate :
- Brigade Gusler :
RĂ©serve
Une cinquième division, dite de réserve, formée à Valenciennes, Lille et Maubeuge :
Elle était commandée par le général Schramm qui avait sous ses ordres les généraux Rullière et Durocheret et composée du 4e régiment d'infanterie de ligne. Le général Haxo commandait le génie. Le général Neigre commandait l'artillerie.
Mémoire et notoriété
- Léopold Ier donna plusieurs canons de différents calibres à la France et le maréchal Gérard reçut une épée d'honneur offerte par le roi et le gouvernement belge en témoignage de reconnaissance.
- Un Monument français, fut sculpté en 1897 et érigé Tournai pour célébrer la mémoire des soldats français tombés pour la prise d'Anvers en 1832. Il se trouve là en raison du refus de la ville d'Anvers d'accueillir ce monument[5].
- En , pour célébrer le mariage du duc d'Orléans, le Champ-de-Mars de Paris servit de scène pour représenter le simulacre de la prise de la citadelle d'Anvers[6].
- A Paris, la place d'Anvers et le square d'Anvers rappellent le souvenir de cette bataille.
Bibliographie
- André Martinet, La seconde intervention française et le siège d'Anvers, 1832, Bruxelles, Société Belge de Librairie, 1908, 291p.
- A. Hugo (dir.), France militaire. Histoire des armées françaises de terre et de mer, de 1792 à 1837. Tome 5. Paris, Delloye, 1838. 1832. Siège et prise de la citadelle d'Anvers, p. 343-346.
- Félix Fénéon,Nouvelles en trois lignes, collection Libretto, 162 pages, éditeur Libella, Paris, 2019.
- Alfred De Ridder, « Journal du siège de la citadelle d'Anvers (1832), par le lieutenant-colonel Vaillant », Bulletin de la Commission royale d'Histoire, vol. 96,‎ , p. 417-562 (lire en ligne, consulté le ).
Notes et références
- Extra Le Vif/L'Express, "Les documents inédits de notre histoire", 26 janvier 2010
- Abel Hugo, France militaire. Histoire des armées françaises de terre et de mer, de 1792 à 1837. Tome 5., p. 343-346
- Gallica, in Quelques traits de la vie du prince royal, Paris, 1843.
- Le « mortier monstre », engin envoyant des projectiles de 500 kg, utilisé pour le siège, venait d'être mis au point par le général Paixhans.
- La ville de Tournai fut choisie pour deux raisons. Parce qu’Anvers n’a pas accédé au souhait émis en 1894 par des bourgeois bruxellois d’y faire ériger un monument en l’honneur des 871 soldats français tués, blessés ou restés invalides durant le siège en 1832. Et ensuite parce que la ville de Tournai a accédé au souhait du Comité bruxellois auquel s’était joint un Comité tournaisien, du fait que c’est par Tournai que le corps expéditionnaire français était entré en Belgique pour aller assiéger Anvers. Hommage aux soldats français, discours d’André BRUNEAU, Président du Comité FNACA de Belgique, .
- Nouvelle histoire de Paris et de ses environs par M. J. De Gaulle, 1839, page 392 et suivantes.